Je suis tout à fait d’accord avec Martin lorsqu’il dit que «nous n'avancerons pas en gagnant des votes, mais en gagnant des esprits.» Je suis moi-même un de ces esprits, étant devenue libertarienne il y a environ six ans en grande partie grâce à l’information disponible sur le QL, Lewrockwell.com et l’Institut Mises. Ce qui fait que les libertariens sont en train de gagner du terrain, selon moi, c’est leur volonté de partager leurs idées et ce sans frais pour le consommateur. L’information qui est aujourd’hui disponible sur ces sites, et sur tous les autres sites libertariens, prendrait toute une vie à absorber (l’Institut Mises à lui seul a des clips audio, vidéo, et des livres entiers sur son site) et elle est disponible pour tous, en tout temps et gratuitement.
Je suis premièrement tombée sur les idées libertariennes en faisant de la recherche sur l’éducation. Quelques articles de Lewrockwell.com se trouvaient dans les résultats. Je n’ai jamais regardé derrière et un peu plus tard, je découvrais le QL. J’ai confiance que d’autres vont entrer en contact avec nos idées de la même façon, et si certains rejettent nos arguments antiétatistes tout net, d’autres sont plus ouverts et comme moi (puisque la pensée libertarienne est la seule qui soit vraiment logique en bout de ligne), ils finissent par se convertir.
Je ne crois pas que les libertariens devraient avoir pour but de faire de la politique et de ralentir l’État, mais plutôt de s’en détacher. Rappelons-nous des mots d’Étienne de La Boétie: «…ce tyran, seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni même de s’en défendre; il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à la servitude. Il ne s’agit pas de lui rien arracher, mais seulement de ne lui rien donner.»
S’il est difficile de ne «rien» donner aujourd’hui sans risquer la prison, on peut déjà, par des moyens tout à fait légaux, en donner moins. On peut, par exemple, ne pas payer de taxes en faisant certains achats sur le Web (et en faisant livrer par UPS) ou en ayant recours au troc le plus souvent possible. On peut payer nos factures sur le Web et diminuer notre dépendance aux services de poste de l’État. On peut envoyer nos enfants dans des écoles privées ou encore mieux, faire l’école à la maison (où ils peuvent manger toutes les arachides qu’ils veulent!). Acheter des pièces d’or est une bonne façon d’économiser en dehors du radar de l’État, on peut refuser de voter, etc.
On ne peut pas changer les autres. Eux seuls peuvent faire ce cheminement. Ce qu’on peut faire, c’est partager nos idées et tenter, individuellement, de vivre en accord avec nos principes le plus possible en diminuant notre dépendance aux services de l’État et nos contributions à celui-ci. Si ces gestes ne demeurent pas isolés et si d’autres continuent à se joindre au mouvement, celui-ci aura certainement un impact.
Chantal K. Saucier
Louisiane