par Gilles Guénette
Le 10 juillet dernier, on apprenait que le site pirate QuebecTorrent.com, spécialisé dans l'échange illicite de contenus québécois, avait été forcé de fermer boutique – une injonction permanente rendue par la Cour supérieure du Québec a ordonné à son administrateur, Sébastien Brûlotte, ainsi qu'à ses comparses de mettre fin aux opérations du site. QuebecTorrent faisait l'objet d'une trentaine de poursuites intentées par des producteurs québécois de musique, de film et de télévision, dont les contenus étaient piratés sur le site grâce au protocole d'échange BitTorrent.
Cinq jours plus tard, on apprend que Torrent411.com - «Les pages jaunes du torrent» est né. Selon Tristan Péloquin de La Presse, «Le nom de domaine a été acheté vendredi. Les (nouveaux) administrateurs n’ont pris aucune chance: ils ont hébergé le site en Malaisie! Tous les comptes d’usagers de QuebecTorrent y ont été transférés. Les fichiers torrents aussi, selon ce qu’affirment les administrateurs. Même les ratios, les avatars et les commentaires ont été conservés.» Bref, le même QuebecTorrent.com qu’avant, sauf qu’il est maintenant hébergé là où les avocats ne peuvent plus l’atteindre.
Ce sont les gens de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) et de l’Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ) qui ne doivent pas être contents. Ce revirement de situation montre bien, une fois de plus, à quel point la circulation des fichiers électroniques est presque impossible à contrôler à l’ère d’internet. Il montre aussi à quel point le concept de droit d’auteur mur-à-mur (95 ans de protection minimum) est peut-être un petit peu dépassé.
Moi j'aimerais beaucoup avoir des informations précises, avec des études crédibles sur l'effet de l'échange d'information du genre torrent. J'ai entendu des positions comme quoi ce type d'échange a plusieurs effets, par exemple faciliter la diffusion d'artistes émergents, augmenter la popularité des artistes connu (tu aimes une toune, tu la download, tu aimes l'album et tu vas l'acheter) et mettre en lien les consommateurs pour partager leurs goûts (il y a souvent des suggestion suivant le style de musique). J'aimerais avoir une source moindrement objective qui me donne des détails qu'on a pas ailleur. Est-ce que le peer-to-peer a vraiment fait diminuer l'achat de CD en général ou simplement baissé les ventes des albums très populaire (avec 2 tounes de bonnes) mais augmenté celles des artistes un peu plus underground?
Pour ce qui est du droit d'auteur, je n'ai pas de position en béton, la propriété intellectuelle est une réalité, on ne pourrait plagier une chanson ou une invention et la commercialiser à notre nom. Par contre, quelle est la protection juste et équitable qui ne nuit pas au développement de nouvelle technologie?
Rédigé par : Kevin | 16 juillet 2008 à 15h58
@ Kevin
Ça date un peu, mais réalisée en mai 2000 auprès de 1,415 Canadiens (de 12 ans et +), la 3e édition de l'étude In the Name of Cool du Solutions Research Group révèle que 73% des internautes qui utilisent les services de Napster au pays ont acheté quatre disques compacts ou plus au cours des six derniers mois (comparativement à une moyenne de 49% pour les non-internautes) et qu'ils ont consacré environ 2.8 heures par jour à l'écoute de musique (comparativement à une moyenne de 2.1 heures dans le reste de la population).
«Most early adopters of Napster in Canada are passionate music fans – they score right off the scale on virtually every measure of interest in music. They are above-average music buyers – and many are influencers who turn their friends onto their favourite new songs and artists.» Le directeur de recherche pour l'étude, Kaan Yigit, est catégorique: «Suing the fans sends the wrong message – does the industry itself really want to punish these loyal fans who also serve as their greatest promoters?»
Les internautes qui fréquentent les sites d'échanges sont avant tout des passionnés de musique et de loyaux fans. Ils se sont approprié le médium, l'utilisent sur une base quotidienne et ont une grande influence sur leur entourage immédiat. En poursuivant les propriétaires de sites comme Napster, Gnutella ou MP3.com sous prétexte qu'ils encouragent le piratage, les maisons de disques ne réussissent qu'à se mettre à dos ces clients potentiels (plusieurs pétitions, dont la Boycott-RIAA qui invite les consommateurs à boycotter les produits que représente la RIAA, circulent déjà sur le net). Au lieu d'avoir recours à de telles tactiques de marketing, elles devraient s'interroger sur les causes profondes de cette nouvelle tendance.
http://www.quebecoislibre.org/000805-4.htm
Rédigé par : Gilles Guénette | 16 juillet 2008 à 16h21
Le concept du "Copyright Absolu" est peut-être effectivement dépassé mais cela n'empêche pas nos politiciens (aussi dépassés) de passer des nouvelles lois dans ce sens. Voir le projet de loi C-61 des conservateurs. Avec la provision des mesures de protection technologiques c'est tout comme si le Ministre Prentice avait écrit dans la loi "voir restrictions du jour de Hollywood". On sait tous qu'un moyen technologique peut se reprogrammer au goût du jour.
Le vrai danger c'est que le Copyright Absolu n'est pas possible sans une société policière où on surveille intensément les communications internet (aussi bien dire, toutes les communications) des citoyens.
Si vous voulez voir des éléments intéressants sur le Torrent, je vous suggère le site torrentfreak.com, qui a des entrevues avec des artistes innovateurs qui expliquent comment les torrents les ont aidés dans leur carrière.
Rédigé par : Maxime | 16 juillet 2008 à 16h25
Je vous conseil de regarder du côté de la France ou l'État se prépare a imposer le filtrage massif des communications Internet, sous prétexte de droit d'auteur, de chasse aux pédophiles, de site révisionniste etc ... Prendre exemple sur la Chine. Pour le bien collectif bien sûr.
Rédigé par : Bobjack | 16 juillet 2008 à 17h17
La seule possibilité pour l'ADISQ et l'APFTQ est de faire de la pression sur l'hébergeur malaisien... qui risque de les ignorer.
C'est cela aussi qui se passe généralement quand des fournisseurs Internet et des hébergeurs hors des États-Unis reçoivent des courriels de plaintes automatisés de la RIAA ( http://www.riaa.com ) pour partage de fichiers.
Rédigé par : Mathieu Demers | 16 juillet 2008 à 17h42
Je me demande si les droits d'auteurs et le droit à la propriété privé et la propriété intellectuelle font partie d'un tout? Même si le lobby de l'adisq m'irrite au plus profond.
Rédigé par : C.Bélanger | 16 juillet 2008 à 18h51
Pour abonder dans le sens de Bobjack, en France il est déjà impossible pour les médecins français d'avoir accès au contenu de certains sites médicaux faits par l'industrie pharmaceutique aux US. Motif allégué : l'utilisation des médicaments qui y sont cités n'est pas rigoureusement conforme à la réglementation française (et pour cause ! Chaque pays a sa propre réglementation et il y a une chance sur 1000 qu'elles soient exactement semblables d'un pays à l'autre : il y a toujours quelques petits détails qui diffèrent, dans les posologies par exemple, ou le détail des indications thérapeutiques). Résultat, quand vous essayez de vous "logger" sur ces sites depuis la France, vous avez un beau message qui s'affiche "Désolés, vous ne pouvez accéder à ce site depuis la France car la réglementation française .. blabla ... blabla ...".
Cette liberté là a déjà disparu au soi-disant pays des libertés.
Rédigé par : marianne | 16 juillet 2008 à 19h28
Même si ils ont hébergé le serveur en Malaisie, cela n'empêchera personne de mettre un terme au nouveau site.
Le problème n'est pas le serveur de données mais plutôt le serveur de nom de domaine INTERNIC. Bien qu'internet soit éparpillé aux quatre coins du monde, les noms de domaines du monde entier sont tous enregistrés sur le serveur INTERNIC.
Quand on enregistre un nom de domaine, par exemple www.Torrent411.com, on obtient une adresse IP qui est stockée sur INTERNIC, serveur aux USA !
Le traffic appelle www.torrent411.com, il est dirigé vers INTERNIC qui est ensuite redirigé vers la malaisie.
Donc, bien qu'il soit impossible de mettre le serveur de la malaisie hors service, il est possible de faire pression sur le gouvernement Américain pour qu'il invalide l'enregistrement du nom de domaine www.torrent411.com et ainsi rediriger le traffic vers une page d'alerte etc.
Le problème avec internet c'est que l'adressage est centralisé. Le contenu est éparpillé et inateignable, mais l'adressage passe tous par INTERNIC aux USA.
Alors, ils n'auront qu'a s'approprier le nouveau nom de domaine sans se soucier du serveur en malaisie.
Rédigé par : Cyber Anarchiste | 16 juillet 2008 à 20h55
Aussi, l'adisq pourra facilement faire pressions sur Vidéotron, Bell, Rogers, Cogeco et compagnie pour qu'ils bloquent l'accès au nouveau site. Croyez-moi, ça ne va pas durer longtemps ce nouveau site malaysien.
Il faudrait trouver une solution underground, comme les undernets, freeweb, freenet etc. Mais ça devient plus compliqué ensuite d'adresser du contenu.
Rédigé par : Cyber Anarchiste | 16 juillet 2008 à 21h03
Je viens juste d'essayer www.torrent411.com et savez-vous quoi, ÇA NE MARCHE PAS, je recois une page d'erreur. Le nouveau site est déja bloqué par Vidéotron.
Rédigé par : cyber anarchiste | 16 juillet 2008 à 21h07
Cyberanarchiste : nimporte quel proxy va permettre de contourner le blocage du site par les FAIs.
Rédigé par : Francis St-Pierre | 16 juillet 2008 à 23h04
Rédigé par : Maxime | 16 juillet 2008 à 23h28
message a cyber anarchiste, je suis membre du site et cest normal ca pas fonctionner le serveur étais en "optimisation".
de plus si je peux me permettre meme si ca risque pas d'etre tres gentil, depuis le début je lis tout ce que tu écrit pis ya juste deux chose tu as a faire
1) anarchiste c pas le bon terme dans ton cas car tu semble etre plus du coté gouvernemental (ce qui est normaleent pas le cas
2) ferme la avec tes idée a la con avant quun épais de l'adisq passe ici. ou qu'un autre twit passe ici pui y aille tout raconter.
pour finir ca sert a rien de répondre a ca je suis tomber ici par hazard et je croi pas revenir.
bonne journée a tous
Rédigé par : isa18qc | 17 juillet 2008 à 00h49
yoooooooooo et beuuuuuuuurrrrkkkkkk pour les niaiseux !
on a commence dans les annees 80 et meme avant a sillonner le monde avec des sacs a dos pleins de cassettes ...
aujourd'hui on utilise les moyens de diffusion modernes ...
demain on fera pareil avec des vaisseaux spatiaux ...
RIEN N'ARRETERA LES HACKERS, boys and girls, RIEN !!!!!!!
meme pas la tole ni le peloton d'execution .....
zavaient qu'a pas nous prendre pour des billes, les grands de ce monde ...
C'est ainsi ...
Defier les grands de ce monde, avec leurs propres armes,
C'est un bonheur intense, ça nous excite et PAF .....
A bon entendeur ....
et beeeeuuuuurrrrrrrkkkkk pour les niaiseux ...
et zavaient qu'a pas nous vendre des graveurs et des supports vierges par millions ces teube là ... pfffffff
Rédigé par : alamandra | 17 juillet 2008 à 01h33
@Isa18QC
Je ne vois absolument rien de pro-gouvernement dans le discours de Cyber-Anarchiste. Il semble connaître comment ça fonctionne et voilà tout! Connaître qqchose n'implique nullement que tu l'approuve! C'est même sain de connaîre ce dont tu n'approuves pas car ça te donne un peu plus de crédibilité quand tu expliques ton raisonnement :)
Rédigé par : Steven | 17 juillet 2008 à 10h14
@ Maxime
Bien qu'il soit vrai que ceux qui transportent les données puissent les contrôler, je crois que l'auteur ne comprend pas bien comment fonctionne le libre-marché.
Les fournisseurs de services Internet veulent se distinguer en offrant des "packages" intéressants pour leurs clients. On pourra certainement voir apparaître des forfaits qui sont plus limités... mais moins cher! C'est déjà le cas avec "l'internet de base" qui est beaucoup moins rapide mais mieux qu'un modem.
Ce qui est plus probable c'est que des fournisseurs importants comme Bell se tournent vers Google et négocient un paiement pour la bande passante (priorisation peut être?). Mais croyez-vous vraiment que Bell va bloquer Google?
J'aimerais bien que les fournisseurs principaux se mettent à bloquer les sites web, ça sera alors... une belle opportunité d'affaires pour les autres! Bien sûr, il y a une ombre au tableau: l'intervention du gouvernement dans toute l'histoire. S'ils rendent illégal le contournement, il y en aura mais il sera relégué au "marché noir". Il leur faudra aussi bannir la cryptographie car couplée avec les proxy, les gens peuvent simplement passer par un autre pays pour télécharger leurs pages maintenant bloquées dans le leur.
Rédigé par : Sylvain Falardeau | 17 juillet 2008 à 10h39
Honnetement Quebectorrent.com est un des sites de torrent les plus poches sur la scène, je suis content que ça soit eux qui se sont fait pogner (en plus ils s'étaient incorporés.... j'veux pas être méchant mais: bande de caves)
Rédigé par : R. David | 17 juillet 2008 à 22h45
@ Cyber Anarchiste
Ça va faire 10 ans que InterNIC n'est plus responsable des noms de domaine. Ce que vous écrivez était vrai avant le 18 septembre 1998...
http://en.wikipedia.org/wiki/InterNIC
Rédigé par : steve81 | 18 juillet 2008 à 02h39
@Kevin
Peut-être que l'article suivant de The Economist apporte quelques réponses quant au bénifices potentiels de la piraterie :
http://www.economist.com/opinion/displaystory.cfm?story_id=11750492
Rédigé par : Maxime | 18 juillet 2008 à 12h49
Les plupart des artistes Québecois sont sans contredit les BS (Bien-Subventionnés) les mieux connus. Puisqu'ils sont financés par des fonds publics, leur art fait forcémment partie du domaine public.
On ne devrait avoir aucune gène de copier leur matériel vu que nous avons payé de force, par le biais des taxes et impôts, leurs salaires.
Rédigé par : Stephen Buddo | 18 juillet 2008 à 21h26
A propos des artistes regarder l'excellente entrevue de Claire Joly de la ligue des contribuables sur la fameuse Banane Géante.
http://www.soscontribuables.ca/entrevues/20080620-tva.wmv
Rédigé par : Maryse | 19 juillet 2008 à 00h15
Quoi, les messages publicitaires anti-piratage ne fonctionnent pas ? Je croyais pourtant que les crosseurs de publicitaires avaient réussi à induire des sentiments de culpabilité démoniaques dans les tréfonds des entrailles des pirates... Lol !
Cela veut-il dire qu'ils n'ont pas encore extirpé le libre-arbitre chez l'être humain ? Que nos Gouvernements y songent avant d'engloutir des centaines de millions dans des campagnes de sensibilisation de tout acabit.
Rédigé par : WaltA | 20 juillet 2008 à 16h15
@Stephen Buddo: Meilleur argument ever.
Rédigé par : R. David | 21 juillet 2008 à 16h10