par Gilles Guénette
À la fin de l’année dernière, on apprenait que les ventes de livres québécois à l'extérieur du Québec sont en hausse alors qu’elles sont en baisse ici, dans la province. Selon les dernières statistiques de l'Observatoire de la culture et des communications, les ventes de livres de l'industrie québécoise ont atteint près de 74 millions de dollars en 2007 sur le marché extérieur, il s'agit d'une augmentation des ventes de 7 millions de dollars par rapport à l'année précédente.
Pendant ce temps, sur le marché intérieur, la vente de livres a beau avoir augmenté de près de 9% en 2007, les librairies et coopératives québécoises vendent de plus en plus de livres provenant de l'étranger. Ainsi, la part de marché des éditeurs québécois a chuté de 57 à 51% entre 2006 et 2007, les ventes de ces maisons d'édition étant passées de 316 millions à 303 millions. «Il semble bien que, contrairement à 2005 et à 2006, la forte croissance des ventes de livres au Québec en 2007 ait surtout profité aux éditeurs étrangers», indique l'analyse de l'Institut de la statistique. On dirait...
Alors que nos livres se vendent moins chez nous, on apprend que les deux tiers des francophones et des anglophones âgés de plus de 15 ans affirment qu'ils ne connaissent pas du tout ou pas très bien les auteurs canadiens. Et la situation est encore pire au Québec, où ce taux atteint les 72%. Selon une enquête menée cet été par Patrimoine Canada, à peine plus de la moitié des Canadiens sont capables de nommer spontanément ne serait-ce qu'un seul auteur né au Canada.
Margaret Atwood arrive en tête des écrivains cités avec seulement 22% des répondants, suivie de loin par Pierre Berton (connais pas), Farley Mowat (non plus…) et Michel Tremblay, avec seulement 5% des mentions. Selon un article de La Presse, «les Canadiens consacrent somme toute assez peu de temps à lire la prose de leurs compatriotes. En effet, à peine 22% des ouvrages que les répondants affirment avoir lus au cours des 12 derniers mois ont été écrits par des Canadiens.»
Tout cela devrait en étonner plus d’un. Pourtant, rien. N’est-ce pas pour «démocratiser l’accès à la culture» que les gouvernements subventionnent les auteurs d’ici comme ils le font?! N’est-ce pas pour assurer que «nous puissions nous reconnaître dans les histoires que nous lisons» qu’ils amputent nos chèques de paye de la sorte? Visiblement, on se fout des auteurs d’ici. Ce qu’on veut avant tout, c’est une bonne histoire. «En fait, selon la journaliste, les consommateurs accordent très peu d'importance à la nationalité de l'auteur du livre qu'ils achètent: ce facteur arrive à l'avant-dernier rang dans la liste qu'on a proposée aux répondants.» La libraire en chef de la librairie Raffin, note pour sa part que la nationalité de l'auteur ne devient un critère pour ses clients que lorsqu'ils prévoient offrir un livre en cadeau à un étranger.
Imaginez, nos impôts servent à subventionner les cadeaux que certains d’entre nous faisons à des étrangers et les livres qui sont vendus à l’étranger. Bravo!
Les Canadiens ont acheté en moyenne 14 livres au cours des 12 derniers mois. Voici, selon le sondage réalisé par Patrimoine Canada, les facteurs qui les ont guidés dans leurs choix: le sujet du livre (80%), le nom de l’auteur (42%), le bouche à oreille (41%), le prix (23%), les critiques et les prix remportés (19%), les listes de best-sellers (15%), les illustrations et la mise en page (12%), l’adaptation cinématographique du livre (11%), la nationalité de l’auteur (4%), la nationalité de l’éditeur (3%). |
Je ne connaît aucun auteur Canadien et puis, en ce qui concerne les auteurs Québécois, je ne connaît que Geneviève Guèvremont et son oeuvre Le Survenant.
Plattitude monumentale qu'on était obligés de lire au cégep.
Moi, les auteurs que je préfère écrivent des livres de mathématiques, de physique et d'informatique.
Je connais Claude Delannoy mais c'est un Européen.
Je lis des livres utiles qui m'apprennent quelque chose d'utile, je ne lis pas des romans, cela ne sert à rien.
Rédigé par : Cybertarien | 05 janvier 2009 à 20h59
Je suis pratiquement incapable de donner la nationalité des auteurs de ma bibliothèque à part pour quelques rares exceptions lorsque le pays de l'auteur est clairement référencé dans l'ouvrage. En plus, j'achète mes livres par Amazon, donc je ne paye pas de taxe du Québec de toute façon.
Vive la mondialisation, j'essaie de lire le meilleur, pas celui qui a été écrit le plus près de moi.
Et j'ai pas l'impression que je suis le seul, encore un beau coup électoral pour "montrer" que le gouvernement fait quelquechose pour "sauver la culture québécoise".
Rédigé par : Jean-François Grenier | 05 janvier 2009 à 23h42
Cybertarien> Pareil pour moi, j'attends avec impartience que le gouvernement intervienne pour mon plus grand bien et impose une taxe de 50% sur les livres provenant de l'extérieur. Tant qu'a y être, demander aux FAI d'intercepter les requêtes HTTP/DNS vers google et les réenvoyer sur toile.ca :D Sans oublier de bloquer amazon
Rédigé par : Bobjack | 05 janvier 2009 à 23h56
Je crois que les Canadiens ont un comportement sain en ce qui concerne l'achat d'un livre. Imaginez un instant qu'une personne se force à lire un livre tout simplement parce qu'il vient de "chez nous". Ce serait un peu niaiseux. On lit ce qui nous interesse peu importe sa provenance et c'est tout... Ça commence à sonner comme le gouvernement chinois qui avait interdit tout ce qui était de culture occidentale lors de la révolution.
Rédigé par : Steven | 06 janvier 2009 à 06h52
Il me semble aussi que la plupart des livres québécois des dernières années ayant eu un succès ont tous un même pattern: ce sont tous des livres du terroir où les femmes sont victimes des méchants hommes. Les seuls bons hommes dans ces livres sont innaccessibles pour une raison ou pour une autre. C'est l'amour impossible...
Rédigé par : Steven | 06 janvier 2009 à 07h00
@Bobjack,
Vous aussi vous avez remarqué qu'à toutes les fois que le gouvernement nous vole notre argent c'est pour notre bien et qu'à chaque fois que le gouvernement veut notre bien il le prend ?
Rédigé par : Foutaises | 06 janvier 2009 à 08h44
Oui mais Steven, le gouvernement VEUT que nous soyons niaiseux.
Plus les citoyens sont niaiseux, plus le gouvernement est satisfait.
Rédigé par : Foutaises | 06 janvier 2009 à 08h49
@Bobjack,
Vous aussi vous avez remarqué que lorsque le gouvernement nous vole notre argent c'est pour notre bien et que lorsque le gouvernement veut notre bien il le prend.
@Steven,
Le gouvernement nous veut niaiseux. Plus on est niaiseux en tant qu'individu mieux s'en porte la collectivité selon eux. Pour le gouvernement c'est un devoir individuel d'être niaiseux pour le bien commun.
Rédigé par : Cybertarien | 06 janvier 2009 à 08h51
Depuis que j'ai lu le premier roman de Denise Bombardier, je n'ai plus jamais acheté un roman québécois. Dieu que c'était nul. Le dernier ouvrage québécois que j'ai acheté était "La face cachée des politiques publiques" de Nathalie Elgrably. Là j'en ai eu pour mon argent. Je dépense des centaines de dollars en livres et revues annuellement et c'est très rarement des produits canadiens et encore moins québéquois.
Rédigé par : Gilles Laplante | 06 janvier 2009 à 22h34
Wow, à lire vos commentaires, messieurs (y a-t-il des madames qui ont bondi comme moi?) on a du chemin à faire!!!
Geneviève Guèvremont au lieu de Germaine! En effet, ce n'est pas fort.
Je garde espoir en lisant d'autres bloques!!!
Rédigé par : Claude Lamarche | 09 janvier 2009 à 17h15