Alors que les chaînes de télévision américaines ont complété leur conversion à la télévision haute définition, celles du Québec et du Canada anglais tardent à prendre le virage. Une question de manque de fonds, nous disait-on hier à la Société Radio-Canada - dans un «reportage-pitch» pour aller chercher des fonds publics. Selon Michael McEwen, le président de Télévision numérique canadienne, une organisation à but non-lucratif mise sur pied par l'industrie de la télévision et visant à assurer une expertise dans le déploiement de la TVHD au Canada, Ottawa doit venir en aide aux diffuseurs canadiens par des mesures financières pour amortir les coûts de transition à la haute définition. Il en va de la souveraineté culturelle du pays, de dire M. McEwen.
À chaque nouvelle avancée technologique, c'est la même chose: la souveraineté culturelle du pays est menacée. Il faut que l'État - c'est-à-dire vous et moi, par l'entremise de nos taxes - allonge les millions pour nous sauver. Cette façon que l'industrie de la télé a de brandir l'épouvantail de la disparition est vieille comme le pays. Elle a marché auparavant et elle marchera sans doute encore une fois. L'industrie va recevoir ses subventions, vous devrez vous arranger pour vous acheter le nouvel appareil dont vous aurez ultimement besoin pour capter les émissions produites en HD. Si le pays ne tient qu'à la diffusion haute définition de quelques émissions (calquées sur le modèle américain), alors mieux vaut tout laisser aller.