par Gilles Guénette
Abolition de la taxe de vente sur les produits culturels, crédits d'impôt pour attirer des grandes productions cinématographiques, bonification du budget de la SODEC, le chef du Parti libéral du Québec a présenté, hier, l'essentiel de sa plateforme en culture, au coût total de près de 80 millions. Qui serait admissible ou non à une exemption de taxe? (par exemple, un disque de Céline Dion, produit et réalisé aux États-Unis, mais vendu au Québec, coûterait-il moins cher?) M. Charest a évité d’entrer dans le détail. Dans le milieu, tout le monde n’a eu que de bons mots pour l’annonce. Tout le monde sauf Stanley Péan, président de l'Union des écrivains du Québec, qui qualifie l'annonce des libéraux de pure improvisation. Comme le livre est déjà exempt de TVQ, M. Péan estime qu’il serait préférable de taxer le livre et de réinvestir l'argent dans l'industrie. Imaginez, il s’est battu pour que le livre soit exempt de taxe et il serait prêt maintenant à ce qu’on le re-taxe, pourvu qu’on investisse les recettes dans la culture...
Pendant ce temps, CINARS, la Conférence nationale des arts de la scène, se tient à Montréal. Il s’agit d’un rendez-vous annuel des professionnels (compagnies artistiques, représentants d’artistes, diffuseurs/programmateurs, observateurs) des quatre coins du monde dans le cadre duquel sont présentés des spectacles, des ateliers, petits-déjeuners focus et présentations de projets en développement, et où des agences et des compagnies artistiques exposent. Hier matin, une trentaine de personnes seulement se sont présentées à un atelier intitulé «Alternatives au financement public: les connaissez-vous?» Vu la conjoncture économique, on aurait pu s'attendre à ce qu'il soit très couru. Eh bien non. Pas intéressés par des alternatives à la subvention – comme le rôle important que jouent les fondations privées aux États-Unis. Pour dire comment les gens du milieu sont réfractaires au marché. Gageons que si l’atelier avait été intitulé «Taxer la culture: comment convaincre les politiciens de cette nécessité?», il aurait fait salle comble.
Dans 40 dernières années, tout ce que j'ai consommé comme culture québécoise se limite à un CD, que j'ai regretté par la suite. Ce n'ai pas l'absence de TVQ qui va me faire consommer plus d'un produit que je considère comme pitoyable. Si l'absence de taxe n'amène pas plus de consommation, alors Charest se sera mis le pied dans la bouche et je ne pense pas que sa promesse va faire augmenter la consommation de culture.
Rédigé par : Gilles Laplante | 19 novembre 2008 à 12h00
L'industrie de la culture au Québec se résume pour moi à quelques authentiques génies (Arcand, Laliberté, Lepage, Lock...), flottant au-dessus d'un marais indigeste de productions qui font l'apologie du nombrilisme, de l'ignorance et des bons sentiments. J'en oublie? Oui: perçant la croute épaisse de sottise, de temps à autre une bulle d'originalité (Les Bougon, Pure-Laine, La petite vie...) témoigne des forces créatives qui étouffent sous cette fange de médiocrité subventionnée. La meilleure façon de tuer une culture, c'est de la payer pour rester nulle.
Rédigé par : Pierre-Yves | 19 novembre 2008 à 12h49
Ce qui m'écoeure le plus de la culture Québécoise c'est l'omniprésence de la mendicité et du donnage de leçons qui s'y rattache.
La culture Québécoise, que ce soit les chansons, les spectacles, les films, les sketches, l'art drammatique etc. c'est toujours à gauche.
Les artistes essaient toujours de nous faire sentir coupables d'avoir de l'argent, coupables de faire des profits, coupables de toucher un salaire, coupables de consommer, coupables de profiter de la vie.
Les artistes veulent toujours nous donner des leçons d'écologie, nous dire comment voter (à gauche bien sûr sinon on est un inculte).
Cela me dégoûte car si j'achète un produit artistique Québécois, j'ai l'impression de moi-même devenir un mendiant et de partager leur pauvreté gauchiste.
Au moins, les artistes Américains, entre autres les rappeurs, font la promotion de la richesse, du pouvoir et des grosses bagnoles et cela m'aide à me sentir mieux pendant que je passe à travers la pauvreté gauchiste au Québec.
Le grand défaut des artistes Québécois et du produit culturel Québécois c'est qu'il me fait trop penser à la pauvreté, la misère et la gauche.
Pourquoi je n'aime pas l'art Québécois ? Parcequ'il me fait penser au Québec.
Je suis certain que l'art Albertain est plus dynamique, enthousiaste et riche que l'art Québécois. Et par le fait même, je suis certain qu'il se vend mieux.
Rédigé par : Vie Privée | 19 novembre 2008 à 13h32
Aussitôt que j'ai vu cette annonce faite aux nouvelles hier soir, je me suis dit que Gilles Guénette allait certainement faire un blogue sur le sujet et le voici! Beau blogue Gilles. Très intéressant la remarque sur le cours n'ayant pas eu grands personnes. C'est décourageant ce que c'est gens ne croient pas du tout dans la débrouillardise. Je ne sais pas comment on dit ça en français, mais en anglais on pourrait dire que ces artistes ont un gros sentiment d'"entitlement". Il me semble pourtant qu'on vit de très bonnes émotions et qu'on augmente notre confiance en soi lorsqu'on réalise qqchose de majeur sans l'aide du public. De plus, ça fait de nous une personne encore plus débrouillarde et pront au succès. En tout cas...
@Vie privée
P'tit bémol à propos des rappeurs américains. Bien que leur façon de s'exprimer soit éloquente, leur message n'est pas uniquement que c'est correct d'être riche. Leur message est qu'il faut absolument être riche et avoir beacoup de cul coûte que coûte autrement on ne vaut rien. Ça veut dire par le crime aussi. Autant je suis en désaccord avec ce que la go-gauche québécoise nous dit autant je suis en désaccord avec le message des rappeurs américains. Ce n'est pas vrai que nous devons "get rich or die tryin".
Cependant, est-ce que les rappeurs américains et les artistes bien-pensants québécois ont le droit de véhiculer leurs messages respectifs? Absolument!
Rédigé par : Steven | 19 novembre 2008 à 15h08
Y a-t-il d'autres façons de financer les Colisées, les Grands Prix de F1 et les agressions de territoires étrangers?
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 19 novembre 2008 à 15h42
...et la répression des non-agressions?
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 19 novembre 2008 à 15h47
@Steven,
"Leur message est qu'il faut absolument être riche et avoir beacoup de cul coûte que coûte autrement on ne vaut rien."
Je ne sais pas pour toi, mais j'aimerais ça être riche, avoir plein de bagnoles et plein de cul, LOL !
Et c'est certain que certains rappeurs Américains valent bien plus monétairement parlant que beaucoup de Québécois réunis.
Rédigé par : Vie Privée | 19 novembre 2008 à 15h51
@Steven,
"Cependant, est-ce que les rappeurs américains et les artistes bien-pensants québécois ont le droit de véhiculer leurs messages respectifs? Absolument!"
Et j'ai parfaitement le droit de dédaigner le message des artistes Québécois et de leur préférer le messages des rappeurs américains. LOL !
J'achète Américain et je boycotte Québécois.
Rédigé par : Vie Privée | 19 novembre 2008 à 15h54
Par contre, l'abolition de la TVQ sur les produits culturels est une connerie.
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 19 novembre 2008 à 16h04
@Anarcho-Pragmatiste:
"Par contre, l'abolition de la TVQ sur les produits culturels est une connerie."
SVP, expliquez-nous POURQUOI c'est une connerie au lieu de juste dire que c'est une connerie.
Merci
Rédigé par : Vie Privée | 19 novembre 2008 à 16h37
L'abolition de la TVQ n'est pas une mauvaise chose. En fait, tous les libertariens s'entendent sur l'abolition de presque toutes taxes et impôts. Le problème, dans de cas-ci, est que l'abolition touche un seul secteur, et seulement les produits québécois de ce secteur. En d'autres mots, cette décision n'est rien d'autre qu'une bannière tarifaire pour les produits qui viennent de l'extérieur. C'est donc la première nouvelle mesure protectionniste depuis le début de la crise. Elle ouvre la porte à une série d'autres mesures protectionnistes dans d'autres domaines. Maintenant que le gouvernement a agi pour la culture et que l'élite médiatique applaudit, rien n'empêchera le gouvernement de "fermer" les frontières à d'autres produits. Des produits de consommation plus importants et même essentiels.
Or l'histoire de la Grande Dépression montre que le protectionnisme a contribué fortement à détériorer la situation, parce que ces mesures réduisent la compétition, font augmenter les prix et donc appauvrissent l'ensemble de la population.
Rédigé par : Philippe | 19 novembre 2008 à 18h41
@Vie privée
T'as compris ce que tu voulais comprendre n'est-ce pas? :) Je n'ai pas dis que c'était ennuyant d'avoir plein de fric et du cul. Au contraire!!! Cependant, ce n'est pas une mesure de notre valeur car c'est superficiel. Je te garantie que la grande majorité des gens qui voudront se sentir valorisé de cette façon vont finir malheureux et pour le peu qui réussiront à vraiment devenir très riche et avoir plein de cul, ça les ennuie à un certain point et ils se rendent compte qu'il y a un vide et ils comblent souvent se vide par un peu trop d'alcool et des drogues. Ce qui après un certain temps les rend encore plus malheureux... Regardes la la vie des gens riches et célèbres et tu vas voir une tonne d'histoires comme ça.
Rédigé par : Steven | 19 novembre 2008 à 19h18
2 petites questions:
1- Est-ce contraire aux ententes de libre échange de taxer certains produits et de ne pas en taxer d'autres sur la base du lieu de production? Ça pis des tarifs ou quotas d'importantion, il me semble que ça se ressemble!
2- Croyez-vous que nos partenaires commerciaux pourraient faire la même chose? Imaginez le tollé si les meubles fabriqués en Ontario étaient exemptés de taxes mais pas les autres et ainsi de suirte pour différents secteurs de l'économie! Qu'arriverait-il de nos exportations?
Phil
Rédigé par : Philippe Texier | 19 novembre 2008 à 19h59
@ Philippe Texier
Il semblerait que ça ne soit pas contraire aux ententes de libre-échange. Dans l'article, on pouvait lire que le chef libéral estime que cette mesure respecte les ententes de commerce international signées par le Canada, grâce notamment à l'exemption culturelle incluse dans l'ALENA et la convention sur la diversité culturelle. «Nous croyons que la convention nous protège, nous permet de le faire. On est tout à fait dans notre droit de poser un geste comme celui-là. Si les gens veulent le contester, ils le peuvent», a lancé M. Charest.
Ça ne me surprendrait pas qu'une fois les élections passées, il se rende compte que ça va à l'encontre des ententes... Faudra voir.
Rédigé par : Gilles Guénette | 19 novembre 2008 à 20h48
Je ne vois pas grande différence de principe entre détaxer arbitrairement certains produits et services (ex. culture), ou... en taxer arbitrairement certains autres. Ça revient strictement au même, et c'est une entrave à la libre circulation des facteurs de production entre les divers secteurs économiques.
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 08h17
@ Pierre-Yves,
"Je ne vois pas grande différence de principe entre détaxer arbitrairement certains produits et services (ex. culture), ou... en taxer arbitrairement certains autres. Ça revient strictement au même, et c'est une entrave à la libre circulation des facteurs de production entre les divers secteurs économiques."
Je ne suis pas d'accord sur ce point. Il y a une grosse différence, et c'est que dans ce cas, la "discrimination" survient non pas parce que l'État impose un nouveau tarif et donc une nouvelle entrave, mais parce qu'il *élimine* une source de spoliation.
Nous sommes en faveur de l'élimination de *toutes* les sources de spoliation, toutes les taxes et tous les tarifs. Quand l'État annonce qu'il va en éliminer une sur certains produits, je considère ça comme une bonne nouvelle. Ce qu'il faudrait faire maintenant, c'est continuer à en éliminer d'autres (ce qu'il ne fera évidemment pas, ou sinon encore de façon très partielle et ciblée comme celle-ci puisqu'il s'agit avant tout d'une mesure cynique pour acheter des votes).
Le fait qu'on crée une nouvelle forme de "discrimination" est moins important à mon sens que le fait que la spoliation totale diminue. Je ne vois pas pourquoi on devrait être en faveur d'une spoliation "égale" ou "équitable" entre produits d'ici et produits d'ailleurs. Après l'élimination de la taxe, les produits d'ailleurs ne sont pas dans une pire situation qu'avant, ils sont dans la même; et les produits d'ici sont dans une meilleure situation. Où est le problème? On ne crée pas de nouvelle "entrave" comme tu l'écris Pierre-Yves, on se rapproche au contraire d'un prix réel (un prix qui n'est pas gonflé par les taxes) dans le cas des produits d'ici.
C'est comme si on s'opposait à une baisse d'impôt pour certains groupes de la population, ceux qui gagnent entre 30 000 et 40 00$ par exemple, en disant que ça crée une nouvelle discrimination avec les autres groupes qui deviennent relativement plus défavorisés, la justice voulant que chacun contribue équitablement aux dépenses publiques. Mais on s'en fout d'une contribution égale si la contribution totale devient moins élevée et que l'État se retrouve avec moins de recettes. Tant mieux pour ceux qui paient moins, alors que la situation des autres n'empirent pas. Pourquoi devrait-on défendre l'égalité dans la spoliation étatique?
Ce qu'il faut déplorer, ce n'est pas la baisse de taxe sur les produits d'ici (comme si c'était mieux qu'ils soient eux aussi taxés), mais le fait que le gouvernement n'applique pas *aussi* cette baisse aux produits d'ailleurs.
Rédigé par : Martin Masse | 20 novembre 2008 à 08h53
@Steven,
"Cependant, ce n'est pas une mesure de notre valeur car c'est superficiel."
Un cul profond et des poches profondes n'ont rien de superficiel, LOL !
Je blague mais ce sont tes valeurs à toi. Il y en a qui sont plus superficiels que d'autres et je ne vois pas en quoi ce serait mal ou pas bien.
Chacun évalue les autres et les choses en fonction de leurs propres valeurs.
Certains préfèrent méditer des chants grégorien tout nu sur un plage en pleine profondeur d'esprit.
D'autres préfèrent l'argent, le cul et le pouvoir.
Je ne vois pas en quoi on lancerait un jugement de valeur et dire "c'est superficiel".
Je réponds, bien-sûr que c'est superficiel ! Puis après ?
Il n'y a rien de mal là dedans. Que ceux qui veulent du fric et du cul superficiel s'en paient tant qu'ils veulent et que ceux qui trippent la tête rasés dans un monastère à être plus profond que le pape le fassent en toute liberté.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 09h32
@Steven,
Ta valeur c'est ce que les autres sont prêt à offrir pour être en ta compagnie. Rien ni personne n'ont de valeur "intrinsèque" comme tu essaies de le dire.
Si personne ne veut de toi, de ton argent, de ta profondeur, de ta compagnie, de ta business et bien tu vas crever et ce même si tu t'estimes toi-même comme valant très cher.
Un individu n'a de valeur que ce que les autres estiment qu'il a.
Si tu es un être profond mais que tu visites des gens superficiels, ils vont t'accorder une bien moindre valeur que si tu visitais d'autres gens profonds.
Même chose pour un individu superficiel qui visite des gens profonds, ils penseront qu'il a moins de valeur qu'un individu profond.
Ainsi, un pauvre crotté spirituel sera considéré comme un déchet dans une fête de riches.
Mais un riche magnat du pétrole sera considéré comme un méchant capitaliste qui ne vaut rien dans une fête de fûmeux de pot alter-mondialistes.
Alors, tu ne peux pas dire que ma façon "superficielle" d'évaluer les autres ne compte pas.
Oui elle compte et malheureusement pour toi, la majorité des individus sont superficiels et valorisent les autres en fonction de leur portefeuille, leurs voitures, leurs biens et leur cul.
La vie est ainsi faite et ni vous ni moi allons y changer quoi que ce soit.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 09h36
@Martin
Comme vous l'avez peut-être déjà remarqué, j'ai tendance à considérer une question moins sur le plan des principes, que sur celui du pragmatisme.
Côté principes, je suis d'accord avec vous, il est préférable d'abroger une taxe, que d'en imposer une autre.
Côté pragmatisme cependant, abolir de façon discriminatoire la taxation d'un produit donné, relativement à un autre qui n'est pas détaxé, fausse à mon avis les critères de décision des investisseurs, des entrepreneurs, et des travailleurs vis à vis du meilleur emploi du capital humain et financier.
Autrement dit on établit par le fait du Prince un avantage comparatif artificiel au profit d'un secteur économique donné, interférant par là même avec la libre circulation des ressources et la recherche d'une plus-value maximale pour l'ensemble de la société.
Et au final on proroge ce genre de situation ou une société comme le Québec se retrouve d'une part avec un secteur culturel quantitativement surdéveloppé, mais médiocre, et d'autre part d'importantes lacunes dans des secteurs de production qui présenteraient, en l'absence de discrimination fiscale, des opportunités plus profitables, donc exploitées avec plus de vigueur.
L'incertitude soulevée par l'aspect arbitraire de ce genre de mesure vient de surcroit augmenter la difficulté, pour les acteurs économiques, à prendre des décisions d'investissement et de formation rationnelles sur la base de la maximisation du profit, la seule qui devrait être pertinente.
Il me semblerait plus intelligent de réduire la TVQ sur l'ensemble des ventes de produits et services, plutôt que de courtiser à l'encontre de toute rationalité économique une clientèle particulière de l'électorat. C'est de la petite politique politicienne, et ayant cru comprendre votre dédain pour la chose j'ai un peu de mal à comprendre que vous soyez à l'aise avec cet aspect de la question.
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 09h43
@Martin Masse,
Je sais que vous êtes contre l'initiation de la violence, mais est-ce que la propriété n'a pas pour condition première la capacité de l'individu ou de l'entité à défendre ce qu'il réclame comme étant son bien ?
Dans le droit international, un pays est dit souverain si et seulement si il peut militairement défendre le terrain qu'il réclame comme lui appartenant.
Le grand nord Canadien est disputé et plusieurs pays ne reconnaissent pas la souveraineté donc ne reconnaissent pas la propriété du Canada puisque le Canada n'a pas la force militaire ou économique pour défendre le grand nord.
Alors, j'estime que si les individus veulent cesser d'être spoliés, il va falloir qu'ils défendent avec force leur salaire, leur propriété, leurs biens, leurs personnes etc.
Tant et aussi longtemps qu'on se laisse faire "pacifiquement", n'est-on pas complice de cette spoliation ? Le gouvernement peut alors réclamer la légitimité puisqu'il ne voit aucune contestation de la part des spoliés.
N'est-il pas temps que les individus défendent avec force ce qui leur appartient afin qu'on reconnaisse leur propriété privée ?
Plus les individus résisteront avec force contre la spoliation, plus la spoliation sera risquée et coûteuse pour l'état et moins l'état osera spolier.
J'estime donc que ce n'est pas l'état le coupable mais nous-mêmes qui sommes trop timides pour nous défendre.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 09h45
@ Vie privée et Steven,
"Rien ni personne n'ont de valeur "intrinsèque" comme tu essaies de le dire." (Vie privée)
Cette position est celle d'un relativisme total et je ne pense pas que beaucoup d'entre nous la partagent. Hitler était très populaire auprès de millions d'Allemands et c'était malgré tout un être "intrinsèquement" maléfique, pour des raisons morales évidentes.
La moralité, la profondeur esthétique, la vérité, la complexité, sont des variables qui existent au même titre que la popularité, même si elles ne se mesurent pas de la même façon quantitative et même s'il n'y a pas d'accord total sur ce qu'elles sont et comment les évaluer. Quelqu'un qui me dirait que l'oeuvre de Shakespeare n'a pas plus de valeur esthétique qu'un chanson de rappeur, et peut-être moins parce que les rappeurs sont plus populaires que Shakespeare, sombre dans le relativisme le plus total. C'est aussi absurde que de dire qu'Hitler avait une grande valeur comme personne parce qu'il était populaire auprès des Allemands.
Vous discutez ici de deux choses différentes, la valeurs morale et esthétique d'un côté, et la valeur économique de l'autre. La première se base sur des critères au moins partiellement objectifs (peut-être entièrement, comme le pensait Ayn Rand, mais si c'est le cas on n'est pas prêts de s'entendre sur ce qu'ils sont dans leur entièreté); la seconde s'appuient en effet entièrement sur la subjectivité des individus.
Le fait que Loft Story soit une émission très populaire ayant une valeur économique appréciable n'en fait toutefois pas une oeuvre d'art. Ça reste une émission d'une nullité abyssale où tout est centré sur les émotions primaires de jeunes adultes qui ne pensent à rien d'autres qu'à gérer leurs rapports émotifs et sexuels dans un contexte artificiel et à des fins de voyeurisme de masse. Ça ne peut qu'intéresser des gens dont le niveau de maturité émotive est tellement bas qu'ils trouvent plaisir à regarder de telles conneries totalement prévisibles. Il est tout à fait possible de soutenir *de manière objective* que ce stade émotif correspond à une courte phase de l'adolescence et du début de la vie adulte, que les situations dans Loft Story l'amplifient et l'exagèrent, et que s'intéresser à cela quand on a 40 ans par exemple est faire preuve d'immaturité, d'un blocage émotif ou d'un désoeuvrement anormal.
Les libertariens, en tant que libertariens, n'ont rien à dire sur la valeur esthétique des choses. Je n'écrirais jamais d'article dans le QL (peut-être ailleurs) pour dénoncer Loft Story, même si je considère qu'il faut être un attardé émotif pour apprécier ce genre d'émission. Le fait qu'il y ait de nombreux attardés émotifs dans notre société est une réalité incontournable. Dans une société libre, elle va se manifester par la production et la consommation de ce genre d'émission. Le libertarianisme n'a rien à dire là-dessus. "La vie est ainsi faite" comme l'écrit justement Vie Privée.
Mais on ne doit pas en conclure que tout se vaut, qu'il n'existe aucune valeur en dehors de la valeur économique des choses, et que la profondeur esthétique ou morale n'existe pas, comme semble aussi le faire Vie Privée. C'est confondre deux niveaux d'évaluation et de réalité.
Rédigé par : Martin Masse | 20 novembre 2008 à 10h27
@Vie Privée
Encore une fois, tu me fais dire des choses que je n'ai pas dites! Tu sembles penser que j'essaie de dire qu'on mesure uniquement un individu par son niveau de profondeur. Ce n'est pas ça. Tu sembles également penser qu'il n'y a qu'une façon de mesurer sa valeur et c'est par le regard des autres. Ce que je te dis est qu'il y a plusieurs façons de mesurer sa valeur et que c'est très relatif d'un individu à un autre. Je suis d'accord avec toi qu'on n'a pas de valeur intrinsèque en général car s'est en se développant dans la vie qu'on acquiert notre valeur. Seule exception faite: on a une très grande valeur intrinsèque au yeux de nos parents.
Je t'ai donné mon opinion et non un mode d'emploi unique servant à mesurer notre valeur. Ce que j'ai dis est que je crois que de se mesurer uniquement par son portefeuilles et ses baises ne conduit pas à avoir une estime de soi solide. Ce que tu m'as dit de te valoriser uniquement par le regard des autres (qui comprend le portefeuille et la baise) n'est pas solide. C'est comme un château de cartes. Les gens qui mesurent leur valeur uniquement par le regard des autres sont ultra-sensibles. C'est souvent les adolescents qui sont comme ça. Ils veulent êtres cool! Ils sont prêts à tout faire pour plaire. Si quelqu'un ou un groupe de personnes ne les trouve pas cool, c'est dévastateur. C'est pour ça qu'en devenant adulte, la plupart des personnes vont commencer à trouver plusieurs sources de valorisation. P.E intelligence, travailler fort, leur beauté, leur originalité, leur force physique, leur divers talents (là y en a des centaines que je pourrais nommer), etc. Comme ça, si tu "chie" dans un domaine, au moins ta valeur ne s'effondre pas.
Oui le regard des autres est important. Je me préocuppe de ça moi aussi c'est certain! Cependant, mettre tout tes oeufs dans ce panier est dangereux. Mais t'as le droit de le faire et c'est une façon de se valoriser comme une autre.
Depuis le début de notre échange, tu sembles penser que je te dis l'unique façon qu'on devrait penser. Je ne fais que te donner mon opinion. DAns le fond, heureusement qu'il y a plusieurs façons de se valoriser autrement on serait une gagne de déprimés dans la société.
Rédigé par : Steven | 20 novembre 2008 à 10h29
@ Pierre-Yves,
"C'est de la petite politique politicienne, et ayant cru comprendre votre dédain pour la chose j'ai un peu de mal à comprendre que vous soyez à l'aise avec cet aspect de la question."
Je suis tout à fait d'accord avec le fait que c'est de la petite politique politicienne, comme je l'ai écrit plus haut, ça vise uniquement à acheter des votes (dans le milieu culturel).
Mais mon point est que ça ne justifie pas qu'on s'y *oppose* et qu'on dise qu'il serait préférable que cette taxe reste et que l'État engrange ainsi plus de recettes. Nous devrions nous contenter de dire que malgré les distorsions nouvelles que ça engendre, une réduction partielle de la spoliation étatique est une bonne chose et qu'il faudrait que la taxe disparaisse **aussi** sur les autres biens et services.
Je ne vois pas l'avantage, même d'un point de vue pragmatique, de dire que les taxes doivent augmenter ou rester élevées également partout pour minimiser les distorsions qu'entraînent les taxes!!
Rédigé par : Martin Masse | 20 novembre 2008 à 10h35
@Martin Masse
J'ai trouvé ça intéressant qu'on parle tout les deux en même temps d'adolescence dans nos commentaires respectifs et ce en même temps.
@Vie privée
Pour répondre à ton autre question. Le libertarianisme ne prone pas le pacifisme à tout prix. Ce que le libertarianisme condamne est l'agression (la force) afin de se procurer la propriété d'autrui (la spoliation). Ici, si on considère que le Grand Nord est notre propriété, il est important de le défendre. Défendre sa propriété est très important dans l'idéologie libertarienne. C'est une des raisons pour laquelle nous donnons droit aux individus de s'armer et non seulement aux policiers et militaires.
Rédigé par : Steven | 20 novembre 2008 à 10h39
@Martin Masse
Lorsque tu dis que Hitler était intrinsèquement mauvais, entends-tu qu'il soit né comme ça? Je veux tout simplement savoir si on a la même valeur de ce mot. Je vois le mot intrinsèque comme étant un synonyme de inné. Je ne serais pas prêt à affirmer que Hitler est né mauvais. Il l'est devenu.
Rédigé par : Steven | 20 novembre 2008 à 10h52
@Martin Masse,
Je ne parle ici que de la valeur "marchande" d'un individu et dans ce cas, quand viens le temps de "vendre" sa personne, il n'y a pas de valeur intrinsèque.
La personne vaut ce que les autres sont prêts à "payer" pour "l'obtenir".
L'oeuvre de Shakespeare peut être d'une richesse, d'une sagesse et d'une intelligence sans précédent. Mais si personne ne désire Shakespeare, il va disparaître à tout jamais.
C'est justement parcequ'il existe des individus qui apprécient Shakespeare qu'il existe encore des copies de son oeuvre aujourd'hui. Sinon son oeuvre n'existerait plus.
Et bien, c'est bien malheureux à dire, mais la popularité est un gage de survie en société et les individus non-populaires sont plus pauvres et ont plus de difficultés à s'en sortir que les individus populaires.
La société s'approprie les richesses et ensuite décide qui y aura accès selon la popularité des individus et ce sont des mesures de valeur superficielles qui entrent en ligne de compte.
Personne ne veut veut être associé aux perdants, aux bizarres, aux marginaux car ils ont peur de perdre eux-même leur popularité et leur statut social et par le fait même ils ont peur d'avoir plus de difficultés à survivre.
Bien que je déplore moi aussi cette situation et que je peux reconnaître qu'il existe des qualités et des propriétés intrinsèques aux objets, aux oeuvres et aux individus.
Dans le domaine du marchandage, il n'y a qu'un valeur relative et c'est la même chose pour la popularité des individus.
On n'a qu'à observer la volatilité de la popularité des stars et des politiciens pour s'en rendre compte.
Plus un politicien baisse dans l'opinion publique, plus il est difficile pour lui de se trouver une carrière politique ou même de gestion d'entreprise.
Plus une star est démodée et fait des conneries, moins elle est embauchée dans des postes clés de l'industrie et plus elle a de second rôles et plus elle devient un objet de foire.
C'est malheureux, mais un individu détesté de tous et rejetté de tous va mourir et ce même s'il est bon, généreux, brillant, beau etc.
La valeur marchande est toujours relative et jamais intrinsèque.
Et en société, les relations humaines sont toujours marchandes.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 11h30
@Martin
"Mais mon point est que ça ne justifie pas qu'on s'y *oppose* et qu'on dise qu'il serait préférable que cette taxe reste et que l'État engrange ainsi plus de recettes. "
Oui, vu sous cet angle je comprends votre position. Il est pertinent alors de continuer à poser la question 'pourquoi détaxer la culture, et pas le reste? En quoi est il plus justifiable moralement de taxer la vente de compteurs d'eau, que celle d'émissions objectivement débiles genre Loft-Story?'
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 11h33
@Steven,
"Ce que je te dis est qu'il y a plusieurs façons de mesurer sa valeur et que c'est très relatif d'un individu à un autre."
Il y a peut-être plusieurs façons de mesurer la valeur, mais il n'y a qu'une seule façon d'échanger cette valeur, de la vendre et de l'acheter...la valeur relative.
On a une valeur relative face à nos parents. Ils nous évaluent en fonction des efforts qu'ils ont investis en nous et des résultats que cela a produit, de leurs attentes etc.
Il y a des enfants qui finissent par se faire haïr de leur parents et vice-versa. Donc pour la valeur intrinsèque, on repasseras.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 11h41
@ Steven,
"Lorsque tu dis que Hitler était intrinsèquement mauvais, entends-tu qu'il soit né comme ça?"
Non, évidemment, je ne crois pas dans un déterminisme biologique total de ce genre. Le mot "intrinsèque" a peut-être une connotation essentialiste qui n'est pas appropriée ici. Je voulais simplement dire que la popularité d'Hitler auprès de certaines populations comme les nazis allemands n'est d'aucune pertinence lorsqu'il s'agit d'évaluer Hitler comme personne, d'évaluer la portée morale de ses actes, ce qui est le sujet de la "controverse" ici (qui n'en est pas vraiment une comme je le disais plus haut puisqu'il s'agit de deux niveaux d'évaluation différents). Disons simplement que la quantité de violations de droits, d'agression, de meurtres et de destruction causés par Hitler est astronomique.
Autrement dit, il y a une distinction à faire entre la popularité d'une personne dans le monde politique ou la société, ou encore la popularité d'un produit comme Loft Story sur le marché, et la valeur morale ou esthétique de ces personnes et produits.
Rédigé par : Martin Masse | 20 novembre 2008 à 12h03
@Vie privée
Aussitôt que l'enfant naît, il a une grande valeur aux yeux des parents même s'il n'a pas rien fait encore qui puisse être évalué. Des parents seraient prêts à mourrir pour un nouveau-né. Ça c'est intrinsèque.
En ce qui concerne la mesure de la valeur, tu viens de rajouter un autre élément qui consiste à la marchander. Ça vient modifier la discussion. C'est certain que si on veut marchander sa valeur, on parle de transaction et transaction implique nécessairement le regard des autres afin de déterminer la valeur qu'ils nous attribue. Ça change d'un individu à un autre. Cependant, comme mentionné, tu viens de faire prendre une autre tangente à notre discussion.
Rédigé par : Steven | 20 novembre 2008 à 12h11
@Martin Masse
Ok. On est donc sur la même longueur d'onde. Le dernier commentaire de Vie Privée m'a fait réaliser que pour lui la valeur doit nécéssairement être marchandable. On ne discutait pas tout à fait de la même chose. Je discutait de valeur "tout court" et lui de valeur marchande. Je suis plutôt en accord avec sa définition de valeur marchande mais je ne crois pas que toute valeur est nécéssairement marchandable (au sens où elle serait susceptible de plaire à un grand nombre d'acheteur) pour la simple raison qu'une valeur n'est pas toujours matérielle ou transposable en action.
Rédigé par : Steven | 20 novembre 2008 à 12h22
"Des parents seraient prêts à mourrir pour un nouveau-né. Ça c'est intrinsèque."
Alors, pourquoi ne sont-ils pas prêts à mourrir pour le nouveau-né de quelqu'un d'autre si un nouveau-né à une valeur intrinsèque ?
C'est parceque les parents trouvent que leur nouveau-né à eux a plus de valeur que le nouveau-né de quelqu'un d'autre, donc la valeur du nouveau-né dépend de qui le regarde.
Les parents du nouveau-né vont trouver que le nouveau-né à plus de valeur que si c'était le voisin qui regarde le nouveau-né. Le voisin peut trouver que c'est un beau bébé, mais il ne donnerait peut-être pas sa vie pour le sauver. Dans les yeux du voisin, le nouveau-né à moins de valeur que dans les yeux des parents.
Donc la valeur qu'on reçoit est relative.
Et pourquoi les parents trouvent que le nouveau-né a plus de valeur ? Parcequ'il représente leur amour, leur union, leur engagement, leurs efforts, leurs espoirs.
Donc, parceque les parents y trouve un intérêt personnel que le voisin ne trouve pas.
Le nouveau-né n'a de valeur aux yeux des parents que si les parents y trouvent un intérêt personnel.
Bien des parents abandonnent leurs enfants et les laissent crever aussi. Des parents qui trouvent qu'un enfant leur enlève de l'argent, leur enlève du temps, diminue leur niveau de vie.
Moi, j'ai décidé de rester célibataire et sans enfants car je trouve qu'un enfant n'a pas de valeur à mes yeux, ce n'est qu'une bouche de plus à nourrir et j'ai suffisamment de difficultés à nourrir la mienne que je ne vais pas m'emerder à nourrir une autre bouche que la mienne, je n'ai même pas d'animal de compagnie.
Alors, à mes yeux, un enfant n'a pas de valeur. Mais à tes yeux il semble en avoir beaucoup.
Toi tu es prêt à mourrir pour ton enfant, moi je ne suis même pas prêt à sacrifier mon petit confort pour en avoir un.
Tout est relatif.
CQFD
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 13h21
@ Martin Masse
«Je ne vois pas l'avantage, même d'un point de vue pragmatique, de dire que les taxes doivent augmenter ou rester élevées également partout pour minimiser les distorsions qu'entraînent les taxes!!»
Si l'on réduit seulement la taxe de vente sur les produits culturels Québecois, alors ce marché va grossir plus qu'il devrait. Si jamais (par miracle) le gouvernement décidais ensuite de réduire les taxes pour mettre tout le monde au même niveau, alors il y aurait un retour de balancier.
Celui-çi entrainerais alors des pertes au marché de la culture québecoise.
Pour arrêter cette effet, le gouvernement pourrait ensuit donner des privilèges de quelconque manière à l'industrie culturel québecoise.
Si les taxes auraient étés réduites en même temps pour tout le monde, ce scénario ne pourrait pas arriver.
Rédigé par : Vincent | 20 novembre 2008 à 13h42
@Vincent,
"Si l'on réduit seulement la taxe de vente sur les produits culturels Québecois, alors ce marché va grossir plus qu'il devrait. "
Même si on me payait pour manger de la merde, je n'en voudrais pas plus.
Alors je ne crois pas que vous avez à vous inquiéter de l'excroissance des produits culturels Québécois.
Et puis, considérez plutôt que sans taxes, ils vendraient à leur vrai niveau que que c'est plutôt les taxes qui fait en sorte que le marché grossit moins qu'il devrait.
Et puis, qui êtes vous pour dire quelle devrait être la grosseur du marché ? Coupez-donc les taxes et laissez le marché décider par lui-même.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 14h22
@ Vincent,
"Si l'on réduit seulement la taxe de vente sur les produits culturels Québecois, alors ce marché va grossir plus qu'il devrait."
Peut-être, mais il y a toujours des changements et des ajustements à faire dans un marché en évolution, et l'industrie culturelle s'ajustera lorsque ce sera le temps si jamais la politique fiscale du gouvernement change en réduisant aussi les taxes pour les autres. Le point crucial est que si les produits culturels québécois deviennent plus compétitifs à cause de cette diminution de taxe, ce ne sera pas à cause de subventions et de barrières accrues visant les produits étrangers, mais bien **à cause d'une diminution du fardeau fiscal sur cette industrie**.
Vous vous obstinez pour rien contre ma position. Il est clair qu'une baisse de la taxe sur tous les produits culturels, québécois et étrangers, aurait été préférable. Pourquoi essayez-vous de me convaincre de ça? Je suis en faveur de l'abolition de **TOUTES** les taxes!! Tout ce que je dis, c'est que je ne vois pas comment, comme libertariens, on peut s'opposer à une baisse de taxe sous prétexte qu'il reste d'autres taxes qui vont créer une distorsion. C'est complètement contradictoire et absurde.
Ça me fait penser à tous les pseudo défenseurs du libre marché (de l'Institut Fraser et d'ailleurs) qui ont dénoncé les conservateurs à tour de bras à cause de la baisse de la TPS, parce qu'il aurait été préférable de baisser d'autres taxes plus néfastes pour l'économie. Peut-être bien, mais pour des raisons de rentabilité électorale, c'est ce que ce gouvernement a décidé de faire. Le résultat est que les recettes de l'État ont diminué de plusieurs milliards de dollars et que cet argent reste maintenant dans nos poches. C'est quoi la logique "free-market" de s'opposer à ça?!!
Rédigé par : Martin Masse | 20 novembre 2008 à 14h23
@Martin
'Le point crucial est que si les produits culturels québécois deviennent plus compétitifs à cause de cette diminution de taxe, ce ne sera pas à cause de subventions et de barrières accrues visant les produits étrangers, mais bien **à cause d'une diminution du fardeau fiscal sur cette industrie**. '
Ce point me semble spécieux: le résultat net est que les produits culturels québécois sont moins taxés que les produits culturels étrangers; il n'y a absolument aucune différence entre faire celà, versus imposer une taxe supplémentaire sur les produits culturels étranger, toutes choses égales par ailleurs. Prétendre le contraire relèverait du jésuitisme absolu: il s'agit bel et bien d'une barrière protectionniste. Si *tous* les produits culturels étaient détaxés indépendemment de leur provenance, alors on pourrait à la rigueur parler d'une mesure à saveur libérale; mais ce n'est pas le cas.
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 14h37
"Tout est relatif"
Voilà pourquoi -à mon avis- notre époque est dans la 'marde jusqu'au cou'.
Si j'arrive à prouver que ton postulat est faux, peut-être allons-nous réaliser pourquoi notre monde est rendu aussi 'détraqué'
Voici mon postulat:
"Tout est réel, rien n'est relatif, sauf pour ceux qui croient que tout est relatif".
Je sais, je sais, beaucoup d'universitaires enseignent ça. Les médias de masse aussi, mais ça reste faux -selon moi- et voici pourquoi;
Par exemple, prenons les notions de 'la mort' et de 'la liberté' ;
Tous les peuples, toutes les cultures, tous les humains de partout et de toutes les époques considèrent qu'un corps en décomposition signifie la fin de la vie dudit corps physique. Certaines cultures enseignent qu'un esprit existe et qu'il va 'aller vivre dans une autre dimension'. Cependant, si nous nous en tenons seulement au corps physique, tous -autant que nous sommes- allons dire qu'une fois que ce corps 'sens la charogne', il est 'mouru'.
Le 'tout est relatif' vient donc d'en prendre pour son rhume ? ;-)
Maintenant pour 'la liberté'. Ici, c'est beaucoup plus difficile de sortir du 'tout est relatif', mais je crois que c'est possible quand même.
Prenons l'exemple facile de l'esclavagisme érigé en systême: partout les maitres, tout comme les esclaves, connaissaient leur 'position' et avaient conscience dudit systême.
Et aujourd'hui, et pour rester dans le sujet de ce fil, est-ce que l'esclavagisme existe ou pas?
Est-ce que dans notre systême monétaire basé sur de l'argent fiduciaire/fictif, et;
- qui perd de sa valeur;
- qui est inventé à partir de rien;
- et qui nous obligent à payer des intérêts sur des dettes -globalement et mathématiquement impossible à repayer-;
... nous pouvons affirmer que nous sommes des 'hommes libres' ?
Et nos systême étatiques (et leurs impôts, taxes et lois), etc, nous rendent-il libres?
Le fait que les 'chaînes' ne sont plus aussi visibles et que plusieurs humains se croient libres, rend-il caduc l'idée que nous ne sommes plus 'esclaves' ?
Tout libertarien qui se respecte -y compris toi, j'en suis certain- va pouvoir répondre adéquatement à cette question. Pourtant, la plupart des gens qui se disent de droite ou de gauche (donc, n'est pas un réel libertarien), va répondre exactement le contraire.
Alors, est-ce la réalité qui est relative, ou est-ce la PERCEPTION subjective de cette réalité, qui est relative ?
;-)
La réalité existerait-elle en dehors de nous et c'est l'humain qui aurait une perception subjective ou erronée de cette réalité?
Si oui, notre tâche -en tant que libertarien- consisterait-elle donc à démontrer que les réalités de nos systêmes économiques, politiques, médiatiques, universitaires, etc, *sont mal perçues* ?
Et que le paradigme droite/la gauche n'existe pas vraiment... sauf pour ceux qui veulent nous maintenir dans l'illusion du "tout est relatif" ?
Rédigé par : Sébastien Tremblay | 20 novembre 2008 à 14h40
@Sébastien Tremblay,
J'abandonne, tu as gagné, maintenant passons à autre chose, LOL !
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 14h53
"autre chose"
C'est relatif en mausus ! ;-)
D'accord, soyons sérieux 2 secondes.
Et pour rester dans ce sujet, j'aurais une question pour nos grands théoriciens libertariens:
Pourquoi vouloir enlever toutes les taxes et tous les impôts (comme certains semblent le suggérer), et ce, dans le contexte où notre dette -à tous- devra être payée (d'une façon ou d'une autre)?
Comment peut-on se dire cohérent et ce, en-dehors de la THÉORIE libertarienne appliquée... 'à la pièce' ?
Je ne veux pas changer de sujet, je veux vraiment comprendre la logique de 'tout ce chialage'. Et je ne suis pas contre -par principe-, mais je me pose de serieuses questions. C'est tout.
Moi aussi je veux ABSOLUMENT vivre dans un monde 100% libertarien, mais je suis aussi conscient que nous ne pouvons pas y arriver sans avoir de 'plan' branché sur notre *réalité* (non-relative) actuelle.
D'ailleurs, Ron Paul a un tel PLAN -qui tient compte de presque TOUTES nos réalités. ;-)
Qu'en pensez-vous?
Je ne suis pas 'construtif'?
Je fais 'dévier le sujet' ?
Rédigé par : Sébastien Tremblay | 20 novembre 2008 à 15h11
@Sébastien Tremblay
Non Sébastien, je pense que ton point est tout à fait pertinent: le monde n'est pas parfait et ne le sera jamais, mais l'approche libertarienne doit à mon avis accepter cette imperfection, tout en expliquant inlassablement ses idées, et en particulier en soulignant, à l'occasion de telle ou telle décision économique, fiscale ou politique, si elle est en accord avec les principes libertariens, ou non.
Mais dans le cas qui nous occupe, nous avons une mesure mi-vache, mi-cochon: on peut voir le verre à moité plein, puisqu'on abolit une taxe, mais on peut aussi le voir à moitié vide, puisqu'on instaure de facto une situation de protectionnisme fiscal au bénéfice d'un groupe particulier, l'industrie culturelle québécoise qui bénéficiera d'un avantage comparatif purement artificiel; et je pense que du point de vue de l'industrie de la culture dans son ensemble, on retiendra surtout l'aspect du favoritisme fiscal, faut quand même pas prendre le monde pour des imbéciles.
Mais stricto-sensu, baisse de taxe d'un coté, barrière protectioniste de l'autre, bien malin qui pourrait y retrouver ses petits. Et cela souligne le danger que courrent toujours les idées libérales de se voir récupérer au profit d'intérêts qui en fait, y sont opposés.
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 15h21
@Sébastien Tremblay,
Si le Québec avait été libertarien au départ, il n'y aurait pas eu de dépenses publiques, donc pas de dettes et donc pas besoin de taxes pour payer la dette.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 15h42
@ Martin Masse
«Vous vous obstinez pour rien contre ma position. Il est clair qu'une baisse de la taxe sur tous les produits culturels, québécois et étrangers, aurait été préférable. Pourquoi essayez-vous de me convaincre de ça?»
Je me questionne seulement à savoir ce qui est le préférable pour le futur. Est-ce appliquer une demi-baisse des taxes avec tous les désagréments que ça apporte où laisser les taxes comme elles sont?
Parfois il vaut mieux ne rien faire que de le faire à moitié.
Rédigé par : Vincent | 20 novembre 2008 à 15h50
@Vincent,
"Parfois il vaut mieux ne rien faire que de le faire à moitié."
Tout ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait et tout travail qui mérite d'être fait mérite d'être fait au complet.
Je propose une baisse à 100% plutôt qu'à 50%.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 16h23
Premièrement, je me suis trompé dans ce passage:
"Le fait que les 'chaînes' ne sont plus aussi visibles et que plusieurs humains se croient libres, rend-il caduc l'idée que nous ne sommes plus 'esclaves' ?"
J'aurais du écrire:
"rend-il caduc l'idée que nous SOMMES des 'esclaves'?"
********
@ Pierre-Yves:
Tu écris:
"Non Sébastien, je pense que ton point est tout à fait pertinent: le monde n'est pas parfait et ne le sera jamais, mais l'approche libertarienne doit à mon avis accepter cette imperfection, tout en expliquant inlassablement ses idées, et en particulier en soulignant, à l'occasion de telle ou telle décision économique, fiscale ou politique, si elle est en accord avec les principes libertariens, ou non."
---» Comme je l'ai écrit, je ne suis pas contre -par principe-, mais je ne comprends toujours pas en quoi de telles dénonciations 'à la pièce' puissent être utiles pour ceux qui veulent comprendre la philosophie libertarienne (dans son ensemble) ou pour ceux qui veulent créer ce 'monde' libertarien. Par exemple, comment justifier que nous soyons d'un côté pour un monde 'sans interventions étatiques' (qui distortionnent en 'titi' le libre-marché et qui nous rendront complètement -à terme- tous esclaves), alors que les demandes répétées de baisses(ou annulations) de taxes/impôts -dans le contexte actuel- vont seulement encore plus repousser l'inévitable catastrophe fiscale (et donc une éventuelle hausse drastique des dits impôts/taxes) et ce, dû à une dette étatique en perte de contrôle...
Tu vois où je veux en venir?
Et je pourrais aussi 'nous lancer' dans 2 autres 'pistes' semblables, qui démontreraient -encore une fois- d'autres impacts néfastes -sur nous tous- de ces dites dénonciations 'de principe, à la pièce'. En d'autres mots, ne pas tenir compte de tous les paramètres -lorsque nous formulons nos idées- va -inévitablement- créer un monde encore plus éloigné de ce que nous désirons de tout coeur ! C'est comme un délinquant qui se révolterait sans cesse contre 'l'autorité', et que la conséquence inévitable serait de se retrouver plus que jamais sous 'la botte' de ladite 'autroité'. Pour lui -comme pour nous- je crois qu'il serait très sage de prendre un instant de recul et de réfléchir sérieusement aux impacts de nos actions/idées!
En tout cas, je vais -pour l'instant- m'en tenir à ma seule idée ci-dessus et attendre les réponses.
Tu écris:
"Mais dans le cas qui nous occupe, nous avons une mesure mi-vache, mi-cochon: on peut voir le verre à moité plein, puisqu'on abolit une taxe, mais on peut aussi le voir à moitié vide, puisqu'on instaure de facto une situation de protectionnisme fiscal au bénéfice d'un groupe particulier, l'industrie culturelle québécoise qui bénéficiera d'un avantage comparatif purement artificiel; et je pense que du point de vue de l'industrie de la culture dans son ensemble, on retiendra surtout l'aspect du favoritisme fiscal, faut quand même pas prendre le monde pour des imbéciles."
---» Parfaitement d'accord !
"Mais stricto-sensu, baisse de taxe d'un coté, barrière protectioniste de l'autre, bien malin qui pourrait y retrouver ses petits. Et cela souligne le danger que courrent toujours les idées libérales de se voir récupérer au profit d'intérêts qui en fait, y sont opposés."
---» "Baisse de taxe" = mesure dite de droite (plus souvent qu'autrement) ?
---» "Barrière protectionniste" = mesure dite de gauche (plus souvent qu'autrement) ?
Mais nous, qui sommes nous ? De droite ou de gauche ?
Et si nous ne voulons pas que nos dénonciations/interventions/etc ne soient pas/plus récupérées, pourquoi continuer de ne pas tenir compte de toutes nos réalités, actuelles ?
Rédigé par : Sébastien Tremblay | 20 novembre 2008 à 16h30
@ Vie privée
Tu écris:
"Si le Québec avait été libertarien au départ, il n'y aurait pas eu de dépenses publiques, donc pas de dettes et donc pas besoin de taxes pour payer la dette."
Tout à fait, mais 'relativement' (;-)) à NOTRE réalité ACTUELLE, est-ce sage et raisonnable de ne pas en tenir compte ?
Rédigé par : Sébastien Tremblay | 20 novembre 2008 à 16h32
@Sébastien Tremblay
J'ai toujours été plutôt optimiste pour le Canada (et donc le Québec), parce que c'est parmi les sociétés modernes celle qui possède à mon avis à la fois le plus d'atouts et de raisons d'évoluer vers le libéralisme, en raison entre autres de sa diversité et de son ouverture (ce n'est pas un hasard d'ailleurs si le PLC a été longtemps le parti naturel de gouvernement, même s'il a dérivé dangereusement des principes libéraux).
Quand on examine de près les défis du Canada et du Québec, on en vient souvent à la conclusion que la racine du problème, c'est souvent l'emprise démesurée de l'État: si les gouvernements se contentaient de protéger la vie, la santé, la liberté et la propriété privée, beaucoup de casse-têtes auxquels nous sommes confrontés actuellement disparaitraient tout simplement.
Sans État omniprésent, pas besoin d'impots et de taxes faramineux pour le financer. Sans un gouvernement qui s'arroge le droit de régner sur l'éducation et décide qui doit étudier en quelle langue, beaucoup des frictions linguistiques disparaitraient, parce que l'intéret économique de la coopération à long terme l'emporterait sur l'avantage immédiat de former des blocs défensifs avec son propre groupe linguistique.
Sans un État qui impose de facto un monopole public dans la santé, nous n'en serions pas rendu à cette situation ou un duopole public-privé segmente et rançonne littéralement la clientèle (les couts par patient du système de santé canadien en témoignent), l'un par son inefficacité, l'autre par les tarifs élevés qu'il peut se permettre de pratiquer puisque, pour sa clientèle cible, le public n'est pas une alternative.
De plus la société canadienne est généralement acquise au reglement des conflits par la négociation, le compromis et le dialogue, ce qui est également une vertu des sociétés libérales. Mais pour que cette évolution se fasse dans le bon sens, il faut lutter sans relâche pour sortir l'État de tous les secteurs ou il n'a rien à foutre, et démontrer à l'opinion publique, et chaque jour autour de nous, que considérer l'interventionisme et la bureaucratie comme de 'bonnes' choses est une absurdité.
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 17h17
@Sébastien Tremblay,
Alors, coupons toutes les taxes et tous les impôts et ne laissons qu'une toute petite taxe de vente minuscule qui ne servivra qu'à repayer la dette sur une période de 50 ans.
Qu'en dites vous ?
Relativement vôtre,
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 17h18
@Pierre Yves,
FAUX ! Vous avez TOUT FAUX !!!
C'est justement parce que les gouvernements essaient de protéger la vie, la santé, la liberté et la propriété privée qu'on a plein de casse têtes.
Seul les individus peuvent protéger eux-mêmes leurs santé, liberté, propriété privée et leur vie.
Rédigé par : Vie Privée | 20 novembre 2008 à 17h21
@Vie Privée
N'est-ce pas vous qui proposiez de défendre la souveraineté canadienne dans l'Articque plus énergiquement que par de beaux discours? Allez-vous former une milice privée pour aller botter les fesses aux Popovs? Je ne suis pas contre le principe de la milice privée, mais en dépit de la décrépitude de l'Armée Rouge j'ai bien peur que votre petit régiment ne fasse pas le poids.
En effet je pense qu'il y'a des tâches dont un gouvernement peut s'acquitter honorablement, les opérations militaires en faisant partie, par contre je crois aussi que seule la possibilité d'avoir *également* recours à un service privé assure la concurrence nécéssaire à une bonne performance. Je ne crois pas davantage à la privatisation complète de la justice (pour le pénal en particulier), et je n'ai pas d'objection de principe à ce qu'un système de santé public existe au côtés du système privé, à condition que les réglementations ne distordent pas artificiellement le cout des facteurs de production au bénéfice de l'un ou de l'autre. Enfin, si on ne croit pas que l'État puisse de désaisir totalement des questions de défense et de justice pénale, il est également difficile d'envisager une privatisation totale de la police.
Pragmatisme toujours... Rome ne s'est pas construite en un jour, et je préfére l'imparfait au présent à la perfection dans un avenir improbable.
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 17h56
(suite du post précédent)
Il y'a cependant beaucoup de choses dont on pourrait, dés aujourd'hui, 'sortir' l'État: l'enseignement, les transports, l'énergie, la 'protection' de la culture et/ou de la langue, la 'protection' de l'agriculture etc. etc.
Commençons donc par quelque part au lieu de tenter de résoudre le problème de la faim dans le Monde.
Rédigé par : Pierre-Yves | 20 novembre 2008 à 18h24