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26 février 2008

Commentaires

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Gerry Flaychy

Se pourrait-il qu'à cause de la crise financière galopante, le gouvernement prévoierait que certaines institutions bancaires pourraient avoir, dans un proche avenir, un besoin important de liquidités afin d'éviter une mauvaise situation financière, voire la faillite, auquel cas le gouvernement se verrait dans l'obligation de venir à leur rescousse, et donc d'y dépenser beaucoup d'argent, comme ça vient d'arriver en Angleterre avec la banque Northern Rock?

Farador Damyo

Le CÉLI semble être une mesure très étrange - puisqu'il est moins avantageux qu'un REÉR (surtout si les gouvernements provinciaux ne l'adoptent pas également), il ne sera utile d`y cotiser qu'après avoir épargné 18% de son revenu chaque année. Il faudra donc un revenu disponible important et même si un travailleur à faible revenu réussit à mettre le 5000$ annuellement, disons à 4% d'intérêts il n'obtiendra qu'une économie d'impôt de 30$ avec son seuil d'imposition (15%).

Ça veut dire que la mesure avantagera surtout les particuliers à revenus relativement élevés. Dans ce cas, il aurait été beaucoup plus productif de diminuer le taux d'imposition des tranches supérieures, ce qui en plus d'être moins paternaliste et étatiste comme mesure encouragerait le travail et donc la croissance économique...

Jeff Bergeron

Parlant des réactions au budget, on a encore une fois l'occasion de voir à quel point nos économistes québécois sont déconnectés. Ça me fait penser à tous ces gens qui voient Hoover (un des principaux responsables de la Grande Dépression) comme étant un apôtre du libre marché, alors qu'à peu près tout ce qu'il a fait indique exactement le contraire.

Prenons par exemple Alain Dubuc:

"Pourtant, en principe, c’est quand l’économie ralentit qu’on s’attend à ce qu’on gouvernement mette son poids."

"On pourra dire que cette absence de vision s’explique par la philosophie conservatrice du gouvernement Harper, qui ne croit pas au rôle de l’État et qui se méfie comme la peste de l’intervention dans l’économie. C’est un conservatisme de dinosaures, dogmatique, qu’on ne retrouve pas ailleurs en Occident."

Notez que Dubuc est considéré comme un grand néo-libéral par la go-gauche!

Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Pour être juste envers M. Dubuc, il écrit tout de même dans son texte que les baisses d'impôt sont une tactique efficace dans l'économie (mais en disant que baisser les impôts est "insuffisant" pour éviter les méfaits du ralentissement).

Vraiment, quelqu'un qui n'est pas capable de s'apercevoir que l'État actuel est interventionniste au possible, qu'il soit québécois, canadien ou américain, ça me dépasse. Et dire que ça se dit économiste...

Gilles Guénette

La ministre Jérôme-Forget, pourtant considérée comme la plus favorable au libre marché dans un gouvernement vu comme "néolibéral de droite", partage elle aussi les mêmes clichés keynésiens. Dans La Presse de ce matin:

Déçue du budget conservateur, la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a décidé de faire la leçon à son homologue fédéral Jim Flaherty. Elle lui a reproché de faire de mauvais choix budgétaires au moment où l’économie tourne au ralenti. [...] Monique Jérôme-Forget dit qu’à la place de M. Flaherty, elle n’aurait pas annoncé la création d’un compte d’épargne libre d’impôt. Selon elle, ce n’est pas le moment d’encourager les Canadiens à constituer des bas de laine. Les gouvernements doivent plutôt encourager la consommation pour doper une croissance anémique de l’économie. «Je pense qu’il est sage d’amener les Canadiens à épargner. Est-ce que c’était le meilleur temps pour le faire? On peut s’interroger», a-t-elle affirmé.

Pierre-Yves

Je pense qu'il faut un peu plus d'honnêteté intellectuelle vis à vis du contexte politique de ce budget, or à lui seul le titre de votre billet Martin n'en dénote pas beaucoup. Ce ne sont certainement pas les Conservateurs au pouvoir actuellement à Ottawa qui ont 'tout fait pour décourager l'épargne'; ils ont hérité d'un contexte fiscal encrouté par des décennies de 'tax & spend' Libéral, et ça ne se détricote pas en criant 'ciseau'. Amalgamer ensembles tous Libéraux et Conservateurs sous prétexte qu'il s'agit de partis fédéraux, c'est une ficelle grosse comme un câble à bateau ('n'encore la faute à Ottawa quin!')

D'autant plus qu'en position de gouvernement minoritaire, il est clair que la marge de manoeuvre de Flaherty est réduite, et son gouvernement ne pas tout faire en même temps: par exemple, vous vous plaignez que les impôts statutaires restent au même niveau, mais vous savez fort bien que si tel n'avait pas été le cas Stéphane Dion n'aurait jamais pu approuver ce budget, donc on se serait retrouvé en élection, donc le CELI (Compte d'Epargne Libre d'Impot) serait passé à la trappe, du moins jusqu'à nouvel ordre (et là guess what: 'Quin, n'encore la faute à Ottawa!').

De sucroôt en matière de réduction d'impot, il serait approprié de balayer d'abord devant la porte du Québec, et il ne s'agit pas seulement d'un jugement de valeur désintéressé de ma part: plus longtemps les gouvernements de Québec maintiendront cette fiscalité provinciale abusive et ridicule, plus longtemps l'économie du Québec traînera à terre, et plus longtemps en tant qu'Ontarien je serai 'pogné' a financer la péréquation pour la Belle-Province: un moment donné, va falloir que ça cesse.

Donc, si vous voulez que les choses avancent plus rondement, vous savez ce qui vous reste à faire: appeller les électeurs Québécois à élire un gouvernement Conservateur majoritaire, plutôt que de gaspiller leur vote sur le Bloc alors que ce parti ne pourra jamais rien obtenir de concret pour le Québec.

Mattiew

"Pour la même raison, Monique Jérôme-Forget dit qu’à la place de M. Flaherty, elle n’aurait pas annoncé la création d’un compte d’épargne libre d’impôt. Selon elle, ce n’est pas le moment d’encourager les Canadiens à constituer des bas de laine."

Mon Dieu,quel égaré j'étais! Moi qui me disais que les bas de laines,on les fait quand ca va bien ! Pas quand on est dans le trou..

Merci a madame la ministre de m'avoir ouvert les yeux, je suis sauvé!

Martin Masse

@Pierre-Yves,

1. Le titre du billet n'est pas "Les conservateurs veulent encourager l'épargne - après avoir tout fait pour la décourager", mais bien "Ottawa veut...". Contrairement à ce que vous dites, je n'accuse pas les conservateurs d'être responsables de ça. C'est le gouvernement fédéral, quelle que soit sa couleur, qui a des politiques keynésiennes stupides depuis des décennies. Lisez comme il faut avant de m'accuser de malhonnêteté intellectuelle.

2. Vous avez tort également d'écrire que les conservateurs "ont hérité d'un contexte fiscal encrouté par des décennies de 'tax & spend' Libéral". En fait, c'est grâce au gouvernement libéral de Jean Chrétien si l'économie canadienne est si performante aujourd'hui (relativement parlant). Entre 1993 et 2000, Chrétien et Martin comme ministre des Finances ont fait de véritables coupures dans les budgets de programmes et d'importantes réformes. Ce sont eux qui ont équilibré le budget en 1997 pour la première fois depuis quatre décennies. Le précédent gouvernement conservateur de Mulroney et les gouvernements Trudeau auparavant avait été parmi les plus dépensiers de l'histoire­. Le gouvernement Chrétien et son successeur Martin ont toutefois recommencé à dépenser allègrement après 2001, et les conservateurs actuels ne font pas mieux.

Bref, malgré la rhétorique partisane et la mythologie entretenue par la "droite" confuse, nos conservateurs sont dans les faits des "big government conservatives", comme on dit au sud de la frontière, alors que ce sont les libéraux qui sont responsables du seul épisode de bonne gestion des finances du pays depuis 40 ans.

Pour comprendre cela, il faut regarder les chiffres au lieu de se fier à l'image de Jean Chrétien comme ministre des Finances qui a amorcé l'endettement accéléré du Canada au début des années 1970. Allez voir par exemple les graphiques sur cette page du National Post: http://network.nationalpost.com/np/blogs/posted/archive/2008/02/21/budget-graphics-20-years-of-taxing-and-spending.aspx . Le premier (total expenditures) et surtout le quatrième (program expenditures) montrent une courbe de croissance des dépenses déclinante ou aplatie dans la seconde moitié des années 1990. Avant et après, la croissance est rapide.

Ce n'est pas une coïncidence, ces années de modération et de réforme sous Chrétien-Martin sont celles où le Parti réformiste était un parti montant et exerçait une très forte pression à Ottawa, avec des principes pro-marché dix fois plus fermes que ceux que professe le gouvernement actuel.

Pierre-Yves

Évidemment que le gouvernement Chrétien a coupé sur les dépenses: on sait ce que cela a signifié pour les provinces merci! Par contre, il n'a pas coupé sur les rentrées, c'est à dire le fardeau fiscal. D'ailleurs s'il l'avait fait, Paul Martin n,aurait jamais pu stabiliser ses budgets.

Et donc les Libéraux se sont arrêtés à la première partie du plan, à savoir le contrôle des dépenses (en balayant une bonne partie dans la cour des provinces). Il serait de mauvaise grâce de ne pas reconnaître que les Conservateurs mettent aujourd'hui en oeuvre la seconde, à savoir la réduction des prélèvements, même si du fait de la situation de gouvernement minoritaire les choses ne vont peut-être pas aussi rapidement qu'on le voudrait.

Et encore une fois, du point de vue du Québec la fiscalité qui tue, c'est aujourd'hui celle du provincial, pas celle du fédéral. Vous avez vu la Marois qui vient encore se plaindre que le budget Flaherty ne prévoit rien dépenser pour ces industrie moribondes qui survivent depuis longtemps à coup de subventions et de chantage corporatif?

Martin Masse

@Pierre-Yves,

Vous vous plaignez de devoir payer pour la péréquation qui profite au Québec, et des provinces comme le Québec qui en demandent toujours plus, mais en même temps vous dénoncez le fait que les libéraux ont réduit les transferts aux provinces. Il faudrait vous décider.

Je ne vois rien de mal à réduire les transferts aux provinces (et ce n'est par ailleurs pas la seule sources des réductions de dépenses sous Chrétien-Martin; ils ont également coupé dans plusieurs programmes fédéraux et dans le nombre de fonctionnaires). La péréquation est un programme de BS régional. Ottawa devrait se retirer complètement de la santé et de l'éducation et transférer un gros montant de zéro $ aux provinces.

Enfin, vous ne paierez peut-être pas longtemps en tant qu'Ontarien pour la péréquation qui profite au Québec. Les choses vont tellement mal chez vous que l'Ontario serait sur le bord de devenir une province "pauvre" qui recevra elle aussi des montants de péréquation: http://www.nationalpost.com/story.html?id=333897 . Time to leave the sinking boat!!

Pierre-Yves

Je l'ai déjà mentionné Martin, l'Ontario a de la marge avent de se retrouver dans la situation du Québec... et a déja fait le ménage dans la fiscalité des particuliers il y'a une quinzaine d'années. Reste celle des entreprises, alors on verra... Mais le Québec n'a fait ni l'un, ni l'autre, et se retrouve aujourd'hui dans une situation ou il est très difficile d'envisager de faire quoi que ce soit.

En ce qui concerne les transferts aux provinces, il s'agissait comme vous le savez fort bien d'une situation un peu particulière, ou les responsabilités du fédéral diminuaient (donc ses factures), alors que celles des provinces tendaient à augmenter: ce n'est pas pour rien qu'on parlait de 'déséquilibre' fiscal. Alors officiellement, asteure ce 'déséquilibre' a été ré-équilibré.

Maintenant, sur le plan des principes je pense en effet que les transferts aux provinces sont un cadeau empoisonné, c'est la même dynamique que celle de l'assistanat envers les individus: le gouvernement provincial va toujours compter sur le fédéral pour le sortir de la mouise, résultat les réformes indispensables ne se feront jamais et l'économie provinciale s'enfocera dans la médiocrité. Les 250 millions accordés à la recherche pour l'industrie automobile ontarienne sont une mesure électoraliste, dont je comprends la nécessité tactique mais que je n'approuve absolument pas.

Naguère on a beaucoup critiqué en Ontario le gouvernement Harris pour le côté 'idéologique' de ses coupures, alors que la situation n'était tout de même pas rendue catastrophique. Mais est-il préférable d'adopter une approche à la québécoise, ou manifestement les gouvernements ont décidé de refiler la patate au suivant jusqu'à ce qu'on frappe le mur?

Je ne le pense pas.

Gerry Flaychy

Compte d'épargnes libre d'impôts (CELI)

http://www.budget.gc.ca/2008/pamphlet-depliant/pamphlet-depliant2-fra.asp

Philippe David

Comme mesure bonbon, le CELI semble intéressant au premier abord, mais en réalité j'aurais préféré l'abolition du système fiscal actuel pour une flat tax. On peut toujours rêver....

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Citations

  • « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    – Frédéric Bastiat, 1848

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