Si vous voulez tester à quel point vos amis étatistes bon teint ont des opinions confuses et contradictoires, demandez-leur ce qu’ils pensent des subventions aux entreprises.
Le Québec est le gouvernement provincial de loin le plus friand de cette méthode d’intervention dans l’économie. Selon la nouvelle étude de l’Institut Fraser, sur le montant de 19 milliards $ distribué en subventions aux entreprises par les différents niveaux de gouvernement au Canada en 2004, 6,6 milliards venait d’Ottawa, 10,3 milliards des provinces et 2,1 milliards des administrations locales. La moitié des subventions provinciales ont été déboursées par le Québec.
Si votre amie est du type gauchiste qui croit qu’il faut imposer davantage les méchants capitalistes qui font du profit pour redistribuer cet argent aux plus pauvres, demandez-lui si elle serait d’accord pour abolir tous ces programmes étatiques d’aide aux entreprises qui redistribuent la richesse des citoyens ordinaires aux capitalistes, pour mettre à pied tous les fonctionnaires qui s’en occupent, et pour réduire de façon correspondante les impôts des particuliers. Et observez-là faire du patinage de fantaisie intellectuel pour justifier l’intervention de l’État dans l’économie et l’existence de ces programmes, même s’ils vont à l’encontre de ses prétendues «valeurs citoyennes».
Si votre ami est plutôt du genre affairiste (pro-business mais qui croit que c’est le rôle de l’État d’aider les entreprises), demandez-lui en quoi on aide l’économie en enlevant d’une main des ressources financières aux entreprises et en leur redonnant de l’autre avec des conditions d'attribution; en entretenant des milliers de fonctionnaires parasites responsables du processus de redistribution; en substituant le jugement de ces derniers à celui d’investisseurs privés quant à la pertinence d’investir dans un domaine ou un autre; en pénalisant les entreprises les plus dynamiques pour en aider d’autres qui sont mal gérées ou dans des secteurs en déclin, ou qui sont simplement plus efficaces à faire du lobbying. Et amusez-vous à le voir tenter de justifier quelque chose de manifestement absurde sur le plan de la logique économique, en expliquant que parce que d’autres pays se tirent dans le pied, nous aussi on n’a pas le choix de le faire.
L’existence et l’ampleur des subventions aux entreprises sont l’une des preuves les plus accablantes de la banqueroute morale et intellectuelle de notre système politique, et de tous ceux qui l’acceptent dans ses grandes lignes. S’il s’agissait de montants négligeables, on pourrait toujours les excuser de ne pas s’en préoccuper. Mais imaginer ce qui pourrait être réalisé si ces 19 milliards $ retournaient dans les poches des citoyens et des entreprises qui paient des impôts au lieu d'être distribués selon des critères bureaucratiques.
Ces subventions ne servent qu’à une chose : acheter des votes, entretenir des clientèles, montrer que le gouvernement «fait quelque chose» pour créer de l’emploi et de la richesse, et justifier le salaire de milliers de fonctionnaires inutiles. Et pourtant, pratiquement personne ne les dénonce, sauf évidemment les partisans cohérents du libre marché. Et dire que c’est nous qui se font accuser d’être des extrémistes déconnectés de la réalité…
Autres lectures pertinentes :
Le cheval de Troie de l'interventionnisme pro-business
Entièrement d'accord avec ce point de vue. D'ailleurs, nous avons encore eu droit aujourd'hui à ce clientélisme profond, issu du pire keynésianisme qui soit. Le gouvernement du centre-gauche libéral a décidé d'accorder une aide d'une valeur de 600 millions de dollars à des entreprises peu dynamiques du secteur manufacturier, tout aussi peu dynamique. Or, puisque la surenchère politique a été exacerbée depuis que la concurrence politique s'est (légèrement) accrue avec la présence de l'ADQ, il ne fallait pas s'attendre à autre chose qu'une contre-attaque profondément clientéliste des deux partis de l'opposition. Puisque le parti gouvernemental offre, alors les deux autres formations politiques doivent élever le niveau de l'offre, confirmant une fois de plus que la Révolution tranquille n'a toujours pas été remisée dans le musée de l'Histoire.
Eric Pilon
Rédigé par : Eric Pilon | 23 novembre 2007 à 14h08
Non mais c'est pas juste au gouvernement que la complexité fiscale/subventionnaire amène le besoin de personnel qui n'aurait pas d'utilité autrement, combien de business font affaire avec un fiscaliste à gros prix et n'en auraient pas besoin autrement? Combien de personnel clérical doivent s'occupper des paperasseries gouvernemamentales, ce qui se traduit par une hausse des prix à la consommation pour que les entreprises puissent couvrir le coût moyen pondéré du capital (CMPC) ?. Faites juste aller l'autre coté de la frontière ou c'est un peu moins compliqué et vous allez voir la différence de prix.
Rédigé par : Louis L | 23 novembre 2007 à 20h39
Une grande partie des entreprises subventionnées recoivent moins en subventions qu'elles ne se font extorquer en impots, on ne peut alors donc pas parler de "subvention", il faut parler de restitution. Demander la fin de ces subventions revient à demander à ce que l'État extorte plus à certaines entreprises... il n'y a rien de juste ou moral à ce que toutes les entreprises soit "également" volées par l'état, c'est de l'égalitarisme bolchévique. C'est l'impot qui est ignoble, pas la subvention.
Bien entendu ma critique ne s'adresse pas aux entreprises *vraiment* subventionnées, qui sont net receveuse d'impots.
Rédigé par : A.B. | 24 novembre 2007 à 18h31
Un des trucs qui me fascine chez bon nombre de gens est leur quasi-incapacité à être cohérents avec eux-mêmes et à assumer toutes les conséquences de leurs choix. Et quand les conséquences négatives surviennent, ils sont les premiers à demander une loi pour rectifier le problème, ce qui finit par nous amener à des situations absurdes dans lesquelles personne n'est responsable de rien, hormis ses propres victoires bien sûr.
Rédigé par : Carl-Stéphane Huot | 24 novembre 2007 à 20h19
@ A. B.
Je suis d'accord avec vous sur le fait que si vous payez 10K$ d'impôt et que vous reçevez 2K$ en subvention, c'est comme si vous aviez seulement 8K$ à payer. Le commentaire est plutôt axé sur l'efficacité économique de cette redistribution. Ce 2K$ de subvention doit être obtenu en appliquant les règles dictées et permet au gouvernement de redonner de l'argent à ceux qui font ce qui est prescrit.
Les subventions aux entreprises sont un exemple de point de vue où la gauche s'accorde habituellement avec les libertariens. Là où ils se séparent, c'est au point de vue de la taxation qui sert entre autre à financer ces subventions. La gauche veut simplement utiliser cet argent à autre chose, plutôt que de le retourner à leur propriétaires légitimes.
Du point de vue économique, l'arrêt des subventions aux entreprises fait du sens. Sur l'aspect moral, la question devient par contre secondaire: c'est la taxation qui permet ces subventions et c'est elle qui doit être abolie.
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 25 novembre 2007 à 13h24
Tout à fait d'accord avec Martin Masse qui loin d'être un extrémiste est un individu modéré et très connecté à la réalité et aux solutions sous-jascentes qui aideront notre économie.
Les subventions aux entreprises servent à maintenir des emplois qui autrement n'existeraient pas car non rentable. C'est à dire à peu près 95% de l'économie québecoise.
Qu'on pense aux désastres de la Gaspésia, de la Dévie, de Montréal Mode, tous des chefs d'oeuvre péquistes.
Et puis pensons à Alcan au Saguenay.
Si Hydro-Québec vendait réellement son électricité au lieu de la donner à des compagnies
(voilà une forme de subventions détournée), ça ferait longtemps qu'Alcan aurait mis la clé dans la porte. Hors que ce soit pour le parti libéral ou le PQ ou même à la rigueur l'ADQ fort impopulaire au Saguenay, la perte de milliers d'emplois, la fermeture de villes et villages en périphérie du Saguenay, les politiciens électoralistes n'ont aucun intérêt à ce qu'on coupe le BS à Alcan.
En fait la socialisation de l'économie mène à la déresponsabilisation collective qui à long terme nous mènera à la faillite et à la catastrophe économique. Pensons aux villes qui refusent de taxer l'eau, les vidanges à l'utilisateur pour refiler les taxes à tout le monde alors qu'on sait que le système le moins pire et le plus juste est celui de l'utilisateur payeur.
En attendant les politiciens étatistes et électoralistes achètent du temps et nous jettent de la poudre aux yeux en nous faisant miroiter que tout va bien dans le meilleur des mondes et qu'un modèle interventionniste est non seulement une bonne chose mais doit être favorisé à tout prix. En attendant que l'État ne s'écroule sous son propre poids et devienne sa propre victime de son obésité morbide, les étatistes que nous sommes tous et toutes à 95% se partagent ce qui reste des miettes comme des reines-coquerelles affamées.
Rédigé par : Tym Machine | 26 novembre 2007 à 21h09
Salut,
Je ne vais pas argumenter longtemps avec vous, vous avez l'air de vous complaire dans votre extrême-droite anti-étatiste mais juste un mot sur Alcan.
Alcan a grossi comme bon nombre d'entreprises dans ces secteurs en faisant fortune sur le dos de la deuxième guerre. En produisant l'aluminium pour construire des avions de guerre et des armes, en fournissant comme snc-lavalin des infrastructures à des pays détruits pour les reconstruire. Donc, oui ils ont été subventionné et pas pour donner l'impression de créer des job, mais pour armer la coalition. Et puis maintenant ben, ça été vendu, et tous les investissement subséquents (avec lesquelles je ne suis pas d'accord) sont à l'eau aux mains de capitaux étrangers qui ne nous ferons pas de cadeaux. Voilà ce qui arrive quand on laisse le libre marché gérer notre économie locale. C'est pas des ti-counes de Québécois qui auront un impact dans un marché totalement libre exempt des fonds de pensions, de la caisse de dépôt ou autre leviers économique d'ici. Le problème n'est pas économique, il est politique. Les investissements qui sont fait par les gens d'ici encourage des entreprises impérialistes qui possèdent des intérêts souvent à l'extérieur du pays et qui dependent de la machine militaro industrielle des USA.
Rédigé par : Nicolas | 27 novembre 2007 à 17h32
J'ai du abandonner une entreprise et plusieurs projets intéressants parce que mon associé s'est mis à passer tout son temps à remplir des demandes de subventions et d'aller à des rencontres avec des fonctionnaires et des experts en têtage de subventions.
Les demandes de subventions tuent l'esprit d'entrepreneurship en promettant de l'argent facile et en déviant énormément d'énergie des besoins primaires (satisfaire la clientèle et développer les produits) à des considérations bureaucratiques et contreproductives.
Rédigé par : R.David | 27 novembre 2007 à 18h04
@Nicolas
Je manque la partie de ton example ou le gouvernement n'a pas été impliqué... (ie: faute au libre marché!!)
Rédigé par : FrancisD | 27 novembre 2007 à 18h25
@ Nicolas
T'es vraiment drôle. Le gouvernement du Québec fait des cadeaux à des étrangers et c'est la faute du libre marché!
Penses-y 2 secondes. Si nous n'avions pas tous ces "leviers" corruptibles, les québécois auraient plus d'argent dans leurs poches, et pourraient investir eux-mêmes dans les projets qu'ils jugent personnellement prometteurs. Ah non c'est vrai nous sommes des colonisés et tout ce qui est privé est méchant. Devenir des investisseurs individuels c'est méchant méchant.
Rédigé par : Bastiat | 27 novembre 2007 à 22h39
@R.David
Je sais pas si tu as déjà eu affaire avec Bell, mais j'ai passé une heure et demi au téléphone pour changer le téléphone au nom de mon coloc. C'était pas la bureaucratie d'état, c'était pire. Pour économiser ils ont engagé des incompétants qu'ils payent 10$ au lieu de 15$.
Rédigé par : nicolas | 27 novembre 2007 à 23h35
@nicolas
Bell a eu un monopole pendant très longtemps, donné sur un plateau d'argent par le CRTC.
Rédigé par : FrancisD | 28 novembre 2007 à 01h42
@nicolas
Ah et aussi, au moins avec Bell peut importe la qualité de leur service à la clientèle, quand tu consommes leur produit, y'a pas de dette qui traine en arrière.
N'importe quel programme d'état génère une dette (pour donner l'impression que "wow, avec l'État c'est tellement moins cher!!") qui sera payé avec interêt par toi et tes enfants plus tard.
Bien sur, se résigner à ne pas avoir d'enfant règle peut-être la question pour son petit nombril à soi-même...
Rédigé par : FrancisD | 28 novembre 2007 à 01h45
C'est vrai que c'est long quand on appelle Bell Canada et que le service est mauvais, mais tu sais quoi? Maintenant je fais affaire avec Vidéotron, et là ça répond vite! Vive le choix!
Rédigé par : Frédérick | 28 novembre 2007 à 07h59
Dans un marché, une entreprise privée qui offre un mauvais service va tôt ou tard faire faillite et faire fuir les clients. À l'inverse, l'État semble immunisé contre la mauvaise gestion et les erreurs. Et en plus, on monopolise un nombre incalculable de secteurs, protégés par la loi. Donc si le service offert est bon ou mauvais, ça ne change rien, car il n'y aucune conséquence. Sauf peut-être une petite commission d'enquête a nos frais, des réinvestissements dans un programme déjà sur le respirateur artificiel et toujours la même rengaine dans les médias. Nous pourrions copier mot pour mot, les rapports de presse de la colline parlementaire il y a 30 ans pour constater qu'ils sont semblables avec ceux d'aujourd'hui.
Si je devais gérer les revenus de ma famille de la même façon que les gestionnaires de l'État, nous serions dans la rue depuis longtemps.
Rédigé par : Valerie Chartier | 28 novembre 2007 à 08h13
@Frédérick
"Dans un marché, une entreprise privée qui offre un mauvais service va tôt ou tard faire faillite et faire fuir les clients. À l'inverse, l'État semble immunisé contre la mauvaise gestion et les erreurs."
Dans un marché saturé dominé par une tout petite oligarchie, les clients ont le choix entre de la merde et d'autre merde et finisse par n'avoir finalement pas tellement le choix. Et de toute façon qu'est-ce qu'on en sait de ce que l'état ferait avec un service de communication. Il n'y a pas de service de communication d'état en ce moment. Ce sont tous des multinationales. Et voir que Vidéotron c'est mieux. Le seule service qui est mieux c'est quand le service à la clientèle est syndiqué et mieux payé, là le service est meilleur. Ça explique peut-être le meilleur service que tu as obtenu, tu devrais vérifier.
Rédigé par : Nicolas | 28 novembre 2007 à 20h12
Pardon, mélange des personnes.
donc c'était @valérie et frédérick (qui a le mérite d'avouer que Bell est poche sans blâmer l'état)
Rédigé par : Nicolas | 28 novembre 2007 à 20h16
@ Nicolas
"Dans un marché saturé dominé par une tout petite oligarchie,..."
Et qui crée cette oligarchie? Sûrement pas l'État.
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 28 novembre 2007 à 21h03
Le seule service qui est mieux c'est quand le service à la clientèle est syndiqué et mieux payé, là le service est meilleur
Vous êtes un humoriste mon cher Nicolas :))))))))))))))))))))))
Oui le service est tellement mieux a la SAAQ avec le syndicat.
Toujours incroyable de voir comment les défenseurs de l'Etat aiment placer cette organisation sur un nuage dans les cieux, bénis de Dieu. Pas de fraude, pas de corruption. Le fonctionnaire est un ange. Il va toujours offrir un excellent service.
Merci de me faire rire.
Rédigé par : Serge | 28 novembre 2007 à 21h09
"Dans un marché saturé dominé par une tout petite oligarchie, les clients ont le choix entre de la merde et d'autre merde et finisse par n'avoir finalement pas tellement le choix. "
J'aimerais bien savoir pour quels services je n'ai que ce choix très restrain de compétiteurs: attendez je viens d'en trouver quelques-uns:
-éducation
-santé
-alcool et les jeux
Wow
Rédigé par : Yan | 29 novembre 2007 à 10h25
@Nicolas,
Il est évident qu'on prêche toujours pour notre paroisse.
Lorsque c'est nous qui avons des intérêts étrangers, est-ce que les gens chiâlent pour cela? Pas du tout.
Or ce qui marche d'un côté dans un libre marché devrait marcher de l'autre.
Il est très facile de jeter le blâme sur le vendeur de vendre à des intérêts étranger. Lorsque Bernard Landry fut premier ministre du Québec, il s'opposa bec et ongles à ce que Vidéotron soit vendu à Rogers, l'ontarienne. Vidéotron a été vendu à Québecor et à la caisse de dépôt sauf que ce qu'on ne raconte pas souvent dans l'histoire, c'est que la caisse de dépôt et de placement a du débourser environ 100 millions de dollars en guise de pénalité à Rogers car il avait déjà soumis une offre qui avait été acceptée par Vidéotron. Donc, ne nous serions-nous pas fait un peu fourrer par hasard dans toute cette affaire?
Si on écoutait les anti-capitalistes et les nationaux qui nous disent qu'on ne devrait pas laisser nos entreprises à des intérêts étrangers, la camelote chinoise ne se vendrait pas au Québec.
Mettez-vous à la place d'une entreprise qui ne reçoit aucune offre québecoise d'achat à 15 millions de dollars admettons pour son entreprise alors qu'une entreprise étrangère lui offre 20 millions pour sa business. Attendriez-vous comme un idiot qu'un québecois se décide d'acheter votre business ou vendriez-vous à des intérêts étrangers?
Je crois que poser la question, c'est y répondre.
www.tymmachine.blogspot.com
Rédigé par : Tym Machine | 29 novembre 2007 à 20h05
Comme disait André Arthur, augmenter le salaire des syndiqués chez Laura Secord améliorera la qualité du chocolat. Est-ce vraiment logique?
Peut-être qu'un employé mieux payé est un employé plus heureux qui améliorera peut-être les problèmes de taux de roulement du personnel mais est-ce que cela augmentera réellement la productivité?
Permettez-moi d'en douter...
Rédigé par : Tym Machine | 29 novembre 2007 à 20h14