par Gilles Guénette
Dans La Presse d'aujourd'hui, on peut lire que «le réalisateur [Denis Villeneuve] a remporté la semaine dernière le Director's Choice Grand Prize Award du 12e Festival international du film du Rhode Island pour son court métrage Next Floor. Produit par la mécène Phoebe Greenberg, sans soutien des institutions publiques et doté d'un budget tenu secret, Next Floor a déjà remporté le prix Canal + du meilleur court métrage à la semaine de la critique lors du dernier Festival de Cannes.»
Voilà pour tous les Denis Coderre et Marc Cassivi de ce monde qui nous répètent ad nauseam que sans subvention, il n'y aurait tout simplement plus de culture au Canada. C'est d'avoir une bien piètre opinion des artistes, mécènes, collectionneurs et entrepreneurs canadiens que de prétendre une telle chose. Oui, on peut exister sans l'aide de l'État! Il se fait plein de trucs sans subvention au pays. Et si l'État n'avait pas en quelque sorte nationalisé la culture, il y aurait sans doute plus de ces initiatives privées. Des mécènes auraient pris la relève. Des fondations verraient le jour. Et la culture ne s'en porterait que mieux.
Justement on pouvait lire la semaine passée dans la Presse justement dans un cahier spécial que Jean Leloup était parti au Viet Nam avec 7-8 acteurs pour tourner un long métrage et cela sans une maudite cenne du gouvernement.
Jean Leloup déteste d'ailleurs ce régime où on vous subventionne mais on vous regarde de proche, on vient vous voir sur les lieux du tournage et les fonctionnaires vivent dans vos shorts comme s'ils faisaient parti de la boite.
Comme de quoi que ce n'est pas que le klondike le monde des subventions gouvernementales
Rédigé par : Tym Machine | 16 août 2008 à 20h42
Extrait de l'article en question (Paul Journet, «Jean Leloup: le retour du fauve insoumis», La Presse, 09 août 2008)
Leloup est retourné au Vietnam et à Bangkok avec six acteurs pour réaliser son premier long métrage, Karaoké Dreams (anciennement Ice Cream, mettant en vedette Huy Phong Doan et Violette Chauveau). [...]
«Si c'est burlesque ou dramatique? Tout ça, répond Leloup. C'est fucké, en fait. Je me suis roulé à terre de plaisir en tournant la scène finale dans la rizière avec ma petite caméra HD.»
Car Karaoké Dreams n'a reçu aucune subvention de «papa gouvernement». Recevoir la visite d'un ver solitaire lui aurait autant plu. «Les institutions m'ennuient, elles m'ennuient, elles m'ennuient, avec leur paperasse et leurs choses plates. Moi, je fais mes trucs seul avec peu de budget, je m'amuse comme un cochon et j'exige qu'on ne m'emmerde pas. Je ne veux rien savoir d'une équipe de 40 camions remplis de gars qui attendent leur chèque.»
http://www.cyberpresse.ca/article/20080809/CPARTS/808090647/1017/CPARTS
Rédigé par : Gilles Guénette | 17 août 2008 à 17h28
Sujet très intéressant, mais tellement sentimental comme débat que ça m'en a presque valu une chicane de couple! La culture au Québec a une aura de sainte-nitouche. Simplement penser « s'attaquer » aux artistes et à leurs privillèges, parce que sont dont pauvres, font dont pitié, ça me semble aussi bien accepté que de se déclarer mysogine. Ce billet est du bonbon, et ma propre critique du sujet m'a valu les foudres de quelques personnes sur mon propre blogue aussi.
Rédigé par : LBII | 20 août 2008 à 20h59
Tu as bien raison. J'ai hâte que les films soient payés par le privé, genre les compagnies. Comme cela, ces films nous aideront à consommer les bons produits et à faire les bons choix...
Rédigé par : Duke | 24 août 2008 à 14h33