par Martin Masse
On connaît déjà les suggestions débiles de John Maynard Keynes pour «faire rouler l'économie» en créant une fausse demande pour des pyramides et des trous ou même en parlant favorablement des guerres et des tremblements de terre, qui «créent» évidemment de l'emploi en nécessitant une reconstruction (allez lire les extraits délirants cités par Yvon Dionne).
Keynes était clairement un imbécile sophistiqué, un charlatan qui s'est fait passer pour un économiste avec ses théories patentées alors qu'il ne comprenait même pas la logique élémentaire expliquée en quelques paragraphes par Bastiat dans La vitre cassée. Mais comme il a proposé des politiques étatistes absurdes qui étaient dans l'intérêt de bien des gens, le keynésianisme est devenu la doctrine économique dominante des années 1930 aux années 1970, et est en voie de le redevenir aujourd'hui.
Justement, dans un article sur le retour en force du keynésianisme partout dans le monde, le Wall Street Journal rapporte ce matin une autre anecdote tout aussi absurde concernant Keynes que je ne connaissais pas:
Drama was a Keynes tool. During a 1934 dinner in the U.S., after one economist carefully removed a towel from a stack to dry his hands, Mr. Keynes swept the whole pile of towels on the floor and crumpled them up, explaining that his way of using towels did more to stimulate employment among restaurant workers.
Quelle idée géniale!!! Partout où vous allez, faites du trouble, créez du désordre, détruisez des choses, ça va créer de l'emploi chez ceux dont le travail est de faire le ménage et de recoller les pots cassés! Ça va faire rouler l'économie! Ça va créer de la richesse! Ça va nous sortir de la crise!
Que les idées de ce fou soient en train de redevenir l'orthodoxie économique partout dans le monde est un phénomène proprement hallucinant, certainement ce qui sera considéré un jour comme l'un des développements les plus tragiques de notre époque.
Il ne faut pas exagérer. Ce n'est pas parce qu'une doctrine économique est étatiste, injuste, imprécise et à l'encontre de nos valeurs, incluant celles des anarchistes, que Keynes était un imbécile. Mais il était certainement un MANIPULATEUR. Un meilleur titre serait: "Keynes, le manipulateur sophistiqué"
D'ailleurs, malgré le point de vue beaucoup plus pertinent des autrichiens, leur anti-mathématisme primaire passéiste est d'une profonde imbécilité. Tout de même, mieux vaut les autrichiens sans maths que la schizophrénie mathématique des Keynésiens.
Par contre, je suis d'accord avec vous sur le fond.
"During a 1934 dinner in the U. S., after one economist carefully removed a towel from a stack to dry his hands, Mr. Keynes swept the whole pile of towels on the floor and crumpled them up, explaining that his way of using towels did more to stimulate employment among restaurant workers."
Croyait-il vraiment ce qu'il disait? J'en doute!
Manipulation...
"Que les idées de ce fou soient en train de redevenir l'orthodoxie économique partout dans le monde est un phénomène proprement hallucinant, certainement ce qui sera considéré un jour comme l'un des développements les plus tragiques de notre époque."
Qu'on remette ça en marche de nos jours, VOILÀ UNE MANIPULATION PROFONDE!
Belle fin de billet!
Rédigé par : Anarcho-pragmatiste | 09 janvier 2009 à 15h42
@Anarcho-pragmatiste
D'accord avec le fait qu'il est n'est pas approprié de traiter Keynes d'imbécile. C'était simplement un petit malin totalement dépourvu de sens moral.
Rédigé par : Pierre-Yves | 09 janvier 2009 à 16h56
J'aimerais qu'on démolisse aussi l'idée que la "stimulation économique de l'état (bailout) redonne la confiance aux consommateurs qui sont tenté d'épargner" et qui eux feront rouler l'économie à nouveau. Au fait, les écologistes ne devraient-ils pas être contre les keynésiens dans ce cas?
Rédigé par : Kevin | 09 janvier 2009 à 17h08
Le plus tragique dans cette histoire, c'est qu'après cet (autre) échec du keynésianisme, ses adeptes vont continuer de faire comme si cette théorie était encore valide, et le dernier rempart contre le néolibéralisme diabolique.
Voyez Paul Krugman, il commence déjà à préparer la défaite en disant que les plans de relance ne sont pas assez gros pour être du «vrai» keynésianisme.
Jusqu'ici, j'étais encore trop jeune pour comprendre l'expression « ceux qui ne retiennent rien de l'histoire sont voués à la répéter ». Aujourd'hui je comprends.
Rédigé par : DD | 09 janvier 2009 à 20h25
@Anarcho-pragmatiste,
De grâce, cessez de défendre l'indéfendable!
Keynes était connu pour changer d'opinion au fur et à mesure que ses affirmations s'avéraient fausses. Keynes lui-même, en réponse à une critique à ce sujet, admettait le caractère instable et non-fiable de ses théories en rétorquant "When the facts change, I change my mind."
Keynes était un bon 'debater', comme la plupart des politiciens. Ça n'en faisait pas un bon économiste. La parabole de la fenêtre brisée de Bastiat, citée par Martin Masse, suffit à réfuter l'ensemble de son oeuvre.
Rédigé par : JH Lapointe | 09 janvier 2009 à 20h57
«Que les idées de ce fou soient en train de redevenir l'orthodoxie économique partout dans le monde est un phénomène proprement hallucinant, certainement ce qui sera considéré un jour comme l'un des développements les plus tragiques de notre époque.»
En effet!
Rédigé par : Jean-Luc Proulx | 09 janvier 2009 à 21h10
Dans la théorie de la vitre cassé, on voit cela dans le libre marché aussi.
C'est souvent pour cela que les entreprises patentent dans certains cas volontairement des défauts dans leurs produits une fois la garantie finie ou dans l'entreprise du service, crée des files d'attentes interminables au téléphone ou à la caisse pour décourager le consommateur (j'accorde que dans certains cas, les réglementations gouvernementales sont pour cause).
Ma question est à savoir, est-ce que ces entreprises patentant de la camelote ou donnant volontairement un service médiocre seraient de l'école de pensée du Keynésianisme ou est-ce simplement un défaut au niveau de la compétition ou des barrières à la compétition créées artificiellement?
Rédigé par : Tym Machine | 09 janvier 2009 à 23h45
@Tym Machine,
Dans un marché compétitif, l'entreprise qui "patente volontairement des défauts" ou crée volontairement des files d'attente doit logiquement compétitionner avec des entreprises qui choisiront de ne pas agir de la sorte afin d'offrir des produits ou services plus performants dans le but d'élargir ses parts de marché. Le consommateur a alors le choix entre payer mois cher pour un produit ou service moins performant, ou payer plus cher pour mieux.
Rédigé par : JH Lapointe | 10 janvier 2009 à 00h28
@ Tym machine
«C'est souvent pour cela que les entreprises patentent dans certains cas volontairement des défauts dans leurs produits une fois la garantie finie ...»
Vous venez de résumer le comportement des constructeurs de voitures américaines.
On voit ce que ça donne au long cours.
Rédigé par : Philippe Texier | 10 janvier 2009 à 09h08
@JH Lapointe,
Merci pour votre bonne réponse très logique mais on dirait souvent dans certains secteurs que les entreprises s'arrangent en "oligopole" pour offrir un service médiocre à ses clients.
Souvent c'est parce que les meilleurs partent pour de meilleurs salaire ou pour la culture de médiocrité qui règne dans l'entreprise (je pense à tout le secteur des fournisseurs d'internet, la téléphonie, le service de cable, les cartes de crédit, les caisses et les banques, l'ASSurance (milieu de véritables incompétents crasses et de peddlers professionels) la restauration et j'en passe).
Souvent aussi comme on me l'a expliqué dans les assurances, c'est les barrières à l'entrée, les lois et les règlements implantés par les gouvernements qui limitent le nombre de joueurs possible et donc facilitent les ententes des grands joueurs (oligopoles) afin qu'ils fixent les conditions de médiocrité de leurs produits.
Heureusement et je l'espère, il y aura toujours quelqu'un qui réussira malgré tout à arriver avec un produit un tantinet meilleur. Parfois trop tard, parfois ça prend vraiment beaucoup de temps et parfois, on continue d'espérer envers et contre tous la venue de la salvation entreprenariale.
Rédigé par : Tym Machine | 10 janvier 2009 à 14h46
@Tym Machine
Les contraintes (limitations) à la propriété étrangère des entreprises sont la principale raison des comportements oligopolistiques dans l'industrie des télécoms au Canada. Dans un marché concurrentiel ou le capital n'est pas artificiellement rationné comme c'est le cas chez nous, un oligopole ne tiendrait pas longtemps. De plus ce rationnement empêche la création de valeur, comme en témoigne par exemple le taux de pénétration du sans-fil (environ 60%) qui sont au Canada environ la moité des taux de pénétration constatés en Europe nordique (120%) dans des conditions de prospérité sociétale similaire. Le principal responsable de cette situation, l'interventionisme étatique. Mais vous allez attendre longtemps avant de trouver un gouvernement qui a les couilles politiques de s'attaquer à ça.
Rédigé par : Pierre-Yves | 12 janvier 2009 à 14h00