En 1998, la construction du métro à Laval devait coûter 179 millions $. Deux ans plus tard, le gouvernement du Québec en fixait le budget à 379 millions $. Trois ans plus tard, il «l'ajustait» encore à 548 millions $. Jeudi dernier, les stations de métro de Laval ont été inaugurées en grande pompe par le premier ministre du Québec, Jean Charest, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, et le maire de Laval, Gilles Vaillancourt. Coût total: 745 millions $ pour trois nouvelles stations et un tunnel sous la rivière des Mille-Îles. Comme si ce n’était pas suffisant, la Société de transport de Montréal a cru bon offrir «gratuitement» le service sur tout le réseau samedi et dimanche. Inutile de vous dire que ça s’est rué vers les wagons! On donnerait une claque gratuitement aux gens, qu’ils la prendraient...
Le budget de construction aura finalement connu un dépassement de 566 millions de dollars. Les politiciens, c’est connu, sont de piètres comptables. Et ils ne regardent pas la dépense. Même si certains sont moins pires que d’autres – les Espagnols ont réussi à construire 56 kilomètres de tunnels et 37 stations de métro à Madrid avec un budget total d'un milliard $ –, les politiciens sont généralement en politique pour les deux mêmes raisons: le pouvoir et l’estime des contribuables. Le maire de Laval a eu un bref élan de franchise dans ce sens jeudi dernier lors du point de presse. Il a déclaré: «C’est extraordinaire de se faire applaudir quand la facture est payée par un autre.» Effectivement, c’est extraordinaire. Ce qui l’est moins, c’est que c’est nous qui allons payer la facture.
Je me demande comment la STM fait être dans le rouge (si l'on n'en croit son plédoyer) quand elle n'a aucune compétition... Cette organisation a le monopole du transport en commun sur une très grande superficie, et ne réussi pas à en profiter...
Rédigé par : GreenRockefellerGiant | 30 avril 2007 à 16h12
Ce n'est pas qu'il ne pourrait pas profiter du monopole, mais ça serait politiquement incorrect. Actuellement, les usagers paient en bas du prix coûtant de toute façon.
La STM n'a aucun intérêt à être rentable, comme toutes les institutions gouvernementales d'ailleurs. Alors à quoi bon se forcer pour offrir un service de qualité?
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 30 avril 2007 à 16h30
Miracle! C'est la multiplication des miettes!
Rédigé par : Mathieu Bédard | 30 avril 2007 à 16h32
Et ils se sont même vantés d'avoir réussi à le faire moins cher que d'autres gouvernements...
Je pense qui ont fixé la limite du dépassement des couts en fonction d'en gaspiller (donner à leurs amis) le plus possible et quand même se vanter d'en avoir gaspillé moins que d'autres gouvernements (c'est tellement pas une référence).
Rédigé par : R.David | 02 mai 2007 à 19h01
Enfin, oui et non, j'crois pas que le gros du problème soit dans la planification strictement comptable. Ca vient peut-être de la structure des marchés publiques, il doit y avoir un trou dans la règlementation par où tout le monde fait passer des sous pour n'importe quoi.
Rédigé par : Mathieu Bédard | 03 mai 2007 à 18h16