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07 novembre 2007

Commentaires

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David

Monsieur Masse

Votre analyse est intéressante et illustre une fois de plus l'idiotie de Van Audenrode et Fortin qui ont dit (merci à Philippe pour le tuyau):

"Deux camps s'affrontent. Le premier, dont nous faisons partie, pose une question très simple: quelle entreprise locale ou internationale désirant vendre dans toute l'Amérique du Nord va maintenant être assez folle pour s'implanter ou grandir au Canada, sachant qu'un dollar canadien hors contrôle rend son avenir financier impossible à planifier et à prévoir? Aussi bien s'installer aux États-Unis."
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20071107/LAINFORMER/71107053/5891/LAINFORMER01

Même un débile enragé comme moi peut voir à quel point cela est idiot, surtout pour des experts de leur trempe!

Dixit Philippe: "C'est pas le dollar canadien qui est hors de contrôle, c'est le dollar US. Ils ne sont même pas capables d'identifier les bonnes causes. Doit-on se surprendre qu'ils proposent des solutions complètement absurdes ?" ( http://www.leblogueduql.org/2007/11/en-raction-mon-.html#comment-89079778 )

Mais en ce qui concerne les mathématiques, je ne suis pas d'accord avec vous. Ça vous prendra une bonne dicussion avec Pierre Lemieux!

"L’approche autrichienne permet simplement d’identifier des phénomènes et des tendances, et d’expliquer pourquoi ils se produisent et à quoi on peut logiquement s’attendre."

En effet, l'approche autrichienne a très bien expliqué ce qui se passe qualitativement dans ce dossier. Tout à fait d'accord avec vous sur ce point.

"Les mathématiques ne sont d’aucun recours pour prédire des phénomènes économiques aussi complexes."

Affirmation sans aucun fondement puisque cela n'a jamais été essayé par les misésiens. Comment peut-on savoir que ça ne peut pas marcher si ça n'a jamais été essayé?

"Les économétriciens qui manipulent des modèles dans une optique néo-classique ne comprennent de toute façon rien à ce qui se passe, les fondements théoriques de leur approche étant totalement déficients sur ce plan."

Les fondements théoriques néo-classiques sont déficients pour les misésiens et sont réalistes pour les autres économistes. Par contre, la vision "autrichienne" concernant la Fed et la "planche à billets" me semble appropriée.

En admettant que les fondements théoriques néo-classiques soient déficients (ça va vous surprendre mais c'est ce que je crois personnellement!), je suis d'accord avec votre affirmation.

Cependant, l'économétrie en tant que tel, et non pas l'économétrie "mainstream" néo-classique telle que pratiquée en ce moment, ne doit pas nécessairement se baser sur des fondements théoriques néo-classiques pour être de l'économétrie. Les mathématiques ont suffisamment évolué depuis la mort de Mises pour que l'économétrie se base sur d'autres hypothèses que celles des néo-classicistes, incluant l'approche misésienne.

Identifiez le bon coupable: les hypothèses néo-classiques. Pas les mathématiques qui vous aideront à vaincre l'ennemi néo-classique. De quoi avez-vous peur? De vous tromper?

Bastiat

@ David

L'agir humain ne se modélise pas. À la limite, on peut distinguer le réflexe, qui se modélise, et l'agir, qui ne se modélise pas, et avec l'hypothèse que l'humain a au moins deux ou trois fois dans sa vie une bribe de pensée pouvant neutraliser ses réflexes. Le problème n'est donc pas de choisir entre une modélisation non-mathématique impuissante et une modélisation mathématique plus puissante. C'est de limiter l'utilisation des mathématiques à un domaine qui n'implique pas de modéliser ce qui n'est pas modélisable. Sinon, on se retrouve à modéliser une économie de zombies n'obéissant qu'à leur réflexes ("business as usual", une contradiction dans les termes). Une telle modélisation devient invalide dès que... les gens se mettent à agir. Je crois que Pierre Lemieux serait d'accord avec ça. Est-ce qu'une forme limitée d'économétrie est quand même compatible avec l'approche autrichienne? Sûrement, je vous le concède, puisqu'il faut bien des prévisions chiffrées avant de faire un investissement. Je vous laisse sur une citation un peu longue de von Mises:

"Ce que nous constatons en fait de jugements de valeur et d'actions d'hommes ne se prête pas à une analyse qui les dépasse. Nous pouvons honnêtement admettre ou croire qu'ils sont absolument liés à leurs causes et conditionnés par elles. Mais dès lors que nous ne savons pas comment les faits externes — physiques et physiologiques — produisent dans l'esprit humain des pensées déterminées et des volitions conduisant à des actes concrets, nous devons prendre acte d'un insurmontable dualisme méthodologique. Dans l'état actuel de nos connaissances, les thèses fondamentales du positivisme, du monisme et du panphysicisme sont simplement des postulats métaphysiques dépourvus de toute base scientifique et dénués à la fois de signification et d'utilité pour la recherche scientifique. La raison et l'expérience nous montrent deux règnes séparés : le monde extérieur des phénomènes physiques, chimiques et physiologiques, et le monde intérieur de la pensée, du sentiment, du jugement de valeur, et de l'action guidée par l'intention. Aucune passerelle ne relie — pour autant que nous le voyions aujourd'hui — ces deux sphères. Des événements extérieurs identiques provoquent parfois des réponses humaines différentes, et des événements extérieurs différents provoquent parfois la même réponse humaine. Nous ne savons pas pourquoi.
En face de cet état de choses nous ne pouvons que nous abstenir de juger les thèses fondamentales du monisme et du matérialisme. Nous pouvons croire ou ne pas croire que les sciences naturelles parviendront un jour à expliquer la production d'idées, de jugements de valeur et d'actions déterminés, de la même manière qu'elles expliquent la production d'un composé chimique comme le résultat nécessaire et inévitable d'une certaine combinaison d'éléments. Tant que nous n'en sommes pas là, nous sommes forcés d'acquiescer à un dualisme méthodologique. L'agir humain est l'un des agencements par lesquels le changement intervient. C'est un élément de l'activité et du devenir cosmiques. Par conséquent c'est légitimement un objet d'étude scientifique. Puisque — à tout le moins dans les conditions actuelles — nous ne pouvons le rattacher à ses causes, il doit être considéré comme un donné ultime et être étudié comme tel."

JH Lapointe

Je partage personnellement les apréhensions de M. Masse face au modélisme mathématique. En matière de prévisions, le modélisme sera aux 20è-21è siècles ce qu'ont été les oracles à la Grèce antique. On ne peut pas mieux modéliser l'économie que le climat ou la vie, et ce sont pourtant à partir de cette frénésie pour les modèles mathématiques que s'installent le socialisme et l'étatisme depuis maintenant plusieurs décennies. L'économie est un système complexe au sens scientifique du terme, et on découvre effectivement, au fur et à mesure, que les mathématiques ne sont, et ne seront jamais, d'aucun recours pour prédire les phénomènes économiques. Lecture suggérée : Apollo's Arrow : The Science of Prediction and the Future of Everything, de David Orrell (PhD Maths / spécialiste en modélisation).

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Citations

  • « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    – Frédéric Bastiat, 1848

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