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30 mars 2009

Commentaires

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Sébas

Ah Martin, j'aime tellement te lire !

Si seulement tous les penseurs qui se revêtissent d'un vernis libertarien -mais qui sont en réalité des étatistes de droite- ou tous les penseurs étatistes de gauche -se disant dotés d'une conscience sociale-, prenaient le temps de méditer l'implication désastreuse pour tous -indépendamment de nos croyances idéologiques- de l'existence même de ces politiques monétaires étatiques... nous aurions peut-être une chance de sortir de cette crise grandis et de revenir à une économie et à un système sain...

Mattiew

Je viens à peine de commencer à lire "Human Action" de Mises que deja, je me rend compte que c'est un document à lire absolument pour quiconque d'interessé à l'économie ou simplement l'interaction entre citoyens et gouvernement!

Le contenu fait tellement du sens, surtout avec les évènements que l'on connait actuellement.

Malheureusement, il semble que les enseignements de l'economie autrichienne ne vont pouvoir s'implanter qu'après que le systeme interventioniste/keynesien se soit complement cassé la figure, au prix de souffrances incroyables aux citoyens de la planète.

C'est doublement enrageant de voir les bouffons actuellement en place etre vu comme des sauveurs potentiels par la population alors qu'ils sont la cause même des malheurs que l'on vit.

Guillaume Filion

Ça me surprend de voir que les gens écoutent et acceptent les théories d'économistes qui n'ont jamais vu venir la crise. Ces "experts" n'ont aucune crédibilité et pourtant la majorité des gens écoutent leurs paroles comme la vérité absolue.

Je faisait parti de ce groupe il y a quelque mois quand j'ai découvert (sur ce blogue) quelqu'un qui a prédit la crise actuelle: Peter Schiff.

C'est fascinant de lire son livre Crash Proof où il explique, en 2006, les cause et les conséquences de la crise que vous vivons actuellement. Le plus épeurant est sa vision de ce qui nous attend.

Quelque soit votre philosophie de la société et de la politique, on ne peut que respecter le fait qu'il a prédit la crise avec une précision déconcertante. On est forcé de constater que son modèle économique est le bon, et c'est celui de l'école autrichienne.

Peter Schiff a fait un discours à l'institut Mises il y a quelques temps, le vidéo est disponible sur leur blog. Ces 75 minutes de clarté économique sont les bienvenus dans le désert de confusion du "mainstream media":
http://blog.mises.org/archives/009620.asp

En tant que libertarien, je demeure optimiste. Je me dis que la folie Keynesienne actuelle va finir par détruire le gouvernement tel que nous le connaissons actuellement. Mieux et plus vite que n'importe quelle révolution par les armes. Les citoyens vont apprendre, de la manière la plus douloureuse possible malheureusement, que le modèle étatique actuel ne vaut rien, et se tourneront vers un autre. Je pense que ce sera vers le libertarianisme.

Vincent

Chez vous au moins le libre marché est à peu près accepté à droite comme à gauche.
Ici en Europe on a le choix qu'entre la réglementation de gauche et la réglementation de droite.

Alors s'il vous plaît, ayez une petite pensée émue pour les libertariens européens que personne ne connaît et qui passent pour des illuminés quand ils ont la rare chance de pouvoir s'exprimer dans un média.

*se jette à terre*

"Bastiat ! pourquoi nous as-tu abandonnés !"


Tu fais beaucoup pour nous, Merci Martin !

Mateo

Oui, pensez à nous, qui vivons en France (plus pour longtemps je l'espère) par exemple!

La droite française est foncièrement, viscéralement, interventionniste, étatiste, dirigiste, constructiviste...

Etatistes de droite ou étatistes de gauche, voilà notre seul choix.

La France n'a pas une économie libre, elle a une économie mixte.

Et si par malheur vous osez dire en public ou devant des amis que vous êtes libéral, attendez-vous à être écarté, exclu, montré du doigt, moqué, raillé, voire violenté.

Et malgré le fait qu'il n'y ait jamais eu aucun homme politique et à fortiori aucun gouvernement libéral en France depuis au plus d'un siècle, l'immense majorité des Français est persuadée que nous vivons dans un pays "ultra-méga-hyper-néo-giga-libéral"...

Alors lorsque les politiques keynésiennes auront une fois de plus prouvé leur inefficacité, ce n'est certainement pas vers la pensée libérale que les gens vont se tourner, car une fois de plus ce sera le marché, "sauvage" par nature, "l'ultra-libéralisme", mondial, il va de soi, qui seront accusés, pour le plus grand bonheur de nos étatistes de droite et de gauche.

Ce pays est foutu (c).

PS: si un jour quelqu'un pouvait m'expliquer clairement et de façon logique et argumentée pourquoi certains libéraux sont plus indulgents avec la droite qu'avec la gauche, ce serait pour moi une grande énigme qui serait résolue...

Mathieu

@Mateo et Vincent:
Ne soyez pas si optimistes.

Pour avoir vécu en France, je crois que le Québec est la France d'Amérique du nord. Vraiment. On y retrouve les mêmes idées reçues, le même anti-capitalisme.

On peut même associer partis politiques français à ceux du Québec sans trop de problèmes.

Sébas

Très bon vidéo.


Government Intervention, Regulatory Policy, and the Financial Crisis
http://www.youtube.com/watch?v=xWqouBvy2sM

"In this Center for Freedom and Prosperity Foundation video, Peter J. Wallison of the American Enterprise Institute explains how government policy mistakes are responsible and he specifically highlights the destructive impact of two government-created entities known as Fannie Mae and Freddie Mac. The video concludes with four key lessons that explain how to avoid similar mistakes in the future. "


Sébas

Comme dit Mathieu, le Québec c'est comme la France... mais en plus 'barbare'...

Le libre-marché est autant démonisé ici qu'en France. Les procédés ne sont pas exactement les mêmes, mais les résultats sont identiques: une démobilisation quasi généralisée et/ou une dépendance étatique quasi totale...

Pierre-Yves

@Mateo

J'aime assez repeter qu'en France, on a le choix entre la gauche, la gogauche, et l'extreme-gauche.

NoName

À part pour l'ADQ qui zigzag, on peut aussi dire ça au Québec et ce n'est pas surprenant, on est en social-démocratie.

Mathieu

@Mateo:

En fait, j'ai croisé beaucoup de gens en France qui croyaient vraiment la propagande faite par le Ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) du Québec à l'étranger à l'effet que les Québécois sont très libéraux à l'image des Anglo-Saxons (Canadiens, Américains, Britanniques, etc.) du XIXe et du début de XXe siècle.

C'est un mythe (même dans l'Amérique actuelle d'Obama!). Dans les faits, beaucoup d'Européens retournent au pays d'abord parce qu'on ne fait pas confiance en leurs compétences et en leurs diplômes.

Ils viennent en espérant trouver un bon travail et mieux vivre mais, lorsqu'ils trouvent, ils se font autant voler qu'en France.

Une forme de protectionnisme pour les membres de nos lobbys organisés en syndicats et associations professionnelles à adhésion obligatoire par la Loi.

Nous sommes presqu'autant taxés et imposés pour financer des services publics gratuits et universels qui vieillissent mal (à commencer par notre système de santé).

La France était LE modèle des intellectuels nationalistes-socialistes des années 1960. On a voulu copier CE modèle parfait.
Mes collègues historiens et bien des journalistes nationalistes-socialistes (le nationalisme est nécessaire si on veut être un parti politique populaire au Québec) continuent d'entretenir le mythe de cette perfection du "modèle québécois" qui a, dans leurs termes, permis l'essor des Québécois francophones sous-éduqués, pauvres et exploités par les capitalistes anglo-saxons et l'Église catholique.

Bien évidemment, ça contredit la version d'historiens libéraux qui rappellent que le Québec a connu des records de chômage que depuis la Révolution tranquille (1960-1966), qu'il y avait aussi bel et bien un entreprenariat avant Lesage et une hausse de la diplômation chez les Francophones.

Le libre-marché est honni puisque mes collègues font l'association de celui-ci avec le régime d'un premier ministre, Maurice Le Noblet Duplessis, qui a été maintenu au pouvoir par la corruption et qui a usé de méthodes anti-démocratiques contre des mouvements communistes et des leaders syndicaux.
Qui veut dire capitalisme ou libéralisme = corruption, quasi-dictature, conservatisme moral chrétien dans leur esprit.

Duplessis était un conservateur de valeurs d'abord et avant tout. Mais les historiens de la Révolution tranquille aiment bien faire l'association facile entre totalitarisme, moralisme conservateur et partisans de plus de libertés. "Toutes les droites sont pareils" pour eux...

En discréditant Duplessis et les gens qui sont libéraux de valeur par leurs analyses personnelles de l'histoire, ils discréditent aussi ceux qui remettent en question leurs postes grassement payés de force par l'ensemble des contribuables.

Qui contrôle l'histoire et les médias de masse en ajoutant un soupçon de nationalisme au Québec contrôle facilement 60% de la population qui n'est déjà pas très curieuse et mal informée.

Le plus odieux, c'est que mes collègues ont baptisé la période précédent l'arrivée de nationalistes-socialistes au pouvoir de "Grande Noirceur", reprenant les termes d'un journaliste de l'époque.

Et s'ils l'avaient amplifié cette "Grande Noirceur" avec un État toujours plus réglementaire et présent dans la vie de tous ?

Stranger

La liberté politique est le point de départ de tout débat sur la liberté. Les libertés monétaire, sociale, culturelle, industrielle, financière, ne sont que des points de vue utilitaristes.

Bien sur tout parti politique, ou faction (gauche ou droite) avec un intérêt politique, s'oppose à la liberté à moins que celle-ci serve leurs intérêts politique. Ce qu'il faut donc n'est pas un parti conservateur mais un parti indépendance dont le premier article est la reconnaissance du droit de s'opposer à la force. Un tel parti aura pour objectif de faire tomber les pouvoirs des gouvernements en organisant la protection de ses membres contre ceux-ci.

Non seulement est-ce la seule voie vers la libération, mais c'est aussi la seule voie vers un débat public sur la liberté politique, ce que les différentes factions du pouvoir ne permettront jamais dans leur cadre.

Mateo

Apparemment le Québec a l'air de ressembler à la France, malheureusement. En France nous avons l'image d'un Jean Chrétien qui a fait avancé les choses, baissé les dépenses publiques et la dette, et redressé quelque peu e pays. Chose que nous n'avons jamais connu ici.

@ Pierre-Yves

En France, nous n'avons malheureusement le choix qu'entre la droite, la gauche et leurs variantes, du centre aux extrêmes. Et tous sont sont aussi étatistes PAR NATURE. Les idéologies de droite sont en France intrinsèquement dirigistes, constructivistes, interventionnistes, protectionnistes. Encore une fois, PAR NATURE.
Pourquoi dire que la droite en France aurait une politique "de gauche"? Non, elle a bel et bien une politique de droite, et c'est bien ça le problème. Quoiqu'en ce moment, il est vrai qu'elle emprunte de plus en plus d'idées à la gauche la plus arriérée, la plus abjecte.

Il ne faut pas s'étonner que les gens croient que le libéralisme est une "idéologie de droite" si on continue à se montrer aussi indulgents avec les idées de droite en disant par exemple que la droite ne serait pas la "vraie" droite, qu'elle aurait une politique "de gauche". Non il faut tout simplement combattre les idées de droite, toutes aussi anti-libérales pour la plupart que la plupart des idées de gauche.


Pensez-vous que Bastiat, qui reste pour moi LA référence absolue libérale française, était "de droite"?
PS: j'étais, ou plutôt je croyais être "de droite" il y a quelques années à peine.

David Gagnon

Le plus ironique dans cette situation c'est que Milton Friedman serait probablement en total désaccord avec les politiques actuelles des banques centrales (imprimer de l'argent pour se sortir de la crise).

Si Milton Friedman a montré de manière assez convaincante que la grande dépression a été causé par une politique monétaire trop serrée de la FED (montrant que la FED est inapte à gérer la monnaie), l'actuelle crise n'a pas été causé par une contraction de la masse monétaire (au contraire). Par conséquent, comme le disait Friedman, imprimer de l'argent est l'équivalent pour un gouvernement de mettre en place une taxe déguisée.

En 1995 Freidman avait déclaré:

"money is much too serious a matter to be left to the central bankers"

Francis St-Pierre

Es-tu revenu avec Greyhound, ou bien le boycott a-t-il débuté immédiatement?

Martin Masse

@ Francis,

J'avais acheté mon billet aller-retour, je suis donc revenu avec Greyhound. L'objectif du boycott n'est pas de me faire perdre de l'argent à moi, mais plutôt à la compagnie. Mon but est d'avoir bientôt un permis de conduire et de ne plus avoir à utiliser ce service.

Par ailleurs, il n'y a pas eu de fouille lors de mon embarquement à Ottawa. Si la compagnie n'applique pas sa politique de manière systématique, est-ce parce qu'elle néglige la protection de ses chauffeurs et clients, ou bien est-ce parce qu'elle est consciente que ce n'est qu'une dépense coûteuse et inutile qui vise uniquement à se conformer à l'hystérie sécuritaire ambiante, le temps qu'elle passe? Je suis curieux de voir si elle maintiendra sa politique plus que quelques mois.

Martin Masse

@ David,

"Le plus ironique dans cette situation c'est que Milton Friedman serait probablement en total désaccord avec les politiques actuelles des banques centrales (imprimer de l'argent pour se sortir de la crise)."

Je ne suis pas du tout certain de ça, une indication étant que tous les friedmaniens que je connais sont en faveur de cette politique.

Dans les années 1990, Friedman appuyait d'ailleurs ce genre de politique pour sortir le Japon de sa crise. En 1997, il écrivait dans le Wall Street Journal:

"The surest road to a healthy economic recovery is to increase the rate of monetary growth, to shift from tight money to easier money, to a rate of monetary growth closer to that which prevailed in the golden 1980s but without again overdoing it. That would make much-needed financial and economic reforms far easier to achieve.

Defenders of the Bank of Japan will say, "How? The bank has already cut its discount rate to 0.5 percent. What more can it do to increase the quantity of money?"

The answer is straightforward: The Bank of Japan can buy government bonds on the open market, paying for them with either currency or deposits at the Bank of Japan, what economists call high-powered money. Most of the proceeds will end up in commercial banks, adding to their reserves and enabling them to expand their liabilities by loans and open market purchases. But whether they do so or not, the money supply will increase.

There is no limit to the extent to which the Bank of Japan can increase the money supply if it wishes to do so. Higher monetary growth will have the same effect as always. After a year or so, the economy will expand more rapidly; output will grow, and after another delay, inflation will increase moderately. A return to the conditions of the late 1980s would rejuvenate Japan and help shore up the rest of Asia."
http://www.hoover.org/publications/digest/3531496.html

C'est le même genre de "quantitative easing" que font la Fed et d'autres banques centrales aujourd'hui, pour régler le même genre de problème. Friedman est d'ailleurs celui qui a inventé le terme "helicopter money" (qu'on applique aujourd'hui à "Helicopter Ben") pour décrire cette pratique visant à accroître de manière draconienne la quantité de liquidités dans l'économie.

Bref, Friedman était un inflationniste et se déclarait clairement tout à fait d'accord avec la vision keynésienne selon laquelle on peut "raviver" l'économie en imprimer des milliards de dollars et en suscitant de l'inflation, une idée totalement crétine qui montre qu'il n'avait aucune compréhension du concept de malinvestissement. Il a d'ailleurs déclaré son admiration pour Keynes malgré leurs différends théoriques (voir http://www.mskousen.com/Books/Articles/exkeynes.html ).

Le fait que la masse monétaire ne diminue pas en ce moment ne contredit pas la logique keynésiano-friedmanienne. Si l'économie est en récession, c'est selon cette logique parce que la création monétaire n'est pas assez forte, qu'elle soit faible, nulle, négative ou même plutôt forte comme aujourd'hui à cause de l'intervention rapide des banques centrales. La théorie des cycles de l'école de Chicago n'a tout simplement pas d'autre explication à offrir.

Du point de vue de l'école autrichienne, il faut cesser toute création de monnaie artificielle, qui est en soi un vol et qui cause toujours des malinvestissements. Quel que soit le rythme d'augmentation ou de diminution de la masse monétaire, les gouvernements n'ont aucune idée de la quantité optimale d'argent et de crédit qu'il devrait y avoir et il faut laisser les prix se réajuster à des niveaux réalistes pour que l'économie retrouve son équilibre.

Par ailleurs, la citation de 1995 de Friedman selon laquelle "money is much too serious a matter to be left to the central bankers" ignore le fait que Friedman voulait surtout remettre ce pouvoir de création monétaire au Trésor et l'encadrer plus strictement. Il s'opposait à l'étalon or, appuyait l'idée de l'argent fiduciaire (fiat money) et ne visait aucunement à soumettre l'argent aux règles du marché.

Pierre-Yves

@Mateo

Je connais bien l'idéologie française ayant été élevé en son sein. Bastiat en effet a mis le doigt sur le bobo, de son temps: cette idéologie est issue en droite ligne du monarchisme classique, ou le législateur 'façonne' une société passive selon ses idéaux (la plupart du temps totalement déconnectés de la réalité).

De la droite de Thiers aux socialistes de Mitterrand, c'est la même mentalité qui règne: les intellectuels éclairés chaperonnant les manants. La France n'a jamais rien pigé à la démocratie, puisque pour citer Bastiat encore, si ces manants sont aussi incapables de décider intelligemment pour eux-mêmes, on se demande bien pourquoi il faudrait leur accorder le droit de vote. C'est ce qui rend les secousses révolutionnaires inévitables dans ce pays.

Et pour ceux qui établissent des parallèles avec la société québécoise, je leur ferait remarquer que les élites de la province se comportent à toute fins pratiques comme les hobereaux du régime français, règnant sans discussion sur une plèbe colonisée qu'ils ont le mandat divin d'éduquer, et surtout d'exploiter.

Vincent

@ Martin Masse

Juste en digression par rapport au sujet du permis de conduire.
Dans une société libre, les routes seraient privées. On peut donc imaginer que leur exploitation le serait aussi tout comme leur droit d'entrée. Aurait-on un système de permis comme maintenant ? existe t-il d'autres système que celui du permis de conduire dans certains pays ?

Je n'ai aucune connaissance particulière en économie mais j'imagine que cela pose le problème des monopoles naturels.

Martin Masse

@ Vincent,

"existe t-il d'autres système que celui du permis de conduire dans certains pays ?"

À ma connaissance, non. Dans une société où les routes seraient privées, je suppose que les entreprises propriétaires exigeraient tout de même une certaine garantie de la compétence des chauffeurs avant de leur permettre d'utiliser leurs routes, question de protéger leurs clients. Il se développerait probablement un ou des services de certification privé qui seraient acceptés comme valides par la plupart des entreprises propriétaires. Le "permis" ne servirait toutefois qu'à cette seule fin et non à des fins de taxation et de contrôle comme c'est le cas du permis de conduire dans notre société.

David Gagnon

@ Martin Masse:

J'ai moi-même été un Friedmanien qui a réalisé que l'on ne pouvant pas faire confiance a aucune banque centrale pour gérer la monnaie (je suis probablement un autrichien maintenant).

Je peux me tromper mais je pense que Milton aurait fait la même constatation.

La théorie monétaire c'est bien beau mais que dans la pratique, à cause de la grande complexité du système et des jeux politiques, ça ne peut pas fonctionner.

Qu'importe, Milton est mort et on n'aura jamais son avis sur cette crise.

En ce qui me concerne, je trouve toujours pertinente le discours pro-liberté de Friedman même si ses théories monétaristes ne tiennent pas la route.

Bastiat79

"Pensez-vous que Bastiat, qui reste pour moi LA référence absolue libérale française, était "de droite"?"

Bastiat siégeait à gauche, littéralement.

Mateo

@ Pierre-Yves

Oui, la droite française est donc "génétiquement" constructiviste. Tout autant que la gauche, mais d'une autre manière. Inutile donc pour les libéraux d'espérer quoique ce soit de la droite. Alors pourquoi se montrer plus indulgent avec elle?

@ Bastiat79

Oui ;)
Mais bon, on ne peut pas dire qu'il était "de gauche" non plus. Il était libéral. Point. Et par conséquent s'opposait (ou s'alliait) selon les lois proposées tantôt aux conservateurs, tantôt aux socialistes.

Martin

@ David, si jamais tu veux savoir si tu es devenu autrichien:

http://mises.org/quiz.aspx


Vincent

Je pense que si beaucoup de libéraux se sont associés à la droite, c'est plus par rejet du communisme.
D'ailleurs de 1991 on peut dire que la droite s'est "délibéralisée".

Pourtant je ne parviens pas à comprendre pourquoi, dans le même temps, le sentiment de croissance du libéralisme s'est développé. Demandez au citoyen lambda si le monde est plus libéral aujourd'hui qu'il y a 20 ans, il va vous répondre que oui (privatisation des télécoms, de l'électricité etc).

Personnellement j'ai abandonné toute tentative de constituer un argumentaire solide à propager autour de moi : chaque sujet doit être repris depuis le début, c'est long, fatiguant et ça n'en finit jamais. Je m'en tiens à mon site.

Question (de digression encore si Martin me le permet) à tout le monde : comment avez-fait votre "coming out" ? comment votre entourage a perçu vos idées libertariennes ?

Mateo

@ Vincent

"Je pense que si beaucoup de libéraux se sont associés à la droite, c'est plus par rejet du communisme.
D'ailleurs de 1991 on peut dire que la droite s'est "délibéralisée"."

Oui, le rejet du communisme a fait que les libéraux se sont associés à la droite. Mais aujourd'hui, cela va bientôt faire 20 ans que le mur est tombé, pourquoi donc certains libéraux perpétuent-ils ce copinage avec des gens dont les idées sont si éloignées des idées libérales?

Concernant le supposé monde "de plus en plus libéral", il y a une preuve toute simple à apporter, et incontestable, qui prouve le contraire: regarder le poids des États (développés) dans l'économie. Et on constate, qu'il est augmentation quasi-constante dans à peu près tous les pays développés depuis (au moins) un siècle:
http://www.theworldeconomy.org/publications/worldeconomy/frenchpdf/Maddtab3-9.pdf

Pour la France, voici les chiffres officiels: http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissements/depenses-publiques-depuis-siecle.html
Et pour les USA, la courbe: http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/d/d9/Us_gov_spending_history_1902_2010.png

ST en parle mieux que moi: «En un siècle le poids de l’Etat dans l’économie américaine à plus que triplé (voilà pour le mythe de l’ultra libéralisme américain). Dans le même temps, le poids de l’Etat dans l’économie de la France à presque sextuplé … Et si pour certains pays on a connu une stabilisation voir une très légère décrue sur les 30 dernières années (résultat du soit disant libéralisme sauvage des Reagan et autres Thatcher), pour la France, la croissance du poids de l’état dans l’économie est ininterrompue sur 100 ans, et très supérieure à tous les autres depuis les années 70, fait quasi unique. Alors parler de grande marche vers l’ultra libéralisme comme on entend si souvent… Comment peut on expliquer que la privatisation, la dérégulation, le soit disant recul de l’Etat, la victoire des neo/ultra libéraux n’ait accouché d’aucune diminution sensible des dépenses publiques, et plus généralement à une contraction du marché libre au profit de la dépense publique ? Si le 20ème siècle atteste d’une chose, c’est d’un mouvement généralisé, régulier, assidu, vers le socialisme.»


Remarque, un jour je décrivais ces simples faits (mais sans avoir les liens mentionnés ci-dessus), et on m'a rétorqué: "c'est justement parce-que le monde est de plus en plus ultra-néo-méga-hyper-giga-libéral que l'État est obligé d'avoir un poids de plus en plus important dans l'économie (car le libéralisme cause la souffrance, la pauvreté etc. il faut donc que l'État vienne secourir les "victimes" de l'ultra-libéralisme sauvage)"... MORT DE RIRE! Logique, quand tu nous tiens :D
Et avec ça le mec en question nous a traité de "fous" et a arrêté le débat...

Pierre-Yves

@Mateo

Votre contradicteur faisait possiblement allusion à cette constatation, qui n'est pas fausse, que la globalization économique ne s'est pas accompagnée d'une globalisation de la gouvernance. Sauf que la plupart des gens qui répètent cet argument ne comprennent pas que dans un contexte globalisé, la seule gouvernance qui puisse s'avérer efficace c'est celle de la transparence et de l'efficacité des marchés (y compris financiers), un attribut totalement incompatible avec la généralisation de l'interventionnisme étatique. Mais on lit tellement de sottises sur le sujet, y compris et peut-être surtout dans les publications les plus officielles, que le monde a de quoi être mélangé. Comme le mentionne Vincent plus haut, c'est assez décourageant.

Mateo

@ Pierre-Yves

Pas tout à fait. En fait, il dressait une liste d'entreprises qui avaient été privatisées depuis la fin des années 80 et évoquait de supposées "dérégulations" et baisses de charges (qu'il n'a jamais su prouver) et pour lui, c'était la preuve d'une grande marche en avant vers le libéralisme.

Je lui rétorquais que non, ce n'est pas parce-que quelques entreprises avaient été privatisées que l'on pouvait dire qu'on assistait à une grand marche en avant vers le libéralisme. Et c'est là qu'il a dit qu'il avait "l'impression de rentrer dans la 4ème dimension" et qu'il parlait "à des extra-terrestres" et que donc il préférait s'en aller. Véridique: http://danieltourre.hautetfort.com/archive/2007/11/20/la-societe-de-defiance.html#comments

Vincent

@ Pierre Yves

hmm, vous ne seriez pas le pierreyves de liberaux.org, Ze pierreyves ?

Pour revenir sur les dérégulations, il faut savoir que chaque privatisation entraîne nécessairement une pluie de règles qui viennent cadrer le marché prenant la suite du monopole. C'est pour ça que plus on privatise, plus on réglemente. C'est mécanique.

Justin Bertrand

Il n'y a rien de plus simple que l'économie. N'importe quel petit enfant qui commence à "travailler" pour pouvoir s'acheter une bicyclette sait qu'il faut travailler fort, épargner et vivre selon ses moyens. C'est tellement banal et automatique que ça ne mérite pas d'être considéré comme une science ésotérique requérrant un post doctorat.

L'économie ne devient compliquée que lorsqu'on cherche à la plannifier d'une manière centralisée en taxant les gains, en contrôlant le commerce et en limitant les libertés des individus.

Le plus compliqué c'est que les politiciens et gros dirigeants d'entreprise voudraient avoir le beurre et l'argent du beurre mais sont confrontés à devoir faire un choix et ils essaient toutes les contorsions possibles et inimaginables pour se donner l'illusion d'avoir les deux et ne pas avoir à faire de choix.

Le gros défi du pouvoir politique c'est comment faire pour conserver leur pouvoir tout en laissant le marché libre et prospère, c'est impossible c'est l'un ou l'autre.

Alors ils ont créé la banque centrale, interdit l'or, faits toutes sortes de réglements, d'interdits, d'obligations, de taxes, de procédures bureaucratiques etc. Ils ont tellement assombri et compliqué l'économie qu'ils ont plein contrôle et empochent tous les bénéfices.

La réalité c'est que pour véritablement avoir une reprise économique il faut que le pouvoir politique cède du terrain, cède du contrôle, cède des taxes, cède des dépenses. Il faut que les politiciens et les fonctionnaires se sacrifient et ça ils ne le feront jamais. Ils veulent garder leur pouvoir et leur "légitimité" à tout prix, même au prix d'une crise économique.

Pourtant, les recettes pour la fin de la crise sont toutes simples. Couper les taxes, couper les dépenses et alléger la bureaucratie et les règlements, décriminaliser la marijuana et autres drogues, éliminer les monopoles syndicaux et les lois syndicales etc.

Mais ils ne veulent pas faire ça alors c'est sûr que c'est compliqué, c'est même impossible.

Justin Bertrand

Vincent,

Le marché c'est le cadre. Dire qu'il faut encadrer le marché c'est comme dire qu'il faut encadrer le cadre, ça n'a aucun sens.

Le marché décide ce qui doit être produit, à quel coût et combien il faut en produire. C'est quand le marché est livré à lui-même qu'il est le plus efficace et qu'il produit le plus de richesses.

Quand on cherche à "encadrer" le marché, c'est là qu'on l'empêche de réaliser son plein potentiel et qu'on se retrouve avec des distorsions et des mal-investissements qui créent toujours de la pauvreté et de la misère à long terme.

Qui est le mieux placé pour savoir combien de rouleaux de papier essie-touts ils faut produire, les clients et les fournisseurs ou le gouvernement ?

L'Union Soviétique était un exemple flagrant, soit il y a avait trop de quelque chose soit il n'y avait pas assez d'une autre. Par exemple il y avait plein de tracteurs mais pas assez de carburant pour les faire fonctionner, résultat des milliers d'équipements agricoles rouillaient sans produire la moindre récolte. Des millions de russes sont morts de faim. Les soviétiques manquaient de pâte à dents, de brosses à dents, de soins dentaires, bref de tout.

Alors laissons le marché se réglementer lui-même. Vouloir "encadrer" le marché est redondant et contre-productif. Les individus cherchent à maximiser leurs gains et à réduire leurs pertes et le duo cupidité-peur sers à lui seul à réglementer le marché.

Le marché est comme un tableau dans une galerie, plus il y a de cadre, moins il y a d'image. Même chose pour l'économie, plus on va l'encadrer moins il va produire de richesse.

Pierre-Yves

@Vincent

Non, je ne suis pas ce PY la. Pour en revenir a la discussion, au fond c'est toujours cette vieille croyance que l'argent pousse sur les arbres et ne represente rien d'autre que le chiffre imprime sur le billet de banque. Vous commencez par expliquer la mecanique du marche en prenant le prix des clous: si vous fixez le prix des clous, il est materiellement impossible de suivre en temps reel l'intersection de l'offre et de la demande.

Donc, soit vous le fixez trop haut, et personne n'achete plus de clous, soit vous le fixez trop bas (hypothese la plus plausible etant donne les pressions politiques des acheteurs de clous, qui sont plus nombreux que les producteurs de clous), et plus personne ne produit de clous, sauf pour les ecouler au marche noir.

Bon, une fois que vous avez explique ca, vous regardez votre interlocuteur et vous lui demandez "jusque la, ca va?". "Ca va", il repond. Alors vous lui dite "bon, pour l'argent, c'est pareil, sauf que le prix de l'argent c'est le taux d'interet". Et la, tout s'ecroule, il voit pas, 'ah mais, c'est pas pareil". Deprimant.

Justin Bertrand

Martin Masse,

Je vais plutôt dire que c'est un échec du marché à protéger ses libertés et sa production.

Le marché est efficace à produire mais inefficace à se défendre contre la spoliation et les contrôles abusifs. Il faudrait donner au marché un mécanisme de défense qui fait en sorte qu'il est impossible de le taxer ou le contrôler. Il faudrait inventer une sorte de système de troc, avec des points et le gouvernement ne pourrait pas taxer cela ni contrôler ce qui s'y achète et s'y vend.

Le marché est comme un arbre qui produit des fruits, il est incapable d'empêcher les animaux de venir prendre ses fruits, il lui faudrait des épines et des pièges pour empêcher les voleurs de lui prendre ses fruits.

Auriez-vous des idées sur comment défendre le marché contre les taxes et les contrôles ? Ce serait intéréssant que vous nous en parliez dans le fil de discussion car c'est cela qu'il manque, un système de défense du libre marché.

David Gagnon

@ Martin:

Il y a 2-3 ans quand j'ai fait le quiz j'ai eu 88 (ce qui était pas mal).

Aujourd'hui, 100.

P Brasseur

Cher Martin,

Bien qu'étant très pro liberté et pro libre marché moi même je pense que vous devriez faire preuve de plus d'humilité. Il se peut que vous ayez tort sur toute la ligne dans ces histoires de monnaie. En particulier le pense que l'espèce "d'ordre parfait" monétaire sans ingérence étatique que vous préconisez est une utopie dangereuse, non parce que l'intervention de l'état est souhaitable mais simplement parce qu'elle est inévitable. Dans les faits de multiples ifluences géopolitiques et autres viendraient corrompre la gestion de la "sound money" et cela rendrait ce système encore bien plus dangereux que la "Fiat money" actuelle.

Le problème avec les idéologies trop parfaite: ce sont des utopies.

Justin Bertrand

P. Brasseur,

Saviez-vous qu'il est impossible d'imprimer de l'or, il faut d'abord le prospecter, le trouver, l'extraire. Que sa quantité est limitée et que de l'or dans les mains d'un individu permet des transactions en toute intimité, en toute vie privée.

Avoir raison peut paraître arrogant pour ceux qui ont tort mais il n'est pas question de faire preuve "d'humilité" ici. Que Martin Masse soit arrogant ou humble n'a absolument pas rapport avec le bienfondé ou non de son argument contre la monnaie fiduciaire.

Une monnaie basée sur l'or ferait en sorte qu'il serait impossible de la contrefaire, car la meilleure monnaie serait l'or elle-même, alors les gouvernements ne pourraient plus imprimer de l'argent pour financer leurs guerres, leurs programmes sociaux et leurs ingérances dans notre vie de tous les jours.

Si le monde avait rejetté la monnaie fiduciaire, le gouvernement serait très petit aujourd'hui.

Et puis, je ne crois pas que l'intervention du gouvernement soit inévitable, je crois bien qu'à long terme ce genre d'interventions ne pourra pas continuer car ce n'est pas viable à long terme, les gouvernements du monde entier sont en train de dilapider leur capital de légitimité et je suis certain que les peuples du monde finiront par révolutionner et abolir ce mode de gestion de la civilisation.

Pierre-Yves

@Justin Bertrand

De toutes façon je ne vois pas pourquoi MM se badrerait de ne pas avoir l'air arrogant. Il n'y a que les crétins qui ont affaire à s'inquiéter de ça. Et MM est tout sauf crétin, en fait c'est principalement ça qui emm... le monde (y compris moi-même, à l'occasion).

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Citations

  • « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    – Frédéric Bastiat, 1848

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