C’est épouvantable. Le néolibéralisme sauvage est en train de détruire ce beau pays du socialisme nehruvien qu’était l’Inde. Dans sa série d’article qui se poursuit sur les changements en Inde, La Presse nous informe ce matin que même les supermarchés (eh oui, ces horribles temples où l’on peut sacrifier notre qualité de vie à l’agrobusiness!) ont maintenant fait leur apparition dans le sous-continent.
La journaliste Laura-Julie Perreault rapporte que la plus grande chaîne de nouvelles économiques du pays (sans doute contrôlée par un grand groupe de presse cherchant à manipuler l’opinion publique comme celui qui paie son salaire!) consacrait récemment un long reportage à l’ouverture d’un nouveau supermarché.
«Pendant encore une heure, l’œil de la caméra se pose sur les tomates, les racines de gingembre, le gombo, les ananas. Le temps semble suspendu. Les autres nouvelles économiques, pourtant légion dans ce pays qui se développe à la vitesse grand V, sont mises au rancart.» On sait bien, la grosse chaîne de supermarchés doit les avoir payé le gros prix pour faire leur propagande!
La journaliste ne comprend décidément rien au développement des pays pauvres (pauvres sur l’échelle capitaliste du PIB peut-être, mais je suis sûr qu’ils sont plus riches que nous en bonheur national brut!). On voit qu’elle a été bien entraînée à dénigrer les méthodes de développement alternatives avant d’être envoyée faire son reportage.
«Protectionniste et désireuse de permettre aux fermiers de vendre directement leurs produits aux consommateurs, l'Inde de Gandhi, lors de son accession à l'indépendance, a réglementé lourdement la vente au détail de victuailles. En général, il faut aller voir une poignée de petits commerçants, dans des marchés bruyants et poussiéreux, avant de concocter un poulet au beurre et un riz pulao. Seulement 5% des magasins du pays ont plus de 500 pieds carrés.»
Et puis après? Yé où le problème? Comme ça les Indiens ont au moins accès à des produits locaux, qui n’ont pas laissé d’empreinte carbone en étant transportés depuis le bout du monde, probablement sans OGM et avec beaucoup moins d’engrais artificiels et de pesticides qu’ici. On peut pas tout avoir. Et puis un environnement aseptisé sans poussière, c’est une invention de la bourgeoisie puritaine occidentale esclave des technologies modernes. Nos ancêtres du paléolithique n’avaient pas de balayeuses et ils vivaient aussi bien que nous!
Mais lisez ça, c’est le pire, on voit bien que cette journaliste est une parfaite illettrée économique: «cette façon de faire, si elle permet la survie de minuscules commerces, entraîne aussi un immense gaspillage. Sans grands réseaux de distribution, plus du tiers de la production agricole indienne périt avant d'avoir rejoint le consommateur.»
Voyons donc!!! C’est chez nous qu’il y a du gaspillage à la tonne, avec tous ces produits exotiques inutiles qu’on achète de paysans exploités du Guatemala et puis toute la bouffe pleine de gras trans qui tue le monde. Vous imaginez tout ce qu’on économiserait, juste en soins de santé, en publicité inutile et en transport, si on ne mangeait que des aliments sains produits chez nous et distribués localement?
Je ne peux pas vérifier la source du chiffre sur le tiers de gaspillage en Inde (je ne lis pas l’hindou) mais je suis sûr que c’est exagéré et que de toute façon on gaspille bien plus que ça ici. Mais il faut savoir comment fonctionne l’économie pour voir au-delà des statistiques brutes, et on voit bien que c’est pas son fort à la Laura-Julie l’économie!
Moi je suis tanné de tous ces reportages qui font l’apologie du capitalisme et de la mondialisation dans nos corporate media à la solde du grand capital. Il est temps qu’on ait des médias alternatifs de gauche au Québec pour nous donner enfin l’heure juste sur ce qui se passe dans le monde!
Comme ce billet me rappelle mon stage au Pérou l'été dernier!
Il faut vraiment se retrouver dans un pays sous développé pour se rendre compte à quel coin les grandes surfaces nous font économiser un temps énorme dans notre semaine. Bien évidemment, pas de Wal Mart au Pérou, il y a des grandes surfaces nommées Wong, Metro et une autre dont j'ai oublié le nom. De toute manière on ne retrouve ces magasins que dans le centre ville de la capitale et quelques autres endroit. Elle font aussi perdre du temps puisqu'elles sont mal organisées en terme de rayons et qu'on n'y retrouve pas tout. Ces grandes surfaces sont environ le tiers d'un Maxi de taille normale.
Donc pas de grandes surfaces dans le pays sauf ces quelques débuts: Dans le cartier ou je vivais il y avait un dépanneur tout les six ou sept maisons et ces dépanneurs étaient d'environ le quart d'un Couche Tard. Mon dieu j'ai perdu du temps à ces endroits!: Négocier le prix de chaque article à chaque fois, aller dans trois ou quatres dépanneurs avant de trouver un Red Bull et sans parler de l'hygiène. Par contre tout était biologique et produit localement: cela ne m'a pas empèché de perdre 25 livres en deux mois tellement j'ai été malade.
Bref je suggère à tous ces fervent du locale-Bio d'aller séjourner dans un pays sous développer afin de revenir en appréciant nos grandes surfaces propres ou les prix sont écrit et ou il ne faut pas perdre une journée pour trouver ce que l'on veut.
Autre annecdote, il m'a fallu six heures pour trouver une paire de bottes dans un marché péruvien de bottes de la taille d'un Wal Mart avec un propriétaire différent pour chaque rac de bottes puisqu'on ne peut pas savoir ou sont les 13 (assez rare au Québec mais encore plus dans un pays ou les gens sont de petite taille) étant donné qu'il n'y a pas un ordre comme dans un magasin de chaine.
Rédigé par : Louis L | 17 janvier 2008 à 00h43
Oh oh! La "fairness doctrine" arrive au Québec. Le QL est maintenant un blogue "balancé".
Rédigé par : Bastiat | 17 janvier 2008 à 09h49
Les magisins à grande surface comme Wal Mart ne sont pas la quintessence du capitalisme sauvage, mais ils sont des modèles d'organisation du travail. Grâce à eux, de nombreux jeunes se font des dents, acquièrent de la discipline, se forgent des relations pouvant être utiles ultérieurement. Aussi, pour les clients, les plus grands avantages pour eux sont les politiques de bas prix, ainsi que les garanties de fiabilité des items achetés. Finalement, je dirais que les Grandes chaînes sont responsables devant les tribunaux et pourraient se voir forcées de payer de larges sommes en cas de pépins. Quel petit comptoir ayant pavillon dans des pays émergeants peut se permettre d'être poursuivi ?
Rédigé par : WaltA | 17 janvier 2008 à 10h01
Vous comprenez pas , Martin Masse est génial, C"est un anagrame.
Rédigé par : Mathieu Gaudreault | 17 janvier 2008 à 20h09
Il ne faut pas trop en demander aux lecteur de ce blog. :) hiihih
Rédigé par : Robert | 17 janvier 2008 à 20h13
" Nos ancêtres du paléolithique n’avaient pas de balayeuses et ils vivaient aussi bien que nous! " Celle-là elle est forte quand même !
Rédigé par : Vincent Gentilcore | 18 janvier 2008 à 02h35
Bye chérie, je ne rentrerai pas trop tard de la chasse ... ho.. et je ramène du mammouth ce soir. T'as pas vue mon silex ?
Rédigé par : Uber Jalemon | 18 janvier 2008 à 09h11
Ce genre de sarcasme est la meilleure façon de se faire comprendre.
Faites attention, cet anagramme vous fera passer pour un méchant terroriste, monsieur Masse!
Heureusement que Tramin Assem a déjà travaillé pour les conservateurs, car sinon il serait sous l'emprise d'un certificat d'insécurité!
Rédigé par : David | 18 janvier 2008 à 11h22
Hein, moi, travailler pour les conservateurs? Ça va pas? Vous me confondez avec quelqu'un d'autre, je suis un militant de Québec solidaire et d'Équiterre.
Rédigé par : Tramin Assem | 18 janvier 2008 à 11h37
Très, très bon billet ! Je profite de ce petit relâchement du vendredi...
"Moi je suis tanné de tous ces reportages qui font l’apologie du capitalisme et de la mondialisation dans nos corporate media à la solde du grand capital. Il est temps qu’on ait des médias alternatifs de gauche au Québec pour nous donner enfin l’heure juste sur ce qui se passe dans le monde!"
- Tramin Assem, mascotte officielle de la gogauche.
Eh bien, le voilà l'illettré économique tant pointé du doigt! :o)))
Rédigé par : Annie Langevin | 18 janvier 2008 à 14h54
En termes de gaspilliage, il est encore plus honteux de voir comment un pays moderne comme le notre peut jeter de lait dans une année. Ca c'est du vrai gaspilliage ! Bravo la gestion de l'offre et le contrôle des prix ;)
Rédigé par : Icarus | 23 janvier 2008 à 13h01
@ Icarius
Le système de gestion de l'offre a bien des défauts, mais je ne vois pas en quoi il CAUSE un jetage de lait. Peux-tu expliquer? Gestion ou pas, un lait passé date est un lait passé date, non?
Rédigé par : Bastiat | 23 janvier 2008 à 19h32
N'y a-t-il pas de jetage de lait lorsque la production excède les quotas, même si le lait n'est pas périmé?
Rédigé par : David | 23 janvier 2008 à 20h50