Selon une nouvelle étude de l'Institut Fraser, les subventions gouvernementales aux entreprises canadiennes ont presque doublé au cours des dix dernières années, pour s'élever, en 2004, à 19 milliards $ - soit 1295 $ par contribuable canadien. L’auteur du rapport Corporate Welfare, 144 Billion Addiction, Mark Milke, précise que si les gouvernements justifient ces subventions en expliquant qu'elles aident de nouvelles entreprises à prendre leur envol, la réalité est bien différente. Entre les années 1995 et 2004, nous avons généreusement donné près de 145 milliards $ à des entreprises comme Ford, Rolls-Royce, Noranda, IBM, General Dynamics, Pratt & Whitney, Lockheed Martin et Raytheon. Pauvres petites entreprises qui sans ces milliards auraient sans doute fait faillite – ou en tout cas, moins de profits.
“Canada's business community needs to dump corporate welfare in favour of corporate tax cuts.” Voilà le message de M. Milke qui fait quatre recommandations dans son étude: 1) diminuer jusqu’à mettre fin aux programmes d’assistance à l’entreprise; 2) forcer les entreprises à remettre selon les termes des ententes les subventions déjà accordées; 3) appuyer les initiatives visant à mettre fin aux subventions à l’entreprise privée à l’échelle internationale; et 4) utiliser les fonds qui auraient été dépensés en subventions aux entreprises pour réduire leur fardeau fiscal.
Le tableau 4, «Canada’s top 50 corporate welfare recipients, April 1, 1982 to March 31, 2006», vaut à lui seul le détour (p. 13). On y voit le montant des subventions reçues par rapport, entre autres, aux revenus des cinquante entreprises ayant le plus bénéficié des largesses de l’État. Fascinant, comme dirait l’autre. Les subventions ne créent pas d'emplois; elles ne servent qu'à acheter des votes. Cette étude démontre que ça nous revient cher du vote.
Canada’s top 50 corporate welfare recipients, April 1, 1982 to March 31, 2006
Voici un lien direct vers le tableau pour les années 1982 à 2005 :
http://www.taxpayer.com/pdf/Top_50_Industry_Canada_Recipients_1982-2005.pdf
Rédigé par : Hugo | 23 novembre 2007 à 09h31