Le jugement de la plus haute cour de justice du pays semble déstabiliser les groupes de pression qui ne cessent depuis 48 heures, de chercher toute sorte d'échappatoires pour exprimer leurs oppositions quand ils ne cultivent pas simplement des nuages. Après la sortie de Henri Massé, celle de Claude Généreux, secrétaire-trésorier national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) est tout aussi révélatrice.
«Si le gouvernement du Québec avait su mieux financer et gérer son système public de soins de santé, les longues listes d'attente à l'origine de cette cause auraient pu être évitées et la majorité des magistrats n'auraient pas statué que l'interdiction des assurances privées imposée par le Québec contrevient la charte de cette province.»
Voyons, ça va faire plus de 20 ans que l'on promet des changements tout en gaspillant ouvertement l'argent des contribuables. Il est grand temps de reconnaître que derrière toutes ces spéculations, une vérité demeure: le monopole public de la santé n'étant confronté à aucune compétition a depuis trop longtemps négligé les services et les soins aux patients. Et en raison du vieillissement de la population, les coûts en santé ne vont cesser de grimper, accaparant une partie toujours plus grande de notre produit national brut. On va payer davantage d'impôts et l'utopie socialiste tant promise continuera de s'effondrer.
Le jugement de la Cour suprême reconnaît le droit fondamental du patient de se dissocier du monopole actuel pour prendre en main sa santé. Il ouvre la porte à l'innovation, l'autonomie et la mise sur pied de nouvelles approches. Au lieu de se faire imposer un seul et unique service, le patient aura accès à une panoplie de ressources. Il pourra faire un choix plus éclairé en exerçant son droit de regard sur les installations, la qualité des soins et les compétences du personnel. Dans son ouvrage La non-qualité tue, Jacques Horovitz écrit que seul le client est juge de la qualité d'un service qu'il reçoit et de la satisfaction qu'il en éprouve. Nous avons déjà cette possibilité en éducation, il est grand temps d'aller de l'avant en matière de santé afin de combler notre retard sur les autres pays industrialisés.
«Cette décision va à l'encontre des valeurs partagées par les Canadiens au sujet de notre système de santé, des valeurs qui ont été clairement identifiées lors des consultations de la Commission Romanow.»
Honnêtement, je suis étonné que l'on ressorte les résultats poussiéreux de cette commission ou plutôt de cette mascarade médiatique. Extrêmement coûteux et dirigé par un militant gauchiste du NPD, il n'y a absolument rien d'innovateur dans ce rapport. On continue tout simplement de faire la promotion d'un système de santé centralisé dans lequel on recommande même la création de nouveaux paradis pour les fonctionnaires: un conseil de santé du Canada, une fondation nationale des soins à domicile et un système de dossiers électroniques personnels en santé… On ne retrouve aucune initiative pour favoriser la création de partenariat entre le public et le privé dans la production et la gestion des services. Les seules valeurs que nous pouvons lire dans ce rapport, sont celles des communistes et des syndicalistes qui refusent de voir disparaître leur dogme.
Mathieu Bréard
Montréal