par Martin Masse
La publication sur ce blogue il y a quelques jours de trois photos de moi dans mon bureau de travail a suscité une petite controverse étrange dans la blogosphère québécoise. Un autre blogueur qui se fait appeler «Renart L'éveillé» a publié un billet incompréhensible, censé être une blague péjorative à mon égard, où il parle des photos comme du «matériel pornographique pour éconocentrophile». Je n'ai toujours pas compris de quoi il s'agissait, mais comme j'ai passé l'âge de jouer aux guéguerres de la sorte, je n'ai rien de pertinent à rajouter sur cette histoire.
J'aimerais plutôt me servir de cet incident pour illustrer un point fondamental de la pensée libertarienne. Dans les commentaires de son billet, en réponse à Kevin qui a pris ma défense, Renart écrit: «Un petit conseil, vous devriez utiliser une manière plus amicale de traiter les blogueurs et les internautes qui ont d'autres opinions que les vôtres pour leur faire comprendre vos points, et surtout, aider à la discussion. Si j'avais déjà senti un peu de respect (un respect humain, pas idéologique) de la part de QL, je ne serais pas en train de vous traiter d'éconocentrophiles, de libertarés, et tout le reste.»
Renart réfère peut-être à un échange que nous avons eu il y a quelques mois suite à un billet de ma part sur les femmes dans les bars gays, où je n'y suis pas allé par quatre chemins pour lui dire ce que je pensais de sa position. Suite à l'un de ses commentaires où il défendait la réglementation qui force les tavernes à accepter les femmes, et soutenait que certaines formes d'interdiction et de coercition étaient bonnes et qu'il fallait y aller au «cas par cas», je lui ai répondu ceci :
@ Renart,
(Vous écrivez:) "Pour revenir à l'exemple des tavernes, je suis certain qu'au bout du compte il n'en est sorti que du positif"
Pour qui? De toute évidence, pour vous, selon votre perspective à vous. Mais QUI ÊTES-VOUS POUR PRÉTENDRE QUE VOS STANDARDS DOIVENT ÊTRE IMPOSÉS À DES MILLIERS D'AUTRES HOMMES PACIFIQUES?!!
Le problème avec les "do-gooders" comme vous, c'est que vous croyez que tout le monde devrait partager VOTRE définition de ce qui est bon et positif, et vous voulez que l'État l'impose à tous ceux qui ne sont pas d'accord.
Vous ne voyez pas que chacun a sa définition du "bien"? Que beaucoup de nazis croyaient sincèrement que les juifs étaient des rapaces qui les appauvrissaient et que se débarrasser d'eux était faire le bien? Que beaucoup de communistes pensent que les patrons et les gens comme moi qui défendent le libre marché sont des salauds qu'il faudrait envoyer dans des camps de rééducation?
À partir du moment où l'on fait du "cas par cas" pour décider qui peut ou non jouir de droits fondamentaux, il n'y a plus rien de fondamental justement. Au lieu d'avoir un État qui protège les droits fondamentaux de tous, on a un État où s'affrontent différentes versions du "bien", chacun essayant de saisir le pouvoir pour imposer sa version. Et dans certains cas, ça donne des versions du bien qui nécessitent non seulement de nationaliser des commerces, mais d'éliminer des populations. Ce n'est pas ça que vous souhaitez, mais vous n'auriez aucun argument fondamental à opposer à une solution au "cas par cas" qui irait jusque-là.
(…) Vous ne vous surprendrez pas que l'on ne puisse que constater la profonde corruption morale et intellectuelle dont vous faites étalage ici. Les défenseurs du libre marché sont constamment accusés par des gens comme vous de ne croire qu'à l'argent, de tout vouloir monnayer, de ne pas avoir de valeurs et de principes. Et pourtant, ce que vous nous montrez, c'est que ce sont bel et bien les "progressistes" comme vous qui font preuve d'un relativisme moral radical, qui n'ont aucun principe clair, qui ne défendent que leur intérêt du moment et qui sont incapables de voir les racines historiques et les conséquences à long termes de leurs idées.
Dans le commentaire suivant, Renart me répondait: «Vos idées sont bien intéressantes, mais je ne suis pas un client à convaincre, surtout de cette manière! À une prochaine fois, peut- être... Merci, continuez votre bon travail. Je suis pour la pluralité des idées, contrairement à vous.»
Renart fait preuve ici d'une incompréhension très profonde de nos idées et de mon attitude envers lui, qui mérite d'être clarifiée.
Tout d'abord, Renart s'amuse à nous traiter d'«éconocentrophiles». Il est vrai que la théorie économique occupe une place importante dans la pensée libertarienne, en partie parce que ce sont surtout des économistes qui l'ont développée. Mais plus fondamentalement, parce que l'économie (d'un point de vue autrichien particulièrement) est la science de l'action humaine, la science du comment on agit et on utilise des ressources pour atteindre ses fins, ce qui touche tout ce qu'on fait.
Mais comme je lui ai répliqué ci-haut, même si l'analyse économique est importante (ce qui justifie qu'on nous accuse de ne penser qu'à l'argent), ce n'est pas ça le fondement de la pensée libertarienne. Le fondement de la pensée libertarienne, c'est un principe moral, c'est le respect radical de l'autre. La plupart des libertariens considèrent que le principe de base de leur philosophie est la non-agression: on n'agresse ou on n'impose rien à qui que ce soit, à moins que ce soit pour se défendre soi-même d'une agression par autrui. Tout le reste en découle.
Par exemple, dans la controverse actuelle sur l'abolition par Ottawa d'un programme de subventions aux artistes qui voyagent à l'étranger, il semble y avoir une opposition entre les objectifs «artistiques» et de «liberté d'expression» des partisans du programme versus les préoccupations «économiques» ainsi que la volonté de «censure» du gouvernement conservateur. D'un point de vue libertarien, la décision du gouvernement est la bonne, mais pour aucune de ces raisons. Il n'y a qu'une justification fondamentale pour abolir un tel programme (et toutes les autres subventions de l'État): on ne peut pas, moralement, forcer les gens à payer pour ce qu'ils ne veulent pas.
Les étatistes bien-pensants ne semblent jamais conscients des implications de ces transferts forcées de ressources. Et pourtant, pour financer ce programme, chaque contribuable est forcé, pendant quelques minutes, de travailler pour quelque chose auquel il n'a pas nécessairement consenti. On ne lui donne pas le choix. On le traite comme un esclave, pendant ces quelques minutes (en fait, pendant environ trois heures et demi pour chaque journée de huit heures de travail si on englobe tous les prélèvements fiscaux). On ne le respecte pas, on ne respecte pas sa dignité d'être humain pouvant disposer de lui-même comme il l'entend, de manière radicale. On subordonne sa volonté à celle d'autres personnes.
L'étatisme, c'est l'utilisation systématique de la force et de la coercition. C'est l'agression constante, pour atteindre les fins de certains, contre des gens pacifiques, des gens qui n'ont agressé personne.
Le fait que ces décisions soit prises «dans un régime démocratique, où tout le monde a son mot à dire», ne justifie pas plus l'agression. Si dans un groupe de cinq personnes, quatre votent majoritairement pour voler la cinquième, ça reste un vol. C'est pourquoi les libertariens n'ont pas tellement de sympathie pour la démocratie, qui est simplement une méthode collectiviste relativement pacifique de transférer le pouvoir d'une élite à une autre et de légitimer le pouvoir parasitique de cette élite et de ceux qui l'appuient.
Quand Renart nous accuse d'être contre «la pluralité des idées» parce que nous n'admettons pas la légitimité des idées qui défendent l'étatisme, il se trompe. Je n'ai rien contre la pluralité des idées, tant qu'elle se manifeste sans agression. Renart peut écrire toutes les stupidités étatistes qu'il veut sur son blogue, qui est sa propriété, je n'ai rien contre. Je n'admets tout simplement pas que ses idées soient mises en œuvre par une organisation utilisant la force, l'État, à mes dépens.
Renart se plaint que je ne le respecte pas. En fait, de mon point de vue, je respecte au contraire radicalement son droit le plus fondamental de faire ce qu'il veut avec son propre corps et avec la propriété qu'il a acquise légitimement, sans agresser personne. Au contraire, je considère que c'est Renart qui me voue et voue à des millions d'autres personnes un irrespect radical. Renart vient nous dire que l'État a raison d'utiliser la force pour imposer certaines règles que lui approuve à des hommes pacifiques qui se réunissent dans un lieu, une taverne. Renart vient nous dire que l'État a raison de nous taxer, nous réglementer, nous interdire, nous forcer à faire des choses, nous traiter en esclaves ou en enfant, même si ce n'est que dans certains cas — c'est un «modéré», il est en faveur de l'agression «au cas par cas», uniquement dans les cas où il approuve lui-même le type d'agression en question. Renart vient nous dire que notre corps ne nous appartient pas vraiment, que d'autres peuvent en disposer pour atteindre leurs objectifs, et qu'il appuie cette violation radicale de notre dignité en tant qu'individus. Et Renart prétend malgré tout qu'il nous respecte!
Ce que Renart et ses comparses gauchistes ne comprennent pas, c'est que lorsque nous échangeons avec eux, nous avons l'impression d'être très tolérants en acceptant de discuter pacifiquement (même en utilisant des gros mots) avec des gens qui, s'ils ne sont pas directement nos agresseurs, sont en tout cas des supporters de l'agresseur, et des partisans d'agressions plus poussées encore. Il est très difficile de rester calme et posé devant des gens qui nous disent essentiellement: je pense que tu devrais être forcé à faire ceci qui me plaît bien à moi même si ça ne te plaît pas à toi, et que si tu refuses le gars avec le gros bout du bâton devrait te taper dessus.
Renart est aveuglé par sa propre idéologie, qui justifie selon lui que ses préférences puissent être imposées aux autres. Il n'est même pas conscient de n'avoir aucun fondement moral pour appuyer ses idées, autres que la loi du plus fort s'appliquant au cas pas cas. Je ne le convaincrai sans doute pas avec ces explications, et ça m'importe peu de toute façon, mon objectif est de convaincre quelques-unes des milliers de personnes qui liront ce texte dans les années à venir. Mais je voudrais lui dire ceci: s'il pense que je lui ai manqué de respect comme être humain en tenant de tel propos envers lui, il devrait prendre quelques minutes pour se mettre dans la tête de l'autre qu'il dit respecter. Tenter d'imaginer comment nous le percevons, lui qui prône des agressions constantes contre des personnes pacifiques comme nous, des personnes qui souhaitent simplement vivre librement comme elles l'entendent. Lui qui nous dit ensuite: allez, acceptez mes idées comme légitimes (c'est-à-dire acceptez qu'il est justifié que vous soyez agressés dans certains cas que j'approuve), sinon c'est parce que vous êtes contre la pluralité des idées et que me manquez de respect.
Peut-être y aura-t-il une petite lueur de conscience qui s'allumera au fond de son esprit pour lui faire sentir toute l'absurdité de la chose.
Je vais commencer par vous remercier pour cette pub, c'est la moindre des choses, et cette générosité, même si elle n'est qu'utilitaire.
Ce qui ressort de tout ça, c'est l'éternelle relativité de toute opinion : pour vous je suis le pire des étatistes et pour d'autres je suis trop anarchiste... C'est tout à fait hilarant!
Pourtant, je voudrais comme vous tous une société responsable, mais pas au prix de l'enfoncer dans la gorge de la population comme vous le proposez, mais bien par le long chemin de l'éducation, et j'ajoute citoyenne, juste pour vous faire dresser les cheveux sur la tête...
Si je croyais qu'une société libertarienne était pour dans un avenir rapproché, parce que la population a fait ses devoirs et a assez évolué, je serais de votre côté à 100 milles à l'heure. Mais non, je ne crois pas, alors j'aime mieux vivre sans sentir tout le temps une blessure à l'âme parce que je me fais voler et violer à longueur d'année... Comment être heureux dans un constant rôle de victime?
Si je pèse la confiance que j'ai en les individus et en l'État, je penche malheureusement encore un peu trop du côté de l'État. Ça fonctionne tout croche, j'en conviens, mais au moins ça fonctionne!
Pour ce qui est de l'histoire autour des tavernes, c'est simple, j'y vois un rapprochement entre les hommes et les femmes, ce qui a mené à un peu plus d'égalité (et ce mouvement est hautement dû au féminisme), et vous tous, vous y voyez un complot étatiste : voilà bien la preuve que tout est relatif, dans le sens subjectif.
Mais qui tranche au bout du compte?
Je vous souhaite sincèrement bonne chance, sans sarcasme, mais vous devriez changer de « méthode de vente ».
Avant de terminer, en parlant de sarcasme, pour ce qui est de ma blague, si vous ne comprenez pas (et je ne vous demande surtout pas d'en rire, l'autodérision ne semble surtout pas votre fort!) après avoir lu le copié-collé d'un de mes commentaires qui va suivre, c'est que vous êtes plus de mauvaise foi que je le pensais :
« explication de la blague : je trouve que les libertariens sont obsédés par leur philosophie qui met l’économie au centre de tout, d’où le terme « éconocentrisme ». Et si j’exagère tout cela, ça donne « éconocentrophilie », terme qui fait un peu pervers, avouons-le. Et je pousse la note en proposant que des photos de Martin Masse, le gourou libertarien, soient comme de la pornographie (intellectuelle) pour les tenants de cette philosophie. »
Rédigé par : Renart L'éveillé | 13 août 2008 à 02h34
Bonjour Monsieur Masse,
Je vous suggère bien humblement une seule chose envers cet enfoiré de Renart machin truc: L'IGNORER!
Il semble être un autre de ces pitoyables écrivaillons parasites qui hantent le monde virtuel en mal de controverse pour nourrir son triste site qui, sans des gens de votre calibre, ne serait visité que par une poignée de crétins dans son genre. Concentrez-vous plutôt sur les gens intelligents qui argumentent avec finesse et logique! Ne vous abaissez pas à jouer son petit jeu. Ça ne vous mènera nulle part car quoique vous fassiez ou écriviez, il restera toujours de ce genre croûton inqualifiable pour venir vous faire suer.
Rédigé par : François 1 | 13 août 2008 à 05h38
Wow..Je penses bien que c est la premiere fois que je lis de maniere aussi claire la pensee libertarienne!
Excellent point a propos de la patience necessaire ne serait que pour discuter avec ceux qui penses legitime la coercixion etatique dans la vie et la liberte des citoyens.
Je fais parti d un groupe de personnes (ceux qui on lu mes quelques interventions par le passe savent de qui je parles) a la pointe de l epee a ce niveau et bien peu de citoyens se rendent compte des ravages que peuvent a voir le phenomene du "cas par cas" decris plus haut.
A se demander comment face a une telle logique, on peut encore faire de la resistance..
Rédigé par : Mattiew | 13 août 2008 à 07h26
Voilà un bon billet auquel on pourra renvoyer tous les "Renart l'éveillé". Il y en a un certain nombre.
Rédigé par : Christophe VINCENT | 13 août 2008 à 07h38
Il ne faut pas perdre de temps avec Renard.C'est un imbécile de première en manque d'attention. Un clown qui se cache derrière son écran. Avez-vous remarqué dans sa réplique l'absence d'arguments? Il verse son vomie sur l'économie alors qu'il sait très bien que sa connaissance en la matière est nulle. Je vais aller dans le même sens que Mattiew il faut simplement l'ignorer. Il est en manque d'attention.
Rédigé par : Gabriel | 13 août 2008 à 07h56
@ Renart
Vous dites : «je voudrais comme vous tous une société responsable»
Je ne crois pas que çà existe une société responsable. Vous attribuez des caractéristiques humaines à un groupe de personnes. On fait la même erreur quand on dit «Le Canada est fier (ou déçu) de ses athlètes» Comment un pays peut-il avoir des émotions, comment un pays ou une société peut-elle être fière? Toute l'histoire concernant les drapeaux aux jeux olympiques relève de la même attitude. Comment une personne peut-elle être blessée si le tissus au bout d'un mat n'est pas coloré de la couleur qu'il affectionne?
Si une société responsable ne peut exister, des individus responsables ou non par contre ça existe réellement. La meilleure façon d'avoir des individus responsables c'est justement qu'ils soient responsables, Donc qu'ils assument la responsabilité de leurs actions ou de leurs inactions. Actuellement dans le type de société nou-nous dans laquelle nous vivons, la tendance est à la déresponsabilisation individuelle et à la surresponsabilisation collective. Par exemple, ce n'est plus la faute des délinquants s'ils sont délinquants, mais c'est la faute de la société... est-ce cela que vous voulez dire par une société responsable?
Vous dites:«Si je pèse la confiance que j'ai en les individus et en l'État, je penche malheureusement encore un peu trop du côté de l'État.»
Mais mon cher Renart, c'est quoi l'état si non un ensemble d'individus? Votre point de vue est vraiment paradoxal. Vous ne faites pas confience aux individus en ce qui a trait à leurs propres comportements concernant uniquement leurs vies, leurs corps ou leurs biens mais vous faites confiance à d'autres individus quand ils prennent des décisions vous concernant? La décision d'aller en guerre, décréter la conscription et envoyer vos fils ( et vos filles ausssi, maintenant qu'elles peuvent aller dans une taverne ) se faire tirer pour des principes auxquels vous n'adhérez pas!
À mon avis, vous ne comprenez pas du tout la philosophie libertarienne. Croire qu'un libertarien veuille enfoncer quelque chose dans la gorge de quelqu'un alors qu'il se bat justement pour ne pas s'en faire enfoncer lui-même relève d'un incompréhension incroyable du message.
Rédigé par : Philippe Texier | 13 août 2008 à 08h12
Renart,
Si tu faisais partie d'une société responsable, tu te ferais pas payer en dessous de la table comme dj. Pis tu demanderais à tes boss de payer les disques d'artistes locaux vu que tu le sais, ici les droits d'auteur vont directement à l'artiste, pas aux compagnies de disque. Et tu oses me parler de politique? Merci beaucoup mais ton point de vue est pas valable.
Pendant que tu te payes une maison, moi j'ai de la misère à avoir mes prestations fédérales pour personne handicapée. Alors parle-moi encore de responsabilité sociale.
(un ancien meilleur ami de Renart qui en a son ostie de casse de ses conneries pis de ses menteries)
Rédigé par : kevin g | 13 août 2008 à 08h58
J'ai eu fréquemment le plaisir d'avoir des joutes verbales avec Renart l'Éveillé. Il est quand même un bon gars, mais effectivement, il est du genre «bien-pensant». Je vous fais part du commentaire que j'ai laissé à Renart sur son blogue:
«@ Renart
Je ne viendrai pas défendre Martin Masse, il est assez grand pour se défendre tout seul. Cependant, je partage sa philosophie en général. Et comme tu le sais très bien, je suis très tolérant de l’opinion des autres.
Par contre, Martin Masse a un point lorsqu’il parle de respect. Est-ce qu’utiliser le pouvoir de l’État à qui mieux-mieux pour imposer sa vision des choses, n’est pas une forme de non-respect?
L’exemple des tavernes est un cas flagrant. Il existe plein d’établissements où les hommes et les femmes peuvent se rassembler, alors, pourquoi obliger les tavernes à admettre les femmes au nom de la sacro-sainte égalité? Comme si l’égalité des sexes avait vraiment rapport ici? Aussi, lorsque tu dis:
«Pour ce qui est de l’histoire autour des tavernes, c’est simple, j’y vois un rapprochement entre les hommes et les femmes, ce qui a mené à un peu plus d’égalité (et ce mouvement est hautement dû au féminisme)»
Au lieu d’y voir un rapprochement entre hommes et femmes, j’y vois une violation fondamentale du droit du propriétaire d’admettre qui il veut dans son établissement et à celui des clients qui désirent se rassembler entre hommes. Il en est de même pour les bars réservés aux gais et aux lesbiennes. Utiliser le pouvoir de l’état pour envahir les lieux et/ou supporter l’utilisation de ce pouvoir est un flagrant manque de respect envers ces gens qui ne cherchent qu’à avoir des rapports sociaux entre eux. C’est contre ce genre d’injustice que le libertarianisme s’élève.
Idem lorsqu’il s’agit d’utiliser des fonds publics, des tarifs ou des lois pour favoriser un groupe en particulier au détriment des autres. En quoi le système de gestion de l’offre des produits agricoles, par exemple, profite-r-il à la société en général? Alors qu’au contraire, se système favorise les agriculteurs au détriment de tous les consommateurs (Allez vérifier vous-même combien le lait coûte au sud de la frontière, et vous verrez à quel point). Pourtant, personne n’admettrait un système similaire pour les méchantes pétrolières…
Le libertarianisme ne s’adresse pas qu’à l’économie. C’en est qu’une très petite facette. C’est plutôt un modèle de société qui cherche à respecter tous ses citoyens sans exceptions et sans coercition.»
Rédigé par : Philippe David | 13 août 2008 à 09h31
@ Renart
"voilà bien la preuve que tout est relatif, dans le sens subjectif."
Mais si tout est relatif, comme vous le prétendez, pourquoi tentez vous de convaincre des gens? Votre point de vue doit avoir des caractéristiques qui le rende "meilleur" qu'un autre? Pourquoi les gens devraient changer de point de vue s'il n'y a aucun moyen objectif de les apprécier? La subjectivité efface aussi toute forme de morale puisqu'il est difficile d'argumenter que quelque chose est bien ou mal si cette notion est subjective, vous ne croyez-pas?
Je vous invite à une tentative de réponse à cette question:
Universally Preferable Behaviour: A Rational Proof of Secular Ethics
http://www.freedomainradio.com/free/
Vous pouvez télécharger la version audio ou PDF gratuitement.
Bonne lecture!
Rédigé par : Sylvain | 13 août 2008 à 10h26
"tout le temps une blessure à l'âme parce que je me fais voler et violer à longueur d'année"
Renart nous prouve qu'il n'a absolument rien compris : une société libre est basée sur les droits de propriété (et le corps est l'ultime propriété), donc personne ne peut agresser qui que ce soit. Dans une société qui serait anarcho-capitaliste, des entreprises de sécurités et des système de justice-arbitrage compenseraient le service de police (qui est un service de protection comme un autre). Dans une société minarchiste, l'état serait toujours présent et aurait le rôle de s'occuper de la justice, tout en laissant la protection des citoyens à des firmes de sécurité. De ce fait, par sa taille réduite, il serait beaucoup plus difficile de prendre notre argent pour le gaspiller et favoriser des groupes d'intérêt.
"mais pas au prix de l'enfoncer dans la gorge de la population comme vous le proposez" C'est vrai que c'est tellement plus confortable de n'avoir à s'occuper de rien, de tout déléguer aux fonctionnaires (santé, assurance, charité, entraide pour ceux qui en ont besoin). C'est tellement confortable que les gens ont compris : dans toutes les régions hyper-étatisées, la charité personnelle est ridiculement basse (pourquoi payer 2 fois???), le taux de suicide est très élevé (pourquoi vivre lorsqu'on a pas de responsabilité et donc de désir de voir demain arriver), la politique démoralise les citoyens qui ne croient pas participer et le taux de vote chûte.
Les gens sont responsable, les gens sont capable de faire face à leurs choix, de prendre leur vie en main. Pour certains, c'est plus difficile lorsqu'on pense aux handicapés, à ceux qui ont des problèmes mentaux ou alors ceux qui sont dans un milieu difficile. Pourtant ce n'est pas un "problème de société", c'est un problème personnel et il doit être réglé par la personne même, avec l'aide des autres qui désirent l'aider, avec leurs propres ressources (et donc leur temps). Si vous croyez que les gens sont incapable d'être généreux sans avoir une arme sur la tempe (fisc qui peut nous envoyer en prison si on ne paye pas), alors votre idéal n'existe pas chez l'humain et vous vous bornez à forcer un comportement que personne ne partage. Comme on l'a dit récemment "comment peut-on collectivement éprouver ce que nous n'éprouvons pas individuellement."
Votre idée d'interdire la discrimination est ridicule, on discrimine tous les jours ; j'aime les femmes au teint foncé, j'aime mieux aller dans la petite boulangerie au coin, j'aime mieux certaines formes d'arts (corporels dans mon cas), j'aime mieux certaine musique. De prétendre que la discrimination est possible de façon personnelle mais pas lorsque c'est une compagnie est illogique : une entreprise n'existe pas physiquement, c'est un regroupement d'individu qui travaillent sur un projet commun. De ce fait, ils ont leurs préférences (mon patron n'aime pas les arabes, so be it) et de forcer des comportement ne change pas le sentiment.
Vous me semblez être un de ses artiste rêveur qui vit en haut dans sa tour et dit... bon, comment je verrais s'organiser la société à mon goût. Au lieu d'être réaliste et de penser à régler les problème de manière concrète et sans agresser qui que ce soit, vous imaginez des réponses ultimes, faciles, parfaites. Seul les étatistes promettent le paradis sur terre, ils sont les seul à se dire assez puissant pour avoir LA solution. Notre philosophie consiste à croire que la société est organisée par des humains qui coopèrent, pas des humains qui sont des pantins que le gouvernement contrôle. C'est aux gens de décider quoi faire de leurs ressources pour aider ou échanger avec leurs semblables, personne d'autre. De nature, le libertarianisme est positif sur la nature humaine, il croit qu'elle est capable de réguler les comportements sociaux sans avoir une créature puissante qui est aussi faillible que ceux qu'elle dirige.
Think about it
Rédigé par : Kevin | 13 août 2008 à 10h28
Devinez comme je me suis senti quand je me suis présenté à 16 ans dans un CLSC pour avoir de l'aide parce que je venais d'être agressé sexuellement. Personne ne pouvait m'aider parce que les ressources n'existaient pas pour les gars, encore moins les adolescents parce que pour les gouvernements des victimes masculines d'agressions sexuelles ça n'existe pas! Il a fallu que je paye de ma poche bien des années plus tard pour avoir de l'aide psychologique et pourtant j'avais payé des impôts comme les autres. La réalité c'est que j'ai souffert inutilement pendant quelques années à cause d'un système vaginocentriste.
J'ai passé 5 ans à penser que je devais être dérangé d'idéaliser une société qui serait basée sur la responsabilisation des individus où chacun pourrait décider ce qu'il fait avec son salaire. C'est alors que je suis tombé sur un article de Martin Masse, comme celui-ci, qui m'expliquait que je n'étais pas seul à penser ainsi.
Rédigé par : Anonyme | 13 août 2008 à 13h39
@ Anonyme,
Merci pour votre témoignage, et à tous les autres aussi pour vos commentaires pertinents.
Briser l'isolement psychologique de tous ceux qui constatent qu'il y a un problème avec la façon dont notre société fonctionne, leur confirmer qu'il y a une façon plus rationnelle, juste et civilisée de vivre et d'organiser les rapports entre les individus: voilà une autre raison fondamentale qui motive à continuer à écrire. Nous faisons déjà une différence dans la vie de beaucoup de gens, quelle que soit notre influence à ce stade-ci sur la vie politique.
Rédigé par : Martin Masse | 13 août 2008 à 14h47
Voici la réponse de Renart l'Éveillé à mon commentaire précédent:
«Philippe David,
« Et comme tu le sais très bien, je suis très tolérant de l’opinion des autres. »
Et c’est bien pour ça, comparativement à Martin Masse et à la presque totalité de ses disciples, que j’aime discuter avec toi. Tu n’as pas un ton condescendant comme eux, et cela t’honore. Et en plus, de cette manière, je suis réceptif à tes arguments. C’est ça le message sous-jacent que lance au QL, même en usant du genre de sarcasme dont j’ai usé dans ce billet : descendez de votre piédestal idéologique et rendez-vous compte qu’il y a d’autres manières de penser que la vôtre, que vous avez à convaincre les gens d’une manière ou d’une autre pour arriver à vos fins.
Pour le reste, je suis d’accord philosophiquement avec plein de vos points de vue, mais c’est dans la pratique où je décroche. La société actuelle n’est pas un amalgame de gens qui jonglent avec des concepts abstraits, qui sont vigilants et responsables, et cela serait la base obligée d’une société « anarchiste », alors je ne comprends pas pourquoi l’éducation n’est pas la donnée la plus importante dans le projet libertarien.
Pour enlever le pouvoir à l’État et le redonner aux citoyens, il faudrait que les citoyens puissent le prendre, en bonne et due forme. Le projet libertarien à courte vue ne ferait que le donner à la classe riche, c’est ça que je trouve apeurant.»
J'avoue que le dernier paragraphe m'intrigue. De tout la litérature que j'ai lu à date, il est peu souvent question d'un «plan de sevrage» de l'État nounou, et considérant l'état d'addiction général ici, ce n'est pas une question négligeable. Des idées?
Peut-être un bon sujet pour un billet...
Rédigé par : Philippe David | 13 août 2008 à 14h59
@ Philippe David
Vous dites; « il est peu souvent question d'un «plan de sevrage» de l'État nounou, et considérant l'état d'addiction général ici, ce n'est pas une question négligeable.»
Tout à fait. Et c'est là que beaucoup de divergences se manifestent entre les divers sous-groupes de libertariens.
Cette discussion surgit épisodiquement sur le QL surtout en période électorale.
Personnellement je suis d'avis que la société néo-socialiste dans laquelle nous vivons n'est pas apparue spontanément. Au Québec, par exemple, la nationalisation de l'électricité est survenue au début des années soixantes, en même temps que la création des ministères de la culture et de l'éducation. C'est dix ans plus tard, en 1970 qu'on a nationalisé les médecins avec la création de la RAMQ. Puis en 1976 la société d'assurance automobile et le zônage agricole et bien plus tard le régime d'assurance médicament et assez récemment les garderies à $5 .
J'attends toujours un texte que M. Masse avait annoncé sur comment surviendra, éventuellement, le grand soir libertarien. (Alors que votre humble serviteur et lui avions eu sur ce blog, une discussion sur ce même sujet)
Le sevrage tellement nécessaire se fera progressivement ou ne se fera pas du tout.
Comment sevrer la population de l'état nounou? De la même façon qu'on l'a rendue dépendante: loi par loi, règlement par règlement.
L'état nounou n'implosera pas et un état libertarien n'émergerait de toute façon pas de cette implosion.
Rédigé par : Philippe Texier | 13 août 2008 à 17h55
@Renart
Vous dites:
"...mais bien par le long chemin de l'éducation, et j'ajoute citoyenne, juste pour vous faire dresser les cheveux sur la tête..."
Je ne crois vraiment pas que ce soit par l'éducation que le gouvernement va réussir à responsabiliser les citoyens. Regardons les étudiants universitaires, la classe la plus "éduquée" de la société. Ce sont les gens qui se comportent le plus en victime et qui considèrent tout le monde qui a le moindre problème (ou défi comme je préfère dire) comme étant également des victimes nécessitant une intervention de l'État. J'étais moi-même très socialiste lorsque j'étudiais à l'UQAM. C'est lorsque je me suis vraiment mis à vivre avec mes propres ressources (sans aide) que j'ai graduellement compris les avantages que la responsabilisation apporte: la liberté et la force (pas dans le sens d'agression!). Le gouvernement a rendu bien des citoyens dépendant de lui comme une drogue. Ces derniers n'ont plus de motivation et sont constamment frustrés car ils attendent que le gouvernement (ou qqun) fasse qqchose pour eux. Ils ne sont plus débrouillard! De plus, être en attente est être passif et ça ne peut que frustrer à la longue. Comme le dicton le dit :"on est jamais mieux servit que par soi-même". Voici un petite partie de mes "réalisations de la dernière décennie.
Ces choses ne sont pas enseignées par le système d'éducation. À l'école, on vous dit que vous avez "droit à ça ou à ci" ou que si ce n'est pas un droit, ça devrait l'être! Ne pas confondre "droit à" avec "droit de". La plupart du temps, le premier déresponsabilise alors que le second nous donne des libertés.
Finalement, je vous invite à regarder il y a 50 ans et plus quand l'État québécois n'intervenait pas partout, les citoyens étaient beaucoup plus responsables car ils ne plaçaient pas leur "personne" entre les mains de l'État. Vous allez me dire qu'ils la plaçaient dans les mains de Dieu. Ok, mais personne ne s'attendaient à ce que Dieu viennent miraculeusement les nourrir au point de cesser de subvenir à leurs besoins. Ils se débrouillaient. De plus, l'entraide était beaucoup plus présente à cette époque. Dans la société québécoise contemporaire à tendance socialiste, on est bien plus égoïste. À la fin de l'année fiscale, on pense beaucoup plus à comment conserver nos ressources le plus possible en payant le moins d'impôts qu'à quel organisme charitable nous allons venir en aide. Voilà ce que trop d'impôt fait. Lorsqu'on regarde l'histoire, on voit que les humains sont capables d'entraide et qu'on ferait bien de leur faire confiance.
Rédigé par : Steven | 13 août 2008 à 19h42
A Philippe Texier
Très bon commentaire sur le sevrage de l'État nounou.
Mais les opposants ne manqueront pas d'affirmer que cela signifierait au Québec le retour au duplessisme et à la grande noirceur.
Que répondre à cela de façon simple et rapide ?
Rédigé par : Humain51 | 13 août 2008 à 19h46
"Briser l'isolement psychologique de tous ceux qui constatent qu'il y a un problème avec la façon dont notre société fonctionne, leur confirmer qu'il y a une façon plus rationnelle, juste et civilisée de vivre et d'organiser les rapports entre les individus: voilà une autre raison fondamentale qui motive à continuer à écrire."
Loin d'être con Martin!
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 13 août 2008 à 19h47
@ Steven
Très bon commentaire (remarquez, les autres le sont tout autant mais je veux rajouter quelquechose), j'ai suivi sensiblement le même parcours mais mon père a toujours été un homme très responsable et complètement opposé à l'étatisme, j'ai donc eu une évolution vers le libertarianisme plus rapide (même s'il ne me suis pas toujours dans tous les sujets). L'étatisme déresponsabilise, frustre et engendre le désespoir de vivre... il manque trop de saveur à la vie lorsque tout est un droit (plus haut taux de suicide en Amérique du Nord au Québec, je me demande pourquoi)
Petites précisions : Renart veut dire que la progression se ferait par l'éducation, en apprenant aux jeunes à se responsabiliser. Sur ce point il a raison et l'éducation libre est justement une priorité des libertariens. Par contre, le monopole étatique engendre les même troubles que partout dans l'étatisme et le fait que les professeurs soient des fonctionnaires empire la chose. J'ai discuté avec des professeurs d'histoire ou d'économie qui étaient beaucoup plus ignorant que moi sur bien des sujets. Remarquez, c'est simple à comprendre lorsqu'on y vas par "système". Après m'être intéressé à la psychologie, l'économie est très facile puisqu'elle suis les même patern, c'est une question de réaction à des évènements.
Pour ce qui est de l'entraide, le niveau d'aide n'était probablement pas gigantesque mais en proportion des moyens des gens, il était énorme. Aujourd'hui les gens s'en sacrent royalement, tout le monde veux son morceaux de gâteau le plus gros possible sans s'intéresser aux conséquences. Une société libre rendrait les gens beaucoup plus responsables face à ceux en difficulté et les niveaux de charité privée dans les économies libres le prouve. Anyway, la charité est une affaire privée, autrement elle perd son sens et n'est plus de la charité mais bien un droit. Dans ce cas, on encourage la paresse et la dépendance...
Pendant que j'y suis Renart, pourquoi pas de tavernes pour hommes mais des centres de conditionnement physique pour femme? Pourquoi des bar gay? Pourquoi des association de noir (ça me discrimine pourtant)? ou de juif? La discrimination est une affaire personnelle, de vouloir légiférer est pitoyable puisque celui qui discrimine ne peut refiler le coût de sa discrimination au discriminé (perte d'un client ou d'un bon employé).
J'ai bien hâte de voir ce que Renart vas nous répondre après cette montagnes de commentaires.
Rédigé par : Kevin | 13 août 2008 à 20h12
« Si je pèse la confiance que j'ai en les individus et en l'État, je penche malheureusement encore un peu trop du côté de l'État. Ça fonctionne tout croche, j'en conviens, mais au moins ça fonctionne! »
Il me semble que c'est assez clair, non ? Pour « Renart l'Éveillé » (quel curieux pseudonyme !), l'État est plus digne de confiance que les individus. L'État fonctionne, tandis que les individus, visiblement, ne « fonctionnent » pas. Du moins, pas au goût de Renart Truc. Pour qu'ils « fonctionnent » convenablement, il faudrait leur imposer une bonne dose « d'éducation citoyenne ».
Mais pourquoi les individus devraient-ils « fonctionner » afin de plaire à des emmerdeurs comme Renart Patente ? Quant à moi, contrarier de pareils trublions, qui se targuent prétentieusement de « délire métaphorique », me semble l'attitude la plus saine, la plus recommandable.
Voilà pourquoi je préfererai toujours le site du QL (malgré l'incohérence et les raccourcis intellectuels qui s'y manifestent de temps à autre) aux centaines de blogues merdiques où l'on se gargarise « d'éducation citoyenne » et de « résistance à la tyrannie du marché » (sans aucun risque, d'ailleurs), en affichant une haine féroce pour tout ce qui fait obstacle à l'avènement d'une société « progressiste » telle que définie par le Devoir ou nos sympathiques syndicats...
Rédigé par : Anarcho-lapin | 13 août 2008 à 21h47
@ Philippe Texler
«L'état nounou n'implosera pas et un état libertarien n'émergerait de toute façon pas de cette implosion.»
Si on se fie au taux de fécondité de la plupart des social-démocraties d'Europe, il y a fort à parier que nous allons assister à leur implosion de notre vivant, avec le Canada pas très loin derrière. Mais vous avez raison, il y a fort peut de chances que ce soit un état libertarien qui y succède.
Rédigé par : Philippe David | 13 août 2008 à 22h20
Ne vous inquiétez pas M Masse: l'Autruche épeurée oups Renart Léveillé est un individu à deux faces.
D'un côté, sur son blogue, il crache sur La Presse et Gesca. De l'autre, il tète le Jean Lajoie de La Presse, Patrick Lagacé en le louangeant sur son blogue de Cyberpresse...
Rédigé par : Danny Quirion | 14 août 2008 à 11h15
@ Philippe,
Vous écrivez: "Personnellement je suis d'avis que la société néo-socialiste dans laquelle nous vivons n'est pas apparue spontanément. Au Québec, par exemple, la nationalisation de l'électricité est survenue au début des années soixantes, en même temps que la création des ministères de la culture et de l'éducation. C'est dix ans plus tard, en 1970 qu'on a nationalisé les médecins avec la création de la RAMQ. Puis en 1976 la société d'assurance automobile et le zônage agricole et bien plus tard le régime d'assurance médicament et assez récemment les garderies à $5 .
J'attends toujours un texte que M. Masse avait annoncé sur comment surviendra, éventuellement, le grand soir libertarien. (Alors que votre humble serviteur et lui avions eu sur ce blog, une discussion sur ce même sujet)
Le sevrage tellement nécessaire se fera progressivement ou ne se fera pas du tout.
Comment sevrer la population de l'état nounou? De la même façon qu'on l'a rendue dépendante: loi par loi, règlement par règlement.
L'état nounou n'implosera pas et un état libertarien n'émergerait de toute façon pas de cette implosion."
C'est bizarre, j'ai l'impression d'entendre un disque brisé qui revient toujours sur la même coche quand vous repartez sur ce sujet!
Je n'ai sûrement jamais annoncé un texte pour expliquer comment le grand soir arriverait puisque je n'y crois pas. Comme vous, je constate (et j'ai déjà écrit) que les société occidentales se sont étatisées sur une longue période, bien avant les années 1960 (on pourrait facilement retourner à la fin du 19e siècle pour en voir les premières grandes manifestations). Et que le mouvement contraire va prendre du temps.
Je ne suis pas devin, et je n'ai aucun plan clair, précis et détaillé à proposer pour expliquer comment ça va arriver. L'évolution sociale est un processus extrêmement complexe et je n'ai pas de réponses aux centaines de questions qu'on peut se poser sur comment les choses vont se passer au cours des prochaines décennies. Ce que je sais par contre, c'est qu'il faut ***faire quelque chose*** et que chiâler constamment qu'on n'a pas le plan parfait pour justifier de ne rien faire ne va nous mener nulle part.
Tout d'abord, il faut convaincre des gens - rien ne va se passer si nous ne sommes qu'une poignée à comprendre ces idées. Les socialistes ont commencé à propager leur idéologie au milieu du 19e siècle. Ils se sont préparés de diverses façons, ont fondé des organes de diffusion, ont noyauté des institutions existantes, ont utilisé toutes sortes de stratégies pour bien se positionner et attendre que des opportunités se présentent. Leurs successeurs en ont récolté les fruits tout au long du 20e. Nous devons faire la même chose. Plus il y aura de libertariens dans divers milieux, plus il y aura de stratégies différentes, plus nos idées avanceront sur divers fronts et auront un impact réel. Et comme je l'ai écrit à quelques reprises, je pense que l'évolution technologique fait en sorte de grandement favoriser nos idées, ce qui pourrait accélérer ce mouvement.
Ça s'adonne que j'ai fait une ou deux choses depuis une douzaine d'années pour faire avancer ces idées, au QL, à l'IEDM et ailleurs, qui ont aujourd'hui une présence tout de même considérable dans plusieurs milieux, alors qu'elles étaient totalement inconnues et absentes des débats auparavant. Il faut commencer quelque part, et nous en sommes encore à l'éducation de base sur le fonctionnement du marché et les effets pervers de l'étatisme, pas à régler les détails de la lutte finale contre l'État et du fonctionnement d'une société anarcho-capitaliste.
Pourquoi donc continuez-vous à laisser entendre dans vos commentaires que je suis une sorte d'idéaliste déconnecté qui ne croit pas que les choses se feront progressivement et qui n'attend que le grand soir?!!!! Parce que j'ai écrit à plusieurs reprises que contrairement à ce que vous affirmez, les choses n'avanceront pas plus vite si j'abandonne tout ce que je fais pour aller faire du porte à porte et vendre des cartes de membres pour l'ADQ et le PLQ?
Vous écrivez que la société va se désétatiser "loi par loi, règlement par règlement". OK. Je ne veux pas trop personnaliser le débat, mais qu'avez-vous donc fait pour éliminer une loi ou un réglement récemment? Ça s'adonne aussi que j'ai eu un rôle crucial à jouer au cours des deux dernières années pour déréglementer la téléphonie locale au Canada et insuffler plus de concurrence et de dynamisme dans le secteur des télécommunications, un secteur crucial pour l'avenir de l'avenir de la liberté à mon avis dans la perspective des changements technologiques que j'évoquais plus haut. J'ai eu une occasion unique d'intervenir directement dans le processus politique et je l'ai prise, sans compromettre mes autres activités à plus long terme.
Je ne suis pas un surhomme qui peut faire 25 choses à la fois, je priorise mes activités pour qu'elles aient le plus d'impact possible. Je vous ai déjà posé la question je pense et vous continuez à répétér les mêmes arguments qui n'ont rien à voir au lieu de me répondre, mais maintenant, expliquez-moi CONCRÈTEMENT en quoi ma démarche depuis plus d'une décennie est la manifestation d'un idéalisme déconnecté en attente du grand soir, et qu'est-ce que j'aurais dû faire selon vous pour que les choses évoluent plus vite ou de manière plus efficace? Et dites-moi aussi, comment êtes-vous vous-même un modèle en ce qui concerne l'application de votre stratégie plus efficace? Je serais très curieux d'avoir des réponses à ces questions.
Rédigé par : Martin Masse | 14 août 2008 à 12h33
M. Masse
Ne prenez pas du tout mes commentaires sur le plan personnel.
Je vous ai déjà, dans le passé interpellé la-dessus, mais pas lors de mon dernier commentaire.
Il doit y avoir des idéologues, des intellectuels et des penseurs pour bien assoir le mouvement libertarien et vous en faites partie. Pas question de vous demander, à vous, de faire autre chose que ce que vous faites.
Ma seule humble demande serait d'au moins de ne pas discréditer ceux, qui comme moi, pensent que l'action politique est incontournable. Lors des prochaines élections, par exemple, sélectionner quelques candidats et les soutenir. ( C'est pas trop difficile d'établier une liste de candidats qui témoignent d'une certaine ouverture d'esprit libertarienne. Je vous propose deux noms: André Arthur (s'il se représente) et Maxime Bernier.
Vous ne réussirai pas à me faire croire que le bref passage de M. Bernier n'a pas été un pas dans la bonne direction d'autant plus que vous avez participé à ses réalisations.
Je souhaiterais que vous encouragiez ceux qui en sentent la «vocation» , même si ces personnes ne correspondent pas à 100% de vos critrères.
Je ne vous demande pas de faire du porte à porte mais de soutenir intellectuellement des êtres imparfaits qui osent le faire.
Quant à mon implication personnelle: Je suis un conseiller municipal d'une petite ville (1500 habitants). Depuis que je suis sur le comité d'urbanisme, on a abrogé une douzaine de règlements et on a privatisé la fonction d'inspecteur municipal. Une primeur au Québec. Il y a un mouvement qui veut construire un centre municipal avec bibliothèque etc.
Over my dead body.
C'est tout ce que je peux faire en dehors de ma famille et de mes activités professionnelles.
S'il n'y avait qu'un de mes électeurs qui soit un lecteur de ce magazine et que vous encouragiez les personnes à se déplacer pour aller voter pour les moins pires candidats, ma majorité bien fragile (28 votes) pourrait être augmentée si cet électeur pouvait convaincre sa famille et ses amis de voter pour moi. Plus de votes, plus d'influence etc
Est-ce trop demander?
Rédigé par : Philippe Texier | 14 août 2008 à 15h52
@Philippe,
Vous écrivez: "Ma seule humble demande serait d'au moins de ne pas discréditer ceux, qui comme moi, pensent que l'action politique est incontournable."
Je vais encore me répéter, mais bon, j'espère que le message va passer cette fois. Dites-le moi si ce n'est toujours pas clair!
J'ai dit plusieurs fois, et je répète encore (et j'en ai fait l'expérience personnelle en militant au Parti réformiste en 1995-97), que le militantisme ordinaire est selon moi une perte de temps et qu'il y a d'autres moyens beaucoup plus efficaces de faire avancer notre mouvement. Vous vous concentrez uniquement sur cet argument.
J'ai aussi écrit, dans un éditorial intitulé "Que doivent faire les libertariens?" publié il y a deux ans et demi ( http://www.quebecoislibre.org/06/060226-2.htm ) et qui résume très bien ma position générale:
"Doit-on pour autant faire une croix définitive sur l'implication et les gestes de nature politique? Je ne suis pas dogmatique sur cette question. Oui, si c'est pour y perdre des énergies et un temps précieux alors qu'on pourrait avoir une influence plus grande ailleurs; oui, s'il s'agit de mettre tous ses oeufs dans le même panier et de risquer l'avenir de la liberté sur les succès ou échecs d'un parti; non, seulement si l'on croit vraiment pouvoir faire une différence positive, par une action ponctuelle, sur le processus politique.
Je suis persuadé qu'à moyen et long terme, on ne pourra pas réussir à renverser pour de bon la croissance de l'étatisme à moins de contester radicalement les aspects collectivistes du système démocratique et la politisation de toutes les questions sociales. Mais toute avancée de l'influence libertarienne, et tout recul de l'étatisme, mérite un appui à court terme, y compris par des moyens politiques – en autant qu'ils ne nous détournent pas de nos objectifs à plus long terme.
Lors de la dernière élection fédérale, j'ai choisi de ne pas voter plutôt que d'appuyer un candidat confus et sans position précise, qui n'aurait absolument rien fait pour défendre la liberté à Ottawa. J'aurais peut-être appuyé un candidat conservateur ou autre qui m'aurait convaincu que sa priorité au Parlement sera non pas de défendre le programme absolument insignifiant de son parti, mais bien de lutter pour réduire les impôts et abroger des lois au lieu d'en ajouter. J'aurais certainement voté pour l'animateur de radio et candidat indépendant André Arthur, qui a passé des années à défendre la liberté et à dénoncer l'étatisme envers et contre tous, et dont le seul programme est d'aller porter ce message dans l'antre de la bête."
Est-ce que ça ne rejoint pas directement ce que vous dites? André Arthur n'a finalement pas eu un grand impact à Ottawa, mais c'est une autre histoire. Par contre, Maxime Bernier en a eu un, j'ai travaillé avec lui sur sa principale réforme, et je ne vois vraiment pas où vous avez pigé que je considère que son passage "n'a pas été un pas dans la bonne direction". Je suis au contraire très fier de ce que nous avons pu réaliser. Mais ça ne fait pas de moi un partisan conservateur, et je ne perdrais pas une minute à militer pour ce parti.
Je suis heureux d'apprendre que vous-même avez un impact appréciable à votre niveau, dans votre municipalité. C'est quelque chose que j'admire tout à fait. Je ne connais pas votre histoire ni le contexte qui vous a amené là, mais si j'étais dans votre coin, il est probable que je m'organiserais pour vous apporter un appui concret, dans la mesure où cela me permettrait de "pouvoir faire une différence positive, par une action ponctuelle, sur le processus politique". Et j'encouragerais d'autres personnes à le faire. Mais il y a une grosse différence entre ça et adhérer à l'ADQ et y perdre son temps pendant des années pour se retrouver aujourd'hui avec le leadership plus confus que jamais de Mario et sa bande de deux de pique. Ça, ça ne fait rien avancer du tout, comme nos amis Vincent Geloso et d'autres s'en sont rendu compte récemment.
Cela dit, si plus de gens connaissaient nos idées, si nous avions plus de militants, si nous avions une organisation plus développéee, nous pourrions mettre sur pied un réseau efficace pour appuyer les personnes comme vous. Mais nous n'avons pas tout ça, et pour l'avoir, il faut d'abord convaincre des gens. C'est incontournable. Commençons donc par mettre en place une véritable infrastructure, avec des publications, des clubs, des think tanks, des groupes de pression dans différents milieux, etc., et après ça il sera peut-être plus pertinent de parler d'implication massive en politique et d'y consacrer plus systématiquement nos énergies, parce que nous auront plus de chance d'avoir un véritable impact.
Est-ce que je me fais bien comprendre cette fois?!
Rédigé par : Martin Masse | 14 août 2008 à 17h22
Mais de quoi ont peur les gens comme Rénart Léveillé me demandai-je?
Les étatistes ont le gouvernement de leur bord qui vote ses lois, qui fait ce qu'il veut et qui manipule l'opinion publique. Alors qu'y a-t-il soudainement à freaker ben raide?
Juste le fait de proposer une pensée plus libéralisante, les boutons d'urticaire leur pousse au visage, où est ce sentiment d'urgence, cette panique généralisée?
Le libertarisme est une philosophie, un idéal de vie, est-ce que cela se produira et se matérialisera un jour? Nul ne le sait.
Ce que l'on sait c'est que d'en parler, d'en discuter ouvertement, cela offusque beaucoup de monde...et je me pose beaucoup de questions au sujet de cet énervement.
Auraient-ils réellement peur du danger de perdre des privilèges gouvernementaux? Auraient-ils peur que le système change ne serait-ce que d'un yota?
Continuez votre bon travail monsieur Massé, si votre blogue dérange c'est bien qu'il remet en question nos institution et l'establishment politique et ça, certaines personnes se battraient bec et ongle pour occuper 100% de l'opinion publique avec la pensée vendue à l'étatisme et leur pendant, les corporatistes étatistes et syndicaux-étatiques.
Rédigé par : Tym Machine | 14 août 2008 à 17h27
@Martin Masse,
Et si l'implication politique en était une implication de candidats réellement indépendants (un peu comme André Arthur dans Portneuf ou Howard Galganov qui tentera sa chance comme indépendant dans Stormont-Dundas-Glengarry-South en Ontario lors des prochaines élections fédérales), serions-nous mieux équipés idéologiquement pour combattre la conformité aux partis et au système?
Ça ne fait rire à chaque fois que je participe à des sondages, il n'existe pas l'option "candidat indépendant" ou à la rigueur "aucun de ces candidats". Au mieux on vous dit "autres partis". Or si je ne veux pas voter pour un parti, je suis cuit. On voit que même dans les sondages, c'est bonnet-blanc, blanc-bonnet, on vous rit dans la face et on vous oblige à adresser vos intentions de vote à des partis. Est-ce que les firmes de sondages nous prennent vraiment tous pour des morons?
Moi je serais pour aussi d'avoir l'option "none-of-the-above" et quant à moi, ça serait mieux que de ne pas aller voter. Cette option permettrait aux systémites et aux conformistes du système de vraiment noter CLAIREMENT que nous refusons d'adhérer à leur système qui ne sait produire que des étatistes. Il ne pourrait pas y avoir d'ambiguïté. Et si cette option gagnait, ça enverrait un message clair de démocratie que votre système de multi-partis où tous les partis sont du pareil au même et ne diffèrent que dans la grosseur et la couleur des bonbons étatistes qu'ils nous proposent, nous n'en voulons pas. Et que vos faux "libéraux" de socialistes modérés, on n'en a rien à cirer.
Rédigé par : Tym Machine | 14 août 2008 à 17h36
@Martin Masse,
"Cela dit, si plus de gens connaissaient nos idées, si nous avions plus de militants, si nous avions une organisation plus développés, nous pourrions mettre sur pied un réseau efficace pour appuyer les personnes comme vous. Mais nous n'avons pas tout ça, et pour l'avoir, il faut d'abord convaincre des gens. C'est incontournable. Commençons donc par mettre en place une véritable infrastructure, avec des publications, des clubs, des think tanks, des groupes de pression dans différents milieux, etc., et après ça il sera plus peut-être pertinent de parler d'implication massive en politique et d'y consacrer plus systématiquement nos énergies, parce que nous auront plus de chance d'avoir un véritable impact."
Quant à moi, on peut faire les deux, on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps, pourquoi l'un viendrait nécessairement avant l'autre.
Regardons l'ADQ devenue elle aussi un parti de n'importe quoi pour n'importe qui, si elle s'était maintenue pour l'éternité en mode "think tank", elle n'aurait pas atteint le statut d'opposition officielle en 2007.
Pourquoi est-ce qu'un mouvement, une coallition d'indépendants libertariens serait-il limité par de telles considérations pécunières?
Rédigé par : Tym Machine | 14 août 2008 à 17h41
@Martin Masse
"Tout d'abord, il faut convaincre des gens - rien ne va se passer si nous ne sommes qu'une poignée à comprendre ces idées. Les socialistes ont commencé à propager leur idéologie au milieu du 19e siècle."
C'est faux. Je ne dis pas qu'il ne faille pas convaincre les gens mais il faut réaliser que des intellectuels qui s'intéressent à de telles sujets seront toujours très minoritaires et c'est ainsi que la vie est faite.
Est-ce que les gens qui votent communistes, socialistes ont vraiment tout compris de toutes les subtilités de chacune de ces doctrines. Non.
Les gens voteront toujours avec un minimum d'information sur un sujet. C'est pour cela que nos médias peuvent nous sembler aussi superficiel et vides de contenu que ce soit à TVA, TQS ou même les médias qui veulent se donner une apparence, une touche d'intelletualité Radio-Canada et Télé-Québec. Les gens ont leur vie à vivre et rare sont ceux qui comme nous investissent tellement de temps de leur temps libre à se renseigner sur la politique, l'économie et la philosophie.
C'est plate mais c'est ça.
Rédigé par : Tym Machine | 14 août 2008 à 17h48
@ Tym Machine & Philippe Texier
Ce que M. Masse veut dire, c'est que de s'impliquer en politique représente beaucoup d'effort pour peu de résultat. Par la nature même du système politique, on doit diluer les principes pour les faire accepter. Ce que ça donne c'est un parti qui commence à se prostituer pour prendre des votes (cas récent l'ADQ, cas de longue date les libéraux). M. Masse a été personnellement déçu du processus politique et c'est pour ça qu'il s'en éloigne et vous conseille d'en faire autant.
Son point principal, sur lequel je le rejoins, c'est que la philosophie libertarienne doit d'abord se développer en tant que philosophie avant de devenir un mouvement politique. Il faut que les gens comprennent les fondations de la liberté individuelle, sinon nous n'arriverons jamais à faire accepter le concept d'une société libre. Certains s'impliquent plus en politique, d'autres ont des solutions parallèles comme M. Masse et dans mon cas, pour l'instant, je me contente d'argumenter et de confronter ceux avec qui je discute. Par une schématisation logique, c'est très facile de défaire les idées pré-conçues et de faire réaliser aux gens que des dogmes comme "l'équité salariale" ou "l'interdiction de discriminer" ou l'aide sociale ne sont que des moyens et non des fins. Remettre en question le moyen permet de remettre en question les valeurs qui l'appuient et de considérer la liberté individuelle comme le moteur de la société.
Les gens n'ont pas besoin de comprendre l'économie de fond en comble pour comprendre le principe. Les gens n'ont pas besoin de comprendre la liberté de A à Z pour y croire et en avoir besoin. Ils n'ont qu'à considérer que d'agir en victime et en se déresponsabilisant, ils perdent la saveur de la vie. La plupart de mes discussions se finissent par un ébranlement des convictions, j'ai fait Québec-Montréal avec une fille qui se disait constructiviste et j'ai réajusté plusieurs de ses raisonnements simplement par une démarche logique. De ce fait, elle doute un peu plus de ses anciennes convictions et elle est peut-être prête à écouter un autre type de discours que "solidarité" et "justice sociale".
La société est composée d'individu, pas de politiciens, c'est à eux de prendre leur vie en main.
Rédigé par : Kevin | 14 août 2008 à 18h12
Pour les anarchistes et les libertariens, le militantisme à l'intérieur de n'importe quel parti politique est une pure perte de temps (on peut très bien tenter des pressions populaires auprès des politiciens, aucun problème sur ce point). De plus, des implications ponctuelles comme celle de Masse sur la déréglementation en téléphonie peuvent être utiles parfois.
Mon problème vient plutôt de la façon de voter. Les anarchistes prônent presque tous l'abstentionnisme sauf moi, dans le contexte actuel québécois (aux États-Unis, ça ne sert plus à rien de voter, sauf peut-être pour appuyer un mouvement séparatiste comme celui du Vermont).
Je ne vois pas l'intérêt de rester dans le Cacanada pour quiconque tient à réduire la taille de l'État mais les libertariens et les anarchistes (surtout les anarcho-socialistes) sont en grande majorité contre la séparation du Québec.
Faudrait aussi tirer les leçons de la supercherie de la soi-disant "réduction de la taille de l'État" des guidounes de la charogne soi-disant libérale du PSDLCul et l'étatisme de centre-droit pro-militariste des paratonnerres giratoires de l'Inaction Médiocratique du Culbec.
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 16 août 2008 à 17h57
@AP,
"Pour les anarchistes et les libertariens, le militantisme à l'intérieur de n'importe quel parti politique est une pure perte de temps (on peut très bien tenter des pressions populaires auprès des politiciens, aucun problème sur ce point). De plus, des implications ponctuelles comme celle de Masse sur la déréglementation en téléphonie peuvent être utiles parfois."
Vous semblez sous-estimer la puissance de chevaux de troie dans les partis politiques. Est-ce possible, quel est votre opinion là-dessus?
Pour ce qui est de votre dernier paragraphe, tout à fait d'accord avec vous, on veut réduire la taille de l'état mais à chaque fois, la carpe Jean Charest nous arrive avec une consultation publique coûteuse, une commission coûteuse, un rapport coûteux, une tablette coûteuse.
Comment voulez-vous parler de réduction de la taille de l'état après cela alors que justement c'est seulement ce que l'on fait au PLQ, en parler.
Rédigé par : Tym Machine | 16 août 2008 à 20h51
@Kevin
"La société est composée d'individu, pas de politiciens, c'est à eux de prendre leur vie en main."
Doit-on en comprendre que les politiciens ne seraient pas des individus mais des mutants comme le disait si bien André Arthur.
Rédigé par : Tym Machine | 16 août 2008 à 20h52
"Doit-on en comprendre que les politiciens ne seraient pas des individus mais des mutants comme le disait si bien André Arthur."
Vous saisissez mal : ce qui compose la société et qui fait rouler l'économie, ce n'est pas l'action des gouvernements, c'est les échanges entre individu (ou groupe d'individu comme des entreprises). Dans le contexte de la politique, il est impossible de changer des perceptions par la politiques, il faut commencer par des idées. Whatever may, si les gens ne veulent pas d'une société libre, il est impossible d'y accéder. Le jour où les gens auront confiance dans le marché et seront certains qu'ils sont tous des acteurs important de la société tous les jours dans leurs choix (plus que dans leurs votes), ils feront pression sur l'état pour réduire sa taille. Les politiciens, en gros, ne font que suivre ce que les gens (les plus influents souvent, les groupes de pression) veulent. Si la majorité de la population croit en la liberté, ces groupes n'ont plus de pouvoirs.
Rédigé par : Kevin | 17 août 2008 à 13h00
@Kevin,
Ne vous y méprenez pas j'abonde dans le même sens que vous, le sarcasme est peut-être difficile à percevoir dans mes coups de clavier...
Rédigé par : Tym Machine | 18 août 2008 à 00h35
Les libertariens trop axés sur l'économie ?
Peut-être devrions nous nous concentrer plus sur le "dévelopement spirituel", parler des "valeurs et principes" humanitariens ?
Par contre, les libertariens sont des gens qui adhère à une philosophie qui permet d'AGIR librement.
Le "dévelopement spirituel", comme d'autres actions assez anodine (ex: attacher un lacet) n'échappe pas a certaines loi fondamentales: LE TEMPS.
Ca en prend pour effectuer ces deux actions, alors c'est pourquoi les libertariens se concentrent beaucoup sur l'économie et surtout sur les 3-4 heures sur 8 que vous passez à travailler pour l'État.
"Le temps c'est de l'argent" peut aussi devenir "L'argent c'est du temps"...
Bon, pour certains (moi y compris) même si l'État serait une solution "fonctionelle" il n'en resterait pas moins qu'elle n'est pas moralement acceptable du au caractère coercitif des transfers de richesse qu'elle effectue.
Rédigé par : FrancisD | 18 août 2008 à 11h33