Mercredi matin, une journaliste de la radio de Radio-Canada me téléphonait. Elle est de Dimanche Magazine, une émission d'affaires publiques hebdomadaire. Une portion de l'émission de cette semaine sera consacrée à La Loi sur les armes à feu. N'étant pas libre pour une entrevue, je réfère la journaliste à deux personnes qui représentent des associations de propriétaires d'armes. Aujourd'hui, elle me téléphone à nouveau: elle cherche des gens ayant eu des difficultés bureaucratiques à obtenir leur permis. Le ton de son message trahit son inquiètude... elle ne trouve personne prêt à lui accorder une entrevue! Tous ceux à qui elle a parlé ne veulent pas témoigner, me dit-elle, parce qu'ils ont peur.
D'un côté, les gens ont raison d'avoir peur de parler. La loi est très intimidante. Ceux qui ont des armes comprennent qu'on peut avoir de très sérieux ennuis avec cette loi de fous (voir mon article en anglais sur deux innocents traînés en cour). Mais ce n'est pas la première fois qu'un journaliste me dit que personne ne veut parler. Après des années, j'avoue que j'en ai un peu marre de l'attitude des propriétaires d'armes. J'ai écrit 4 articles dans Le Devoir, d'autres dans le Ottawa Citizen ou dans des magazines, j'ai participé à des manifestations.... et je n'ai eu aucune difficulté à obtenir mon permis. Personne à ce jour n'a tenté de le révoquer, à ce que je sache. Alors, un peu de courage les gars.
Heureusement, nous ne sommes pas encore dans un État totalitaire où on débarque chez vous au milieu de la nuit. Profitons-en. Il n'est pas question de se déclarer publiquement dans l'illégalité, ce qui intéresse la journaliste ce sont les ratés bureaucratiques du système. Donc, si quelqu'un a vécu une histoire abracadabrante en tentant d'obtenir son permis, et surtout a assez de couilles pour en témoigner, il y une journaliste de Radio-Canada qui aimerait vous parler.
Claire Joly