Le bungee dans sa forme commerciale actuelle est une activité amusante et sécuritaire. Comme des milliers de Québécois le font chaque année, j'ai moi-même décidé de sauter dans le vide d'une distance de 200 pieds pour le trip d'adrénaline et j'en suis ressorti avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles.
Or, si je me fie à des commentaires de la part de personnes bien-pensantes que j'ai rencontrées, «il s'agit d'une activité totalement stupide devant être proscrite pour les risques incommensurables qu'elle pose pour la santé des usagers». Après le tabac, les casques à vélo, la ceinture de sécurité, la nourriture grasse, je ne serais pas surpris de voir apparaître bientôt le bungee sur le radar des activistes de la «santé publique».
Eh bien je dis non, ce n'est pas en proscrivant, mais en laissant les gens s'informer et utiliser leur libre entendement que nous auront une population plus heureuse et plus en santé. Car voyez-vous, les gens ne sont pas stupides. Ils tiennent à avoir des sensations fortes dans des milieux sécuritaires et n'hésitent généralement pas à payer un peu plus cher pour obtenir la garantie de faire affaire avec une firme consciencieuse, dont la réputation est impeccable, surtout pour une activité aussi effrayante a priori.
Alors, ce que je suggère, c'est de laisser le monde sauter s'ils le désirent et surtout ne pas les empêcher de pratiquer cette activité dans un milieu sécuritaire, plutôt que de faire ça chez n'importe quel Ti-Jo ayant un ravin près de chez lui. Il est vrai que le bungee peut être mortel si l'activité est mal encadrée, mais c'est justement en interdisant aux gens de faire cette activité que le nombre de morts augmentera. Et en plus, qui sont ces étrangers que je n'ai aperçus qu'à la télévision et qui ne connaissent pratiquement rien de moi? Qui sont-ils pour avoir la prétention de savoir mieux que moi ce qui est bon pour moi? À beau mentir qui vient de loin… et Québec et Ottawa sont à des années-lumière de ma réalité quotidienne.
Marc-André Brisson
Montréal