par Gilles Guénette
L'argent public est de plus en plus convoité dans le secteur culturel - de plus en plus d'artistes se mettent en rang pour le réclamer. Les budgets étant ce qu’ils sont, limités, les «laissés pour compte» se tournent vers des initiatives privées pour parfaire leur financement – ce qu’on ne peut que saluer et encourager. Et, ce faisant, ils redoublent d’ingéniosité pour trouver des façons d’aller chercher des sous – il s’agit d’artistes après tout!
Ainsi on apprend ce matin que «faute d'argent pour renflouer ses coffres à la suite des récentes compressions d'Ottawa en culture, l'Institut national de l'image et du son (INIS) se tourne maintenant vers la vente de chocolat.» Le directeur général de l'endroit, Michel Desjardins, a eu l’idée de lancer «L'opération chocolat» au lendemain de la diffusion d’un épisode de Tout le monde en parle – lors duquel l’animateur avait lancé, à la blague, que l’institution serait peut-être forcée de vendre du chocolat pour compenser la part perdu de son budget.
Ainsi, à partir d'aujourd'hui, l'INIS met en vente 150 paquets d'une valeur de 100 $ chacun composés de deux boîtes de chocolat Geneviève Grandbois. L'objectif de cette opération: amasser 10 000 $ qui iront directement dans le bas de laine de l'institution. Chaque ensemble sera accompagné d'une carte signée par une personnalité qui a marqué l'histoire de l'INIS tels que: Janette Bertrand (auteure et enseignante), Érik Canuel (réalisateur de Bon cop, Bad cop) et Fernand Dansereau (réalisateur La brunante).
Pendant ce temps, les nu(e)s sont de retour au Théâtre Talisman! Le petit théâtre anglophone, ayant connu un succès l’année dernière avec une vente de toiles, revient à la charge cette année avec un tout nouveau lot de toiles. Les nu(e)s sont de Lyne Paquette, la directrice artistique de Talisman, qui a créé cette façon novatrice d’amasser des fonds pour faire face à la diminution du soutient gouvernemental. Ils sont dessinés ou peints sur le parchemin ayant servi à la scénographie de la production Down Dangerous Passes Road – pièce de Michel Marc Bouchard produite l’année dernière grâce, notamment, aux recettes de la vente. On peut se procurer les oeuvres à partir du site du théâtre.
Qui sait, peut-être qu’à force de proposer de nouvelles façons de se financer, les organismes culturels y trouveront leur compte? Peut-être y trouveront-ils suffisamment leur compte pour se passer éventuellement de l’aide de l’État? Qui sait, peut-être que les Québécois vont répondre en masse a ces initiatives et soutenir la culture parce qu’ils y tiennent, et non parce qu’on les y force?
Je suis content de lire cette nouvelle. C'est une preuve que les gens savent se débrouiller. C'est certain qu'au début ils ont "crié au meurtre" mais après ils sont devenues plus réalistes et ont envisagé les possibilités s'offrant à eux. Cet organisme ne s'en portera que mieux et trouvera p-ê même des nouvelles idées faisant fureur lui permettant de se rammasser plus d'argent qu'avant!
Rédigé par : Steven | 09 décembre 2008 à 16h13
Autre exemple intéressant de financement de la culture (décidément, les artistes se sont donnés le mot!):
Le film «À 5000 km de Jérome», dont le budget plutôt modeste est estimé à 300 000 $, doit être financé en partie par la prévente de DVD et de téléchargements. Les amateurs de cinéma sont en effet invités à acheter dès maintenant, à un prix moindre qu'à la sortie du film, un exemplaire qu'ils ne recevront qu'en octobre 2009. C'est par le biais du site Internet http://www.5000kmdejerome.com qu'ils peuvent le faire. Le film ne sera pas présenté en salle. Les artisans entendent fournir eux-mêmes la moitié du budget, si bien que le film sera entièrement financé par des fonds privés.
Source: http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/nouvelles/nouvelle-cinema/6856-ia-5000-km-de-Jeromei-un-film-au-financement-revolutionnaire.html
Rédigé par : Gilles Guénette | 10 décembre 2008 à 14h44