Au lendemain de l’éclatement de la bulle techno en 2000-2001, lorsque les banques centrales se sont mises à réduire les taux d’intérêt vers des planchers historiques (1% aux États-Unis en 2003) et à injecter plus massivement qu’à l’habitude des «liquidités» dans les marchés financiers pour contrer le ralentissement économique, on ne trouvait pratiquement aucune critique de ces politiques inflationnistes dans les médias. À l’unanimité, tous les commentateurs appuyaient les mesures visant à «relancer» l’économie par la dépense et l’endettement.
Les keynésiens et autres interventionnistes de gauche étaient évidemment tout à fait en faveur de ce type de politique, qu’ils préconisent depuis des décennies et que Keynes a popularisé pendant la Dépression. Mais les prétendus partisans du libre marché et du non-interventionnisme étatique appuyaient pratiquement les mêmes politiques (en mettant un peu plus l’accent sur les réductions d’impôt). Les médias anglophones «conservateurs» (il n’y en a pas au Québec) tels que le National Post ou le Wall Street Journal étaient alors dominés par des adeptes des théories monétariste et de l’offre («supply-side») qui, pour des raisons différentes de la gauche, préconisaient eux aussi une accélération de la croissance monétaire comme solution au ralentissement.
Un partisan du libre marché devrait pourtant, par principe, même sans rien comprendre des mécanismes complexes des cycles économiques, être opposé à toute politique inflationniste. En créant de la monnaie (ou en incitant les banques à créer davantage de crédit) à partir de rien, la banque centrale vole en effet, littéralement, l’ensemble des citoyens. S’il y a soudainement plus d’argent à dépenser alors qu’il n’y a pas plus de biens à acheter, cela fait en sorte de déprécier l’argent déjà en circulation. On s’en rend compte lorsque les prix augmentent (les bulles ne sont en fait que des augmentations de prix concentrées dans un secteur) et qu’il faut plus d’argent pour acheter la même chose.
Mais les monétaristes et les supply-siders passent complètement sous silence ce problème fondamental et ont développé divers arguments confus et contradictoires pour expliquer leurs penchants inflationnistes. L’une des plus populaires est la peur de la «spirale déflationniste», c’est-à-dire une chute des prix entraînant l’économie dans une dépression, dans le cas où la Fed n’injecterait pas suffisamment de liquidités dans le système financier pour soutenir la demande lors d’un ralentissement. Selon une célèbre étude de Milton Friedman, c’est cela qui serait survenu dans les années 1930, et les partisans du monétarisme poussent toujours la Fed à ne pas répéter la même erreur dès qu’on sent un essoufflement de la croissance économique.
Ce courant d’idée ne semble avoir aucune compréhension du fait que c’est la Fed elle-même qui a d’abord créé une surchauffe économique et les bulles financières par une croissance exagérée de la masse monétaire; que les distorsions que cela a entraînées dans l’économie (dans le cas présent, particulièrement dans le secteur immobilier) finissent pas s’accumuler et par devenir intenables; que le surendettement ne peut pas se poursuivre indéfiniment; et que la récession est en fait le processus de liquidation normal qui suit ce boom artificiel. Il est donc absurde de tenter de guérir le malade en utilisant le même élixir supposément magique qui a causé la maladie. Tout ce qu’on réussit à faire avec ce type de politique, c’est de retarder ou de ralentir le processus de liquidation, et de repartir l’économie dans un nouveau cycle inflationniste qui ne peut pas durer, mais avec un niveau d’endettement pire encore. C’est pourquoi on se retrouve aujourd’hui à vivre et à débattre les mêmes choses qu’il y a sept ans.
À l’époque, mon article «Let the recession run its course» avait été refusé par le Financial Post (la section financière du National Post). J’y dénonçais des penseurs canadiens – que je connais par ailleurs personnellement et dont j’admire le reste du travail – en faveur du libre marché comme Michael Walker de l’Institut Fraser ou Reuven Brenner de l’Université McGill, qui trahissaient selon moi leurs principes en appelant à des injections massives de liquidités par les banques centrales dans la page d’opinion de ce journal. Lorsque l’Institut Mises a publié l’article sur son site, j’ai reçu un tas de lettres de partout dans le monde me félicitant d’écrire cela, comme si c’était une position extraordinaire. J’étais effectivement une voix presque inaudible dans la clameur des propos inflationnistes. Je ne faisais pourtant que répéter ce que des économistes de l’École autrichienne disant déjà il y a près d’un siècle.
Les choses ont cependant beaucoup évolué depuis sept ans. L’audience des idées autrichiennes a connu une énorme expansion. Et les théoriciens monétariste et du supply-side, qui se sont spectaculairement trompés et qui n’ont pas d’explication cohérente de ce qui se passe, battent en retraite. Évidemment, le keynésianisme domine encore et toujours: la Fed et la Banque du Canada ont toutes les deux abaissé leurs taux aujourd’hui, au lendemain d’un repli boursier considérable, et on discute à Washington d’un plan de relance (c’est-à-dire, d’un plan de dépenses et d’endettement) massif. Mais les voix dissidentes, qui dénoncent les politiques inflationnistes, ne sont plus aussi minoritaires. En fait, on les voit apparaître presque partout.
Dans le Financial Post, contrairement au début de la décennie, les voix pro-inflationnistes ont été jusqu’à maintenant silencieuses. Mon ami Terence Corcoran, qui édite la page d’opinion et à qui je prédis depuis des années que la présente crise va arriver, a au contraire écrit quelques éditoriaux critiquant les interventions des banques centrales. Alors qu’Allan Greenspan tente de sauver son image pour la postérité en expliquant sur toutes les tribunes de la planète qu’il n’est pas responsable de la crise, les critiques à l’égard du maestro et de ses taux d’intérêt au plancher (que tout le monde applaudissait il y a quatre ans) se multiplient. Et de nombreux commentateurs, sans nécessairement référer à l’École autrichienne ni en faisant preuve de la même cohérence, se montrent sceptiques à l’égard de la Fed d’une manière qui rejoint essentiellement l’analyse autrichienne.
Un article publié hier dans Fortune Magazine explique par exemple que le remède appliqué par Bernanke risque d’être pire que la maladie. Il rapporte les propos de l’économiste Allan Meltzer:
But Bernanke is setting the stage for an even bigger recession down the road. Just as the ultra-low rates of the early 2000s created many of the problems we're experiencing today, pumping money into the system would probably stoke inflation, forcing the Fed to hike rates sharply in the near future. "It's better to take a small recession and kill inflation immediately instead of facing high inflation and a really big recession later," says Carnegie Mellon economist Allan Meltzer.
Meltzer, who is finishing the second volume of his history of the Federal Reserve, warns that Bernanke is risking a disastrous replay of the 1970s, when high oil prices fueled double-digit inflation. Every time the Fed started to tighten and unemployment jumped, chairmen G. William Miller and Arthur Burns lost their nerve. They lowered rates to boost job growth, and inflation inevitably revived, causing a vicious price spiral. The Fed let the disease rage for so long that it took draconian action by chairman Paul Volcker in the early 1980s to finally defeat inflation. The price was a deep recession, with unemployment hitting 11% in 1982. "The mentality is the same as in the 1970s," says Meltzer. "'As soon as we get rid of the risk of recession, we'll do something about inflation.' But that comes too late."
Et quelle ne fut pas ma surprise de trouver ce matin dans Le Devoir (qui reproduit normalement des analyses sans intérêt du Monde lorsqu’il traite de ces questions) la meilleure critique que j’aie lue jusqu’à présent en français des effets pervers des politiques inflationnistes, sous la plume du chroniqueur financier Claude Chiasson.
Sous le titre «L’argent ne vaut plus rien», M. Chiasson commence son papier en exposant le problème de fond, que la plupart des autres commentateurs préfèrent tout simplement ignorer: «Au-delà de l'actuel brasse-camarade des subprimes, il faut voir une grande réalité: la planche à billets tourne et tourne depuis fort longtemps. Le seul fait nouveau: elle tourne à un rythme démentiel depuis août dernier (…).»
Il revient à la situation du début de la décennie, lorsque «Pour éviter la récession à tout crin, les autorités monétaires ont poussé les taux d'intérêt à des planchers jamais vu depuis quarante ans. (…) Une véritable mer de liquidités s'est ainsi abattue sur le système bancaire et l'économie. Cette mer de liquidités a poussé les mises en chantiers dans la stratosphère pendant plus de quatre ans. Cette effervescence s'est traduite par une enflure des prix des immeubles qui a abouti à une véritable bulle immobilière et, aujourd'hui, à son éclatement.» Cette analyse semble aujourd’hui une évidence. Mais il y a seulement six mois, juste avant l’éclatement de la bulle au milieu d’août, on pouvait encore lire tous les jours dans les journaux que tout allait bien et qu’il n’y avait aucun problème avec le surendettement et les mauvaises créances dans l’immobilier!
M. Chiasson termine son article sur cette prédiction tout à fait appropriée : «sachez que cette orgie de liquidités injectées dans le système survient alors que le taux d'inflation s'est élevé à 4,1 % en 2007 aux États-Unis. Conclusion: l'argent ne vaut plus grand-chose. L'or continuera de bouffer les dollars américains et toutes les devises de ce monde.» Ce n’est pas très développé, mais c’est tout à fait juste. Cent fois plus juste que les propos de tous ces pantins sans cervelle des milieux financiers dont on rapporte quotidiennement les profondes «analyses», qui ne comprennent rien aux conséquences de la dépréciation de la monnaie (ou ne veulent pas comprendre parce que les institutions pour lesquelles ils travaillent en profitent) et qui applaudissent naïvement à chaque nouvelle baisse de taux.
Il y a de quoi être encouragé lorsqu’on lit de telles analyses dans les médias conventionnels. Et cela se produit alors que Ron Paul poursuit sa grande campagne d’éducation à l’économie autrichienne auprès du public étatsunien. Les politiciens et leurs apparatchiks vont évidemment encore une fois créer un gâchis avec leurs politiques idiotes, dont nous devrons subir les effets pour des années à venir. Mais si les bonnes idées permettant d’analyser correctement la situation continuent de se répandre, et si les gens tirent les bonnes leçons de cette crise, alors nous sommes peut-être sur la voie d’un retour à une politique monétaire plus saine, au moins à moyen terme. On le saura en 2015, en espérant que je n’aurai plus à ressortir mes vieux articles de 2001 et 2007 pour prouver que j’avais raison de prédire une autre crise…!
Personne ne veut être dirigeant d'un état pendant une récession. On nous dit que les banques centrales sont indépendantes du contrôle d'un président ou d'un premier-ministre. Il me semble que c'est un énorme mensonge et que les administrations "commandent" des baisses de taux pour repousser la récession à la fin de leur mandat.
Rédigé par : Marc-André Tremblay | 23 janvier 2008 à 08h38
Félicitations pour cette analyse en profondeur de la crise économique qui sévit présentement aux États-Unis principalement et dans le monde entier qui en dépend.
Je n'ai pas eu une très forte note dans mon cours de macro-économie à l'université par contre, je peux vous dire que j'ai retenu une histoire au début de mon bouquin qui m'avait marqué.
Cette folie d'imprimer des billets et de penser régler la crise de cette façon ne date pas d'hier, suite à la 1ère guerre mondiale, l'Allemagne du payer des réparations qui se chiffraient en milliards de dollars aux pays à qui ils avaient fait la guerre. Pas de problème on dit les allemands, on va vous imprimer cela.
Cette action fit en sorte de dévaluer la monnaie de telle sorte que le deutchmark ne valait plus rien aux yeux des investisseurs internationaux ce qui créa une inflation terrible de telle sorte qu'un repas pouvait coûter 1000 fois plus cher au moment où la personne sortait du restaurant qu'au moment où elle en était entrée. Il fallait une brouette pour mettre l'argent requis à acheter une miche de pain.
Tout cela pour dire qu'il faut comprendre que la richesse se crée, il faut travailler justement pour et la banque centrale en injectant plus d'argent fait l'équivalent de ce qu'un citoyen fait lorsqu'il se dégote un prêt ou une carte de crédit pour continuer de consommer.
Tym Machine
www.tymmachine.blogspot.com
Rédigé par : Tym Machine | 23 janvier 2008 à 21h15
Voici une façon de voir la situation.
L'effet inflationiste vient d'abord et avant tout du système de réserves fractionnaires avec lequel les banques commerciales fonctionnent. Ce système rend les banques fragiles, c'est-à-dire sujettes à la faillite, et d'autant plus sujettes à mesure qu'elles abusent de ce système. Il faut donc qu'elles se protègent de la banqueroute par toutes sortes de moyens, sauf d'abandonner ce système de réserves fractionnaires qui leur permet d'augmenter considérablement leurs profits avec un même montant d'argent de base.
Un de ces moyens de protection est de créer une réserve commune de fonds en cas de coup dur. D'où l'apparition de banques centrales, et aussi de banques centrales chapeautants un certain nombre de banques centrales « inférieures », comme aux États-Unis par exemple. Mais cela n'est pas suffisant: il leur faut aussi contrôler l'émission de monnaie en lieu et place du gouvernement de façon à pouvoir acheminer rapidement des billets de banque à toute banque qui serait prise d'assaut par des déposants voulant retirer leur argent.
Le rôle premier de la banque centrale d'un pays est donc de préserver ce système de la faillite, et par voie de conséquence les profits des banquiers. Tout le reste n'est qu'accessoire.
Quant à inciter à l'inflation, c'est plutôt le contraire, du moins de nos jours: la banque centrale va plutôt essayer de contenir cet effet inflationiste, car néfaste pour le système au fur et à mesure que l'inflation augmente, d'où les taux cibles d'inflation, officiels ou officieux.
Qu'en pensez-vous?
Rédigé par : Gerry Flaychy | 24 janvier 2008 à 20h14
M. Masse;
Il y a toujours quelque chose qui me chicote lorsqu'il est question de la supériorite de l'étalon-or.
Je poserais la question ainsi:
- En quoi les écarts d'offre de monnaie du systeme actuel (dus aux mauvaises décisions, à la mauvaise information, etc.) sont ils pires que ceux de l'offre de monnaie sous l'étalon-or (e.g., découverte de nouveaux filons, effondrement d'une mine, guerre civile en Afrique du Sud, etc.)?
A PRIORI, il me semble que le côté erratique de l'offre d'or vaut bien celui de l'offre de dollars, non?
Merci.
Rédigé par : Indegredel Toasman | 25 janvier 2008 à 09h48
"A PRIORI, il me semble que le côté erratique de l'offre d'or vaut bien celui de l'offre de dollars, non?"
NON!!!
Historiquement, la croissance de l'or en circulation n'a été que d'environ 1% par année, rien à voir avec des croissances de monnaie et crédit de l'ordre de 10% à 20% comme les banques centrales font subir aux populations un peu partout dans le monde depuis plusieurs années.
L'or ne peut être créé à volonté, ce qui en fait une valeur refuge par excellence, contrairement aux billets de banques, qui eux atteignent tous un jour ou l'autre leur valeur réelle: zéro.
Rédigé par : Patrice Fortin | 25 janvier 2008 à 10h38
Exemple.
Une banque X détient dans ses coffres 1 million de pièces d'or d'1 once chacune et de même pureté. La loi, à cette époque, permet à chaque banque d'émettre ses propres billets de banque i.e. sa propre monnaie.
Elle décide donc d'émettre ses propres billets de banque où chaque billet est échangeable pour 1 pièce d'or qu'elle détient.
Combien de billets de banque peut-elle émettre?
Peut-elle en émettre plus qu'elle a de pièces d'or?
Rédigé par : Gerry Flaychy | 25 janvier 2008 à 14h51
M. Fortin;
Ma question était sur les mouvements erratiques à court terme, pas sur les tendances à long terme.
Mais puisque vous êtes là, j'aurais deux questions pour vous, si vous le permettez:
1. Pourriez-vous me donner la source de vos chiffres? Parce que la quantite de billets de banque (donc M0, comme le serait l'or) était de 32 milliards en 1997 et de 54 milliards en 2007. Si vous faites le calcul, cela fait 5,4% d'augmentation par année, pas 10 à 20%. (Voir http://www.bankofcanada.ca/en/wfsgen.html). À mon avis, il ne faut pas comparer l'or avec M1: ce n'est pas le système bancaire qui est discuté ici, mais plutôt la réserve de valeur elle même.
2. A PRIORI, une tendance à long terme inflationiste est-elle vraiment pire qu'une tendance déflationiste, si les deux sont connues et reconnues? (En effet, 1% de croissance de M0 par année serait déflationiste.)
Merci!
Rédigé par : Indegredel Toasman | 25 janvier 2008 à 15h13
Messieurs Flaychy et Toasman,
Vous posez de bonnes questions qui méritent des réponses élaborées. Le sujet n'est pas simple, comme vous vous en doutez. Je pourrais essayer d'y répondre, mais certains (je pense ici à André Dorais, Martin Masse, etc.) seront probablement plus à même de le faire et de manière plus concise.
Par contre, je vous suggère le visionnement du vidéo suivant (en espérant que l'anglais ne vous empêchera pas de comprendre) :
http://video.google.com/videoplay?docid=-466210540567002553&q=money+and+federal&total=1778&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=1
Le vidéo a été produit en 1996, mais il est "on ne peut plus à propos" pour expliquer les conséquences néfastes, que nous commençons à peine à subir, d'un système bancaire sans ancrage sur des actifs réels (tel que l'or ou l'argent), avec réserves fractionnaires et dépôts garantis par le gouvernement fédéral (la FDIC aux États-Unis). C'est une recette qui mène inévitablement au désastre, comme nous serons à même de le constater au cours des prochains mois/prochaines années.
Monsieur Toasman : "Pourriez-vous me donner la source de vos chiffres?" Je ne parlais d'aucune période en particulier ni d'aucun pays en particulier : la croissance généralisée de la masse monétaire est un mal généralisée, comme en témoigne le tableau suivant sur le site de "The Economist" :
http://www.economist.com/markets/indicators/displaystory.cfm?story_id=10568638
Il existe de plus plusieurs définitions de la "masse monétaire" (MZM, M1, M2, M3 (plus publié aux États-Unis depuis environ 1 an), etc.).
Bon visionnement.
Rédigé par : Patrice Fortin | 25 janvier 2008 à 15h35
Merci, M. Fortin.
En effet, la question est complexe. Mais voyez-vous, je n'ai jamais trouvé de réponse claire à ma première question.
Je demeure "en principe", comme dirait M. Masse, pour une monnaie libre. J'en ai contre:
a) le côté forcé, obligatoire de la monnaie nationale telle qu'on la connait;
b) le fait qu'elle soit entre les mains d'une entite exclusive: ça comme autre chose, même si l'on prouvait que le systême fonctionne, personne ne peut dire ce qui arriverait s'il tombait en de mauvaises mains.
Mais mes questions d'aujourd'hui demandent à comprendre la supériorité intrinsèque d'une méthode sur l'autre.
Bien à vous...
Rédigé par : Indegredel Toasman | 25 janvier 2008 à 16h09
@ Indegredel Toasman
"Mais mes questions d'aujourd'hui demandent à comprendre la supériorité intrinsèque d'une méthode sur l'autre."
La supériorité vient du fait qu'il n'est pas possible de créer de l'or sur demande. C'est le moyen le plus sûr pour éviter les excès des banques et banques centrales. C'est la raison pour laquelle les gouvernements ne veulent pas de l'or comme monnaie, il n'obéit pas à leurs lois et les gens s'apperçoivent rapidement que que roi est nu!
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 25 janvier 2008 à 17h24
Pour en revenir à l'exemple que j'ai proposé plus haut, une banque peut-elle émettre plus de billets de banque qu'elle a de pièces d'or?
Mon opinion c'est que tant qu'il n'y a pas de loi qui l'en empêche explicitement, la réponse est oui.
Par ailleurs, voici la position du libertarien Murray N. Rothbard en ce qui concerne un système de liberté bancaire (free banking) et l'émission de billets de banque: "In short, under free banking,
banks are totally free, even to engage in fractional reserve banking,... " Source:
http://www.mises.org/Books/mysteryofbanking.pdf
p.112, à la fin.
Rédigé par : Gerry Flaychy | 26 janvier 2008 à 20h37
@ Gerry Flaychy
"Pour en revenir à l'exemple que j'ai proposé plus haut, une banque peut-elle émettre plus de billets de banque qu'elle a de pièces d'or?
Mon opinion c'est que tant qu'il n'y a pas de loi qui l'en empêche explicitement, la réponse est oui."
Mais sur quel principe sera basé cette loi?
Je crois que le point important est la façon dont les notes bancaires sont représentées à leurs utilisateurs. Si une note est un "certificat de dépot", il représente donc 1 note = X grammes d'or par exemple. L'or doit être présent en voûte et comme c'est la propriété du détenteur de la note, il ne peut être prêté ou vendu à quiconque. Dans ce cas c'est une fraude de prêter l'or ou d'émettre des certificats de dépots pour plus d'or que ce qui est présent en voûte.
Si la note est plutôt un "IOU", une dette de X grammes d'or, c'est différent. L'or est prêté à la banque en échange d'un billet déclarant la dette de la banque. Ce billet peut être échangé avec d'autres personnes dans le marché mais ne peut être représenté comme équivalent à X grammes d'or (ou se faire passer pour un certificat de dépot). Le marchand pourrait décider de refuser ou d'exiger un billet d'une plus grande valeur que le prix de son article. Exemple, il vend son article 10 grammes d'or et est prêt à prendre un certificat de dépot de 10 grammes ou une dette de 11 grammes de banques réputées. Le marchand sait donc la différence entre 10 grammes d'or et une dette de 11 grammes d'or qui sera payée par X à telle date (ou sur demande).
Le fait d'utiliser une dette comme monnaie d'échange n'est pas mal en soit. Le problème c'est la fausse représentation et la dévaluation discrétionnaire des "certificats de dépôts" émis. Si je vous émet un certicat de dépot de 1 Sylvain = 1 gramme d'or, je ne peux pas décider de changer unilatéralement que 1 Sylvain = 1/2 grammes d'or. C'est ce que les gouvernements ont fait lorsqu'ils ont dévalué le dollars. Alors si jamais nous revenons un jour avec une monnaie-or... il faudrait que les prix soient en grammes d'or pour éviter de se faire jouer le même tour de dévaluation!
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 27 janvier 2008 à 09h26
"Mais sur quel principe sera basé cette loi?" Sylvain Falardeau
Sur le principe que pour chaque billet de banque émis représentant 1 once d'or, il doit y avoir effectivement 1 once d'or dans les coffres de cette banque. Cela veut dire que cette banque ne pourrait émettre plus de billets représentant 1 once d'or qu'elle a de pièces d'1 once d'or dans ses coffres, comme cela se fait dans le système de réserves fractionnaires (émettre plus de billets).
Autrement dit, les réserves fractionnaires seraient interdites, sous peine de sanctions appropriées comme pour toute autre loi. C'est le système de la monnaie basée sur 100% d'or (ou de toute autre forme de réserves).
Dans ce système à 100%, les banques commerciales peuvent prêter l'or déposé, soit directement, soit au moyen de billets de banques. Ce qui rend possible de prêter l'or, ou les billets, à quelqu'un d'autre que le déposant, c'est uniquement une question de légalité.
Actuellement, dans notre système, il est légal pour une banque commerciale de le faire, mais ce n'est pas légal de le faire pour un individu ou une compagnie qui prend des dépôts d'or (ou autre forme de bien).
D'autre part, si quelqu'un, ou une compagnie, ou une banque, me prête 1 000 $, je peux alors en faire ce que je veux, incluant reprêter ce 1 000 $ à qui je veux. Inversement, si c'est moi qui prête 1 000 $ à quelqu'un, ou une compagnie, ou une banque, alors celui qui reçoit le prêt peut à son tour en faire ce qu'il veut, incluant le reprêter.
Le problème, c'est pour un dépôt dans un compte de banque, dépôt fait en tant que dépôt et non en tant que prêt. De nos jours, ce dépôt, s'il est fait dans une banque dite commerciale, celle-ci est LÉGALEMENT autorisée à le traiter de la même façon que si c'était un prêt qu'on lui fait, autrement dit elle peut le reprêter. Pire encore (ou mieux??), elle peut prêter plusieurs fois ce dépôt, étant donné qu'une banque commerciale vit, légalement, sous le régime des réserves fractionnaires.
Rédigé par : Gerry Flaychy | 27 janvier 2008 à 12h50
"En créant de la monnaie (ou en incitant les banques à créer davantage de crédit) à partir de rien, la banque centrale vole en effet, littéralement, l’ensemble des citoyens. S’il y a soudainement plus d’argent à dépenser alors qu’il n’y a pas plus de biens à acheter, cela fait en sorte de déprécier l’argent déjà en circulation." Martin Masse
Supposons que ce surplus subit soit de 10%, et qu'il soit distribué également à tous, i.e. chacun voit sa masse monétaire augmenter de 10%. Chaque dollar sera alors dévalué de 10% mais chacun aura 10% de dollars de plus, donc dévaluation mais compensation équivalente i.e. pas de perte pour quiconque, donc pas de «vol».
Maintenant supposons qu'un partie de la population reçoit 10% et une autre moins de 10%, alors il y aura une troisième partie qui aura plus de 10%. Ces derniers auront un surplus alors que les premiers auront une déficience. Ce sont donc ceux du premier groupe uniquement qui se seront faits «voler», et non l'ensemble.
Autrement dit, il y aura eut une mauvaise distribution de la richesse causée par le gouvernement, directement, ou indirectement via sa banque centrale.
Si tel est le cas, alors ne serait-il pas justifié que les «volés» demandent réparations au gouvernement?
Rédigé par : Gerry Flaychy | 01 février 2008 à 17h53
"Autrement dit, il y aura eut une mauvaise distribution de la richesse causée par le gouvernement, directement, ou indirectement via sa banque centrale.
Si tel est le cas, alors ne serait-il pas justifié que les «volés» demandent réparations au gouvernement?"
Le problème des compensations est qu'il vient toujours du contribuable puisque le gouvernement n'a pas de richesse. Il est inutile de tenter de faire payer les politiciens pour les erreurs qu'ils commettent, ce sera toujours payé par quelqu'un d'autre au bout du compte.
Avant de penser à réparer des torts, il faut *arrêter* de causer du tort. En enlevant le contrôle de la monnaie des mains de l'État il serait enfin possible d'avoir des bases économiques solides et d'éviter les cycles économiques. La suite, c'est un détail bien moins important.
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 02 février 2008 à 17h46
Dans le cas qui nous occupe, à savoir le cas où l'inflation monétaire est réparti inégalement entre trois groupes, si ceux qui sont "volés" sont compensés automatiquement, alors il n'y a plus de vol. S'ils sont "volés", c'est justement parce qu'ils n'ont pas de compensation.
Autrement dit, si votre argent perd 10% de sa valeur dû au gouvernement, mais que vous recevez de ce même gouvernement 10% d'argent de plus, alors il n'y a pas de vol.
Donc, en ce cas, il n'y a rien à arrêter, et il devient inutile de changer tout le système.
Rédigé par : Gerry Flaychy | 03 février 2008 à 11h17
@ Gerry Flaychy
"Autrement dit, si votre argent perd 10% de sa valeur dû au gouvernement, mais que vous recevez de ce même gouvernement 10% d'argent de plus, alors il n'y a pas de vol."
Mais ce que vous proposez rend l'inflation monétaire inutile pour ceux qui en ont le contrôle.
C'est un peu comme si une nouvelle loi demandait aux banques de doubler le contenu des comptes bancaires à une certaine date. En le sachant, tout le monde ira déposer à la banque et lorsque le montant sera doublé... tous les marchands auront doublé leur prix... et tout le monde voudra doubler de salaire pour ne pas perdre de pouvoir d'achat.
L'intérêt pour les institutions de pouvoir créer de la monnaie n'est présente que si les prix ne suivent pas aussitôt. Celà permet donc aux premiers emprunteurs d'en profiter le temps que l'infusion de nouvelle monnaie fasse augmenter les prix à mesure qu'elle est diffusée dans l'économie.
"Donc, en ce cas, il n'y a rien à arrêter, et il devient inutile de changer tout le système."
Laisser la monnaie, comme toute autre chose, à la mercie du gouvernement c'est courir à sa perte. Il y aura toujours une bonne raison pour eux de ne pas tenir leurs promesses et de ne subir aucune conséquence.
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 03 février 2008 à 12h14
À Gerry Flaychy:
"Supposons que ce surplus subit soit de 10%, et qu'il soit distribué également à tous, i.e. chacun voit sa masse monétaire augmenter de 10%. Chaque dollar sera alors dévalué de 10% mais chacun aura 10% de dollars de plus, donc dévaluation mais compensation équivalente i.e. pas de perte pour quiconque, donc pas de «vol»."
Le problème, c’est que vous supposez que la valeur de la monnaie ne diminue pas (10-10=0). En la créant sans raison apparente , les responsables de cet acte s'appuient sur la valeur nominale en cours. Mais puisque la monnaie fiduciaire est basée sur la confiance, voudriez-vous de cette monnaie, sachant que celle-ci sera dévaluée? Utiliser un arbre et ajouter de l'encre verte ne crée pas la valeur. Celle-ci s'ajoute avec le travail. "Money doesn't create wealth. Only hard work create wealth (Ron Paul)".
L’utilité d’imprimer de la monnaie est aussi néfaste que votre deuxième proposition qui est celle de la distribution. La "distribution égale" reviendrait à dénigrer la rôle même de la monnaie (je vous rappelle que c’est LA façon commode de rémunérer un travail fait par l'individu; il est difficile de se faire payer en mouton ou bien en boeuf) donc, donner 100$ de plus à chaque personne vivant au canada (pour palier l'inflation) serait de créer encore plus de monnaie et comme conséquence de la dévaluer (non seulement il y a une création de monnaie, mais en plus, on va en imprimer plus pour compenser l’inflation.). C’est ce qui s’appelle un cercle vicieux.
Enfin, votre logique suppose qu’il y a une certaine équivalence dans le fait d’imprimer ou de ne pas en créer. Dans ce cas, pourquoi faire l’action? Pour favoriser l’égalité entre les individus? Le système actuel nous rendra également pauvre…
Une bonne lecture pour comprendre le rôle (néfaste) des banques centrales dans l’histoire américaine ; The case for gold- A minority report of the U.S. gold commission.
Rédigé par : Jean-Reno Chéreau | 03 février 2008 à 15h33
"Le problème, c’est que vous supposez que la valeur de la monnaie ne diminue pas (10-10=0)." Jean-Reno Chéreau
Pas du tout. Elle est dévaluée, de 10% dans cet exemple. Mais la quantité est augmentée de 10%: ce qui compense la perte de valeur.
L'argent vaut moins, mais on en a plus.
Donc, dans ce cas hypothétique particulier, on ne peut pas dire qu'il y a eu "vol".
Dans le cas hypothétique des trois groupes, il n'y a que ceux d'un seul des trois groupes dont on pourrait dire qu'ils se sont fait "voler". Ceux des deux autres groupes, ne se sont pas fait "voler", et il y a même ceux d'un de ces deux groupes qui ont en fait tirer profit de ce surplus subit.
Rédigé par : Gerry Flaychy | 03 février 2008 à 20h07
"Pas du tout. Elle est dévaluée, de 10% dans cet exemple. Mais la quantité est augmentée de 10%"
C'est justement le hic. La quantité de monnaie imprimée Y se base sur la valeur de la monnaie déjà existante X. Par exemple, j'ai travaillé pour 20 $ hier. La Banque Centrale imprime de nouveaux billets de 20 $ le soir (pour subventionner par exemple l'un des milliards (!) de programmes sociaux.) Cependant, la valeur est dévaluée. La confiance que j'accorde est moindre, car la monnaie Y ne s'appuie sur aucune valeur précise (sauf sur le cours légal (forcé) de celle-ci).
Vous me répliquerez que le cours légal maintient à la fois la valeur de la monnaie X ainsi qu'Y. Dans ce cas, comment se fait-il que les prix à la consommation augmentent suite à de la création de la monnaie? À oui, votre argument expliquant que "L'argent vaut moins, mais on en a plus." Continuons donc;
L’inflation est lorsque les prix des biens augmentent trop rapidement par rapport à notre "pouvoir d'achat". Contrairement à votre modèle "théorique", le phénomène d'inflation est bien réel. Ce n'est pas parce que j'ai plus de 20 $ dans mes poches que je vais pouvoir m'acheter plus de choses. Bien au contraire.
À la suite d'une intervention étatique, le 20 $ que j'ai gagné hier vaut moins cher aujourd'hui. J'ai été volé, car le travail que j'ai fait pour obtenir ce 20$ est en partie dévalué par une nouvelle monnaie qui n’a aucune valeur propre. Autant investir dans l'or avant qu'il soit encore temps, c'est plus sûr et moins sujet aux aléas erratiques de ces fonctionnaires omniscients.
Toutefois, je suis d'accord avec vous sur un point. Des individus bien placés peuvent profiter de l'inflation mais à ce sujet, je dois vous conseiller un texte de Martin Masse qui explique la problématique : "À bas les riches… qui s’enrichissent grâce à l’État!"
Bon je termine... moi qui voulait faire de ce commentaire court!
Cordialement,
Rédigé par : Jean-Reno Chéreau | 04 février 2008 à 00h39
"À la suite d'une intervention étatique, le 20 $ que j'ai gagné hier vaut moins cher aujourd'hui. J'ai été volé ..." Jean-Reno Chéreau
Prenons votre exemple.
Supposons que ce 20 $ vaut 2 $ de moins mais que l'intervention étatique en question vous a fourni 2 $ de plus, alors vous n'aurez plus 20 $ mais 22 $ en mains, vous n'aurez donc été ni "volé" ni pas "volé".
Si vous n'avez rien reçu de cette intervention étatique, alors on pourrait dire que vous avez été "volé", ici de 2 $.
Si cette intervention étatique vous a fourni 4 $, alors vous aurez fait un profit de 2$, donc il est certain que dans ce cas vous n'avez certainement pas été "volé"! (Ce qui nous ramène à votre phrase:"Des individus bien placés peuvent profiter de l'inflation...")
Rédigé par : Gerry Flaychy | 04 février 2008 à 12h09
Votre logique tient debout dans le sens que n'importe qui est capable de calculer 18+2. Maintenant d'où provient le 2$ de plus? C'est de la monnaie également dévaluée non? Le retrait de 2 $ sur 20 $ (donc une dévaluation de 10 %) s'applique pour l'ensemble des coupures de 20$ sur la masse monétaire, y compris les nouveaux billets émis. Le système théorique que vous proposez (même dans le cas d'une distribution) est trompeur, car l'argent dévalué sert à financer votre ajustement à l'inflation. Est-ce que je me trompe?
Oui j'ai dit que des individus pouvaient profiter de la hausse de la masse monétaire (les arguments de Martin Masse m'ont convaincu) donc je soutiens votre point de vue qui est de démontrer que des individus profitent de cette situation. Cependant, celui qui sera nécessairement affecté par cette inflation sera encore et toujours le gars qui se lève à 5 h du matin pour aller travailler. D'où l'importance de cesser cette politique inflationniste (la politique monétaire) et de revenir à un système moins sujet au contrôle d’une bureaucratie centralisée, c’est-à-dire l’étalon-or.
Au plaisir,
Jean-Reno Chéreau
Rédigé par : Jean-Reno Chéreau | 05 février 2008 à 16h57
"En créant de la monnaie (ou en incitant les banques à créer davantage de crédit) à partir de rien, la banque centrale vole en effet, littéralement, l’ensemble des citoyens. S’il y a soudainement plus d’argent à dépenser alors qu’il n’y a pas plus de biens à acheter, cela fait en sorte de déprécier l’argent déjà en circulation." Martin Masse
L'argent dont je parle vient entièrement de ce surplus soudain dont on parle dans la citation ci-dessus.
La question qui se pose, c'est comment ce surplus d'argent sera distribué: sera-t-il distribué également entre tous, ou inégalement?
Dans le cas où il serait distribué inégalement, il est raisonnablement certain de penser que des gens en recevront plus qu'il le faut pour compenser la dévaluation, d'autres en recevront moins qu'il le faut, et probablement que d'autres auront prtatiquement juste ce qu'il faut pour compenser. Tout ça à partir d'un même montant d'argent global, sans ajoût ultérieur.
Donc, s'il y en a qui recoivent moins, il faut nécessairement que d'autres en reçoivent plus, ou vice versa. Peut-être même que, autre possibilité, personne ne recevra le montant juste, et qu'il n'y aura que des "volés" et des "gagnants".
Rédigé par : Gerry Flaychy | 05 février 2008 à 19h22
L'argent n'est pas distribué de façon égale ou inégale! Ce n'est pas le gouvernement qui détient la monnaie créée, ce sont les institutions bancaires qui ont accès à ce nouveau flux de capitaux. L'argent est "injecté" dans le marché financier selon la demande. Le gouvernement détiendra une part de ces capitaux si elle en fait la demande à la banque centrale.
L'hypothèse supposant un système de redistribution pour pallier l'inflation est perverse. Pourquoi? Grâce à cette question simple. D'où provient l'argent? (Celui qui sera dans le pot collectif) Deux options : la vôtre (les créditistes ont aussi posé cette question: pourquoi ne pas imprimer de l'argent à volonté pour payer nos dettes?) et celle des interventionnistes : les taxes. Votre option sera impossible à tenir, du fait de la dévaluation. Que dire de la solution des interventionnistes? On va prendre le gain d'un travailleur pour pallier l'inflation d’un autre travailleur? Bonne chance pour l'avancement de cette idée...
Il est bon de savoir qu'une minorité d'individus profitent d'une augmentation de la masse monétaire. Cela nous permet de mieux dénoncer les effets pervers de la réglementation du marché monétaire. Le plus important est de faire connaître à nos proches les effets de l'inflation sur notre avoir et de les inciter à ne pas avaler tout ce que nos bons politiciens et leurs sbires ont à raconter sur la "nécessité d'agir pour maintenir une croissance forte et diversifiée."
Rédigé par : Jean-Reno Chéreau | 08 février 2008 à 00h51
"S’il y a soudainement plus d’argent à dépenser alors qu’il n’y a pas plus de biens à acheter, cela fait en sorte de déprécier l’argent déjà en circulation." Martin Masse
"L'argent est "injecté" dans le marché financier selon la demande."
Jean-Reno Chéreau
Cette injection soudaine d'argent est-elle faite de façon égale parmi l'ensemble des citoyens, ou inégale?
Rédigé par : Gerry Flaychy | 08 février 2008 à 09h41
Voilà ce qui se passe quand les banques centrales et leur réseau de banques à chartes partent à la dérivent:
http://www.rbz.co.zw/
Regardez les taux d'intérêts à droite.
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 08 février 2008 à 10h55
@ Gerry Flaychy,
"Cette injection soudaine d'argent est-elle faite de façon égale parmi l'ensemble des citoyens, ou inégale?"
Réponse: Elle est faite de façon inégale, et ses effets se font sentir différemment selon le degré de proximité ou d'éloignement où l'on se trouve de l'"injection monétaire".
Ma phrase du billet ci-haut que vous avez reprise ne disait évidemment pas toute l'histoire. Lorsque la banque centrale augmente la masse monétaire, tout le monde se fait voler éventuellement *en tant que détenteur d'argent existant qui est dévalué*, mais il est clair ceux qui *reçoivent* les premiers les fonds nouvellement créés, et les dépensent avant que les prix aient augmenté à cause de l'inflation monétaire, vont en profiter. C'est la base même de l'idée autrichienne selon laquelle "l'argent n'est pas neutre" (ce que plusieurs néo-classiques comme Milton Friedman ne reconnaissent pas). C'est aussi ce qui entraîne les bulles financières et les distorsions à la base des cycles économiques.
Comme l'a noté Jean-Reno Chéreau, c'est ce que j'expliquais dans mon billet sur les investisseurs riches qui s'enrichissent grâce à l'État ( http://www.leblogueduql.org/2008/01/bas-les-riches.html ). Parmi les autres groupes qui en profitent, on retrouve évidemment tous les bénéficiaires des programmes financés par un État endetté, si la banque centrale finance par exemple directement cette dette en achetant des obligations du gouvernement. Il existe diverses façon d'augmenter la masse monétaire, avec des effets qui varient et des bénéficiaires qui changent.
Vous trouverez plusieurs articles qui reprennent cette explication dans cette page: http://www.quebecoislibre.org/asmonnaie.htm , sous la plume notamment d'André Dorais, Ed Younkins et Frank Shostak. Le texte qui suit de Ludwig von Mises traite spécifiquement de la non-neutralité de la monnaie ( http://www.mises.org/mmmp/mmmp5.asp ).
The additional quantity of money does not find its way at first into the pockets of all individuals; not every individual of those benefited first gets the same amount and not every individual reacts to the same additional quantity in the same way. Those first benefited - in the case of gold, the owners of the mines, in the case of government paper money, the treasury - now have greater cash holdings and they are now in a position to offer more money on the market for goods and services they wish to buy. The additional amount of money offered by them on the market makes prices and wages go up. But not all the prices and wages rise, and those which do rise do not rise to the same degree. If the additional money is spent for military purposes, the prices of some commodities only and the wages of only some kinds of labor rise, others remain unchanged or may even temporarily fall. They may fall because there are now on the market some groups of men whose incomes have not risen but who nevertheless are obliged to pay more for some commodities, namely for those asked by the men first benefited by the inflation. Thus, price changes which are the result of the inflation start with some commodities and services only, and are diffused more or less slowly from one group to the others. It takes time till the additional quantity of money has exhausted all its price changing possibilities. But even in the end the different commodities are not affected to the same extent. The process of progressive depreciation has changed the income and the wealth of the different social groups. As long as this depreciation is still going on, as long as the additional quantity of money has not yet exhausted all its possibilities of influencing prices, as long as there are still prices left unchanged at all or not yet changed to the extent that they will be, there are in the community some groups favored and some at a disadvantage. Those selling the commodities or services whose prices rise first are in a position to sell at the new higher prices and to buy what they want to buy at the old still unchanged prices. On the other hand, those who sell commodities or services whose prices remain for some time unchanged are selling at the old prices whereas they already have to buy at the new higher prices. The former are making a specific gain, they are profiteers, the latter are losing, they are the losers, out of whose pockets the extra-gains of the profiteers must come. As long as the inflation is in progress, there is a perpetual shift in income and wealth from some social group, to other social groups. When all price consequences of the inflation are consummated, a transfer of wealth between social groups has taken place. The result is that there is in the economic system a new dispersion of wealth and income and in this new social order the wants of individuals are satisfied to different relative degrees, than formerly. Prices in this new order can not simply be a multiple of the previous prices.
Rédigé par : Martin Masse | 08 février 2008 à 19h41
Comparaisons.
"...there are in the community some groups favored and some at a disadvantage."
Ludwig von Mises
"Dans le cas où il serait distribué inégalement, il est raisonnablement certain de penser que des gens en recevront plus qu'il le faut pour compenser la dévaluation, d'autres en recevront moins qu'il le faut, et probablement que d'autres auront prtatiquement juste ce qu'il faut pour compenser."
Gerry Flaychy
=================================================
"The former are making a specific gain, they are profiteers, the latter are losing, they are the losers, out of whose pockets the extra-gains of the profiteers must come."
Ludwig von Mises
"Dans le cas hypothétique des trois groupes, il n'y a que ceux d'un seul des trois groupes dont on pourrait dire qu'ils se sont fait "voler". Ceux des deux autres groupes, ne se sont pas fait "voler", et il y a même ceux d'un de ces deux groupes qui ont en fait tirer profit de ce surplus subit."
Gerry Flaychy
"Donc, s'il y en a qui recoivent moins, il faut nécessairement que d'autres en reçoivent plus, ou vice versa."
Gerry Flaychy
=================================================
"The result is that there is in the economic system a new dispersion of wealth and income..."
Ludwig von Mises
Ce que Mises appelle "dispersion", je l'ai appelé "distribution". J'aurais pu aussi employé le mot "répartition", ou même "dispersion".
=================================================
Je ne vois pas donc grand différence entre ce que Mises dit et ce que j'ai dit. Sauf que je ne l'ai pas dit de la même façon, ni exposé le processus en long et en large.
Rédigé par : Gerry Flaychy | 08 février 2008 à 21h39