par Martin Masse
Ça fait un peu plus qu'un an que la crise financière s'amplifie, de mois en mois. À chaque étape, le même scénario se reproduit: une institution financière importante se retrouve en difficulté parce qu'elle a accumulé trop de dettes et que son capital est insuffisant pour les couvrir, le gouvernement américain ou la Fed viennent à sa rescousse, les banques centrales du monde «injectent» des milliards de dollars de «liquidités» dans le système financier pour empêcher une «contagion», les marchés financiers finissent par se calmer, et les idiots qui se donnent le titre d'analystes et de commentateurs financiers dans les médias et les institutions financières nous assurent que le pire est passé.
Ces derniers jours toutefois, ce n'est pas seulement une institution qui a connu des difficultés, mais bien cinq: Fannie et Freddie, Lehman Brothers, Merryll Lynch et AIG. L'État américain a choisi de prendre le contrôle de trois d'entre elles, des mastodontes considérés comme étant «too big to fail», trop gros pour qu'on les laisse s'effondrer. Mais on se prépare déjà à d'autres faillites en chaîne, le système financier étant construit sur une gigantesque fraude pyramidale, dont la base est constituée par la monnaie-papier ne valant rien que nos banques centrales impriment en quantité industrielle depuis des années, et dont elles inondent les marchés par des politiques de taux d'intérêt maintenus artificiellement bas et d'autres techniques d'intervention encore plus directes.
Tout ce que cela indique, c'est que malgré des interventions massives à répétition, nous en sommes au stade de l'effondrement de ce château de cartes. Même les banques centrales ne peuvent défier les lois de la gravité et donner une valeur à quelque chose qui n'en a pas. Les titres ne valant pratiquement rien qui circulent dans les marchés financiers doivent être liquidés d'une façon ou d'une autre. Les interventions des gouvernements et des banques centrales ne font que repousser l'inévitable, tout en redistribuant les cartes en faveur de certains et aux dépens d'autres. Si jamais le système tel qu'il existe survit tout de même plus ou moins intact à la présente crise, on n'aura fait que reporter son effondrement à un peu plus tard, comme ce fut le cas en 2001. Ce château de cartes ne pouvant continuer d'exister que par un système qui l'incite constamment à grossir et à se fragiliser, ça ne pourra pas durer encore bien des années.
Il n'y a que deux leçons majeures à tirer de cette crise:
1) Sa cause première n'est pas la «cupidité des marchés» ou une réglementation insuffisante, mais bien le système monétaire étatisé et inflationniste qui corrompt le fonctionnement du marché, où il devrait normalement être impossible d'obtenir quelque chose à partir de rien. Comme à peu près 90% des éditorialistes et commentateurs économiques dans les médias sont des illettrés économiques qui n'ont aucune compréhension des politiques monétaires, vous n'entendrez ou ne lirez une telle conclusion pratiquement nulle part. (Comparé à 2001, on sent tout de même un scepticisme plus grand envers l'action de la Fed et des gouvernements, ce qui montre que la croyance naïve envers l'omniscience et l'omnipuissance de leurs dirigeants commencent à s'effriter.)
2) Tout cela était totalement, parfaitement prévisible. Les économistes autrichiens, les seuls qui comprennent véritablement comment fonctionnent l'économie, en parlent et lancent des mises en garde depuis des années. On lira également mes écrits et ceux d'autres auteurs sur ce blogue et dans le QL.
Se renseigner sur l'économie autrichienne n'est pas qu'un passe-temps intellectuel ésotérique. Des bouleversements économiques de l'ampleur de ceux qui se produisent aujourd'hui (ou d'autres comme la Dépression des années 1930) ne pourraient survenir si nos dirigeants appliquaient les leçons des économistes autrichiens au lieu de jouer aux apprentis sorciers. Il est crucial que plus de gens connaissent ces principes et puissent en discuter et les propager. On va continuer à tourner en rond et à refaire les mêmes erreurs tant que ce ne sera pas le cas. Et c'est le capitalisme qui sera pointé du doigt comme étant la cause du problème, plutôt que l'intervention de l'État.
Au lieu de perdre des heures à suivre les insignifiances de la présente campagne électorale au Canada et à se demander pour qui ils devraient voter, les lecteurs de ce blogue qui veulent vraiment faire quelque chose pour promouvoir les idées libertariennes devraient se rendre sur le site de l'Institut Mises et approfondir leur compréhension de l'économie autrichienne. Ça risque d'avoir un impact beaucoup plus crucial à long terme qu'un vote pour un candidat étatiste ou un autre.
Voici un document de l'institut Hayek sur le sujet qui m'a servi de référence pour mon propre billet à ce sujet.
http://www.fahayek.org/index.php?option=com_content&task=view&id=1766&Itemid=54
Rédigé par : Philippe David | 19 septembre 2008 à 13h39
Il est grand temps de convertir une partie de vos liquidités en bullions d'or mes amis.
Rédigé par : FrancisD | 19 septembre 2008 à 14h28
En plus de celui sur lequel j'ai déjà fait un lien dans le billet, voici d'autres de mes articles dans le Blogue sur la crise financière publiés à l'automne et à l'hiver derniers:
L'effondrement du dollar américain, 7 novembre 2007
http://www.leblogueduql.org/2007/11/leffondrement-d.html
Le dollar, l'or et nos économistes patentés, 7 janvier 2008
http://www.leblogueduql.org/2008/01/le-dollar-lor-e.html
Au moins une chose à la hausse: le scepticisme envers les politiques inflationnistes des banques centrales, 22 janvier 2008
http://www.leblogueduql.org/2008/01/au-moins-une-ch.html
Or et crises financières, 8 février 2008 http://www.leblogueduql.org/2008/02/or-et-crises-fi.html
Allez lire également cet article d'Antony Mueller publié hier par l'Institut Mises: http://www.mises.org/story/3111 . J'avais eu d'intéressantes conversations avec Antony sur toutes ces questions d'endettement, d'inflation, et de crise financière à venir durant l'Austrian Scholars Conference À Auburn en mars 2005.
En 2003, notre collaborateur Harry Valentine écrivait dans le QL ( http://www.quebecoislibre.org/030816-7.htm ):
"Recent changes in the American economy indicate that a new round of state-precipitated malinvestment may be imminent. The American government is presently running its highest deficit in decades, while the occupation of Iraq is costing some US$4-billion per month. The grand total of this escapade may run anywhere between an estimated US$600-billion to US$1.5-trillion. To stimulate some new life into the near dormant US economy, the Federal Reserve has lowered interest rates to a 45-year low. This action was simultaneously intended to stave off the threat of "deflation," popularly defined as a general drop of prices in the economy. But deflation is a form of market correction that liquidates malinvestment, favouring efficient producers at the expense of inefficient (and often politically-protected) producers. Liquidating the malinvestment of the previous boom will now be put on hold, while a new economic boom may get underway.
Since Canada is very dependent on the US economy to purchase Canadian exports, low American interest rates may not only lead to a new round of malinvestment in the American economy, there is high risk that it will also bring a new round of malinvestment in the Canadian economy, compounded by a new round of ill-conceived partnerships between government and industry. Unlike the 1990's boom which lasted for several years, the new boom(s) and subsequent slowdowns may rapidly follow each other. When an economy has not liquidated the malinvestments of a previous boom, a prolonged central bank policy of below-market interest rates could result in a phenomena where connecting the midpoints of the peaks (booms) and troughs (busts) of future stock market values, would likely reveal a straight line indicating a long-term downward trend in the stock market and in the economy."
En 2003 aussi, dans un article intitulé "Une autre crise du système monétaire en vue" http://www.quebecoislibre.org/030607-10.htm , notre autre collaborateur au QL André Dorais écrivait:
"Comme les plus importantes économies du monde sont mal en point et que le système monétaire actuel n'a plus d'assise sur l'or, les manipulations monétaires risquent de s'accentuer à court terme. Déjà on constate la dévaluation du dollar américain, alors que l'Union européenne, à son tour, est à faire rouler à plein régime ses planches à billets. Cela n'augure rien de bon. L'homme a la mémoire courte."
Quelque mois plus tard, dans "La suprématie du dollar tire-t-elle à sa fin?" http://www.quebecoislibre.org/030927-10.htm , il prédisait de nouveau la crise actuelle:
"Les dirigeants gouvernementaux de par le monde attribuent au dollar américain une plus grande valeur à cause de la domination des États-Unis sur les plans politique et économique. Pourtant, la valeur du dollar diminue de la même manière que la monnaie des autres pays, soit à mesure qu'il y a création de monnaie et de crédit sans contrepartie réelle. Et lorsque la puissance d'un pays tient davantage à la politique qu'à l'économie, ce n'est qu'une question de temps avant que celle-ci dépérisse.
Le gouvernement américain n'est pas plus coupable parce qu'il imprime et crée davantage de crédit que les autres gouvernements. Au contraire, je dirais que les dirigeants de ces pays sont stupides d'attribuer une plus grande valeur au dollar américain alors qu'il se déprécie comme leurs propres monnaies.
Les investisseurs étrangers, y compris des gouvernements, financent une portion importante de la dette américaine. Lorsqu'ils jugeront qu'il y a mieux à faire de leur argent que de l'investir aux États-Unis, cela sonnera le glas du dollar américain comme référence et réserve mondiales. La dette du gouvernement américain de près de 7 billions (sept mille milliards) de dollars et les programmes sociaux à court de financement pour un montant de 44 billions de dollar rendent cette conclusion inéluctable.
Si ce système s'écroule, en guise de consolation, nous pouvons être certains que les hommes de l'État nous suggéreront des coupables, le « marché » par exemple, car ils sont maîtres dans l'art de la diversion. Si, toutefois, la population commençait à douter de leur science, elle pourrait exiger le rétablissement de l'or comme socle du système monétaire."
On ira également lire à profit ses nombreux autres articles avec des titres comme "Le système bancaire: un château de cartes prêt à s'effondrer", "Le système bancaire est fondé sur la fraude", etc. (voir sa liste d'articles à http://www.quebecoislibre.org/apdorais.htm ).
Je le répète: les économistes et analystes financiers qui n'ont rien vu venir et qui prétendent que rien ne laissait présager une telle crise (soit au-delà de 90% d'entre eux) sont des charlatans.
Rédigé par : Martin Masse | 19 septembre 2008 à 14h36
M.Masse,
Avez-vous pensé à faire publier un billet dans la presse? Ou bien avez-vous déjà été rejeté?
Ce matin j'ai été horrifié de voir que le premier à tirer sur "le marché déreglementé" n'est nul autre qu'André Pratte! A surveiller dans les prochains jours les chroniques d'Ariane "J'ai jamais vu une intervention étatique mauvaise" Kroll et Nathalie "L'état est bon, l'état est partout" Collard.
Ce midi je dînais avec des collègues et je tentais de leur expliquer que la crise courante avait pour origine la mauvaise politique monetaire américaine de 2003 et ils me regardaient comme si je venais d'une autre planète... Les têtes se sont mises à hocher seulement quand ils ont compris que je plaçais le blâme sur Bush...
Rédigé par : Jean-Bernard Théard | 19 septembre 2008 à 15h27
@ Jean-Bernard,
"Avez-vous pensé à faire publier un billet dans la presse?"
Je ne prends plus la peine d'envoyer quoi que ce soit aux insignifiants de La Presse ou du Devoir, qui refusent mes textes depuis des années. Comme vous dites, André Pratte, tout comme son collègue Alain Dubuc dans la page d'à côté, ne comprennent rien à l'économie et se contentent de répéter les clichés socialistes qui circulent partout. Lorsque j'aurai le temps, j'enverrai un papier au Financial Post, qui a la seule page d'opinion sérieuse sur les questions économiques au Canada.
Rédigé par : Martin Masse | 19 septembre 2008 à 16h22
J'écrivais en février dernier que "Nous sommes gouvernés par des illettrés économiques" comme Monique Jérôme-Forget ( http://www.leblogueduql.org/2008/02/nous-sommes-gou.html ), tous encore accrochés aux mythes keynésiens, qui croient que c'est en encourageant la consommation que l'on passe à travers les crises financières et qu'on relance l'économie.
Le Globe and Mail rapporte aujourd'hui que "Stephen Harper is urging Canadians not to panic in the face of the U.S. financial crisis and continue spending on consumer goods to keep the economy humming." Est-ce que j'ai rêvé quand je discutais de libertarianisme et de Hayek avec lui il y a quelques années, ou quoi?!!!
Rédigé par : Martin Masse | 19 septembre 2008 à 18h28
Bah moi ce que je me demande, c'est est-ce que c'est nous qui sommes fous???!?! Partout... vraiment PARTOUT ils accusent le capitalisme, la cupidité des financiers et tout et tout. Il me semble que l'économie est un système hyper simple à comprendre (mais qui est complexe une fois appliqué à grande échelle)(tout comme un ordinateur) et qu'il faut être 2 de pique royal pour croire que la mauvaise volonté des investisseurs suffit à scrapper une bonne économie.
Le pire c'est que lorsqu'on explique qu'un investisseur c'est un microbe et qu'il n'a aucun pouvoir qui s'applique à tous, alors que l'État lui influence tout le monde (et surtout les incitations), on passe pour des aliens qui ont des idées étranges. C'est comme toutes les loi de bonnes intentions qui ont des effets pervers immenses : le régime sec des États-Unis au début du siècle (tout comme la guerre contre la drogue actuelle), les rentes fixes pour l'aide sociale qui deviennent des droits, la gratuité de n'importe quel service ou alors les subventions aux artistes ou aux compagnies (qui n'encouragent pas l'entreprenariat mais bien le parasitisme). C'est pourtant très facile de démontrer les effets pervers par une démarche logique mais quand on le fait, on se fait traiter d'utopiste ou alors que ce n'est que de la théorie.
C'est fou raide!!! Les gens s'accrochent à leurs peurs et demandent l'action de l'État pour enfermer leurs voisins pour éviter le moindre risque. Sur Antagoniste (animé par David Gagnon - pas pire comme site mais ça ne vaut pas les discussions ici), il y a des gens qui croient que "le marché de la culture est trop petit ici" et sont prêts à justifier des agressions envers la propriété des autres au nom "du bien de la nation". C'est royalement grave, on ne parle plus d'un État de droit mais bien d'une opposition des droits les uns aux autres. Si on justifie le vol... on pourrait justifier le meurtre et l'esclavage comme les nazis ou tous les peuples qui ont eut recours à l'esclavagisme? On pourrait légaliser le viol pour "perpétuer la nation" et faire monter le taux de fécondité?!?! Où est-ce que ça s'arrête? Qui a le droit de déclarer les droits des uns plus importants que ceux des autres?
Moi ça me fait peur... vraiment peur... j'ai l'impression que la crise actuelle était planifiée par des étatistes qui, par leurs politiques pour scrapper l'économie (pas besoin de vous faire un dessin avec Freddie et Fannie), on trouvé des raison de dire au peuple "regardez, le capitalisme sauvage ne marche pas, nous sommes les seuls à pouvoir vous aider". De cette façon, ils ont l'appui populaire pour nationaliser des compagnies de financement et réglementent de plus en plus pour éventuellement rendre l'investissement complètement nationalisé. Dans quelques années, est-ce qu'il faudra faire une demande au gouvernement pour obtenir un prêt pour ouvrir sa compagnie? Plusieurs années plus tard, les gens considèreront ça normal comme le fait que l'État s'occupe de la santé ou de la police?
"tous encore accrochés aux mythes keynésiens, qui croient que c'est en encourageant la consommation que l'on passe à travers les crises financières et qu'on relance l'économie." Bof pour un nobody, je comprends que ce soit un mythe tenace.. mais pas pour des analystes financiers ou des politiciens.... c'est vraiment grave lorsque "l'élite financière" est rendue à croire que la Terre est plate.
Mon intérêt pour la psychologie, jumelé avec les théories économiques de l'école autrichienne m'ont permis de croire fermement en celles-ci. Lorsqu'on comprend comment chaque personne pense et réagit aux incitations, on comprend la gigantesque machine qu'est l'économie et comment elle roule très bien sans qu'on ait besoin de jouer dans les rouages. On comprend encore plus que lorsqu'on enlève un rouage, on risque de créer un dysfonctionnement. Lorsque j'additionne la psycho et l'économie, j'arrive très exactement aux effets que le QL et les théories du libéralisme classique décrivent. Encore plus débile : plusieurs (dont Renart, l'artiste prétentieux gauchiste) traitent M. Masse d'idéologue ou alors accusent le libertarianisme d'être composé de dogmes. Un dogme implique qu'on croit en quelque chose sans le comprendre alors que tous les textes du QL sont une analyse exemplaire de l'économie et de la société.
Moi ça me décourage de voir les gens réagir aussi stupidement et implorer leur maman de les aider...
Rédigé par : Kevin | 19 septembre 2008 à 19h17
Est-ce juste une impression, ou notre monde commence de plus en plus à ressembler à Atlas Shrugged d'Ayn Rand? Déprimant un peu.
Rédigé par : Philippe David | 19 septembre 2008 à 20h00
Moi, j'ai passé la journée à être en Chr* de Taba****. J'habite à New York. Donc, le gouvernement, la Fed (allo, indépendance?), le Treasury Secretary et la SEC font une conférence de presse pour annoncer à l'unisson qu'ils vont travailler toute la fin de semaine (pitié!) pour sauver les millionnaires de Wall Street, et que cela (juste en passant) devraient faire porter un fardeau de "quelques centaines de milliards" sur le dos des cons-tribuables.
http://us.news2.yimg.com/us.yimg.com/p/fi/18/39/14.gif
Où sera-ce des trillions, ou des quadrillas? Qui peut imaginer ce que représente 1,000,000,000,000,000? (à part peut-être les habitants du Zimbabwe, les chanceux...).
Ce n'ai pas des farces, je me baladais tel un Mogambo Guru (http://www.dailyreckoning.com/Writers/MogamboGuru.html) dans les rues et dans le métro, en criant et sacrant après les gens que je croisais (en français, disons que ça passe mieux avec les "brown shirts" de Grand Central...) :
"Bande de cons! Votre $?%$?? de fascistes/communistes de gouvernement vient de socialiser tout le marché financier américain, incluant le marché de l'assurance, et personne ne réagit??? Plus personne ici ne comprend la signification du mot "Liberté"??? Personne n'a jamais lu 'Road to Serfdom'
(http://www.mises.org/store/Road-to-Serfdom-The-P252.aspx)"?
C'était quoi déjà, les États-Unis? "The Land of the Free"? Câlis***, voilà que je vis dans les United Socialist States of America (U.S.S.A). Et les stupides de marchés financiers ont pris tout ça comme une bonne nouvelle...
Philippe David, oui, ça ressemble à Atlas Shrugged, mais ce n'était tout de même qu'un roman. La réalité m'effraye bien plus... Mais bon, pendant ce temps, ici on parle des lunettes de Sarah Palin. Comme au Québec, les médias ont leurs priorités...
Rédigé par : Patrice Fortin | 20 septembre 2008 à 00h09
J'aime la science économique bien que je ne sois pas un expert comme plusieurs d'entre vous. Je lis depuis quelques années des commentaires à propos de nombreuses appréhensions sur le système monétaire... et bien je crois que j'ai maintenant une bonne indication que plusieurs d'entre vous aurons malheureusement raison dans un avenir rapproché. La perte de confiance de l'argent papier va probablement se concrétiser plus rapidement que prévu et nous entraîner dans une crise sans précédent.
Alors maintenant que je suis convaincu, en pratique, qu'est ce que je dois faire pour échanger ma monnaie papier contre de l'or... et il est hors de question que cet or soit conservé dans une institution financière. Lorsque la crise se produira l'État prendra bien soin de tout geler les avoirs dans les institutions financières, coffret de sûreté inclus... évidemment c'est pour le bien public.
Avec qui je fais affaire ?
Je ne veux pas que mon or soit virtuel tel un compte... je veux l'avoir sous les yeux... en ma possession.
J'apprécierais un peu d'aide là-dessus...
Merci pour vos lanternes.
Rédigé par : Martin | 20 septembre 2008 à 08h38
@ Martin,
Pour acheter de l'or c'est très simple. Tu vas chez Kitco, www.kitco.com. Ils sont situés sur Cathcart à MTL. Très discret et très fiable. Pas besoin de rendez-vous, seulement d'argent liquide. Tu rencontres un préposé dans une petite salle privée, tu lui remets ton argent liquide et il te remet ton or physique. Très très simple. On ne pose pas de questions.
Voilà. Attention, acheter de l'or devient une vraie dépendance :)
Rédigé par : Francois | 20 septembre 2008 à 09h56
"Même les banques centrales ne peuvent défier les lois de la gravité et donner une valeur à quelque chose qui n'en a pas."
Quand la vérité frappe, elle frappe fort!
Rédigé par : Planete Quebec | 20 septembre 2008 à 11h49
C'est flagrant que la masse monétaire est gonflée à l'hélium!!
Mais quelles seront les prochaines étapes, après le chemin déjà parcouru, si je suis le raisonnement de MM Masse et Dorais, ça conduit à une effondrement de la valeur de la monnaie, et par conséquent à une inflation fulgurante.
Mais quelle sera la suite... une inflation de plus en plus exponentielle, qui mènera à une crise de confiance, et une population qui se cherchera d'autre instrument pour mesurer la valeur des biens?
À partir de quand je vais devoir me servir de mes dollars canadiens comme bois de chauffage?
Rédigé par : Christian Cantin | 20 septembre 2008 à 14h17
Génial le site de l'Institut Ludwig von Mises!!!! L'article sur "La Libération par Internet" ( http://mises.org/story/3060 ) est extraordinaire! Merci pour le lien!! ^^
Rédigé par : J-F | 20 septembre 2008 à 15h01
Je vous signale que la fed est une institution privée et que donc la politique monétaire américaine n'est pas "étatisée" mais bien complètement gérée de façon privée.
Rédigé par : Nicolas | 20 septembre 2008 à 16h51
"Je vous signale que la fed est une institution privée et que donc la politique monétaire américaine n'est pas "étatisée" mais bien complètement gérée de façon privée."
Selon wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/Federal_reserve
The Federal Reserve System (also the Federal Reserve; informally The Fed) is the central banking system of the United States. Created in 1913 by the enactment of the Federal Reserve Act, it is a quasi-public (government entity with private components) banking system[1] composed of (1) the presidentially appointed Board of Governors of the Federal Reserve System in Washington, D.C.; (2) the Federal Open Market Committee
Rédigé par : Jean-Bernard Théard | 20 septembre 2008 à 22h32
Nicolas,
Le gouvernement américain n’a aucun intérêt pécuniaire dans la Réserve fédérale (Fed). En ce sens, la Fed est effectivement privée. Cela est trompeur, cependant, car les banques actionnaires de la Fed n’ont aucun titre de propriété sur elle. Ce qu’elles possèdent est un droit de vote, et un seul, sur les décisions à prendre. On peut concéder que ce pouvoir d’influence est plus grand que celui observé au sein des structures organisationnelles des autres banques centrales, mais il est réduit par ailleurs. En effet, sept des douze plus hauts dirigeants de la Fed sont sélectionnés par le président des Etats-Unis sous l’approbation du Sénat. De plus, ils ont un droit de veto sur qui peut constituer les cinq autres membres du Federal Open Market Committee.
Devant ce constat, essayer de déterminer si la Fed est privée ou publique devient plutôt académique. Elle est peut-être plus influencée par le «privé» que les autres banques centrales, mais elle ne demeure pas moins une créature de l’État et, en ce sens, publique. Il s’agit d’un monopole d’État qui devrait disparaître comme tous les autres.
Rédigé par : André Dorais | 21 septembre 2008 à 14h32
Ron Paul sur la crise financière : http://www.youtube.com/watch?v=d73KlhUq1W8
Rédigé par : J-F | 21 septembre 2008 à 18h11
@ François
Merci beaucoup François....je suis impatient d'aller y faire un tour
Rédigé par : MartinD | 21 septembre 2008 à 21h39
@ André Dorais
Merci pour la précision!!!
Rédigé par : Kevin | 21 septembre 2008 à 22h42
Ce que je me demande est pourquoi les actions de l'État ne sont jamais mises au grand jour. Est-ce la gauche contrôlant les médias qui refuse ceci? Est-ce que les économistes sont si illettrés? Le seul qui semble diffuser ce message à grande échelle tant bien que mal est Ron Paul. Ce que j'ai également noté est que lorsqu'on explique le tout en détail aux personnes, elles finissent généralement par comprendre et n'avoir plus de contre-argument. Ça me dépasse! Quand l'économie va mal, on blâme toujours le privé. On oublie facilement que l'économie n'est pas que le privé et que l'État a un très grand (et grandissant) rôle à jouer. Il semble que l'on ne remarque l'État que lorsqu'il "sauve" les marchés. Je dis "sauve" sous toute résèrve car je sais que tout ceci n'est que mettre un plaster sur le bobo. Ces jours-ci, les médias me découragent vraiment...
Rédigé par : Steven | 21 septembre 2008 à 23h49
@ Steven
Chose complexe : la gauche ne "contrôle" pas les média. Les journalistes sont généralements gauchistes parce que intellectuels et légèrement déconnectés de la réalité par leur position. Par la suite, ils sont massivement syndiqués donc syndicalistes pour soutenir leur propre condition. Ensuite, il y a un gros mouvement de bien-pensance et c'est très séduisant de s'y rattacher.
En plus de ça, la nature du média c'est d'attirer l'attention et donc de dire ce que les gens veulent entendre. Les scandales sur le privé font plus sensation (parce que privé n'a pas la même signification pour vous que pour 90% de la population - pour la majorité, privé veux dire les autres, public veux dire nous). La gauche est une idéologie facile à soutenir et à comprendre. Ça donne le confort d'avoir la bonne position (écologie, socialisme, syndicalisme, etc. - la cause de la Terre, la cause de la société, la cause des travailleurs et du "vrai monde"). Ça ne demande pas de rigueur intellectuelle et même pas d'esprit critique... donc les gens s'y rattachent plus facilement et les médias viennent chercher leur attention.
Ils vont planter l'État dans quelque chose de flagrant et de simple, comme le scandale des commandites ou alors une hausse d'impôt ou une baisse des subventions de la culture. Des problèmes comme la crise immobilière... c'est freacking compliqué et les gens dorment avant de comprendre, donc on prend la facilité.
En gros c'est normal que les médias soient interventionnistes.
Rédigé par : Kevin | 22 septembre 2008 à 01h38
@Kevin
Merci pour l'explication Kevin. Je fais maintenant le lien. En ce qui concerne la gauche, ça c'est évident. Je les ai toujours identifié au parti des "bonnes intentions". Cependant, on sait ce qui se produit lorsqu'on analyse pas en profondeur des décisions. De toute manière, réfléchir aux vrais enjeux d'une décision n'est pas politiquement rentable.
Rédigé par : Steven | 22 septembre 2008 à 12h48