par Gilles Guénette
On apprenait cette semaine que les deux plus importantes chaînes d'alimentation au Canada, Loblaw et Sobeys, vont cesser d'offrir gratuitement des sacs en plastique aux caisses de sortie de leurs magasins et franchises participantes à travers le pays l’année prochaine. Les sacs n'y seront disponibles que sur demande et coûteront cinq cents chacun. Cette annonce nous offre une belle occasion de comparer les approches commerciales des secteurs privé et public.
Dans le privé, on annonce donc qu’on va cesser de donner gratuitement les sacs (ce qui est un peu jouer sur les mots car on se doute que les chaînes refilaient le coût de leurs sacs à leurs clients avant l’avènement sur Terre du culte du sac à usages multiples). Au public, dans un monopole comme celui de la Société des alcools du Québec, on annonçait plus tôt cette année le retrait pur et dur des sacs en plastique «à usage unique» dans toutes les succursales dès la fin de 2008.
D’un côté on se dit: «Nous allons offrir à nos clients le choix d’apporter leurs sacs réutilisables ou d’acheter des sacs en plastique dans nos succursales», de l’autre: «Nous allons tout simplement bannir les sacs en plastique dans nos succursales. Pas question de permettre à nos clients d’en acheter. Ils devront dorénavant apporter leurs propres sacs réutilisables, en acheter sur place, ou repartir bouteille en main.»
Loblaw et Sobeys, comme tout bon commerce, ne veulent surtout pas déplaire; elles vont offrir le choix à leurs clientèles. La SAQ, comme tout bon monopole, ne se préoccupe pas des préférences de ses clients; elle impose – de toute façon, ils ne peuvent pas se procurer d’alcool ailleurs. Elle se dit confiante que les Québécoises et Québécois, soucieux de l'environnement, sont prêts à passer du sac à usage unique au sac à usage multiple. Les autres, qu’ils aillent se faire voir!
J’ai demandé l’autre jour à la caissière de ma SAQ pourquoi ils ne continueraient pas de vendre des sacs en plastique plutôt que de les retirer comme ça? Elle m’a répondu que c’était une décision de la société. Je ne lui ai pas demandé si elle parlait de «la société» au sens abstrait ou de «la société» d’État. De toute façon, ce n'est pas de sa faute si ses patrons prennent des décisions qu'ils ne prendraient certainement pas s'ils devaient faire face à de la concurrence.
Les gens sortent tous des SAQ bouteille à la main. Peut-être qu'avec le temps, à force d'éducation, on deviendra de bons citoyens dociles qui transportent en tout temps un sac à usage multiple dans la valise de nos voitures.
Rédigé par : Jules Olivier | 29 novembre 2008 à 19h04
Je ne suis pas un amateur de vins. Je n'achète que des bouteilles ayant une valeur entre 10 et 15 $. Je m'efforce de ne les acheter qu'à l'épicerie plutôt qu'à une succursale de la SAQ (c'est en plus souvent plus commode). Si tous ceux qui ne voient pas d'inconvénients à acheter les vins offerts à l'épicerie faisaient comme moi, peut-être que la SAQ commencerait à remettre en question ses comportements de monopole.
Rédigé par : Humain51 | 29 novembre 2008 à 19h26
@Humain51
Je pense plutôt qu'ils inventeraient une taxe supplémentaire (la taxe de taxation de taxation) pour les vins en épicerie ou ce serait le banissement ...
Rédigé par : Bobjack | 30 novembre 2008 à 02h06
"La SAQ, comme tout bon monopole, ne se préoccupe pas des préférences de ses clients; elle impose – de toute façon, ils ne peuvent pas se procurer d’alcool ailleurs."
On peut s'en procurer dans d'autres provinces et dans d'autres pays (ex: les USA) sauf qu'en Ontario, la LCBO a fait exactement la même chose.
De plus, beaucoup de marques de vins et de bières sont disponibles dans les dépanneurs et les épiceries.
Rédigé par : Tym Machine | 30 novembre 2008 à 16h31
«On peut s'en procurer dans d'autres provinces et dans d'autres pays (ex: les USA)»
Encore faut-il avoir une voiture pour s'y rendre et du temps. Et ce n'est pas recommandé si vous voulez respecter la loi ;-) Sur le territoire québécois, seule la SAQ a le droit de vendre de l'alcool. Il suffirait qu'il y ait une tendance lourde au magasinage outre-frontière pour que la société d'État presse le gouvernement québécois d'intervenir, de sévir et d'intercepter (à l'aide de ses agents de la SQ) les «contrebandiers».
Ceci dit, je vais sur la Rive-Sud deux fois par année pour faire des provisions directement auprès des vignobles et des cidreries. C'est un peu moins cher qu'à la SAQ et ça fait en sorte que je n'encourage pas le monopole - qui de toute façon, n'est même pas foutu de vendre les produits d'ici...
«De plus, beaucoup de marques de vins et de bières sont disponibles dans les dépanneurs et les épiceries.»
Oui, mais pour les vins de qualité ou vos marques préférées, vous repasserez...
Rédigé par : Gilles Guénette | 30 novembre 2008 à 17h39
@Gilles Guénette,
"Il suffirait qu'il y ait une tendance lourde au magasinage outre-frontière pour que la société d'État presse le gouvernement québécois d'intervenir, de sévir et d'intercepter (à l'aide de ses agents de la SQ) les «contrebandiers»."
Je suis surpris de cette révélation, alors comment se fait-il qu'il soit légal de se procurer aux USA une quantité raisonnable d'alcool. (ex: un 6 pack de bière, une bouteille de vin et un 40 onces de vodka serait correct pour passer sans problème la frontière, je n'ai pas les données mais elles sont facilement procurables à l'ADRC). De plus il existe des boutiques hors taxes ou le consommateur est directement invité à acheter de l'alcool et des produits du tabac sans taxes.
Si c'est illégal, comment se fait-il que la SQ ou la GRC tolère cela d'autant plus que ces boutiques sont régies par le fédéral si je ne m'abuse.
Est-ce que ça serait un peu comme de la contrebande de cigarette si je comprends bien votre affirmation?
Rédigé par : Tym Machine | 30 novembre 2008 à 19h14
Et cette tendance "lourde", je pense qu'elle existe déjà by the way. Tout comme 40% des cigarettes fumées dans Montréal et sa périphérie dans les cours d'écoles viennent du tabac de contrebande et comme disait Dumont, aucun corps de police n'intervient.
Or si à 40%, on ne parle pas d'une tendance lourde, je me demande ce que ça prend.
D'ailleurs Jeff Fillion avait déjà instigué sur les ondes de Choi en 2001 le projet "le monde parallèle des vins" où le plan était de se cotiser à la gang, de demander la collaboration d'un trucker et de ramenner un 10 roues plein de vins payés moins chers achetés en Alberta.
Fort heureusement pour l'état, le projet ainsi rendu public fut vite déboulonné et Jeff du se rabattre sur le monde parallèle des épinards...
Rédigé par : Tym Machine | 30 novembre 2008 à 19h19
@ Tym Machine
Voici ce qu'on retrouve sur le site de la SAQ:
Lors d’un séjour à l’étranger de 48 heures ou plus, vous pouvez rapporter jusqu’à 1,5 litre de vin ou 1,14 litre de spiritueux, ou encore 24 canettes/bouteilles de bière de 355 ml (12 onces) sans payer de droits, de taxes ou de majoration.
Vous pouvez également rapporter, moyennant le paiement de la majoration de la SAQ et des taxes, une quantité de boissons alcooliques additionnelle de 9 litres (par exemple, l’équivalent d’une caisse de 12 bouteilles de 750 ml).
En sus des droits et taxes fédéraux, les douanes perçoivent, à la frontière, au nom de la SAQ, la majoration établie selon le type et la valeur de la ou des boissons alcooliques, et les taxes provinciales.
Par exemple, pour une bouteille de vin de 750 ml que vous aurez payée 10 $, Douanes Canada percevra un montant de 10,03 $, alors qu’elle percevra 23,62 $ sur une bouteille de spiritueux de 750 ml payée 10 $.
http://www.saq.com/webapp/wcs/stores/servlet/GeneralContentView?page=/ng/nous-la-saq/pratiques-commerciales-z/regle_importation-z/sejours_etranger&langId=-2&storeId=10001&catalogId=10001
Par contre, je ne sais pas si un séjour en Ontario compte pour un séjour à l’étranger. Si mon souvenir est bon, durant la dernière grève à la SAQ, un journaliste de la SRC avait mentionné qu’il y avait beaucoup de Québécois qui allaient en Ontario pour se procurer de l’alcool dans les LCBO et que l’État québécois tolérait la chose même si c’était illégal.
Rédigé par : Gilles Guénette | 30 novembre 2008 à 20h22
C'est essentiellement impossible d'interdire l'importation d'alcool entre Quebec-Ontario (ou Quebec-NB). Il n'y a pas de poste douanier ou ils peuvent controler les gens qui traversent...
Le seul chance de "controle" c'est par un SQ sur le bord d'autoroute, et lui, il va seulement donner un contravention de vitesse et rien de plus...
Rédigé par : James | 01 décembre 2008 à 00h05
Et aussi acheter l'alcool chez le LCBO, eux sont meme pire que la SAQ, ils ne permettront pas la vente de biere et vin dans les epicieries, depanneurs etc, et les prix ne sont pas meilleurs.
Rédigé par : James | 01 décembre 2008 à 00h08
J'ai des amis à la frontière du Nouveau-Brunswick (Edmundston) qui vont régulièrement acheter leurs bières dans une cabane à la limite de la province, en territoire québécois.
Chez eux, c'est la bière que le bon gouvernement surtaxe.
Ça devient ridicule ces monopoles... Surtout qu'en France, même avec la taxe de vente (TVA) à 19,6%, tu paies ta bière ou ta bouteille de vin facilement 2 fois moins chère qu'au Québec.
Et les prix artificiellement élevés de ces monopoles ont souvent motivé la fabrication d'alcools frelatés... avec les conséquences sur la santé qu'ils peuvent avoir.
Rédigé par : Mathieu Demers | 01 décembre 2008 à 03h47
"Loblaw et Sobeys, vont cesser d'offrir gratuitement des sacs en plastique aux caisses de sortie de leurs magasins et franchises participantes à travers le pays l’année prochaine."
Résultat: Je ne vais plus faire mes courses chez ces deux épiciers et à l'avenir je vais aller faire mes courses chez leurs concurrents comme Métro et IGA.
Chez Métro on a plein plein de choix, les magazins sont très propres et les décors sont agréables.
Et en plus, ils ne nous écoeurent pas avec cette histoire de sacs en plastique.
Chez Métro, on a le choix entre des sacs en papier burn, des sacs en plastique ordinaire et acheter un gros sac laitte réutilisable.
Alors, à l'avenir Métro aura toujours ma clientèle et Sobeys et Loblaws peuvent se torcher avec leurs sacs à 5 sous !
Rédigé par : Vie Privée | 01 décembre 2008 à 08h35
@James,
Un commerce Québécois pourrait alors s'approvisionner en Alcool en Ontario et ainsi payer son alcool moins cher. Il ferait de meilleures marges de profit.
Rédigé par : Vie Privée | 01 décembre 2008 à 08h55
@James
Salut James. Les vins sont un peu moins chers en Ontario qu'au Québec. Il y a des études à ce sujet qui le démontre. Je crois même qu'il y en a une sur le site de l'IEDM. De plus, j'habites Gatineau et tout le monde ici sait que si on veut traverser la rivière le vin coûte environ 1 ou 2 dollars de moins la bouteille. Ce n'est pas énorme mais c'est ça. Les gens n'iront généralement pas à Ottawa pour cette raison uniquement mais s'ils sont déjà là, ils vont arrêter à un LCBO. Je ne sais pas ce qu'il en est pour la bière.
Rédigé par : Steven | 01 décembre 2008 à 09h35
@ Vie Privée
Cmon... les vin d'épicerie c'est pas super! Ça fait la job quand on ne connait rien aux vins, qu'on est prêt à payer légèrement plus (le même vin est légèrement plus cher) et qu'on se contente d'un vin ordinaire pour un souper entre amis.
Rédigé par : Kevin | 04 décembre 2008 à 00h09