Tous les militants écologistes vous le diront: l'éolien est l'énergie de l'avenir, parce que non polluant. Et pourtant, il a de nombreuses limitations, surtout liées à l'absence de régularité du vent, et à d'autres caractéristiques physiques qui le rendent peu utile dans notre monde moderne.
Ainsi, de 60 à 65% du temps, en général, les éoliennes ne produisent pas d'électricité, faute de vent. Il est de plus impossible de faire coïncider le vent avec les besoins en énergie. Compte tenu qu'il y a peu de possibilités d'emmagasiner l'énergie, une partie de celle-ci peut être perdue faute d'utilité.
Les turbomachines (éoliennes, mais aussi turbines) ont par ailleurs toutes le même problème. Elles sont conçues pour un point fixe de fonctionnement, et si elles ont à fonctionner hors de ce point, elles perdent rapidement leur rendement optimal. Ainsi, si nous décidons de coupler des éoliennes avec une centrale thermique dans l'espoir d'avoir à la fois une bonne régularité de production et une réduction de la pollution, on peut facilement se retrouver avec plus de pollution que sans les éoliennes, parce que les turbines de la centrale thermique ne sont généralement pas utilisées à leur point optimal. À noter cependant que peut-être seul le Québec, avec son hydro-électricité, et la France, avec ses centrales nucléaires, peuvent en gros éviter la difficulté.
Enfin, le problème principal demeure la corrélation statistique, c'est-à-dire la relation plus ou moins forte, entre les vitesses de vent parmi les différents sites de production de l'énergie éolienne. Une corrélation peut aller de -1 (parfaitement négative — lorsqu'une variable augmente, une autre diminue inversement) à +1 (parfaitement positive — les variables augmentent simultanément), en passant par 0, (soit aucune corrélation). Dans le cas du vent, s'il est assez fort à un endroit, il aura tendance à être simultanément assez fort ailleurs, mais pas tout à fait proportionnellement, ce qui donne une corrélation positive mais inférieure à +1.
Cela a des implications importantes, parce qu'un service public comme Hydro-Québec doit pouvoir garantir à la population un certain niveau de service, probablement de l'ordre de 99,9% du temps sans panne. Or, même sans corrélation statistique, il faut tout de même une quinzaine de sites pour garantir à ce niveau de certitude que l'on tirera quelque chose — disons environ 1% de la puissance installée. (Concrètement, si nous avons 100MW installé par site, nous pourrons garantir à 99,9% environ 15MW sur les 1500 installés.)
Cependant, avec la corrélation qui existe entre les vitesses de vent des différents sites (de l'ordre de 0,3 à 0,6 pour les sites les plus intéressants au Québec), on peut présumer que les mêmes 15 sites ne produiront absolument aucune électricité 15% du temps, soit quelque chose comme 55 jours par an, si l'on prend comme hypothèse une corrélation de 0,3 seulement.
Hydro-Québec ne peut donc pas se fier à l'éolien pour sa production, du moins si elle désire assurer un service aussi régulier que possible. En confiant à l'entreprise privée le développement de cette ressource douteuse, elle n'a pas à en tenir compte dans l'évaluation des besoins futurs — d'ailleurs elle ne compte pas la puissance éolienne installée dans ses capacités — et peut se consacrer au développement d'autres ressources beaucoup plus fiables sans trop avoir à se justifier devant la population. Pour le reste, si un ou plusieurs parcs produisent quelque chose, elle utilise l'énergie, mais sinon, elle s'en passe, tout simplement, ayant les ressources nécessaires pour suppléer l'absence de celle-ci. L'installation d'un parc éolien est d'abord pour la galerie, un bonbon lancé à l'écologisme politique, même s'il n'a aucune utilité pratique.
Je me questionne aussi sur les PPP dans l'éolien.
Les promoteurs de l'éolien, considérant le peu d'utilité des éoliennes, doivent savoir que l'opération est non-rentable.
Alors, qui absorbe les pertes et finance les promotteurs opportunistes et à la mode du jour de l'éolien?
Je suspecte le gouvernement et le parti au pouvoir à Québec, le parti libéral et ses hommes d'affaires qui s'enrichissent au dépend de l'état d'être en arrière de tout cela.
Rédigé par : Tym Machine | 30 août 2008 à 17h44