par Martin Masse
J'ai parlé à plusieurs reprises de questions d'éducation ces dernières semaines. Le sujet est très vaste, et on pourrait l'aborder sous bien d'autres angles, notamment celui de la réforme pédagogique, de l'utilité ou non des commissions scolaires, ou encore de l'arrivée d'un nouveau cours d'éthique et de culture religieuse obligatoire qui remplacera en septembre l'enseignement moral et religieux dans les écoles. Malheureusement, je n'ai pas le temps, ni les compétences, pour commenter toutes les controverses.
J'avais par exemple découpé dans La Presse la semaine dernière un article sur la propagande faite par le ministère de l'Éducation pour mousser ce nouveau cours controversé, qui suscite de plus en plus d'opposition, notamment de la part de parents et de groupes religieux qui craignent qu'on endoctrine les enfants avec une perspective relativiste. En plus de la distribution d'un million de dépliants aux parents, d'une vidéo et de rencontres organisées aux quatre coins de la province, la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne écrira elle-même une lettre à tous les parents, nous apprend-on.
Mais la ministre, une autre étatiste insignifiante comme le Parti libéral en produit à la tonne, ne se contente pas de dépenser des millions pour nous convaincre des bienfaits de la carotte pour notre santé. Comme toute mesure étatique, celle-ci est appuyée par un bâton. C'est pourquoi elle a aussi cet argument massue à donner aux opposants: «Nous avons fait un choix de société. C'est la loi. Nous n'avons plus le droit d'enseigner la religion à l'école.» Kapitch?! Traduction en français plus direct: Nous, l'élite politique et bureaucratique, appuyée peut-être par une majorité simple, avons décidé pour tous. Nous avons le gros bout du bâton, appelé «loi», de notre bord. Des mesures de coercition et de répression vont convaincre les récalcitrants qu'ils n'ont plus de droit, donc inutile de contester.
On peut facilement imaginer une guerre de clan dans une tribu d'hommes de Neandertal se concluant par une déclaration semblable, les menaces voilées sous le jargon social-démocrate de la ministre s'élevant à peine, en termes de sophistication morale, au-dessus des grognements de la brute. Une photo plus représentative que celle publiée par La Presse nous aurait montré la ministre brandissant un gourdin à la tête d'une horde de fonctionnaires tentant de convaincre leurs concitoyens de se conformer aux nouvelles dispositions de la loi.
Bon, je m'égare un peu. Tout cela pour dire que pour ceux que ces débats intéressent particulièrement, on a récemment porté à mon attention l'existence d'un blogue qui s'y consacre. Pour une école libre au Québec est un «carnet voué à la promotion d'une véritable liberté scolaire au Québec, pour une diversité de programmes, pour une plus grande concurrence dans l'enseignement». Le site est fréquemment mis à jour, les textes sont bien écrits et bien argumentés, et la perspective semble tout à fait cohérente avec celle défendue ici. L'annonce mentionnée ci-haut a par exemple fait l'objet d'un billet la semaine dernière. Une chose à déplorer cependant: son auteur est anonyme. Peut-être est-ce pour des raisons valables, mais se cacher derrière l'anonymat ou un pseudonyme pour défendre des idées enlève toujours de la crédibilité à celles-ci.
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