Dans son article du 15 août, qui tel que prévu suscite déjà la controverse, Marc Grunert condamne l'avortement en l'associant à une initiation de violence contre un être humain. Quoique je ne sois pas un fervent des droits naturels, je ne contesterai pas son argumentation.
Cependant, je demanderai à M. Grunert s'il a bien évalué la portée de son opinion. Si, comme il l'indique, l'avortement est criminel, alors fumer ou boire lors de la grossesse (tout en connaissant les conséquences du tabagisme ou de la consommation d'alcool sur le foetus) doit logiquement aussi être criminel et puni. La pratique d'activités risquées (vélo, courir, sports, etc.) pouvant occasionner une chute et éventuellement le rejet du foetus doit aussi être interdite et punissable si rejection il y a.
Le meurtre n'est pas le seul crime reconnu par la philosophie libertarienne des droits naturels. Tout acte d'agression est condamnable, toute action est soumise à la responsabilité personnelle. La présence d'un État est donc nécessaire à l'application de restrictions quant au comportement des femmes enceintes.
J'espère que M. Grunert saisit bien jusqu'où l'interprétation de ses dires peut mener.
Francis St-Pierre
P.S.: Pour ceux qui comprennent l'anglais, une discussion sur anti-state.com portant sur le sujet: «Parents own their children» est particulièrement intéressante (et amusante). La discussion a débuté en 2002 et est toujours en cours...