Dans sa plus récente publicité, le Syndicat canadien de la fonction publique, section Québec, exhorte le gouvernement québécois d'«investir» dans les services de santé, du transport et des infrastructures. Il mentionne que les entreprises privées s'enrichissent sur le dos des consommateurs, par conséquent revendique «des services publics avant les profits». Trouvez l'erreur?
1. Est-ce qu'un gouvernement peut «investir»? Oui, dans la mesure où l'on entend le mot «contribution» comme une action qui peut être contraignante. Les «contributions» des travailleurs au régime de retraite publique sont ainsi investies, c'est-à-dire qu'on tente de les faire fructifier pour une consommation future. Cependant, on ne peut parler d'investissement dans les secteurs de la santé, du transport et des infrastructures, car il s'agit d'une consommation immédiate. On y achète bien des équipements qui, l'espère-t-on, dureront quelque temps, mais dans le but de les utiliser maintenant. Plutôt que d'investissements, il faudrait parler de «dépenses».
2. Est-ce que les entreprises s'enrichissent sur le dos des consommateurs? Non, elles s'enrichissent au même titre que les consommateurs. Les uns reçoivent une richesse sous forme de biens et services, les autres sous forme de monnaie. Celle-ci sera réinvestie dans une tentative d'améliorer ces biens et services afin de poursuivre la création de richesse, dont tout le monde bénéficie. C'est le gouvernement qui s'enrichit sur le dos des entreprises, par conséquent des consommateurs, car il s'approprie le fruit de la production d'autrui.
3. Peut-on obtenir des services publics sans l'apport du profit? Non, le gouvernement impose le profit pour offrir lui-même des services. L'entreprise pourrait les rendre, mais le gouvernement l'en empêche. Il préfère écouter les syndicats qui, eux, vivent sur le dos de leurs membres qui n'ont pas le choix d'y cotiser. Gouvernements et syndicats vont main dans la main: ils préfèrent, d'une part, la consommation à la production, d'autre part, la coercition et la démagogie à la vérité et au volontariat.