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27 septembre 2008

Commentaires

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Simon Laflamme

Ne pronent-ils pas le retour à l'étalon or et la disparition de la FED?

Frankyb

Je vous avoue être un peu déchiré dans mes opinions par la crise. D'un coté, je me dis qu'il est tout à fait logique que ce soit le gouvernement qui paye puisque c'est lui la cause de cette débacle. Et je crois que je n'ai pas besoin d'en faire la preuve sur ce blogue. Il me semble qu'il est évident que tout financier sain d'esprit ne prêterait pas de l'argent à une tierce personne lorsqu'il sait que cette personne empreuteuse n'a pas les moyens de rembourser! À moins d'avoir un fort incitatif externe à le faire that is... ce qui bien sûr fut le cas dans la situation actuelle.

Mais d'un autre coté, je suis totalement révolté de voir que c'est là un moyen de nationaliser des entreprises et que la gauche s'en sert (avec l'aide des médias dits de droite en plus!!!) comme moyen de propager sa propagande anti-capitaliste et interventionniste.

Peu importe, je ne crois pas que l'on sera trop touché ici au Canada/Québec par cette crise. Enfin je l'espère. Ceci dit, je garde un goût amère de la crise. Pourquoi ? Étant courtier, j'avais spoté Fanny et Freddy autour de 40 cents l'action il y'a 2 semaines mais me suis dit que je devais me retenir car je suis retourné aux études. Grâce à l'annonce du super plan de sauvetage, ils ont fortement dépassé les 2$ l'action cette semaine...

Un dernier point avant de finir M Masse, bien que vous vous en doutez probablement : de traiter les gens qui ont une vision différente de la vôtre d'ignorants et d'individus médiocres vous relègue à ne prêcher que pour la paroisse. Je vous avoue être d'accord, mais les gens étant généralement plutôt fermés d'esprits face à une personne qui les insulte, il reste que je considère que cela n'aide pas à faire avancer les idées libertariennes.

Martin Masse

@ Simon Laflamme,

"Ne pronent-ils pas le retour à l'étalon or et la disparition de la FED?"

Oui, c'est bien ce que nous prônons, il y a plusieurs articles dans le QL sur la question.

@ Frankyb,

"je me dis qu'il est tout à fait logique que ce soit le gouvernement qui paye puisque c'est lui la cause de cette débacle"

Petite erreur de logique ici: ce n'est pas "le gouvernement" qui va payer, mais bien l'ensemble des contribuables. C'est un fait crucial à ne jamais oublier et qui est au coeur de l'absurdité de l'étatisme: ce petit groupe de personnes qui prennent des décisions en notre nom ***ne sont jamais tenus responsables de leurs actions***. S'ils font des gaffes immenses en provoquant une crise, ils font payer les pots cassés par les autres, et eux s'en sortent toujours indemnes.

"de traiter les gens qui ont une vision différente de la vôtre d'ignorants et d'individus médiocres vous relègue à ne prêcher que pour la paroisse"

Il y a différentes stratégie pour propager des idées. J'en utilise plusieurs: expliquer très rationnellement des théories complexes dans des textes touffus, répondre patiemment aux objections soulevées dans des lettres, débattre avec vigueur face à face avec des opposants, m'indigner devant l'immoralité et le manque de cohérence de nos opposants, transmettre des données statistiques et laisser chacun tirer ses conclusions, etc.

Utiliser une rhétorique agressive où l'on diminue l'adversaire qui a tort fait aussi partie de ces stratégies, c'en est une parmi d'autres, et il y a des périodes où je l'utilise plus souvent. On a tendance à dire, selon une perspective consensuelle gnagnan, que c'est méchant, que c'est la réplique des faibles, etc. Je ne suis pas d'accord. Dans certaines circonstances, c'est tout à fait approprié, notamment quand on peut mettre sous le nez de nos opposants, ceux qui dominent les débats, qui nous ignorent, nous méprisent ou nous traitent de crackpots depuis longtemps, le fait qu'ils ont complètement eu tort, n'ont rien vu venir, qu'ils ne comprennent rien, qu'ils devraient avoir honte de leur stupidité et de leur ignorance.

Je ne crois pas du tout prêcher uniquement pour la paroisse en faisant cela. Je sais par expérience que les textes de ce blogue se rendent un peu partout, dans les salles d'information des médias, au gouvernement, chez les groupes de militants, dans les universités. Les émotions ont un rôle important à jouer dans l'apprentissage intellectuel. Les gens veulent être du côté de ceux qui ont raison et se détournent de ceux qui ont tort. Ceux qui savent qu'ils ont eu tort et qui se le font dire y pensent à deux fois avant de répéter des accusations non fondées. Ça pourrait même les amener à remettre leurs croyances en question s'ils sont assez ouverts et intellectuellement curieux. Et ceux qui ont raison sont renforcés dans leurs convictions et motivés à poursuivre leur lutte pour la vérité lorsqu'ils peuvent se distinguer des autres qui ont tort.

Il est naïf de penser qu'on peut gagner des points en publiant uniquement de gentils petits textes qui mettent de l'avant nos idées de manière posée et respectueuse, alors que la suffisance de ceux qui appuient des politiques désastreuses se manifeste constamment. À un moment donné, il faut la faire cette distinction. Dans ce débat, il y a depuis des années d'un côté ceux qui ont tout vu venir et qui ont raison: les libertariens qui s'inspirent de l'économie autrichienne; et de l'autre, ceux qui n'ont rien vu venir et qui ont tort: tous les autres illettrés économiques.

Il faut que ça se sache. Sur le coup, ça peut choquer. Mais c'est comme ça qu'on crée à la longue des lignes de démarcation claires et pertinentes dans les débats (au lieu de la stupide opposition artificielle entre "gauche" et "droite" par exemple). C'est comme ça qu'on force les autres à débattre sur notre terrain, parce qu'ils sont conscients qu'ils en perdent, eux, du terrain, lorsque leur ignorance est ainsi exposée au grand jour.

Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, les échanges directs dans les commentaires doivent être cordiaux, pour la simple raison qu'on n'apprend rien en lisant une série d'attaques personnelles. Mais je n'échange avec personne dans mes billets, et je ne vais pas cesser de pointer du doigt et de dénoncer l'ignorance et la crétinisme de tous ceux qui prétendent comprendre ce qui se passe et avoir des solutions, alors qu'il est manifeste qu'ils ne comprennent rien. Cette stratégie rhétorique pourrait devenir contre-productive à un moment donné ou dans d'autres circonstances, mais je pense qu'elle est tout à fait appropriée et nécessaire sur ce sujet aujourd'hui.

Tym Machine

@Martin Masse,

"À un moment donné, j'ai créé une grande confusion dans le studio en disant à M. Saillant qu'il avait en fait bien plus de choses en commun que moi avec le président Bush, tous les deux étant des partisans d'un État dépensier et interventionniste (hé oui, c'était déjà tout à fait évident en 2003), même si les valeurs et programmes qu'ils souhaitaient imposer à la population étaient un peu différents."

Quel délice intellectuel de confondre des gens imprégnés des préjugés d'un certain mode de pensée sur les dichotomies de la vie ex: gauche VS droite, souverainiste VS fédéraliste, parti Vs autre parti.

Comme beaucoup d'entre vous le savez, j'ai un parti pris pour les candidats indépendants de toutes allégeances juste parce qu'ils ne souscrivent pas au totalitarisme de parti qu'on nous propose constamment et que les sondeurs et les médias traditionnels nous proposent. Sur un autre blogue, après m'être plaint de la plupart des partis, l'hôte du blogue me lance la phrase assassine classique qui, pensait-il, allait me faire fermer le clapet pour de bon et me laisser à court d'arguments: "Si tu n'es pas content, alors va fonder ton propre parti." Quel cliché, mais la plupart se seraient rebiffés et auraient modéré leur propos pour adhérer tout de go au premier parti qui se rapproche le plus de leur pensée c'est-à-dire, au moins pire des tas de merde.

Quelle ne fut pas la stupeur (que je présume) de mon interlocuteur de constater que c'était justement aux partis que je m'opposais dans ce cas-là et donc que mon idéal ne se trouvait pas justement dans les partis. Voici donc l'art de déjouer la question "Pour quel "parti" allez-vous voter?".

La même chose est arrivée dans votre cas, si vous n'êtes pas de gauche, les gauchistes ont d'inscris dans leur petit carnet de cataloguer ces gens automatiquement par défaut de droite. Les deux bras leur tombent par terre lorsqu'on leur explique que nous ne sommes pas plus de droite que de gauche. Ils ne savent plus quoi répondre et leur petit livre du catéchisme de Karl Marx de la lutte des classes prend le clos assez rapidement.

Tym Machine

Pour ce qui est de pointer l'illettrisme économique des gens, je dis bravo monsieur Masse.

Non pas parce que je me délecte d'insultes partisanes mais bien parce qu'il est vrai, le message des libertariens est complètement évacué des débats dans tous les médias ou presque (j'ose mettre Richard Chateauvert et René Vézina dans un bâteau à part, ai-je tort?).

Quand on voit jusqu'à Claude Picher applaudir comme un tata une des mesures les plus socialistes jamais faites dans toute l'histoire de l'humanité, il faut réagir vite et promptement car nous n'avons pas le temps de tout peser et sous-peser les mots dits. Dans un rush, ce n'est pas le temps d'enculer des mouches ni de faire dans la dentelle. Il faut pointer la suffisance et la condescendance des uns avec la même vigueur qu'eux s'empressent d'évacuer l'idéologie libertarienne du débat pour proposer leur gamme de solutions étatiques qui s'avèrent toutes à être des solutions entre bonnet blanc et blanc bonnet.

En d'autres mots, on essaie exactement comme en politique de nous faire croire qu'on a le choix alors que le choix lui même est truqué. C'est comme si je vous propose le choix entre le coup de bâton de baseball dans le front, un coup de poing au visage, un choc électrique de 220 volts ou une brulure au troisième degré.

Bien il se trouverait une grande quantité de morons pour faire un choix entre toutes ces options et des gens pour peser ou sous-peser quel serait le choix le moins pire alors que la bonne réponse, c'est none-of-the-above. Et de traiter avec un respect effronté ceux qui nous proposent cette gamme de choix ridicules et ont même le culot de nous faire accroire qu'on a vraiment le choix, c'est faire preuve d'une malhonnêteté intellectuelle incroyable. Et la malhonnêteté intellectuelle ne rapporte jamais de dividendes à long terme.

À bon entendeur, salut!

Tym Machine

Martin

Martin Masse en entrevue avec Jeff Fillion à propos du bailout

http://radioego.com/ego/listen/1087

Christophe Vincent

Juste une petite question.

Je ne suis pas en faveur du plan actuel.

Je n'y connais cependant rien en finances et encore moins sur les question monétaires. Un vrai illettré dans ce domaine donc ;-)

Excusez moi donc d'avance les bêtises que je pourrais dire.

Le vrai pb (même si je ne nie pas que l'Etat ait une part de responsablité dans ce que nous vivons aujourd'hui), le vrai pb n'est-il pas que les épargnants donnent leurs économies aux banques sans regarder ce qu'elles vont en faire et en tenant pour garanti (au besoin par l'Etat comme on le voit actuellement) que ces banques lui restitueront plus tard la somme plus les intérêts ?

Bref, dire au péquin moyen que le libéralisme ça marche sur le long terme, qu'il n'y a pas besoin de régulation de l'Etat, OK.

Mais lui dire que ça marche à tous les coups sans qu'il ait seulement à surveiller ce que les banques font de ses économies, n'est ce pas préparer des crises futures que l'on imputera alors à tort au libéralisme ? N'est ce pas faire le lit de l'étatisme ? Est ce que l'inconscience des épargnants, leur confiance aveugle dans les banquiers (qu'ils traitent néanmoins de voleurs ;-) n'est pas la cause même de cette crise ?

Bref, est ce qu'il ne faut pas dire aux gens : "Oui, dans un système libéral, des banques font parfois faillite et donc il vous faut les surveiller pour ne pas perdre vos économies. C'est un inconvénient certes. Mais dans un système étatiste vous y perdez encore plus car l'irresponsabilité généralisée est renflouée par vous. C'est ce que l'on voit actuellement" ?

Au plaisir de lire vos réponses donc.

Francis St-Pierre

Ouah génial cette entrevue Martin!

Je sais pas si t'as eu la chance d'écouter la petite discussion que l'équipe de Jeff a eu après que t'aies raccroché? Tu as certainement éveillé leur imaginaire. :)

Jean-François Grenier

La liberté ce n'est pas une garantie qu'il n'y aura jamais de problème, c'est la garantie que ceux qui sont responsables des problèmes paient le prix de leurs erreurs. Et c'est vraiment pas ça qu'on voit avec l'étatisme, dans l'étatisme celui qui pait le prix c'est celui qui est le moins bon à jouer la game politique.

On ne récompense pas le performant, on récompense le beau parleur.

Martin Masse

@ Francis,

Merci! Non, je n'avais pas entendu, je viens de les écouter, intéressant en effet. Encore une preuve que **tout le monde** peut comprendre cette logique relativement complexe, pas seulement les spécialistes qui ont lu les gros bouquins des économistes autrichiens. Et que la raison pour laquelle elle n'est pas plus répandue, c'est (en partie du moins) la banqueroute intellectuelle de nos universitaires (je l'ai dit et le répète: la grosse majorité des économistes ne comprennent rien à l'économie) et la paresse intellectuelle de la plupart de nos médias (qui ne font qu'ânonner les idées reçues sur de telles questions, sans vraiment chercher à comprendre).

Pierre-Yves

'le QL et le Blogue du QL (de même que les blogues de de nos quelques amis libertariens) sont également les seuls endroits où l'on trouve un point de vue qui détonne avec la médiocrité intellectuelle et l'ignorance qui s'étalent dans la presque totalité des médias.'

C'est un fait, et sans le QL il y'a longtemps que j'aurais désespéré de la société québécoise...

David Gagnon

Le problème c'est la lâcheté de la droite.

La gauche s'étant donnée le monopole de la vertu, la droite est caricaturée comme "sans coeur".

Pour prouver que la droite n'est pas égoïste, au lieu d'expliquer pourquoi la non intervention est un choix rationnel, on a un Bush qui décide de mettre en place un régime d'assurance médicament.

Le problème c'est qu'il est plus facile de s'adresser aux émotions qu'à la raison. Le problème c'est que la droite tombe dans cette facilité, notamment à cause de la propagande médiatique.

Harper, au lieu d'expliquer pourquoi les subventions à la cultures sont néfastes nous promet plutôt de nouveaux programmes pour remplacer les coupure.

Tym Machine

@David Gagnon,

Le problème est justement la dichotomie gauche-droite. Les gauchistes ont très beau jeu là dedans comme vous l'expliquez si bien. Ils mettent de la pression sur la droite jusqu'à ce qu'elle cède et revienne à gauche. Alors tout le monde devient mécontent, les gens qui croyaient avoir élu des non-interventionnistes se ramassent avec le pire des deux mondes en ayant des interventionnistes qui en plus de l'être veulent dépenser des millions dans la guerre et dans la répression policière. Alors, personne n'est content et tout le monde se sent fourré.

En passant, si Harper rentre majoritaire, on n'aura pas d'élections pendant 4 ans et on va être bien pour cela. Dans 4 ans, on rééliera des gauchistes si la population n'est pas contente, ça finit là. On laissera le temps aux libéraux de se débarasser de la vieille garde de Chrétien, les Dion et cie et on misera sur la nouvelle génération de libéraux menés par Michael Ignatieff, un homme de centre intelligent et charismatique et stratège politique, là où Dion excelle le moins, pauvre petit nerd à lunettes.

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Citations

  • « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    – Frédéric Bastiat, 1848

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