par André Dorais
Depuis quelques mois, le gouvernement américain ne cesse de venir en aide à d'importantes entreprises financières: Bear Stearns, Fannie Mae, Freddie Mac et, la dernière en date, AIG. L'aide accordée à Bear Stearns, une banque d'investissement, a été évaluée à 29 milliards de dollars américains $, celle promise à l'assureur AIG est de 85 milliards $, tandis que les montants qui serviront à renflouer Fannie et Freddie sont estimés à 25 milliards $ selon le Congrès, mais à quelque 1 500 milliards $ selon des sources privées.
AIG, Fannie et Freddie passent également sous le contrôle gouvernemental. En d'autres mots, Washington nationalise ces entreprises le temps de les remettre sur rails. Or, pourquoi le gouvernement serait-il plus apte que le marché à effectuer ce boulot? Les investisseurs vont-ils se remettre à acheter ces titres sous le prétexte que le gouvernement est prêt à saigner les contribuables pour les garder à flot? Ces entreprises se sont retrouvées au bord du gouffre malgré les avantages qu'elles avaient sur la concurrence, soit de meilleurs prix et des taux d'intérêt plus bas découlant de la garantie implicite du gouvernement de venir à leur rescousse en cas de problème. Le gouvernement aurait dû les laisser mourir plutôt que de les nationaliser. Cela démontre, une fois de plus, qu'une intervention gouvernementale en invite une autre.
Le secrétaire au Trésor Henry Paulson et le président de la Fed Ben Bernanke tentent en ce moment de convaincre le Congrès d'accepter un plan de 700 milliards $ pour acheter ces titres associés aux hypothèques «subprimes» ayant une valeur incertaine. On fait donc passer le risque et la responsabilité des mains de ceux qui ont pris de mauvaises décisions à celles de l'ensemble des contribuables.
Les coûts pour les contribuables américains ne s'arrêtent pas là. En effet, la FDIC, ou société d'assurance dépôt, une autre créature de l'État créée durant la Grande Dépression, en a déjà plein les bras. Elle demande l'aide financière du Congrès, car elle prévoit des difficultés à rembourser les épargnants qui cognent à sa porte (sur le même sujet on peut également lire et entendre les propos de Nouriel Roubini). Dédommager les épargnants de la seule banque Indymac devrait lui coûter quelque 9 milliards $. Cet organisme tente pourtant dans les médias de rassurer les épargnants que leur argent est en sécurité, ce qui constitue une véritable supercherie, car elle n'a jamais eu la capacité de garantir ces dépôts et ne l'aura jamais. La seule garantie est que le gouvernement va imposer les contribuables et utiliser sa planche à billets pour les rembourser. La situation est similaire au Canada, en Europe et dans plusieurs autres pays.
À cela s'ajoute l'aide accordée, sous forme de prêts avantageux et d'échange d'actifs, à quelques gros joueurs du secteur financier. Lorsqu'on comprend la nature et les conséquences de cette aide, on ne peut faire autrement que de s'en indigner. En effet, qui n'aimerait pas échanger quelques-uns de ses mauvais placements contre des bons du Trésor garanti par l'État? Qui n'aimerait pas un congé d'intérêt ou un peu plus d'argent à un taux plus bas que partout ailleurs? Grâce à ces mécanismes, les banques ont pu se procurer quelque 350 milliards $ depuis un an et le dernier plan gouvernemental veut offrir cette aide à plus d'entreprises et en rendre les critères d'éligibilité plus flexibles encore. Malheureusement, pour avoir droit à ces cadeaux on doit intégrer le cartel. Il y a effectivement des cartels que les gouvernements défendent. On ne parle pas de «système» monétaire et bancaire pour rien. Aucun autre secteur d'activité économique n'est érigé en système.
On peut résumer toute cette activité ainsi: on socialise les pertes et on privatise les profits! Les critiques de gauche ont raison de dénoncer cette injustice, mais ils n'en ont pas moins tort d'en accuser le capitalisme. L'interventionnisme de l'État est le propre du socialisme, qui existe en finance et aux États-Unis comme ailleurs. Ces sauvetages n'ont rien à voir avec la générosité, ils sont motivés par la peur des dirigeants du Trésor et de la Réserve fédérale de voir s'écrouler les institutions financières les unes après les autres.
Accuser les spéculateurs ou les représentant véreux de compagnies de finance d'être responsables de la crise financière passe à côté de la source du problème, qui est le monopole étatique sur la monnaie, de même que ses corollaires que sont le régime des réserves fractionnaires (c'est-à-dire une politique qui encourage les banques à prêter plus d'argent qu'elles n'en ont dans leurs coffres) et les politiques d'expansion monétaire (par la manipulation des taux d'intérêt et l'injection massive de «liquidités»). Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas d'acteurs véreux dans le secteur financier, mais plutôt que leur responsabilité est minime comparée à celle des gouvernements. De même, il ne s'agit pas de nier la responsabilité des entreprises relativement à leurs déboires, mais de réaliser qu'il y a des facteurs externes (l'inflation monétaire et ses conséquences) qui les ont incitées à prendre plus de risques que ceux qu'elles auraient assumés sans eux. Si nous avions un système monétaire fondé sur des principes de libre marché et de respect des contrats et du droit de propriété, le boom inflationniste des dernières années et le crash actuel ne seraient jamais survenus.
Comme le mentionne M. Dorais, la gauche a raison d'être fâchée contre l'attribution de milliards de dollars aux institutions financières qui ont mal géré leur affaires en partie grâce aux incitations à mal gérer reçues du gouvernement américain. Cependant, cette même gauche devrait être contente de voir la nationalisation de plusieurs grosses compagnies!
Rédigé par : Steven | 23 septembre 2008 à 16h13
Voici un bout d'article copier/coller:
Mais les intervenants qui se sont succédés en cette première journée ont tous été clairs: la solution doit être mondiale. Le président français Nicolas Sarkozy a invité les dirigeants des pays "les plus directement concernés" à se réunir avant la fin de l'année pour tirer les "leçons (...) de la crise financière la plus grave qu'ait connue le monde depuis celle des années 30".
Il a plaidé pour la reconstruction d'un "capitalisme régulé", dans lequel les banques renoncent à la spéculation, régi par des règles prudentielles permettant "d'amortir les chocs au lieu de les aggraver". Nicolas Sarkozy a demandé aux dirigeants de "gérer collectivement les crises les plus aiguës, que nul, pas même les plus puissants d'entre nous, ne peut résoudre seul". "Pour moraliser le capitalisme financier, nous ne pouvons pas attendre", a-t-il avancé.
Même son de cloche du côté de son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. "Le caractère mondial de cette crise implique que les solutions adoptées soient également mondiales et prises dans un cadre multilatéral légitime et reconnu, sans impositions". Il a observé que "les institutions économiques internationales n'avaient aujourd'hui ni l'autorité, ni les instruments dont elles ont besoin pour empêcher l'anarchie de la spéculation". Et de renchérir: "Nous devons les rebâtir sur des bases entièrement nouvelles."
Auparavant, dans une série d'interviews, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait affirmé que les interventions militaires américaines dans le monde avaient contribué à l'effondrement des marchés financiers. "Les problèmes n'apparaissent pas soudainement", a-t-il déclaré au Los Angeles Times. "Le gouvernement américain a commis une série d'erreurs ces dernières décennies", notamment en imposant un lourd engagement militaire à l'économie américaine. "Il s'agit de coûts importants", a-t-il poursuivi.
FIN de l'article
On peut voir ici qu'on parle d'une intervention étatique massive à l'échelle planétaire pour enrayer un problème causé par l'État. Curieusement, le seul qui ait trouvé une fraction de l'équation du vrai problème est le président iranien! On veut donc resserrer le contrôle étatique et imposer un socialisme planétaire. Est-ce la leçon qu'on va tirer de la crise???
Rédigé par : steven | 23 septembre 2008 à 18h44
Au fond ce que le gouvernement américain fait actuellement est la même chose que le gouvernement québécois fait en subventionnant des entreprises. De toute façon personne ne peut éviter une récession, l'économie est cyclique comme des montagnes russes.
Rédigé par : Math G | 23 septembre 2008 à 19h08
Ayoye... C'est déprimant... Vers ou on s'en va???!
Rédigé par : J-F | 23 septembre 2008 à 22h40
Ou est-ce que je peux acheter de l'or en région (Abitibi)?
Rédigé par : J-F | 23 septembre 2008 à 22h46
@J-F
Un joaillier ou une bijouterie peut peut-être t'aider la dessus. Il faut regarder bien sur combien il te vendra au dessus du "spot price" ainsi que le "spread"; la différence entre ce qu'il demande et ce qu'il offre pour le même bullion.
Au Canada, aucunes taxes ne s'appliquent sur l'or 24 karats (.9999)
J'en ai acheté récemment, si je reçois le tout à la date prévue, je te le recommenderai en privé si tu le veux.
Rédigé par : FrancisD | 24 septembre 2008 à 08h04
Tu peux aussi acheter un ETF comme IGT sur la bourse de Toronto. C'est un trust d'or qui suit la valeur de l'or. Chaque action représente la valeur de 0.10 onze d'or 24 karats.
Rédigé par : Marc | 24 septembre 2008 à 09h28
@J-F
Tu peux aussi acheter de l'or directement chez Kitco. Ils expédient le colis par la poste, avec les assurances appropriées.
Ça peut valoir la peine de comparer le prix de revient final avec une bijouterie.
Rédigé par : Jean-François Hébert | 24 septembre 2008 à 10h09
@ Dorais,
Devant la crise des subprmies, vous dîtes que le monopole de la monnaie est une des causes très importante en plus du contrôle qu'exerce la Réserve fédérale sur les taux d'intérêt. Je suis d'accord sur le fait que la Réserve fédérale ait gonflée la masse monétaire à un point très dangeureux, mais je ne serais pas prêt à abolir cette intistution. Il est ainsi puisque je me demande qui et comment les taux d'intêret seraient fixés et qui imprimerait l'argent en plus de décider de la quantité à injecter dans l'économie. Pouvez-vous me répondre?
Merci
Rédigé par : Guillaume M. | 24 septembre 2008 à 12h22
@ Guillaume M.
Qui décide de la quantité de vêtement fabriqué dans le monde? Qui décide de la quantité d'ordinateur fabriqué? Qui décide du nombre de comptable qui entreront sur le marché du travail cette année? Qui décide du nombre de compagnies dans un domaine X? Qui a la décision centralisée de tout ça?
Rédigé par : Kevin | 24 septembre 2008 à 17h48
@Guillaume M.
Pourquoi a-t-on besoin d'injecter de l'argent dans une économie? Sans augmentation de la masse monétaire, les prix ont une tendance naturelle à baisser et c'est ce qui s'est produit en Amérique du Nord au 19e siècle à l'exception de la Guerre de Secession et quelques épisodes comme l'année sans été en 1816.
Supposons que deux de tes amis te demandent de leur prêter de l'argent et que tu as assez d'économies pour faire un seul prêt. Tu vas assumer le risque que ton ami ne repaie pas et tu ne pourras pas dépenser ton argent tant que tu n'auras pas été remboursé. Tu vas probablement demander un taux d'intérêt en fonction du risque que tu perçois et de la durée du prêt. Ton ami est libre d'accepter ou de refuser tes conditions.
Le libre marché fonctionne de la même manière mais, à plus grande échelle. Si tu demandes 8% à ton ami et qu'il peut trouver le même prêt à 5% chez un inconnu, il va probablement choisir le plus bas taux. Si tu demandes 10% et qu'il pense obtenir un rendement de 8%, il va probablement refuser.
Est-ce que tu aimerais que ton voisin passe ses journées à imprimer de l'argent et aille vider l'épicerie locale avec sa monnaie contrefaite? C'est pourtant le seul et unique rôle d'une banque centrale qui le fait à coup de milliards.
Il n'y aucun besoin qu'un messie détermine le taux d'intérêt ou la quantité par illumination du St-Esprit ou de manière plus réaliste par le niveau de fraude avec lequel il croit pouvoir tromper la population sans se faire lyncher.
Rédigé par : Francois Mottard | 24 septembre 2008 à 18h24
C'est bien basic à comprendre, lorsqu'une banque manque de liquidité, elle doit augmenter ses taux pour attirer l'épargne et décourager l'emprunt risqué. Ça se fait dans un cycle normal et nos politiciens ont toujours tout fait pour empêcher l'épargne (stimuler la consommation pour stimuler l'économie)... mais en fait ils ne font que reporter le problème et il arrive un moment où c'est pire que pire. C'est arrivé au début du siècle (1930) et on recommence la même connerie : On augmente la masse monétaire qui détruit l'épargne, encourage le crédit et nuit à l'investissement... puis on crée plus d'argent pour investir... avec de l'argent qui vaut de moins en moins.
Rédigé par : Kevin | 24 septembre 2008 à 19h03
@ Kevin
«On augmente la masse monétaire qui détruit l'épargne, encourage le crédit et nuit à l'investissement... puis on crée plus d'argent pour investir... avec de l'argent qui vaut de moins en moins.»
C'est pire que ça, car au préalable, le gouvernement américain a activemenent poursuivi un politique agressive d'accessibilité à la propriété et a utilisé Freddie Mac et Fannie Mae, ainsi que renforcé le Community Reinvestment Act (CRA) pour forcer les banques à accorder beaucoup plus de prêts à risque qu'elles ne l'auraient fait autrement, causant la bulle immobilière à l'origine de cette crise. L'augmentation de la masse monétaire n'a été en fait que le déclencheur. L'origine de la crise remonte à bien plus loin que ça.
Rédigé par : Philippe David | 24 septembre 2008 à 20h11
Guillaume,
Les taux d’intérêt sont déjà établis par le marché, la Fed peut uniquement les influencer. Elle influence énormément les taux à court terme par l’entremise du Federal Funds Target Rate (http://www.federalreserve.gov/fomc/fundsrate.htm), mais c’est le marché qui établi le Federal Funds Rate (http://www.newyorkfed.org/markets/omo/dmm/fedfundsdata.cfm). Lorsque les médias parlent du Federal Funds Rate, ils font allusion au Federal Funds Target Rate. Ce taux est établi pour une journée. La Fed tente d’atteindre le taux cible (Federal Funds Target Rate) en achetant ou en vendant essentiellement des bons du Trésor.
La Fed ne transige pas directement sur les marchés des capitaux, elle passe plutôt par l’entremise de banques attitrées (http://www.newyorkfed.org/markets/pridealers_current.html). Lorsqu’elle achète des bons du Trésor, elle paye avec de l’argent fraîchement imprimé. Ayant plus d’argent entre leurs mains, les banques sont incitées à en prêter davantage et à meilleur taux. Lorsque la banque centrale achète des obligations son but est de «fouetter» l’économie, tandis que lorsqu’elle vend des bons du Trésor, elle tente de la ralentir.
Enlève la banque centrale et les institutions financières vont se contenter d’établir les taux d’intérêt d’après les offres et les demandes des consommateurs. Plus il y aura de compétition entre elles, plus les consommateurs en sortiront gagnants. Enlève la banque centrale et la nature de la monnaie ne sera plus de papier, mais de métal, fort probablement de l’or et de l’argent métallique. On continuera à utiliser quotidiennement les comptes chèques et d’épargne, les cartes de crédit et de débit, mais leur contrepartie sera constituée de monnaie métallique plutôt que de monnaie de papier et électronique. Celle-ci est trop facile à multiplier, particulièrement lorsqu’elle est sous le contrôle d’un monopole.
Tu n’entendras pas beaucoup parler de cette perspective économique parce qu’on ne l'enseigne pas aux universités. Elle bouleverse l’ordre établi et en ce sens elle est radicale, mais elle ne force personne à y adhérer. Au contraire, la banque centrale a été établie par la force de la loi sous le prétexte que le marché, laissé à lui-même, est trop chaotique. Il s’agit plutôt d’une incompréhension du marché, qui n’est rien d’autre que l’échange volontaire de biens et de services entre individus. On se retrouve devant le paradoxe suivant : l’État donne constamment des leçons de morale au marché en utilisant la coercition et il utilise la coercition parce qu’il se croit doté d’une plus grande moralité que lui. Cette position me semble d’autant plus radicale qu’elle est injuste et inefficace.
Rédigé par : André Dorais | 24 septembre 2008 à 23h07
@André,
Merci, tu as contribué à mon éducation aujourd'hui! :). Si je comprend bien, le Target Rate serait comme le taux directeur au Canada? Est-ce que la Banque du Canada opère comme la Fed?
Rédigé par : Steven | 25 septembre 2008 à 07h01
Steve,
Le taux directeur est effectivement le taux cible de financement à un jour. Le Canada procède de la même façon qu'aux États-Unis. Pour plus détails, voir notamment les points 7 & 8: http://www.banqueducanada.ca/fr/faq/faq_banque_monetaire.html#8
Rédigé par : André Dorais | 25 septembre 2008 à 08h44
@ André
Merci pour votre enseignement.
Question:
L'argent, les milliards qui sont disparus dans la débâcle financière, ne sont-ils pas des milliards «virtuels». Aucun billet de banque en papier n'est disparu. Aucune maison ni aucune voiture ne sont disparues non plus. Aucune usine ni aucun moyen de production n'a été volatilisé!
Donc il reste les même biens physiques et la même quantité de billets de banque en circulation n'est-ce-pas?
Donc plus de biens matériels par billet de Banque. Est-ce un effet déflationniste?
Pour compenser, on va imprimer des milliard de billets de banque ... et l'équilibre antérieur sera rétabli.
Est-ce comme cela que ça fonctionne?
Rédigé par : Philippe Texier | 25 septembre 2008 à 11h20
@André
Merci André. Je lis que la BDC souhaite que les banques échangent à ce taux (taux d'un jour). Cependant elles ne sont pas obligées de le faire. Quels sont les avantages et les désavantages des banques de suivrent ces taux? Pourquoi semblent-elles le faire la plupart du temps? En d'autres mots, pourquoi certaines banques réalisant qu'elles étaient en manque de liquidité n'ont tout simplement pas augmentées leurs taux d'intérêts même si ce n'est pas ce que la BDC avait comme taux cible?
Rédigé par : Steven | 25 septembre 2008 à 11h44
Philippe,
Les moyens de production ne se sont pas volatilisés, mais certains seront abandonnés ou, dans la mesure du possible, utilisés à d’autres fins. Plusieurs investissements sont à jamais perdus. Il y a donc perte réelle de richesse et il n’existe pas de moyen magique de la compenser. On peut compenser un stock de monnaie perdu (déflation) par un autre (inflation), mais cela ne rééquilibre pas la richesse. Au contraire, on en accentue la redistribution au profit de ceux qui ont accès en premier à la nouvelle monnaie : certaines gens du secteur financier, gouvernements, etc. Il s’agit d’un système extrêmement injuste, qui, en cas de crise, comme celle actuelle, peut faire boule de neige, car plutôt que de le remettre en question, on risque de l’utiliser à fond. On ne le remet pas en question parce qu’on accorde une confiance aveugle aux autorités gouvernementales et intellectuelles.
Steven,
Le taux est compétitif et les banques se font généralement confiance entre elles, du moins lorsqu’il n’y a pas de crise. Les banques d’investissement (actions, obligations, etc.) font surtout leur argent en vendant et transigeant des produits financiers et en offrant leurs expertises. Elles n’acceptent pas autant l’épargne des gens que les banques commerciales, de sorte que je vois mal l’avantage qu’elles auraient à augmenter leur taux.
Rédigé par : André Dorais | 25 septembre 2008 à 15h40
Libéral, j'ai toujours considéré les libertariens comme des compagnons de route avec lesquels je me devais d'être en bon terme. Cependant, dans la grave situation actuelle, je ne suis plus d'accord avec vous. Il arrive un moment où il faut faire preuve de pragmatisme, ce que je fais. Vous en revanche, continuez dans votre dogmatisme. En temps normal, ca ne m'aurait pas dérangé mais là si.
Alors bien sûr, je vous entends déjà derrière vos écrans en train de fustiger contre moi: "tu parles d'un libéral ouais, une tarlouze étatiste de plus même pas capable d'aller au bout de ses idées. C'est en période de crise qu'on reconnait les authentiques défenseurs de la liberté! Tous des vendus communistes c'est pas possible... Heureusement qu'il y a moi, dernier défenseur des vraies valeurs libérales." Et là je dis stop au scandale!
Vous savez très bien, car vous n'êtes pas des idiots, que l'on court le risque d'un grave resserrement du crédit au pire un risque systémique. Vous préférez laisser le système se crasher en priant pour que vous ayez raison et que le drame ne soit pas si grave que ca, que de pactiser avec le diable pour une fois. Admettons que l'on suive votre solution, que ca se passe mal. Au moins on pourra dire que le dogme n'a pas été violé. Ca nous fait une belle jambe. En gros vous préférez prendre le risque de repartir éventuellement de très bas après la crise que l'on aura pas tenté d'empêcher puis de remonter ensuite, que de pactiser avec le diable, violer le dogme une unique fois mais s'en sortir et recommencer le combat après. Soutenir le libéralisme à ce niveau-là c'est grave.
Je pense que c'est justement parce que le système n'a malheureusement jusque là pas été comme nous le souhaitions, que nous sommes obligés d'accepter un compromis.
Sérieusement, comment voulez-vous convaincre des être humains d'adopter les valeurs libérales si vous faites preuve d'un fanatisme comparable à celui de vos pires ennemis?
Pour ce qui est du plan Paulson que vous dénigrez naturellement, je ne suis à nouveau pas d'accord avec vous. Bien sûr le contribuable ne devrait pas mettre la main à la poche et les établissements ayant fait des erreurs devraient crever. Ca n'est malheureusement pas possible actuellement. Dans 30 ans, quand nous aurons évolué vers plus de libéralisme alors oui cette option sera envisageable. Vous oubliez aussi que les créances que l'Etat américain va acheter reprendront de la valeur au point de permettre des bénéfices (éventuellement rembourser la dette avec). Il n'y a pas de raison que se ne soit pas le cas. Par dogmatisme la encore vous dites non.
Au revoir
Rédigé par : JLL | 30 septembre 2008 à 17h39
Et là je vous vois venir: pourquoi l'Etat qui a toujours échoué (je plussoie) réussirait-il à faire mieux que le marché cette fois-ci? Je vous retourne la question
Rédigé par : JLL | 30 septembre 2008 à 17h41
@ JLL
Facile à comprendre : le ralentissement économique est nécessaire, M. Masse l'a démontré 1000 fois dans ses billets.
À chaque fois qu'on le repousse, on se retrouve avec un problème plus large et plus complexe. Ils ont repoussé le ralentissement pendant 8 ans et vous voudriez qu'on continue encore, qu'on détruise l'épargne (au lieu du crédit...) et distortionner encore plus l'économie?
L'économie est beaucoup plus résiliente que vous semblez le croire, un ralentissement ne détruira pas la société, il va seulement ralentir la croissance qui elle-même repartira à mesure que les mauvais investissements seront nettoyés. Si on continue à repousser le ralentissement par la création d'argent artificiel, on ne fait que reporter et amplifier le problème.
Ce n'est pas dogmatique que de voir que.. la même situation est arrivée de 1920-1930 et que l'État fait la même connerie..
Rédigé par : Kevin | 30 septembre 2008 à 18h13
Avec les distortions, le malinvestissement, le nettoyage je suis plus ou moins d'accord. En revanche, je pense que vous faites trop une fixette sur la création monétaire. Je suis aussi sceptique que vous quant à la politique monétaire discrétionnaire, mais si vous regardez l'évolution de la masse monétaire aux US depuis les 25 dernières années, il n'y a rien de catastrophique là-dedans. On est loin de la pureté de l'étalon-or mais quand même... Ca n'est pas tant l'évolution en quantité de la masse monétaire qui est importante mais bien plus la régularité de l'évolution. Or jamais la masse monétaire n'a crû aussi régulièrement que ces 25 dernières années. Malgré la manipulation des taux d'un extrème à l'autre, Greenspan a réussi à conserver une augmentation presque constante. Friedman n'est pas mort.
Rédigé par : JLL | 30 septembre 2008 à 18h38
@JLL
"Vous oubliez aussi que les créances que l'Etat américain va acheter reprendront de la valeur au point de permettre des bénéfices (éventuellement rembourser la dette avec)"
-Si l'on applique votre raisonnement jusqu'au bout, pourquoi l'État n'achèterait pas 100% des créances et ne nationalise pas l'ensemble des compagnies financières? Les États-Unis pourraient repayer leur dette publique beaucoup plus rapidement! Et tant qu'à y être, pourquoi s'arrêter là? L'État devrait nationaliser tout ce qui enregistre des profits. la dette partirait vite, vite, vite! Imaginer toute l'argent que l'État ferait! Wow!!! Attend JLL, attend un peu... Je crois que je vois trop petit. Si l'on veut vraiment se faire de l'argent, le plan Paulson vaut de la marde!! L'État devrait faire imprimer beaucoup plus que 700 milliards. Moi je propose 700 000 milliards. Là, il n'y a plus de dette aux USA, tout le monde a été sauvé de la crise financière et on pourrait même acheter une grosse partie des compagnies privées aux USA. Imaginez combien d'argent entrerait maintenant dans les poches du gouvernement. Il pourrait même couper la plupart des impôts et des taxes. Il ne vivrait que des créances et profits des compagnies nationalisées! Il pourrait redistribuer une grosse partie de ces profits aux citoyens sous forme de services. Ce serait si merveilleux.
Attendez un peu. Oh! Mais ce chemin a déjà été emprunté dans le passé. Qui l'a fait??? hmmm. Attends un peu JLL. Laisses-moi me souvenir. Ah! Je me souviens. C'est l'URSS!
Rédigé par : Steven | 30 septembre 2008 à 19h55
Ola calme-toi Steven, c'est juste l'opportunité de faire d'une pierre deux coups, dans une situation où tout le monde veut se débarasser de ces créances pourries. A long terme la spéculation sur ces créances est gagnante, mais personne n'ose prendre le risque à court terme.
"L'État devrait faire imprimer beaucoup plus que 700 milliards". Commence par relire le journal.
Ca y est, qu'est-ce que je disais, on va m'assimiler à un communiste au moindre désaccord. C'est chose faite (Comment convaincre les gens de cette manière là je te le demande). Il y a un fossé entre 100% Etat et 0% Etat. J'anticipe la rhétorique "rien ne nous dit que l'Etat ne va pas grandir davantage"
Rédigé par : JLL | 30 septembre 2008 à 20h06
@JL
Que l'on injecte un peu ou bcp de poison à qqun, ça demeure du poison quand même. Le fait que tu ais changé d'idée lorsque les temps viennent un peu plus durs me fait penser à la femme ou à l'homme abusé dans une relation. Lorsqu'on lui parle, il sait de façon pertinente pourquoi il doit quitter son/sa partenaire. Ces raisons sont rationnelles et cohérentes. Lorsque vient le temps de l'épreuve (laisser son/sa partenaire), il a peur et soudainement, tout se brouille. Il/elle dit aux autres: "vous savez, ce n'est pas si simple que ça. Je dois être réaliste. Je sais qu'on était sur la même longueur d'onde mais ce n'est plus pareil". Toutes les excuses sont bonnes.
Tu sais JL, LA LIBERTÉ VIENT AVEC LA RESPONSABILITÉ. LES DEUX SONT INDISSOCIABLES. Sois tu acceptes tes erreurs, apprends et recommences en ne commentant plus ces erreurs ou tu ne prends pas responsabilité de tes erreurs, tu attends que les autres viennent à ton secours (bailout plan), tu n'apprends rien et tu perds une partie de ta liberté (socialisation d'une partie de l'industrie financière).
Mon exemple où tu m'as dit de me calmer est très pertinent car lorsqu'on empêche qqun d'apprendre, il va recommettre les mêmes erreurs. Les gens vont toujours penser que le libre marché fait défaut et que l'État doit intervenir pour réparer tout ceci. Plus cet erreur relié au crédit sera répété, plus l'État va s'accaparer une partie importante de l'économie en socialisant les pertes. Plus l'État socialise une partie de l'économie, plus on se soviétise. Plus on se soviétise, plus on arrive près de la faillite.
Durant la Grande dépression, l'État s'est accaparé un bon bout de l'économie et plusieurs créatures étatiques toujours présentes aujourd'hui ont été créé à ce moment là de l'histoire.
Rédigé par : Steven | 30 septembre 2008 à 22h48