par Gilles Guénette
Pendant que 200 personnes se réunissaient lundi pour un «spectaculaire cocktail» dans le cadre de l’inauguration du 1210, rue Sherbrooke Est – édifice restauré au coût de 3,1 millions qui abritera, entre autres, les fonctionnaires du Conseil des arts de Montréal et ceux du Conseil du patrimoine –, on apprend que les coûts des travaux du Quartier des spectacles dans le secteur de la Place des Arts grimpent en flèche. Le projet initialement annoncé à 120 millions de dollars frôle désormais les 150 millions en raison de frais indirects, d'un échéancier serré et d'achats de terrain.
Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, avoue que le projet va effectivement coûter «un petit peu plus cher» que prévu, mais ne s’en offusque pas. Lui et ses fonctionnaires effectuent un intense lobby auprès de leurs camarades du provincial et du fédéral pour qu’ils redistribuent la richesse dans leur cour. Selon La Presse, «le comité exécutif de la ville a entériné mercredi dernier l'emprunt de 25,5 millions pour le Quartier des spectacles. En tout, c'est 27 millions supplémentaires que Montréal consacrera à la réalisation des travaux dans le secteur de la Place des Arts. Pour la Ville, la facture s'élève donc à 67 millions désormais, portant les investissements totaux, incluant l'apport de Québec, 40 millions, et d'Ottawa, 40 millions, à 147 millions.»
Les coûts ont déjà été dépassés de 30 millions. Imaginez ce que ça sera le jour de l’inauguration – on se rappelle le métro à Laval dont le coût est passé de 179 à 745 millions $... Si la récession s’étire sur quelques années, comme certains le prédisent, on pourra se consoler en se disant «collectivement» qu’on a donc un beau quadrilatère de rues que personne ne fréquente, par manque d’argent – car contrairement aux fonctionnaires, le vrai monde ne court pas les cocktails, aussi spectaculaires soient-ils, en temps de récession. Ou que plusieurs fréquentent «gratuitement» parce qu’on y pompera encore plus de fonds publics pour stimuler le secteur… Tout cela, alors que le reste de la ville continue de crouler sous le poids de décennies de laisser-aller.
Y-z-auraient pas quelques cennes à prendre dans tout ce bel argent pour investir dans le revêtement des rues de MTL ??? La taille et la profondeur des trous qui apparaissent avec la fonte de la neige font plus penser à des cratères de bombes qu'à des nids de poules
Rédigé par : Marianne | 28 février 2009 à 10h29
Marianne, comment pouvez-vous être aussi bassement matérialiste? Vous comparez la culture à de l'asphalte. C'est comme comparer des oranges et des tomates. L'état des routes, ce n'est pas ce qui fait qu'une ville se démarque sur la scène internationale.
Rédigé par : Mme Chose | 28 février 2009 à 12h28
L'état des route garde ma voiture en meilleur état.
Rédigé par : NoName | 28 février 2009 à 12h43
La culture change rien a ma vie.
Rédigé par : NoName | 28 février 2009 à 12h43
Il n'y a rien de trop beau pour les « artistes » et le « milieu culturel ». On a vu un peu la même chose il y a quelques jours, à Québec, avec un prétentieux sommet appelé « Horizon culture » où la ville et le gouvernement provincial ont fait pleuvoir les dollars sur le « milieu culturel » de Québec afin d'y favoriser l'émergence d'une nouvelle élite, la « classe créative ». Bien sûr, quiconque exprimerait la moindre réticence, le moindre scepticisme devant ces projets fumeux et le vocabulaire prétentieux qui les justifie ne peut être qu'un affreux réactionnaire obscurantiste et démagogue (d'ailleurs, les « artistes » voient de l'obscurantisme et de la démagogie partout hors leur petit « milieu »).
Le député conservateur de Charlesbourg, Daniel Petit, en sait quelque chose. Sommé d'expliquer l'absence de tout représentant conservateur de la région de Québec au sommet « Horizon culture », il s'est contenté de dire que, pour sa part, il ne faisait pas « copain-copain» avec les « artistes »... Il n'en fallait pas plus pour déclencher une vague d'indignation chez tous les bien-pensants de Québec (à commencer par la très convenable députée bloquiste Christiane Gagnon), outrés par le « mépris » inqualifiable de Daniel Petit envers le « milieu culturel » et les « artistes ». Désormais, voyez-vous, on est OBLIGÉ de respecter les « artistes » et de prendre très au sérieux leurs doléances. Ces chers petits ont maintenant la prétention de « créer de la richesse ». À grands coups de subventions...
Rédigé par : B. Vallée | 28 février 2009 à 13h02
QUOI, ne pas avoir d'affinités avec la clique d'apôtres de l'État providence (d'artistes) est maintenant un crime de lèche-majesté !?
Attendez, m'a sortir mon air surpris! Non mais quelle bande de ploucs...
Rédigé par : Mattiew | 28 février 2009 à 15h02
Et pendant ce temps la Ville de Montréal cherche a couper 100 millions dans ses 'services': http://www.cyberpresse.ca/actualites/regional/montreal/200902/28/01-832190-compressions-de-100-millions-en-vue.php
Rédigé par : Pierre-Yves | 01 mars 2009 à 11h03
C'est pas grave, on va juste passer une autre loi pour forcer les compagnies de production de casques de protection de skis de payer des artistes de Montreal pour faire des décorations originales des casques.
Mais ca, seulement apres que la ministre Michelle Courchesne ait obligé les skieurs et planchistes à porter le casque!
http://blogues.cyberpresse.ca/edito/?p=1159
On aura plus besoin de payer les artistes directement de nos poches si on est pas planchistes ou skieurs, youpiii !
Rédigé par : Mattiew | 02 mars 2009 à 00h57