La tendance naturelle des États démocratiques est de grossir. Les politiciens veulent plaire à tout le monde dans le but de se faire aimer et réélire. Et comme ils ont un gros pot d’argent sous la main, ils s’en servent pour acheter des clientèles électorales. À moins d’avoir des convictions anti-étatistes absolument sans faille, même les partis soi-disant «libéraux» ou «conservateurs» qui se font élire avec de vagues promesses de réduire la taille de l’État vont finir par succomber à cette dynamique.
Comme on pouvait facilement le prévoir, c’est ce qui est arrivé aux libéraux du Québec. Ils ont échoué l’an dernier à commencer à remplir leur principale promesse, soit réduire les impôts sur le revenu de un milliard par année pendant cinq ans. L’ex-ministre Séguin, qui s’était même vanté d’avoir déposé un budget social-démocrate, a tenté de nous faire croire que les nouveaux programmes sociaux qu’il avait mis en place pour les familles équivalaient à des baisses d’impôt, parce qu’elles «remettaient de l’argent» dans les poches des contribuables. Logiquement, il s’agit en fait de hausses d’impôt et d’argent redistribué. Il serait surprenant que le nouveau ministre Michel Audet fasse beaucoup mieux dans quelques semaines.
Autre grosse surprise, on apprenait aujourd’hui que la fameuse réingénierie de l’État accouche d’une souris. La Presse rapporte que la réévaluation de 60 organismes entreprise il y a neuf mois devrait entraîner la disparition d'une quinzaine de petits comités seulement. Le quotidien ajoute que «En fait, au cours des derniers mois, le gouvernement libéral aura aussi contribué à alourdir l'État en créant, par exemple, un poste de commissaire à la santé et en promettant un autre à la déontologie. Ce printemps, on ajoutera un chef forestier et un vérificateur spécialisé dans ce même secteur. Les libéraux ont aussi créé une Agence des PPP et un Bureau du déséquilibre fiscal.»
Et c’est sans compter le nombre de fonctionnaires, qui a... (roulement de tambour) augmenté depuis que les libéraux sont au pouvoir. Le gouvernement compte cette année 53 314 fonctionnaires à son emploi, soit 1000 de plus qu'il y a deux ans. Malgré cela, il reste des tas de crétins gauchistes qui continuent de dénoncer le «démantèlement de l’État» qui, selon eux, s’opère à grande vitesse depuis que les libéraux sont au pouvoir.