L'Union des producteurs agricoles du Québec, qui prétend que ses membres ne sont pas subventionnés (!), «croit que l'on devrait instaurer une taxe sur les produits agricoles qui viennent de pays où l'on ne respecte pas les mêmes normes de production qu'ici, tant au chapitre des conditions de travail que des questions environnementales». C’est ce qu’on apprenait ce matin dans La Presse. «On ne s'oppose pas aux mesures entourant les questions environnementales, mais si on exige une façon de faire des producteurs québécois que l'on n'exige pas des autres qui vendent leurs produits ici, on va mourir», lance le président de l'UPA, Laurent Pellerin. Récemment, il s’est dit estomaqué de voir arriver sur le marché québécois des conteneurs de pois mange-tout. «Des légumes frais de Chine, comment ça se fait que c'est rendu ici? demande-t-il. On n'est même pas capables de concurrencer le prix du transport. C'est absurde et ça nous fait perdre des productions complètes, des histoires comme celle-là.» L'UPA, qui entreprend son assemblée générale annuelle aujourd’hui, proposera à ses membres d'adopter une résolution demandant aux deux niveaux de gouvernement d'introduire des taxes «afin de soutenir les exigences en matière de traçabilité, d'environnement et de qualité».
Selon la journaliste de La Presse, cela voudrait dire, pour le provincial, «de soutenir les agriculteurs québécois en refilant aux consommateurs une partie des coûts qui leur sont imposés. Pour le fédéral, il s'agirait plutôt de taxer les produits venant de pays qui ne respectent pas nos normes de production.» D’une manière comme de l’autre, il en coûterait plus cher à vous et moi pour se procurer des fruits & légumes. «Ce qu'on dit aux ministres, explique M. Pellerin, c'est que toutes les charges supplémentaires qui nous sont imposées, si nos concurrents n'ont pas à les payer, ça nous sort du marché.» Le président de l'UPA est conscient qu'une nouvelle taxe à la consommation ne sera pas bien accueillie par la population. «Ça prendrait un certain courage politique, admet-il. La partie de la population très conscientisée, qui ne représente pas la majorité pour le moment, comprendrait qu'on ne peut exiger des agriculteurs d'ici des choses qu'on n'exige pas des autres producteurs.» Et, toujours selon lui, il serait naïf de croire que les consommateurs seraient prêts à débourser plus pour un légume produit selon certaines normes environnementales. «On ne peut pas demander ça aux gens qui travaillent, qui veulent juste joindre les deux bouts et manger à leur faim à la fin du mois. On ne peut pas s'attendre à ce qu'ils soient motivés à payer plus.»
En effet! (Quoique les légumes bios sont plus chers et un véritable marché s’est développé au Québec...) Pourquoi alors ne pas revoir à la baisse nos conditions de travail et nos normes environnementales? Sans doute parce qu’en plus d'être des «acquis sociaux», elles font l’affaire du milieu agricole. En effet, comme l’écrit Nathalie Elgrably dans son excellent essai La face cachée des politiques publiques, «il faut se demander si les standards environnementaux [ou les normes de travail] ne sont pas établis stratégiquement à un niveau que certains pays pauvres ne peuvent atteindre, de manière à les exclure délibérément du marché. Les normes deviennent alors des barrières commerciales importantes qui compromettent la capacité à exporter des pays en développement et qui prennent l’allure d’un paravent derrière lequel s’abritent les pays [ou les provinces] effrayés par la concurrence étrangère.» Plutôt que de réclamer une nouvelle taxe et plus de mesures protectionnistes, M. Pellerin devrait réclamer qu’on mette fin aux charges supplémentaires qui leur sont imposées.
Wow, la Chine peut exporter ses légumes! C'est incroyable! Ça me fascine toujours de voir ce que les chinois sont capable d'accomplir avec la liberté qu'ils ont droit maintenant.
Le collectivisme les a mis dans la pauvreté et la famine (sans parler de la stupidité).
Le capitalisme et la liberté auxquels ils ont droit aujourd'hui, multiplié par leur nombre, crée des richesses dont on a pas fini de profiter (si le gouvernement peut juste laisser le libre-marché opérer).
Plus t'as de gouvernement et d'intervention, plus t'as de pauvreté. C'est pas difficile à comprendre il me semble.
L'UPA préfère que les pauvres dépensent plus pour leur nourriture. Et certains osent dire que les libertariens veulent laisser les pauvres mourir de faim!
Rédigé par : R. David | 05 décembre 2006 à 13h26