par Gilles Guénette
Le 18 mars dernier, on apprenait que Robert Rabinovitch, l'ancien président-directeur général de la Société Radio-Canada/CBC, a dépensé plus d'un tiers de million de dollars en frais de voyage, de restaurants et de déplacements de toutes sortes dans les trois dernières années de son mandat (Rabinovitch a été à la tête du diffuseur public de 1999 à 2007). C'est ce que révèlent des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi d'accès à l'information. S’agit-il de dépenses excessives? Pas du tout. Selon William Chambers, vice-président Communications à Radio-Canada, «Il n'a pas gaspillé de l'argent des contribuables, au contraire. Il a été très conscient de l'argent que l'on dépensait. Et honnêtement, si on avait eu la capacité de voyager davantage, de rencontrer plus de monde, de se déplacer dans nos stations encore plus, on l'aurait fait.»
Le 10 mars, c’était Le Journal de Montréal qui dévoilait le compte de dépenses de Wayne Clarkson, le directeur général de Téléfilm Canada. Obtenu aussi grâce à la Loi d'accès à l'information, le document montrait que le d. g. de l’organisme fédéral est aussi un grand voyageur. Selon les compilations du Journal, il a dépensé 107 572 $ en deux ans en frais de déplacements au Canada et à l'étranger, payés à même les taxes des contribuables. Du côté de la SODEC, l'organisme qui finance le cinéma au Québec, les dépenses du président Jean-Guy Chaput s'élèvent également à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Par exemple, selon d’autres documents obtenus grâce à la Loi d'accès à l'information, il a dépensé 130 732 $ depuis sa nomination en septembre 2004. De ce montant, on compte 36 825 $ en frais de déplacement au Québec et 77 981$ en frais pour l'international.
Qui a dit que le domaine de la culture n’était pas payant au Canada?! C’est payant, il suffit de savoir choisir son camp. Vous voulez bien vivre de l’art, joignez les rangs des apparatchiks! Comme disait le regretté cinéaste Jean-Claude Lauzon, au Québec les rares qui vivent vraiment de l'art sont soit des fonctionnaires, soit des secrétaires d'un des nombreux organismes culturels. Et ce sont généralement eux qui font le plus de bruit lorsqu'il est question de revoir (à la hausse) les règles de financement de l'art.
C'est ce qui s'appelle l'art de gaspiller l'argent du contribuable. Ce sont des maestro de la dilapidation. Ils nous montent tout un chef d'oeuvre de gaspillage et d'inutilité.
Rédigé par : Super Résistant | 08 avril 2008 à 09h30