par Martin Masse
Chaque fois que le gouvernement intervient dans un dossier quelconque, que ce soit par une subvention, la création d'un programme, l'octroi d'un privilège légal, une incitation fiscale ou une mesure protectionniste, il privilégie une partie des citoyens qui en bénéficient au détriment de l'ensemble des autres. Les premiers ont intérêt à se mobiliser pour obtenir cette faveur de l'État, parce que l'intervention a un impact important sur leur situation, alors que ça ne change pas grand-chose pour les autres, qui par conséquent s'y intéressent peu. C'est cette dynamique de l'intérêt concentré pour les uns versus l'intérêt dispersé pour les autres que la théorie des choix publics a expliquée il y a quelques décennies.
Cela explique que les débats politiques tendent à dégénérer en dialogue de sourds entre groupes de pression, chacun tentant de tirer le plus possible la couverture de son bord sans se soucier de l'intérêt des autres. Pourquoi se priver d'obtenir un privilège? Dans un système étatiste, si ce n'est pas l'un qui reçoit une faveur, ce sera un autre. Ou bien on est un profiteur, ou bien une victime. Aussi bien crier le plus fort possible pour tenter de l'obtenir.
Le citoyen ordinaire, celui qui n'est représenté par aucun de ces groupes de pression en tant que contribuable, travailleur et consommateur (sauf peut-être par la Ligue des contribuables) est, lui, systématiquement victime de toutes ces mesures interventionnistes puisqu'il lui est impossible de s'organiser avec d'autres pour faire le poids dans des centaines de dossiers distincts où il n'a pas d'intérêt cruciaux. Aucun citoyen qui n'est pas directement touché n'aura intérêt à dépenser efforts et ressources financières pour se mobiliser spécifiquement contre les subventions à l'exploration minière, la réglementation dans la construction ou le système de gestion de l'offre qui rend les œufs plus chers, même s'il fait les frais de tous ces programmes. Évidemment, même les membres de lobbies influents (les agriculteurs ultra protégés et subventionnés par exemple) finissent pas être victimes de ce système dans tous les autres aspects de leur vie.
Surenchère en faveur d'interventions de l'État
L'un des effets pervers de la démocratie est donc que nous assistons constamment dans les débats politiques à une surenchère de prises de position démagogiques en faveur d'interventions de l'État. En effet, à droite comme à gauche, presque personne n'a intérêt à tenir un discours anti-interventionniste. Un gouvernement attire l'attention des médias et des groupes de pression non pas en ne faisant rien et en protégeant également les intérêts de tous, mais plutôt en adoptant des mesures spécifiques qui plairont à certains et généreront des manchettes. Les partis d'opposition sont dans la même situation et poussent le gouvernement à intervenir toujours plus, jusqu'à l'absurde. Tous cherchent naturellement à acheter des blocs de votes en promettant mer et monde à chacun de ces groupes de pression. Celui qui réussit à gagner l'appui du plus grand nombre de groupes influents obtient le pouvoir.
Il suffit d'ouvrir un journal ou d'écouter les nouvelles à la télé pour observer cette dynamique à l'œuvre. Aujourd'hui par exemple, on apprend dans La Presse que «Québec refuse d'intervenir» (c'est le titre de l'article) pour mettre fin au lock-out qui dure depuis un an au Journal de Québec. Scandale!!! L'opposition accuse le gouvernement «de baisser les bras et réclame l'intervention du premier ministre».
Et pourtant, comme l'a souligné le ministre du Travail David Whissel, le gouvernement n'a strictement rien à voir dans un tel conflit de travail. «On ne peut pas interférer dans un conflit qui est de nature privée. Il n'y a rien qui commande à l'Assemblée nationale d'agir par législation ou par une loi spéciale pour mettre fin à ce conflit», explique-t-il. Sauf que demander une intervention permet aux partis d'opposition de faire la nouvelle, de montrer leur sympathie pour les travailleurs en lock-out (toujours une bonne chose de s'allier des journalistes) et d'attirer l'attention de tous les résidants de la région de Québec qui sont touchés par ce conflit. Le gouvernement a donc l'odieux d'expliquer qu'il n'y a rien à faire, ce qui lui fait perdre des poids dans ce jeu absurde.
Même chose dans le dossier de la fermeture de l'usine de Crocs à Saint-Malo. Le Devoir de ce matin rapporte que le député néo-démocrate Thomas Mulcair dénonce l'absence d'intervention du ministre fédéral du Travail. «Ça prend une intervention. Le gouvernement doit aussi jouer un rôle dans l'économie». La députée bloquiste Christiane Gagnon déclare de son côté que «Le gouvernement doit cesser d'être passif et s'engager dès maintenant à prendre de telles mesures pour éviter que des choses semblables ne se reproduisent», même si encore une fois le gouvernement ne peut rien faire pour empêcher des transformations économiques inévitables, à part les retarder par de coûteuses subventions. Des milliers d'emplois sont pourtant perdus (et créés) dans de nombreuses petites entreprises tous les jours, ce qui est tout à fait normal et ne fait réagir personne. Mais les politiciens ne font ces déclarations qu'en rapport avec des événements qui touchent suffisamment de gens de manière concentrée pour que ce soit politiquement rentable d'intervenir.
Des politiciens populistes, qui n'ont pas encore fait d'alliances avec des groupes précis, apparaissent bien de temps en temps pour remettre en question cet ordre des choses et prétendre défendre «le monde ordinaire» plutôt que les groupes de pression les plus influents alliés des «vieux partis». Mais ils se rendent vite compte qu'il est difficile de marquer des points en politique si on ne joue pas ce jeu. Dans leur discours, le " monde ordinaire " se transmue d'ailleurs rapidement en des groupes sociaux avec des intérêts spécifiques que l'on peut cibler plus facilement et à qui l'on peut promettre des programmes et privilèges distincts, les familles avec enfants par exemple.
Un système collectiviste
La démocratie est un système collectiviste, fondé sur la manipulation démagogique des masses, qui mène depuis plus d'un siècle à toujours plus d'interventionnisme étatique. C'est un système qui mine graduellement la liberté individuelle, au lieu de le faire tout d'un coup comme les tyrannies autoritaires. Dans une société libertarienne, les droits et la propriété des uns et des autres ne seraient pas sujets à un tel marchandage constant.
Pour changer les choses, il faut d'abord cesser de se laisser manipuler, décrocher du cirque politique et médiatique et arrêter de percevoir le monde comme étant en constant état de crise et nécessitant l'intervention de l'État. Beaucoup de gens sont pessimistes et découragés par rapport à l'avenir de leur société et du monde parce qu'ils se laissent influencer par ce discours hystérique. La réalité devient bien plus rationnelle lorsqu'on cesse par exemple d'absorber passivement la propagande étatiste de masse que sont les nouvelles à la télé et qu'on prend le contrôle de sa consommation d'information en choisissant des sources plus nuancées et pertinentes sur Internet.
En deuxième lieu, il faut cesser de se faire des illusions sur la démocratie. La liberté et l'imposition de la volonté de la majorité sont des notions antinomiques. Sauf dans des situations rares et exceptionnelles, il est peu probable qu'on fasse avancer la liberté en jouant le jeu démocratique. Ce système ne se maintient en place que parce qu'il s'appuie sur une légitimité populaire. Un pas essentiel vers la libération, quelle que soit la stratégie utilisée, est de lui refuser cette légitimité.
Ne plus succomber à la manipulation, ne plus adorer de fausses idoles, contrôler sa consommation d'information, réfléchir de façon critique et autonome, et en conséquence de tout cela, améliorer son hygiène mentale: voilà ce qu'il faut faire avant de penser pouvoir changer toute la société.
Lumineuse et décourageante démonstration... et dire que c'est moi qui passe pour un pessimiste! Dans son billet vidéo d'aujourd'hui, Dubuc de La Presse fait écho à un article de Picher sur l'appauvrissement relatif des Québécois par rapport au reste de la fédération, plus particulièrement la stagnation du revenu personnel disponible.
Parce que si on résume, à ce compte-là le Québec s'est fait rattraper par la Sasktchewan, le Manitoba, la Nouvelle Écosse, et Terre-Neuve; a un peu rattrapé sur l'Ontario, mais c'est parce que l'Ontario ne va pas très bien; est en train de se faire rattrapper par le Nouveau-Brunswick, ça devrait être une affaire réglée d'ici deux-trois ans, et pourtant eux y n'ont pas de pétrole.
La seule province plus pauvre que le Québec bientôt, ça sera donc l'Ile du Prince-Édouard. Quand je suis arrivé au Canada, il y'a bien longtemps, le Québec était la deuxième province la plus riche. Et, en cinq ans, passer du cinquième au 8ieme rang, ca regarde pas bien.
Des vieux, des pauvres pis des toutounes féministes sur les subventions, c'est ça le Québec d'aujourd'hui. Ah non j'oubliais les morons fans du Canadiens, mais y z'ont pas souvent l'occasion de fêter fait que ça gène pas trop.
Sauf que Dubuc a beau déplorer cet état de chose, fondamentalement il reste un interventionniste, accroché à cette idée que 'l'État devrait faire quelque chose'. Et c'est ça qui est le plus décourageant, cette incapacité à comprendre que la meilleure chose que puisse faire l'État, c'est se tasser du chemin.
Rédigé par : Pierre-Yves | 23 avril 2008 à 23h27
C'est Aristophane qui le premier(?) diagnostiqua dans Les Guêpes le cancer qui nous ronge aujourd'hui, la dégradation de la démocratie en démagogie. L'issue est systémique, et de le savoir ne nous avance pas beaucoup. Comme pour le cancer d'ailleurs.
Question d'éducation civique ? Un long apprentissage à la formation du "choix", bien au-delà des récitations institutionnelles ! La démocratie est le régime de la Vertu : n'est-ce pas trop attendre du genre humain ?
On peut relire avec intérêt l'excellent essai de Jacques Dufresne La démocratie athénienne, miroir de la nôtre
(http://agora.qc.ca/biblio/democratie.html).
Rédigé par : Catoneo | 24 avril 2008 à 04h58
Très bon texte qui fait réfléchir encore une fois. J'aime bien cette idée de prendre le contrôle de sa consommation d'information en choisissant des sources plus nuancées et pertinentes sur Internet afin de cesser de percevoir le monde comme étant en constant état de crise.
Sans le dire formellement, vous semblez proposer que l'on cesse de voter aux élections: "Ce système ne se maintient en place que parce qu'il s'appuie sur une légitimité populaire. Un pas essentiel vers la libération, quelle que soit la stratégie utilisée, est de lui refuser cette légitimité."
J'ai de la difficulté encore avec cette idée. Si tout le monde pratiquait l'abstentionnisme, un groupe totalitaire ne pourrait-il pas déduire de ce message que la population est mûre pour l'instauration d'une dictature ? Le système démocratique n'est-il pas le moins mauvais système jusqu'à maintenant ? Ne vaut-il pas mieux voter dans le conditions actuelles pour le moins mauvais parti, celui qui est susceptible d'être le moins interventionniste ?
A mon avis, avant de chercher à faire tomber le système démocratique, il faudrait proposer une stratégie de rechange pour s'assurer de ne pas être confronté à une situation pire que le statu quo. La situation idéale (le libertarianisme) ne surviendra pas nécessairement de façon automatique si la situation d'origine (le système démocratique) disparaît.
Rédigé par : Humain51 | 24 avril 2008 à 08h21
@ Catoneo :
Pour ce qui est des Guêpes d'Aristophane, cette comédie est une critique du système judiciaire athénien. Les guêpes sont des dénonciateurs et non pas des politiciens.
Et comparer la démocratie libérale à la démocratie athénienne, comme s'amuse tant de fois à faire Monsieur Dufresne, est tout à fait absurde, puisque même pas 10 % de la population formaient la classe des citoyens.
Pour éviter les confusions et les fausses comparaisons, relire avec profit l'essai de Benjamin Constant sur la liberté des modernes et des anciens :
http://www.panarchy.org/constant/liberte.1819.html
Rédigé par : Philippe Lange | 24 avril 2008 à 09h53
À Pierre-Yves,
"et dire que c'est moi qui passe pour un pessimiste!"
Ces problèmes de la démocratie ne se manifestent évidemment pas seulement au Québec mais partout en Occident. Et j'ai discuté ailleurs des raisons pour lesquelles je suis optimiste malgré tout.
Ce matin sur lewrockwell.com, un Américain vivant en Europe explique sa réaction lors d'une visite aux États-Unis ( http://www.lewrockwell.com/orig9/novak-b1.html ):
On this trip to the US, I had time, for the first time in almost 7 years, to watch television news all day for a couple of days, and then follow the news reports on most days thereafter. I was startled by what I saw. There is almost NO news on the networks! It was all "talking heads" giving opinions on some minor comment of Obama, Hilary, or McCain all day. Almost no foreign news; nothing to explain the economy, the war, the world situation, etc. The American people know nothing from the Main Stream Media (MSM) of what is going on the world! Only disasters make the news – plane crashes, floods, etc. It is positively shocking. It seems Americans are being lobotomized.
Sur le plan de l'information de masse, la télévision est sans conteste le média le plus con qui existe en ce moment. On peut bien dire que c'est un outil neutre et qu'on en fait ce qu'on veut, mais il y a une dynamique incontournable qui donne des résultats prévisibles.
L'information est nécessairement reçue de façon passive: on est assis, on attend les nouvelles une après l'autre, sans faire d'effort de recherche, sans choisir, sans discriminer. Les nouvelles ont très peu de contenu qui fait réfléchir, parce que c'est impossible de le faire en quelques secondes. Et pour garder l'attention de suffisamment de téléspectateurs pour justifier la production du bulletin, le télédiffuseur vise le plus bas dénominateur commun et les émotions: crises, catastrophes, images saisissantes, musique apocalyptique.
Qu'on parle d'un accident d'avion, d'un nouveau produit cancérigère ou de fermeture d'usine, le message est toujours le même: le monde est un endroit dangereux, il s'y passe des choses épouvantables, heureusement que le gouvernement est là pour intervenir, et que les partis d'opposition et les groupes de pression sont là pour le pousser à intervenir. Restez à l'écoute pour suivre les derniers développements, la sécurité de votre famille et votre vie en dépendent.
Une population entière qui se fait brainwasher tous les jours de cette façon, ça donne un peuple de moutons étatistes qui succombent à chaque nouvelle hystérie sans trop se poser de questions. Et encore une fois, je ne parle uniquement du Québec. Vous vous souvenez ces reportages sur des Américains dans des petites villes perdues qui croyaient courir des risques très élevés d'être attaqués par des terroristes islamistes au lendemain des attentats du 11 septembre? Ça justifie qu'on envahisse deux pays, que notre gouvernement nous enlève de nombreux droits fondamentaux, nous espionne, torture des prisonniers, abolissent l'habeas corpus, multiplient les nouveaux ministères et programmes au nom de la sécurité, etc.
Les Américains sont lobotomisés par leurs médias de masse étatistes tout autant que nous le sommes. Heureusement, Internet est un média qui rend plus intelligent plutôt que plus stupide. Le choix est immense, on contrôle sa consommation, on avance à son rythme, on peut prendre le temps de réfléchir, on n'est pas bombardé d'images et de sons qui nous perturbent émotivement, on peut interagir, on peut éviter les nouvelles sensationnalistes pour se concentrer sur les nouvelles pertinentes.
Les bulletins d'information des grandes chaînes de télévision sont l'apothéose de la manipulation de masse dans une perspective collectiviste. Ils ont alimenté la croissance fulgurante de l'État-providence depuis les années 1950. Internet amène un nouveau paradigme qui court-circuite ce processus. Ce n'est pas pour rien si la philosophie libertarienne est sur-représentée sur Internet depuis ses tout débuts. Et que nous ne faisons que commencer à exploiter ce potentiel.
Rédigé par : Martin Masse | 24 avril 2008 à 09h54
Pour renchérir sur le dernier commentaire, selon Hayek la démocratie a uniquement l'avantage de permettre l'alternance politique sans violence. Selon moi, ce n'est pas négligeable.
Rédigé par : Jérôme | 24 avril 2008 à 10h07
Sur le même sujet, l'hystérie qui s'est emparée de la classe politique et de ses alliés (syndicats, journalistes) hier suite à l'annonce de la fin des bulletins de nouvelles à TQS illustre tout à fait ce que j'explique. Pour les politiciens, ces bulletins sont le moyen le plus important pour influencer la population et faire passer leurs messages. Une nouvelle à la télé a beaucoup plus d'impact qu'un article dans le journal.
Sous prétexte de se préoccuper de la "diversité des sources d'information", qui n'est qu'une farce à la télé quel que soit le nombre de diffuseurs, c'est en fait la perte d'un moyen exceptionnel de propagande qui est déplorée. Essayez simplement d'imaginer comment la dynamique politique changerait si 90% des gens obtenaient principalement leur information sur Internet plutôt qu'à la télé, et vous comprendrez pourquoi les politiciens capotent autant.
Rédigé par : Martin Masse | 24 avril 2008 à 10h21
Excellent billet!
Parlant de l'état de crise permanent, on pourrait aussi mentionner la réaction hystérique des fémi-fascistes contre la loi C-484. POURTANT, CETTE LOI NE PRÉSENTE AUCUNE MENACE AU DROIT À L'AVORTEMENT Il est vrai tout de même que cette loi est stupide.
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 24 avril 2008 à 10h59
La démocratie est le communisme politique. Il n'y a rien d'autre à ajouter.
Rédigé par : Boubou | 24 avril 2008 à 12h58
@Humain51
Je crois que M. Masse veut simplement retirer de l'importance au vote puisqu'il a une influence marginale. Le problème est que trop de gens légitiment toute action de l'État puisqu'elle est faite par un gouvernement élu. Les gens ont donc l'impression d'être impliqués et d'avoir le contrôle. Pourtant on voit que le goût de voter s'estompe de plus en plus.
C'est un problème assez difficile puisque des deux côtés de la politique, c'est toujours un interventionnisme. Il faudrait d'abord que la population se réveille un peu et perde son statut de victime permanent pour se responsabiliser.
L'implantation d'une société libre est très difficile et je crois qu'il faudra d'abord regrouper des gens avec les mêmes intentions pour servir d'exemple à une société libre (par exemple le free state project). Commençons par se responsabiliser et le système politique suivra de lui-même.
Rédigé par : Kevin | 24 avril 2008 à 14h02
Je crois que la décentralisation des pouvoirs vers les villes dans une véritable Confédération ainsi qu'une démocratie directe (protégée par une Charte des droits et libertés bien structurée) serait la moins pire des solutions et plus réaliste que l'utopie de vouloir abolir l'État...
La Suisse devrait être l'exemple à suivre, les USA étant de plus en plus centralisés.
Même la gauche prône la décentralisation vers les régions.
http://www.citoyensduquebec.com/
http://www.libererlesquebecs.com/
Rédigé par : Martin | 24 avril 2008 à 14h17
Pierre-Yves, si tous les libertaires s'installaient au Vermont, les libertariens au NH, les évangéliste en Caroline du Sud (Christian Exodus), les suprématistes blancs en Alabama et laissaient les autres tranquille, ça serait déja pas si mal comme démocratie.
Ceux qui ne sont pas d'accord avec les politiques votés par la majorité, pourraient quitter pour un État qui refléte mieux leurs valeurs...
Voilà pourquoi il faut soutenir le fédéralisme qui permet la libre-circulation des gens au lieu de rêver d'un Québec séparé, isolé et replié sur lui-même comme certains en rêvent...
Rédigé par : Martin | 24 avril 2008 à 14h23
Oups! Je voulais dire Kevin et non Pierre-Yves.
Désolé!
Rédigé par : Martin | 24 avril 2008 à 14h27
@Martin
C'est pas grave, cela rejoint assez bien mon point de vue: je pense par exemple qu'il n'y a aucun espoir pour les idées libertariennes au Québec, et pas davantage en Ontario d'ailleurs (bien que j'y vive actuellement pour raisons de convenance familiale). En fonction de l'histoire d'une société, des valeurs dont on en a fait la progande pendant des décennies, voire des siècles, de l'âge moyen des citoyens, du dynamisme ou de l'absence de, de la prospérité ou de la non-prospérité économique, il y a des options qui sont possibles, et d'autres non. Il faut savoir le reconnaître et faire ses valises.
Rédigé par : Pierre-Yves | 24 avril 2008 à 15h43
Martin
Êtes-vous en faveur de la séparation de l'Alberta?
"Je crois que la décentralisation des pouvoirs vers les villes dans une véritable Confédération ainsi qu'une démocratie directe (protégée par une Charte des droits et libertés bien structurée) serait la moins pire des solutions et plus réaliste que l'utopie de vouloir abolir l'État..."
Je préfère croire au Père Noël plutôt que de croire une telle chose possible dans la CONfédération canadian! HOHOHOHO!
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 24 avril 2008 à 16h02
@ Anarcho, que le Québec prêche par l'exemple en décentralisant SES pouvoirs vers ses régions et ensuite on parlera de la méchante centralisation fédérale. Pas besoin de se séparer pour faire des réformes...
Le Québec est l'État le plus centralisé en Amérique du nord et ensuite ça OSE déchirer sa chemise face à l'empiètement des compétences provinciales par le Fédéral.
Rédigé par : Martin | 24 avril 2008 à 16h21
@Martin Masse,
Est-ce que des candidats indépendants de partis à inclinaison libertarienne pourraient faire la différence afin que la démocratie devienne davantage un outil de représentativité qu'un outil utilisé par les lobbies, les organismes gouvernementaux et para-gouvernementaux et les groupes de pression?
Salutations,
Tym Machine
Rédigé par : Tym Machine | 24 avril 2008 à 23h06
@Martin Masse,
Je déplore que certaines personnes se servent du libertarisme pour mousser l'option politique de la séparation du Québec du reste du Canada.
Mais bon, c'est un effet de halo qui fait que lorsqu'on est obsédé par quelque chose, on la voit partout et on oublie tout le reste et on ne voit que cela.
De toute façon comme le soulignait si bien un blogueur, le combat souverainisme-fédéralisme est essentiellement un combat étatique entre deux drapeau, c'est un jeu de nigauds tout comme dans le cas où les syndicats de la fonction publique se battent contre la partie "patronale" (lire rond de cuir bureaucrate vivant un intense power trip comme si c'était sa business alors que rien ne lui appartient) alors que les 2 entités sont deux tentacules du même monstre étatique.
Salutations,
Tym Machine
Rédigé par : Tym Machine | 24 avril 2008 à 23h15
@Pierre-Yves:
"La seule province plus pauvre que le Québec bientôt, ça sera donc l'Ile du Prince-Édouard. Quand je suis arrivé au Canada, il y'a bien longtemps, le Québec était la deuxième province la plus riche. Et, en cinq ans, passer du cinquième au 8ieme rang, ca regarde pas bien."
La joke c'est que cette richesse collective, nous l'avons toujours. Cependant, nous la gérons extrêmement mal et à chaque fois notre amateurisme total en matière de finance fait qu'on se fait fourrer royalement dans tous les deals que l'on fait.
C'est comme l'histoire gauchiste de se partager nos richesses entre nous autre, quelle idiotie élémentaire.
Prenons un produit fictif pour une démonstration:
Le produit me coûte 1$ et j'en produis 500 par jour pour un village de 500 habitants. Comment vais-je faire de l'argent avec ma business si je vends mon produit en bas de mon prix coûtant ou à peine au dessus.
Si je revends le produit 2$ au village d'à côté beaucoup plus riche que nous et que je prends cet argent pour redistribuer un dividende à ceux qui n'avaient pas assez d'argent en premier lieu pour se payer le produit à 2$, n'ai je pas commencé à comprendre le système capitaliste qui n'est peut-être pas aussi méchant qu'on le pense?
Rédigé par : Tym Machine | 24 avril 2008 à 23h33
Si ça peut vous rassurer, c'est la même chose en France, en pire sans doute.
Pour ouvrir les yeux de nos concitoyens, Frédéric Bastiat a écrit un très bon ouvrage pédagogique "Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas".
A lire absolument et à diffuser.
http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html
Rédigé par : Le Champ Libre | 25 avril 2008 à 06h45
'Si ça peut vous rassurer, c'est la même chose en France, en pire sans doute.'
Je ne vois pas très bien comment ni pourquoi ceci pourrait rassurer qui que ce soit.
Rédigé par : Pierre-Yves | 25 avril 2008 à 08h15
Bravo pour ce texte d'une pertinence pénétrante, particulièrement dans le contexte "socialo-solidaire" québécois actuel; par contre, qui dit démocratie dit intervention de l'État non? Bien sûr, on peut toujours élire un gouvernement moins interventioniste qu'un autre mais il aura toujours une propension à s'imiscer dans nos affaires pour soit disant protéger "les plus faibles et les plus démunis" en se donnant le beau rôle, etc.
Tant que la démocratie existera, l'interventionisme existera également et comme le disait si bien Churchill: "La démocratie est le pire système qui puisse exister...mis à part tous les autres!".
Rédigé par : François 1 | 25 avril 2008 à 08h49
@Martin Masse,
Je dirais aussi que les médias, en dénonçant tous les petits travers de nos dirigeants, laissent faussement croire à la population que nos élus sont aussi petits que l'individu moyen. N'importe qui peut les traiter d'imbéciles et d'incompétents. De plus, pendant que nous nous moquons d'eux, un peu partout, ils en profitent pour remplir les poches de leurs amis sondeurs, architectes, avocats, ingénieurs, anciens polititiens... etc.
Bref, tous les petits scandales, mis à jour par les médias, aveuglent la population et laissent les requins faire banco !
Rédigé par : WaltA | 25 avril 2008 à 13h49
@Martin
"que le Québec prêche par l'exemple en décentralisant SES pouvoirs vers ses régions et ensuite on parlera de la méchante centralisation fédérale. Pas besoin de se séparer pour faire des réformes...
Le Québec est l'État le plus centralisé en Amérique du nord et ensuite ça OSE déchirer sa chemise face à l'empiètement des compétences provinciales par le Fédéral."
Le Canada, est une des fédérations médiocratique les centralisées AU MONDE!
Je suis d'accord avec vous sauf que ça sera encore plus facile de faire ces réformes si le Québec est séparé! Vous savez fort que le Québec et le fédéral sont en compétition en ce moment. Si vous êtes contre la séparation, vous êtes involontairement complice de l'étatisme tentaculaire et obèse en cours au Québec en ce moment.
Êtes-vous en faveur de la séparation de l'Alberta?
Y a-t-il quelconque source d'espoir d'une réduction de la taille de l'État chez les partis fédéraleux? NON!!!!
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 25 avril 2008 à 14h17
@Tym Machine
"Je déplore que certaines personnes se servent du libertarisme pour mousser l'option politique de la séparation du Québec du reste du Canada."
Libertarianisme!
C'est le contraire que je fais: je me sert de la séparation pour mousser l'option anarchiste.
De plus, je déplore que certaines personnes se servent du libertarianisme pour mousser l'option politique du fédéralisme alors que ça va à l'encontre des interêts des libertariens et de tous ceux qui veulent la réduction de la taille de l'État.
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 25 avril 2008 à 14h21
Sinon, en ce qui concerne la démocratie, je pense comme Churchill (et comme quelqu'un l'a déjà rappelé dans les commentaires) que c'est "le pire des systèmes à l'exception de tous les autres" et donc, qu'il faut bien faire avec (dans l'hypothèse ou un Etat minimum est indispensable, ce que je crois, voir ici : http://lechamplibre.blogs.com/lechamplibre/2008/04/un-argument-de.html )
Mais pour avoir la démocratie la moins pire que possible, il faut autant que possible que chacun ait un droit de vote proportionnel aux impôts qu'il paie.
Après, on peut bien évidemment rappeler tous les défauts de la démocratie, le fait que ce n'est pas parce que la majorité se trompe qu'elle a raison notament (pour paraphraser Coluche).
Rédigé par : Le Champ Libre | 25 avril 2008 à 16h49
Est-ce que vous êtes sérieux ?
Y a-t-il quelqu'un ici qui croit que la démocratie existe ? C'est une utopie.
je ne perçois que la démocratie à gogo pour gagas, period.
Rédigé par : décembre | 25 avril 2008 à 17h46
@décembre
Une démocratie ne peut exister en tant que système permanent de gouvernement. Elle peut seulement exister jusqu'au moment ou les électeurs découvrent qu'ils peuvent se voter de l'argent du trésor public. À partir de ce moment, la majorité votera toujours pour les candidats qui lui promettent le plus d'argent du trésor public, avec pour résultat qu'une démocratie s'effondre toujours en raison du relâchement de sa politique fiscale, et est suivie d'une dictature.
Enfin, pour la dictature aujoud'hui, on a le F.M.I., c'est plus soft mais ça revient au même.
Rédigé par : Pierre-Yves | 25 avril 2008 à 23h05
@Pierre Yves
Merci pour ta réponse mais la démocratie n'existe pas, n'a jamais existé. L'Utopie-Démocratique seule existe.
Nous pataugeons dans New World Order présentement sans possibilité de retour et c'est l'utopie-démocratique qui nous a mené là. Cette idée du 51% qui gagne est une fantaisie pour le moins stupide. Le plus fort achète ce 51% comme le reste et le tour est joué. La dictature actuelle au Canada aux USA ou ailleurs est le fruit de l'Utopie-Démocratique. C'est avec leur "liberté" que les votants se sont eux-mêmes menottés.
Que vous soyez anarcho, communiste, séparatiste, de droite ou de gauche, prolétarien, syndicaliste ou libertarien sachez que ce ne sont que des mots et ils ont beau signifié kekchose, c'est de la bouillie pour les chats qui vous fait débattre ou vous battre entre vous. Ceux qui dominent s'en foutent totalement. Vous pataugez dans votre propre sauce et voilà tout.
Je souhaite de tout coeur que vous sortiez de cette torpeur comateuse même s'il est un peu trop tard pour changer quoi que ce soit d'après moi. Bon samedi.
Rédigé par : décembre | 26 avril 2008 à 09h58
"L'implantation d'une société libre est très difficile et je crois qu'il faudra d'abord regrouper des gens avec les mêmes intentions "
Je croyais que vous vouliez la liberté individuelle ? Tant et aussi longtemps que l'individu est libre, on s'en fiche de la société.
Vous voulez une "société" libre ? Alors FAITES CE QUE VOUS VOULEZ chacun de votre bord et n'ayez pas peur des conséquences. Vivre libre ou mourir !
Si chaque individu agissait individuellement sans attendre d'avoir un consensus, et bien la "société" (ensemble des individus) serait libre et impossible à renverser puisqu'il n'y aurait pas de tête.
La faute ce n'est pas la société, ce n'est pas le gouvernement, ni l'étatisme, la faute revient au libertarien trop peureux pour faire ce qu'il veut vraiment faire et refuser de faire ce qu'il n'a pas envie de faire.
Au fond, le libertarien attend d'être libre pour être libre. C'est un peu comme un diplômé qui attendrait d'avoir de l'expérience avant de postuler pour un emploi, LOL complètement absurde.
Le libertarien moyen PLIE sous la pression collective et donc coopère avec ses ennemis. Les Ghislaine Lanctôt, les vrais libertariens qui vont au bout de leur conviction sont très rares.
Pourtant, il doit bien y avoir 2 millions de libertariens au Canada, imaginez 2 millions de personnes en prison au Canada, 1 personne sur 15, l'état n'aurait pas les moyens et serait obligé de négocier.
Donc, admettez-donc que votre confort, votre niveau de vie et être en vie vaut plus cher pour à vos yeux que la liberté que vous dites si bigotement vouloir.
Le libertarien moyen a les priorités suivantes en ordre décroissant:
Être en vie
Avoir un bon niveau de vie
Avoir un bon niveau de confort
Être libre.
La liberté arrive bon quatrième pour la quasi totalité des libertariens, tout comme pour le reste des non-libertariens.
Tant et aussi longtemps que vous allez préférer la vie à la liberté, vous n'aurez ni l'un ni l'autre.
Rédigé par : Révolution | 26 avril 2008 à 13h19
@Révolution
`Tant et aussi longtemps que vous allez préférer la vie à la liberté, vous n'aurez ni l'un ni l'autre.'
Très joli, la liberté ou la mort... C'est de qui?
Rédigé par : Pierre-Yves | 26 avril 2008 à 16h23
@ Revolution
Au moins nous faisons la défense intellectuelle de la liberté, à défaut de l'obtenir vraiment. Si tu veux faire la révolution avec 2 millions de libertariens, c'est foutument important que les 35 autres millions trouvent que nos idées ont au moins un peu d'allure. S'ils sont profondément convaincus du bienfait de leur propre esclavage, ils seront bien capables de mettre 1 personne sur 15 en prison. Après tout on parle ici de dangereux criminels (nous) qui ne sont pas "solidaires" et ne respectent pas la "justice sociale".
Rédigé par : Bastiat | 27 avril 2008 à 13h15
@Révolution
Great... so je vais passer pour un martyr pour mes idées? Nonmerci, j'aime encore mieux m'en tenir à la parole. C'est sûr que si tout le monde suivait et quon se ramassais tous en prison en même temps.. je dis pas.. mais c'est pas le cas et en attendant je vais pas me tirer dans l'pied pour une question de principe.
Au fait... "Les Ghislaine Lanctôt, les vrais libertariens qui vont au bout de leur conviction sont très rares." Lanctôt c'est une illuminée new age, elle n'a rien d'une libertarienne sauf son opposition à l'étatisme.
"Je croyais que vous vouliez la liberté individuelle ? Tant et aussi longtemps que l'individu est libre, on s'en fiche de la société." Les libertariens ne s'opposent pas à la société, ils s'opposent à une conception statique et arbitrairement organisée de la société. Une société est constituée d'individus qui se respectent et qui suivent un ensemble de règles pour éviter les agressions. On évite de tuer, voler, violer, vandaliser, etc. Tout ce qui comporte une agression doit être réprimé. Par contre "la société" (gouvernement) se dit capable de rétablir les inégalité et s'ingère dans tout. C'est contre quoi nous nous battons. Une bonne partie de libertariens n'accepteraient qu'un état minimal (par exemple de législateur pour les agressions) alors que d'autres veulent son abolition pure et simple.
De dire qu'on s'en fout de la société devient complètement ridicule puisque dans une société on respecte son voisin et pour ça il faut le considérer, pas l'ignorer.
Rédigé par : Kevin | 28 avril 2008 à 14h35
@decembre
'Que vous soyez anarcho, communiste, séparatiste, de droite ou de gauche, prolétarien, syndicaliste ou libertarien sachez que ce ne sont que des mots et ils ont beau signifié kekchose, c'est de la bouillie pour les chats qui vous fait débattre ou vous battre entre vous. Ceux qui dominent s'en foutent totalement. Vous pataugez dans votre propre sauce et voilà tout.'
Il y'a quelque chose de contradictoire dans votre réponse, d'un bord vous apellez à l'action, de l'autre vous ajoutez 'même s'il est trop tard pour changer quoi que ce soit'. J'acceuille donc ce qui me parait une contradiction inhérente à l'âme humaine, et qui m'interpelle plus avant car elle fait écho à plusieurs discussions tenues ici même, tournant autour du thème de la futilité de l'action versus celle du discours.
La clef, c'est que l'une ne peut exister sans l'autre, comme vous l'enseignera tout bon professeur de stratégie: 'Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer' disait Ulysse, une vérité re-découverte presque trois millénaires plus tard par un Canadien, Henry Mintzberg.
Rédigé par : Pierre-Yves | 19 mai 2008 à 09h23