par Gilles Guénette
On apprenait en février que le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, scrutait à la loupe les dépenses effectuées sur la scène internationale par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) et que la démarche semait la zizanie dans les coulisses de la société d'État. Durant plusieurs semaines, les vérificateurs ont passé au peigne fin la paperasse de l'organisme à ses bureaux de Montréal. «Ils veulent voir les comptes de dépense, a expliqué une source bien au fait du dossier. Ils veulent vérifier combien ça coûte pour les hôtels à Cannes, par exemple.»
À entendre les personnes interviewées dans cette affaire, on sentait qu’on se serait bien passé de toute cette attention. «On verra ce que l'avenir nous réserve, mais il y a un risque de salir la réputation de la SODEC pour pas grand-chose, a indiqué une source. Les gens ne comprennent pas, a-t-elle ajouté.» Les gens ne comprennent pas que les bureaucrates veulent leur bien ;-) Certains soupçonnent la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, d’avoir demandé au nouveau président du CA de la SODEC de réclamer cette enquête. Selon eux, les relations entre la ministre et le PDG de la société d’État, Jean-Guy Chaput, ne sont pas des plus harmonieuses. Ils voient toute cette entreprise comme un coup bas. Une sorte de vendetta. Les gens de la SODEC ont-ils des choses à se reprocher? Le rapport vient d’être déposé. À temps pour le retour de M. Chaput – qui rentre du Festival de Cannes où il a séjourné pendant une semaine dans une chambre d'hôtel (à 1330$ la nuitée) avec vue sur la Méditerranée...
Dans le rapport de M. Lachance, on apprend que l'État a déboursé 48 000$ l'an dernier pour les billets d'avion, chambres d'hôtel et autres frais de représentation de M. Chaput. Toujours en 2008, la SODEC a fait passer 212 000$ de frais de déplacement et de représentation de son PDG et d'autres employés pour de l'aide financière au milieu culturel. Imaginez… Les frais de déplacement et de représentation des dirigeants et employés de la SODEC ont augmenté de plus de 80% en cinq ans – depuis le début du règne de M. Chaput. Ils sont passés de 212 000$ en 2003-04 à plus de 390 000$ l'an dernier. Les seules dépenses du PDG ont atteint autour de 45 000$ par année. Bien souvent, ces frais «dépassent les règles établies et les fonds publics ne sont pas utilisés avec un souci d'économie», indique le rapport du Vérificateur général.
Le rapport fait état de plein de dépenses faramineuses de la part de M. Chaput. Dépenses qui, selon lui, devaient sans doute être pleinement justifiées. Rien de nouveau ici. Toujours la même rengaine. Les fonctionnaires ne regardent pas la dépense. Pourquoi le feraient-ils? Ce n’est pas leur argent. Naïf, Renaud Lachance estime que le PDG a exagéré. «Il n'était pas nécessaire d'avoir ce genre de train de vie. Parce qu'il faut comprendre que la SODEC, c'est là pour donner des subventions aux gens du milieu culturel. Donc, plus vous dépensez des sous pour vos déplacements et vos activités de représentation, moins vous en avez pour en donner aux autres.» Qui a dit qu’il n’y avait pas d’argent à faire dans le milieu de la culture?! Qui a dit qu’on ne pouvait pas très bien vivre de l’art au Québec?!
Le premier ministre a déjà réagi au rapport. Jean Charest trouve ça «inacceptable» et croit même qu'il serait difficile pour M. Chaput de compléter son mandat, qui prend fin en octobre, puisque la confiance n'y est plus. Le PM va lui montrer la porte et tout va rentrer dans l’ordre. Jusqu’au prochain rapport lapidaire sur des dépenses d’un autre fonctionnaire…
Quand est-ce que la population va mettre le poing sur la table? Notre argent est gaspillée sous notre nez à chaque jour et personne ne dit rien.
Rédigé par : Casey Morning | 22 mai 2009 à 20h36
La population, qu'est-ce qu'elle peut faire? La population a enfin réalisé qu'elle est impuissante face à tout ça. Elle a éteint la télé et s'est désabonnée au journal.
Rédigé par : Stranger | 22 mai 2009 à 20h49
Ce n'est pas la façon dont le gouvernement gaspille notre argent qui pose problème. C'est la façon dont il la collecte qui est un problème.
Rédigé par : Jean Louis | 22 mai 2009 à 20h52
On comprend mieux les Conservateurs d'Ottawa d'avoir coupé dans la culture non?
Où sont tous nos zartisses qui, hier encore, déchiraient leurs chemises devant l'ajustement du budget de la Culture que Harper leur a envoyé entre les dents?
Pouf... Disparus!!!
Imaginez maintenant si les contribuables québécois avaient accès aux comptes de dépenses de tous les députés, chose qui leur est rigoureusement refusée aujourd'hui. J'imagine déjà les convultions et les sueurs froides coulant dans le dos de nos élus.
Gardez tout ceci à l'esprit lorsque vous verrez nos zartisses "qui crèvent de faim..." réclamer, pancartes à la main, des augmentations majeures à la Culture pour soit disant "protéger notre identité nationalo-québécoise et nous permettre de rayonner internationalement"!!! Tabar...
Tous ces scandales du domaine étatico-public m'écoeurent au plus haut point!
Rédigé par : François 1 | 23 mai 2009 à 04h29
Si chacun pouvait conserver son plein salaire, le gouvernement ne pourrait pas gaspiller notre argent. Alors le véritable scandale inacceptable ce sont les taxes et les impôts.
Quand on donne notre argent au gouvernement, c'est une perte nette en tant qu'individu, donc ce qu'ils font à l'autre bout avec ce n'est pas important. Ce qui est grave c'est la façon dont ils obtiennent leurs revenus sous forme de taxes.
Éliminons les taxes et les impôts et vous pouvez être certain qu'il n'y aura plus de gaspillage de fonds publics.
Rédigé par : Jean Louis | 23 mai 2009 à 11h57
Jean Louis :
« Quand on donne notre argent au gouvernement, c'est une perte nette en tant qu'individu, donc ce qu'ils font à l'autre bout avec ce n'est pas important. Ce qui est grave c'est la façon dont ils obtiennent leurs revenus sous forme de taxes.
Éliminons les taxes et les impôts et vous pouvez être certain qu'il n'y aura plus de gaspillage de fonds publics. »
En effet, si le gouvernement n'a plus de revenu il n'y aura plus de scandale du genre. Toutefois, je pense que vous êtes un peu trop drastique car si le gouvernement n'a plus de revenu il ne peut plus exister. Il faut quand même un minimum de gouvernement. Je suis parfaitement d'accord que l'État doit subir d'importants changements mais de la à vouloir sa mort ...
Rédigé par : Pathros | 23 mai 2009 à 12h13
Petit problème, vous ne donnez pas votre argent au gouvernement, votre entreprise le fait pour vous.
Les gens ne paient pas d'impôts. Ils n'écrivent pas le chèque à l'état, alors ils ne sont qu'indirectement victimes. C'est de cette façon que l'état réussi à imposer à outrance sans révolte.
Rédigé par : Stranger | 23 mai 2009 à 12h30
@Pathros,
Qui a dit que je voulais que le gouvernement continue d'exister ? On serait bien mieux sans lui.
Un minimum de feu est tout ce qu'il faut pour embraser toute la forêt.
Un minimum de virus pathogène est tout ce qu'il faut pour déclencher une pandémie.
Un minimum de gouvernement est tout ce qu'il faut pour déclencher sa croissance vers la dictature totalitaire.
En 1776, le gouvernement Américain était un gouvernement minimum et voyez ce qu'il est devenu aujourd'hui.
Et puis qui êtes-vous pour dire combien de gouvernement constitue le minimum ? Et qui êtes-vous pour dire ce qui devrait être contrôlé par ce gouvernement minimum ?
Ceux qui veulent réduire le gouvernement à sa plus simple expression veulent un gouvernement qui s'occupe de la police, l'armée et la "justice", bref ils veulent un gouvernement qui détient le monopole de la violence et c'est justement avec cette violence qu'il nous extorque des taxes et qu'il finance sa croissance.
Non au gouvernement, il n'y a absolument rien que le gouvernement fait qui ne pourrait être fait par l'entreprise privée !
Rédigé par : Jean Louis | 24 mai 2009 à 02h02
@Jean Louis
"Un minimum de feu est tout ce qu'il faut pour embraser toute la forêt.
Un minimum de virus pathogène est tout ce qu'il faut pour déclencher une pandémie."
Il y'a dans vos analogies un fond d'utopie totalitaire regrettablement fallacieux: vous ne supprimerez pas le feu, ne serait-ce que celui allumé par la foudre; vous ne supprimerez pas non plus les virus pathogènes, qui sont tout simplement une expression - aussi indésirable soit-elle - de la vie.
Si vous voulez contrôler le feu, il faut organiser et gérer la forêt, par conséquent avoir un intérêt direct à le faire (question de la propriété privée). Si vous voulez contrôler les virus, il faut développer vos défenses immunitaires et mettre en oeuvre les pratiques sanitaires proactives et réactives qui s'imposent. C'est la seule façon.
Le même raisonnement s'applique aux gouvernements: vous ne supprimerez pas les gouvernements, ne serait-ce que parce que la suppression de l'un d'entre eux ouvre la porte aux abus d'un autre. La seule façon d'en limiter les dégâts est de garantir aux individus un contrôle suffisant sur les ressources légales, financières, informationnelles et militaires permettant, si la situation l'impose, de renverser le gouvernement.
Cette notion idéaliste d'un équilibre statique et idéal par éradication de ce qui ne peut pas être éradiqué est un leurre.
Rédigé par : Pierre-Yves | 24 mai 2009 à 12h35
J'endosse les propos de Pierre-Yves.
Voir le système Suisse avec son armée constituée sous forme de milices défensives (ce que devait être l'armée aux États-Unis et ce, selon la constitution américaine).
La différence entre les 2 constitutions ?
La Suisse -à date- n'a pas répétée les dérives 'impérialistes' américaines parce que (outre la différence de force ou d'attitude), car c'est la décentralisation du pouvoir en Suisse qui est effective et surtout (je crois que c'est là l'élément central qui manque à la constitution américaine), l'existence de la possibilité de faire des référendums sur demandes(au niveau cantonal et/ou fédéral) et ce, sur n'importe quel enjeu !
Si je ne me trompe pas, ces 'petits' détails changent beaucoup de choses, non ?
p.s.
Par contre, en ce moment même, des 'forces' anti-démocratiques essayent de démoniser l'armée Suisse -libre!-...
Rédigé par : Sébas | 24 mai 2009 à 15h39
@Pierre-Yves,
Vous voulez dire qu'il faudrait une sorte de gouvernement pour empêcher qu'il existe un gouvernement et dès lors il se crée toujours une forme minimale d'organization et de gouvernement, une sorte de point zéro d'autorité ?
Je comprends très bien votre point de vue et mon intervention n'allait pas à l'encontre de votre point de vue.
Mais mon point est que tout ce qui a du pouvoir tend à croître, il faut donc lutter contre la croissance du pouvoir en cherchant à toujours vouloir rapetisser et contraindre et limiter le gouvernement.
On n'arrivera pas à l'éliminer complètement, mais on va pouvoir le rapetisser aussi petit que possible et même rendu là il faudra continuer à lutter pour le garder petit, car dès qu'on va rabaisser sa garde il va se remettre à grandir.
Voilà mon point.
Rédigé par : Jean Louis | 25 mai 2009 à 10h06
"Cette notion idéaliste d'un équilibre statique et idéal par éradication de ce qui ne peut pas être éradiqué est un leurre."*
Oui, j'aime bien vos propos, cela est très plausible. Vous avez le dont de prendre une idéologie simpliste et abstraite et la ramener à ce qu'il y a de concret et de pratique. Vous finirez bien par faire de moi un minimaliste. Étant donné que la nature a horreur du vide et qu'il n'y a rien de statique, toute forme de non-gouvernement ne saurait perpétuer dans le temps.
Donc, pour calmer ce piranha de l'autoritarisme, un gouvernement minimum serait peut-être tout à fait approprié et empêcherait la venue d'un gouvernement pire comme vous le dites.
Dans ce sens, il faudrait travailler à réduire le gouvernement actuel vers un minimum pratique et réalisable.
Rédigé par : Jean Louis | 25 mai 2009 à 10h12
"On n'arrivera pas à l'éliminer complètement, mais on va pouvoir le rapetisser aussi petit que possible et même rendu là il faudra continuer à lutter pour le garder petit, car dès qu'on va rabaisser sa garde il va se remettre à grandir."
Bon, alors si c'est là votre point nous sommes violemment d'accord; je le dirais d'une autre façon: 'better the devil you know, than the one you don`t'.
Rédigé par : Pierre-Yves | 25 mai 2009 à 10h46
@Pathros
"Toutefois, je pense que vous êtes un peu trop drastique car si le gouvernement n'a plus de revenu il ne peut plus exister. Il faut quand même un minimum de gouvernement. Je suis parfaitement d'accord que l'État doit subir d'importants changements mais de la à vouloir sa mort"
Si l'on considère les taxes et impôts de l'extorsion, de "réduire" l'ampleur de celle-ci pratiquée par une clique mafieuse est une tâche impossible selon moi...
Rédigé par : FrancisD | 28 mai 2009 à 13h19