par Martin Masse
Ce soir, nous avons reçu à l'improviste la visite du «comité d'accueil» de Stanbridge East, c'est-à-dire d'un conseiller municipal, de son épouse et d'une autre citoyenne, venus officiellement nous souhaiter la bienvenue en tant que nouveaux résidants de la municipalité. Ça tombe bien puisque justement, ce matin, nous recevions notre premier compte de taxes municipales!
J'avais déjà rencontré le conseiller à la bibliothèque du village samedi dernier (en même temps que trois autres citoyennes avec qui j'ai parlé de jardinage et de diverses autres choses - impossible d'aller où que ce soit ici sans rencontrer des gens et faire une jasette!), qui m'avait prévenu que nous recevrions bientôt une visite.
On nous a offert un joli panier-cadeau contenant le superbe livre d'histoire de la municipalité ainsi que des produits fabriqués localement: un pain du boulanger du village, des beignes venant du café, une bouteille de vin d'un vignoble à deux minutes de chez nous, un savon au lait de chèvre, du sirop d'érable et de la confiture. S'y trouvait également de la documentation sur les services municipaux et les différents commerces et services offerts par des citoyens. La directrice générale, seule employée permanente de cette municipalité de 750 habitants, y donne son numéro de téléphone non seulement à la mairie, mais à son domicile!
Nous avons causé une bonne demi-heure avec nos visiteurs, tous les trois d'ex-Montréalais venus s'installer à la campagne. Le conseiller municipal nous a également vendu des billets pour le souper annuel au cochon, boeuf et agneau braisés qui aura lieu en septembre à la salle Memorial dans le village, au profit du comité d'embellissement (qui s'occupe par exemple de planter des fleurs pour embellir le village).
On nous a dit que la municipalité essayait d'organiser plus d'activités culturelles et qu'on cherchait des bénévoles pour aider à l'organisation, de même qu'à la bibliothèque. J'ai laissé entendre que je serais peut-être disponible à partir de l'hiver pour en faire un peu et l'une des dames m'a répondu que «ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd!».
Quelle charmante attention et quelle bonne idée pour accueillir les nouveaux venus, leur communiquer des renseignements utiles et les intégrer rapidement dans un réseau social local - en plus de mettre un petit baume sur la douleur d'avoir à payer encore des taxes, relativement modestes il est vrai comparées à celles que nous devions payer en ville.
Il est évident que la réalité sociale d'une si petite communauté n'a pas grand-chose à voir avec celle d'une métropole immense comme Montréal. En ville, on ne connaît souvent même pas ses voisins immédiats, et il est nécessaire de garder ses distances pour se protéger dans un environnement aussi complexe, mouvant et incertain, où la supervision sociale est presque nulle.
Tout de même, la proximité de l'administration n'est pas uniquement une question de densité de population. Dans un milieu urbain, on pourrait rapprocher les élus, les gestionnaires et les services municipaux de la population si on décentralisait radicalement les paliers d'administration et la prestation des services. Pas seulement au niveau d'arrondissements avec des pouvoirs symboliques - et qui comptent des dizaines ou même plus d'une centaine de milliers d'habitants eux-mêmes - mais au niveau des quartiers, là où les gens ont un enracinement réel et une perception concrète de ce qui se passe autour d'eux.
À Montréal, et ailleurs au Québec, c'est exactement le contraire qui est arrivé au cours de la dernière décennie. On a créé des «mégacités» en imposant des fusions municipales. Des administrations déjà bureaucratisées, à des années-lumière de la population, et où la corruption et le gaspillage sont hors de contrôle comme celle de Montréal sont devenues encore plus déconnectées de ceux qu'elles doivent servir. Cela a amplifié encore davantage les aspects négatifs de la vie dans une grande ville. Qui donc pense avoir une quelconque influence sur ce qui se passe à l'hôtel de ville - et conséquemment dans son propre quartier?
La vie rurale ne comporte évidemment pas que des avantages. Je m'attends aussi aux aspects moins positifs qui sont typiques des petites communautés - les ragots, les cliques du village qui cherchent à garder le contrôle sur tout, l'amateurisme, etc. Déjà, une commerçante de Dunham, dont la résidence est à Stanbridge East, nous en a raconté des vertes et des pas mûres sur ce qu'elle considère être l'incompétence abyssale de l'administration municipale de ce village, en plus des jalousies, de la persécution subtile et des coups bas dont elle se dit victime de la part de la clique dominante. Tout ça lui empoisonne tellement la vie qu'elle a décidé de vendre son commerce pour s'établir ailleurs. Elle n'a par contre que des bons mots pour ce qui se passe à Stanbridge East.
Même à petite échelle en milieu rural, il y en a donc aussi des expériences administratives désastreuses. Mais justement, elles sont à petite échelle. Elles n'affectent qu'une population restreinte, qui a des recours et dispose de moyens de pression pas mal plus directs que dans les grandes villes. Et pour ceux qui en ont vraiment assez, il est relativement plus facile de déménager dans la municipalité voisine, qui se fera un plaisir de les accueillir. On ne parle pas de millions de gens forcés de subir un seul modèle administratif qui peut tourner mal (en fait, où toutes les conditions sont rassemblées pour que ça tourne mal), mais de quelques centaines ou milliers. Cette concurrence entre de multiples administrations offrant des expériences et des services différents, c'était l'un des arguments centraux de la Note économique (non signée) que j'avais rédigée pour l'IEDM à l'époque du débat sur les fusions forcées.
Quoi qu'il en soit, voilà l'une des raisons qui nous a amenés à déménager à la campagne. Et sur cette question, je vois d'un oeil sympathique les efforts d'une certaine gauche écolo «alternative» (assez présente dans la région) pour promouvoir le localisme, le small is beautiful, les avantages d'avoir des services de proximité à petite échelle au lieu de toujours dépendre des mammouths bureaucratiques et corporatifs installés dans les grandes villes. Tant, évidemment, que ce n'est pas imposé et qu'on ne prétend pas renverser le capitalisme et pouvoir remplacer tout le système économique mondial avec ces expériences locales, ce qui est malheureusement la prétention de bien des activistes illettrés économiques. Alors qu'en fait, on répond à une demande réelle, et la souveraineté du consommateur, c'est justement ce qu'il y a de merveilleux dans une économie libre.
Très intéréssant billet Martin, "du Libertarianisme au quotidien" pourrait on dire, et qui rejoint certaines préoccupations exprimées précédemment sur l'illustration des vos idées dans la vie pratique.
Bien avant de les avoir découvertes ces idées, et résident moi-même d'un petite municipalité de 20,000 âmes au coeur de l'ile de Montréal, le projet de fusions municipales avait suscité en moi une méfiance instinctive.
Je ne gobais tout simplement pas l'argument des économies d'échelles (qui ne tient debout que si l'on s'interdit la sous-traitance), et redoutait la création d'un monstre administratif kafkaien a des années lumières de l'administration municipale directe et accessible que nous avions alors, avec comme vous le mentionnez la possibilité de déménager a quelques kms de la si cela ne nous convenait plus.
La suite des évenements m'a donné raison: nous nous sommes retrouvés propulsés au sein d'une nébuleuse courtelinesque et ingouvernable, dont les dérives mêmes sont aujourd'hui devenues le prétexte pour instaurer encore plus d'autoritarisme et de centralisation aveugle, et ou il est devenu carrément impossible de faire entendre la voix des citoyens dont les faibles protestations se perdent dans les rouages multiples d'une machinerie dantesque. Les scandales n'ont depuis plus cessé de secouer notre municipalité devenue arrondissement.
Rédigé par : Pierre-Yves | 21 août 2009 à 02h27
Comme je t'envie Martin de pouvoir vivre à la campagne.
Impossible pour moi.
Je trouve intéressant le phénomène de "clique dominante" du village. As-tu plus de détails? Est-ce que ce groupe tente d'user de son influence sur le conseil municipal pour obtenir des avantages au détriment du reste des citoyens? Ce serait la démonstration que même à petite échelle, la politique fonctionne de la même bonne vieille façon.
Ceci étant dit, j'aimerais bien avoir votre avis sur ça:
http://minarchiste.wordpress.com/2009/08/21/capitalisme-ou-corporatisme/
A+
Rédigé par : Minarchiste | 21 août 2009 à 09h12
Je suis Montréalais de naissance et le meilleur move que j'ai fait de ma vie est de quitter la ville pour la campagne. Deux mondes.
J'ai souri à ce passage : " certaine gauche écolo «alternative» "
Les premiers socialistes (18e siècle) ont été les premiers à militer pour les libertés individuelles et pour un gouvernement minimaliste. Ils ont beaucoup en commun avec les libertariens d'aujourd'hui. Cette certaine gauche écolo comme vous dites ne veut seulement qu'on lui foute la paix et qu'on cesse de l'égorger avec toujours plus de taxes.
Si vous saviez les contraintes que doivent subir ceux qui veulent développer des produits du terroir... Je connais un couple qui voulait redémarrer une ancienne ferme abandonnée pour un élevage de canards et il leur fallait couper quelques arbres. Pour l'étude de leur dossier il a fallu qu'ils paient pour une photo satellite de leur terrain.
Une photo satellite osti!!! Et leur projet a été refusé par le fédéral après 12 mois de frais et d'études de dossiers, de rencontres avec des fonctionnaires et autres dédales administratifs.
Rédigé par : Malaf | 21 août 2009 à 09h50
@ Minarchiste,
"Je trouve intéressant le phénomène de "clique dominante" du village. As-tu plus de détails?"
Je ne peux malheureusement pas donner plus de détails puisque la dame en question pourrait alors facilement être identifiée, et je ne tiens pas à lui causer de trouble. Aussi parce que je n'ai entendu que son point de vue et que je ne veux pas dénigrer l'administration municipale de Dunham alors que je ne suis pas en position de porter de jugement objectif sur les controverses qu'elle nous a racontées (ce pourquoi j'ai pris soin d'écrire "ce qu'elle considère" et "dont elle se dit victime").
Toutefois, ceux qui ont vécu en campagne pourront facilement reconnaître une dynamique très fréquente. Mon père par exemple râle depuis des décennies contre la clique du village où j'ai grandi dans Lanaudière et où il habite toujours.
Ça concerne habituellement un groupe de familles influentes établies depuis plusieurs générations et qui contrôlent le conseil municipal. Ces gens n'aiment pas trop le changement qui vient bouleverser leurs vieilles habitudes, ni les "outsiders" qui menacent leur emprise et leur tranquilité. Les nouvelles initiatives pour par exemple "moderniser" des services municipaux peuvent susciter des batailles locales féroces et ceux qui arrivent avec de nouvelles idées (y compris pour dynamiser l'économie locale, attirer de nouveaux résidants, créer des activités, dans des endroits qui sont pourtant souvent en déclin démograhique et économique et qui en auraient bien besoin) sont mal vus et peuvent même être harcelés de diverses façons.
Bref, le même genre de choses qui peuvent se passer à l'échelle du Québec tout entier, mais ça touche les gens beaucoup plus directement quand il s'agit des voisins ou des commerçants du village que vous côtoyez tous les jours qui vous regardent de travers.
(Concernant ton article, tout à fait d'accord, et ça touche un point crucial dans tous nos débats, cette incapacité des gauchistes à bien comprendre ce qu'est le libre marché et à confondre le corporatisme (c'est-à-dire l'intervention de l'État) avec le capitalisme chaque fois que l'État intervention d'une façon qu'ils n'aiment pas et en faveur de groupes qu'ils n'approuvent pas. J'ai écrit un article là-dessus il y a dix ans: "Le cheval de Troie de l'interventionnisme pro-business",
http://www.quebecoislibre.org/000205-2.htm .
Ceci étant dit, je viole mes propres règles en te répondant sur cette page, ce n'est pas le sujet du billet. Il faudrait mettre ce genre de choses dans le fil de discussion libre, ou nous soumettre l'article pour publication si tu veux susciter une discussion ici.)
Rédigé par : Martin Masse | 21 août 2009 à 10h07
@Malaf,
"Si vous saviez les contraintes que doivent subir ceux qui veulent développer des produits du terroir..."
Oui, je suis tout à fait conscient de ça, et c'est justement un autre point que les gauchistes ne comprennent même pas. Ils s'imaginent que ce sont les méchantes multinationales qui empêchent le développement du genre d'activités économiques locales, durables, biologiques, etc., qu'ils aiment bien, alors qu'en fait c'est la réglementation étatique qui est en cause.
Les vins et cidres du Québec sont à la mode depuis quelques années, mais quand Gilles et moi avons commencé à visiter la région il y a quinze ans, les producteurs qui débutaient alors nous racontaient tous la même chose: le gouvernement et la SAQ faisaient tout pour leur mettre des bâtons dans les roues, et c'était un véritable missionnariat de tenter de développer leur production (sans oublier évidemment que c'est l'interdiction ÉTATIQUE de produire du cidre depuis les années 1930 et pendant plusieurs décennies qui a tué une industrie qui existait depuis la colonie et qui fait qu'il a fallu tout recommencer à neuf - les gauchistes accuseront sans doute Seagram et le libre marché pour ça).
Rédigé par : Martin Masse | 21 août 2009 à 10h25
Martin Masse
Aucun de ceux que je connais ne blâment les multinationnales. Ils en ont contre les différents palliers de gouvernement. C'est nos élus qui pondent des règlements favorisant les multinationnales au détriment des plus petits.
La question des abattoirs de volaille est une vraie farce. Si t'as un petit élevage oublie ça. Tout est fait pour les gros. Le MAPAQ n'est pas très populaire chez les petits agriculteurs.
Rédigé par : Malaf | 21 août 2009 à 10h39
Nous comptons tous sur vous, Martin, pour transformer très bientôt cette petite locallité en fief libertarien où nous pourrons enfin prospérer à l'abri de l'État tentaculaire et opressif... <;o)
Rédigé par : François 1 | 22 août 2009 à 04h53
L'esprit de village ne se traduit tout simplement pas à l'échelle métropolitaine. On a beau dire que le quartier est un village urbain, la probabilité qu'un citadin connaisse ses voisins mieux que ceux d'autres quartiers est faible. Son travail et ses activités se retrouvent dans d'autres quartiers, alors l'effet de rapprochement de diviser une ville en milliers de villages ne se réalisera pas.
Il n'y a pas vraiment d'alternatives au bon vieux capitalisme en ville. La ville doit appartenir au propriétaires, ce qui veut dire les grands propriétaires (entreprises et nobles) qui ont le plus à perdre et à gagner de son bon fonctionnement. C'est ce qui fait que l'administration du village semble mieux fonctionner, le nombre d'électeurs est mince et la proportion de propriétaires y est beaucoup plus grande.
Rédigé par : Stranger | 22 août 2009 à 15h01
Malaf:
Il y a deux décennies, des petits abattoirs, il y en avait.
Qu'est-ce qui s'est passé depuis?
Une autre alternative, ce serait de faire l'abattage soi-même et de vendre au noir après.
Rédigé par : Le Mouton Marron | 22 août 2009 à 21h25
Nous sommes fiers d'avoir pu recevoir la visite, vendredi dernier, de monsieur Masse et de monsieur Guénette au Club de tir de Stanbridge East. Ce club est un symbole de liberté et un incitatif à la responsabilisation individuelle.
Rédigé par : Pierre Bouchard | 23 août 2009 à 17h51
En réponse aux 8e et 9e paragraphes ci-dessus :
http://www.fruitmur.ca/2009/08/23/centralisation-versus-decentralisation/
Rédigé par : steve81 | 23 août 2009 à 21h29
Mouton Marron
"Il y a deux décennies, des petits abattoirs, il y en avait.
Qu'est-ce qui s'est passé depuis?"
Les normes fédérales assorties de quotas privilégiant quelques bonnets. Quelqu'un qui veut abattre chez-lui n'obtiendra pas l'autorisation du gouvernement, même s'il est prêt à investir SON argent pour construire un petit abattoir qui respectera toutes les règles.
Par contre si t'es un gros producteur de porc, là tu peux construire un nouvel abattoir si tes besoins d'expansion le justifient. Agromex est justement en train d'en construire un. Vive les quotas.
Impossible de vendre au noir de la viande abattue soi-même à grande échelle. J'en connais qui le font pour arrondir leur fin de mois, mais on parle d'un veau ou deux et de quelques poules.
Je vois mal un gars plumer 3000 canards par année et essayer de vendre son foie gras en dehors des réseaux de distribution. Ça serait pas long qu'il attirerait l'attention des autorités.
Et si le producteur veut vendre ses produits au Métro du coin il doit être certifié et détenir ses permis.
Rédigé par : Malaf | 24 août 2009 à 07h58
J'ai commencé à lire ton excellent texte de l'IEDM. Pourquoi ce n'était pas signé ?
J'ai aussi trouvé ça:
"Table 3 shows the operating costs for Toronto before and after amalgamation. The data show a $744.2M increase in operating costs when Toronto was amalgamated and when downloading was introduced. The operating cost budget jumped by 18% between 1997 and 1998. After 1998 the changes were small but in most years there was an increase in the operating budget.
In 2007, the city increased employee wages and salaries from $3.87 to $4.16 billion or 7.4%. This was three times the rate of inflation. Spending in the city jumped from $8.59 to $9.36 billion. In 2007, net liabilities (payables, mortgages and debentures) increased by $551 million to $2.84 billion compared to 2006. The interest paid on the city’s long term debt increased from $202 to $252 million. This was an increase of 24%.
Since the current mayor took office in 2004, the net debt has increased by $1.2 billion. The data indicate that city has major financial problems. This is true despite the mayor’s pledge to keep costs under control. The city has serious financial problems that are not being addressed by the current administration. (2007, Levy, Sue-Ann) Clearly, the increase in the size of the operating budget despite attempts to reduce costs indicates that amalgamation has not reduced costs. It has increased them."
(...)
"Implications of Amalgamation
Mergers that are imposed on communities despite the opposition of their residents are in conflict with basic democratic principles. The mergers are based on the view that the senior levels of government and its civil servants know what is best for the residents of the amalgamated communities."
Page 7,8 et 16 de ce document:
Toronto Ten Years after Amalgamation
BY
Harvey Schwartz
Department of Economics York University
***
La même histoire se répète après la fusion *forcée* des villes de la région d'Ottawa.
***
Quelque soit l'angle par lequel nous abordons la question des fusions forcées, il faut -encore une fois- reconnaitre que -dans ce dossier comme tant d'autres- les 'planificateurs marxistes' (comme en ex-U.R.S.S) qui croient que les grosses structures centralisatrices et éloignées des gens, sont toujours mieux que le 'small is beautiful', répètent toujours les mêmes erreurs.
Vont-ils -un jour- apprendre de l'histoire ou de leurs erreurs?
Quelqu'un a-t-il prononcé le nom de madame Harel?
:-)
Rédigé par : Sébas | 24 août 2009 à 23h07
Il y a dans les fusions municipales un principe égalitariste de redistribution de richesse qui doit nécessairement mener à une augmentation des dépenses suite à la fusion. Les villes de banlieues sont habituellement plus riches et dépensent plus en imposant moins. Le problème pour les marxistes est que ces ressources sont hors de portée de la ville centre et de ses programmes de redistribution de la richesse.
Si les propriétaires contrôlaient la ville centre en proportion aux taxes qu'ils contribuent (1$ de taxe = 1 vote) et bien il n'y aurait pas de redistribution de richesse dans la ville centre, et les villes de banlieue n'hésiteraient pas à fusionner lorsque de véritables gains d'échelle existeraient.
Tant et aussi longtemps que le droit de vote n'est pas lié en proportion à la propriété, non seulement les villes pauvres vont continuer de s'appauvrir et de se ruiner (voir Détroit, MI) mais les villes de banlieue vont devoir s'équiper de zonage draconien qui exclu les électeurs pauvres potentiels et ainsi aggraver les crises de logements qu'on voit partout.
Rédigé par : Stranger | 25 août 2009 à 00h45
Vous voulez retourner à la démocratie athénienne?
Par contre, dans le contexte actuel -où une seule partie des individus peut profiter de l'argent fiduciaire- au détriment des autres, cela risque de mal finir.
Et la révolution américaine -pour se libérer de la démocratie 'élitiste' britannique et de la fausse monnaie royale/étatique- aura été vaine ?
Pourquoi ne pas s'attaquer à la source des inégalités, i.e. l'argent étatique... car c'est ce qui ouvre la porte à toutes les demandes socialistes de 'redistribution de la richesse' de ce monde ?
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J'ai écrit ça sur un autre blogue libertarien:
Schumpeter a-t-il -une seule fois- mentionné le rôle de la monnaie étatique de monopoly ?
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Dans le contexte actuel, toute ‘destruction créative’ augmente le concentration du capital et du pouvoir. Chaque crise, est une période d’augmentation de cette destruction, par les faillites, et ceux qui ramassent les billes, deviennent de plus en plus gros et puissants.
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“Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées en ordre de bataille. Si jamais le peuple américain autorise un jour les banques privées à contrôler l’émission de la monnaie, d’abord par l’inflation, puis par la déflation, les banques et les sociétés qui se développeront autour vont DÉPOSSÉDER les gens DE TOUT LEURS BIENS jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent sans domicile sur le continent que leurs pères ont conquis.”
-Thomas Jefferson, letter to then Secretary of the Treasury, Albert Gallatin, 1802
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Pour éviter tout malentendu: Oui je crois que ce concept est bon, comme des branches mortes qui tombent, pour permettre aux saines de grandir et de se nourrir, grâce à décomposition de celles qui viennent de tomber… etc.
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Mais le libre marché n’existe plus depuis longtemps… il ne peut y avoir de destruction naturelle et constructive, parce que rien n’est naturel dans le faux libre marché actuel.
***
A méditer, car TOUT part de là et se termine LÀ:
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“Bailout marks Karl Marx’s comeback
Martin Masse
Financial Post, September 30, 2008, FP13
In his Communist Manifesto published in 1848, Karl Marx proposed 10 measures to be implemented after the proletariat takes over power, with the aim of centralizing all instruments of production in the hands of the state. Proposal #5 was to bring about the “centralization of credit in the banks of the state, by means of a national bank with state capital and an exclusive monopoly.”
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If he were to rise from the dead today, Marx might be delighted to discover that most economists and financial commentators, including many who claim to favour the free market, agree with him”.
Suite:
http://www.leblogueduql.org/2008/09/financial-crisi.html
En français:
http://www.leblogueduql.org/2008/09/crise-financire.html
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***
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Selon moi:
Dans le monde matériel, rien n’est plus important que de comprendre l’implication de l’existence des banques centrales et de la fausse monnaie étatique. C’est ce qui ‘détruit’ (ou perverti ) le libre marché, avant toute autre intervention gouvernementale ! D’ailleurs, toutes les interventions dite ‘de gauche’ sont pleinement justifiées, parce que la concentration du capital ou du pouvoir provient presque entièrement de l’existence de cette fausse monnaie. La “justice chochiale”, la “redistribution de la richesse”, le “bien communiste” (sic, sic et re-sic), sont 100% justifiés dans le contexte actuel, qui -je me répète encore- n’a rien à voir avec un libre marché !
Tout part de là, et toute la merde que nous vivons s’arrêtera -en grande partie- lorsque les peuples de la terre, fermeront ces entités immorales et malsaines, i.e. les banques centrales de faux monnayeurs.
***
Encore selon moi:
Ceux qui nous vendent l’utopie marxiste, ne visent jamais la réelle cause de toutes les inégalités/injustices que nous vivons presque tous: i.e. la monnaie de ‘monopoly’ fiduciaire.
La gauche est inconsciente, tout comme la droite d’ailleurs.
Vive le libertariannisme bien compris...
Rédigé par : Sébas | 25 août 2009 à 02h20
Les administrations publiques sont obnubilés par l'illusion qu'elles peuvent gérer comme des entreprises privées. La fusion de deux compagnies provoque généralement son lot de mise à pied. Les dirigeants n'hésitent pas longtemps au moment de mettre à la porte des employés en surnombre.
Impossible à réaliser dans l'administration publique. Les conventions collectives sont trop solides. De plus. le gouvernement est un créateur d'emploi, pas un destructeur. C'est l'impression qu'il veut laisser. Le parti au pouvoir n'accepterait jamais d'être celui qui «vire» du monde. Lorsqu'on veut plaire à tout le monde et son chien, une mise à pied massive n'est sans doute pas la meilleure facon de s'y prendre.
Je peux concevoir qu'il y a des économies à réaliser en fusionnant des administrations municipales. Je comprend la logique de l'idée. Pour économiser, il faut avoir la liberté de remanier son personnel et ses actifs. Surtout, il faut avoir la liberté de les diminuer, de s'en départir. C'est le genre d'action qu'on ne verra jamais poser par une administration publique. Malheureusment pour les administrés...
Rédigé par : Yannick Leduc | 25 août 2009 à 10h55
@Yannick Leduc
"Le gouvernement est un créateur d'emploi, pas un destructeur"
Pour chaque emploi qu'un gouvernement "crée" en taxant le secteur privé, il en détruit deux ou trois dans ce même secteur privé. J'appelle pas ça créer des emplois, d'ailleurs l'illusion qu'un gouvernement puisse "créer" quelque valeur que ce soit est une des supercheries les plus manifestes de l'idéologie étatiste.
Rédigé par : Pierre-Yves | 25 août 2009 à 13h48
"C'est le genre d'action qu'on ne verra jamais poser par une administration publique."
-Yannick Leduc
Les seuls ont eu ce courage au Québec sont les péquistes (sous Lévesques et Bouchard). Malheureusement pour eux ils s'y sont cassé les dents et la population a eu bien du mal à leur pardonner... Faut dire qu'ils n'ont peut-être pas agi selon les règles de l'Art et qu'ils auraient sûrement pu faire autrement.
Rédigé par : Malaf | 25 août 2009 à 14h08
@Malaf
"Malheureusement pour eux ils s'y sont cassé les dents et la population a eu bien du mal à leur pardonner"
Preuve qu'on a les politiciens qu'on mérite. Et de ce point de vue, je pense que le Québec ne méritait ni Lévesque, ni Bouchard: trop de vision. Pas ben mieux au Canada anglais d'ailleurs (voir cette andouille de McGuinty), post-colonialisme et culture de la médiocrité vont habituellement main dans la main.
Rédigé par : Pierre-Yves | 25 août 2009 à 15h00
P-Y:
Connaissez-vous le principe du 'poids média' ?
Si oui, vous savez donc que ce sont les médias qui décident ce que les Québécois veulent/ce que les Québécois méritent...
Le taux d'absentéisme indique que les Québécois ne sont pas si 'fous' que ça et savent probablement instinctivement, que TOUS les politiciens 'mainstream' sont des étatistes.
A mon humble avis, environ la moitié du Québec est libertarien, sans le savoir...
Merci aux médias pour le 'belle' job de propagande pro-étatique...
p.s.
Jeff Plante se fait 'planter' par les étatistes de l'ADQ:
---» http://www.cyberpresse.ca/dossiers/succession-de-dumont/200908/25/01-895671-la-candidature-de-jean-francois-plante-aurait-ete-rejetee.php
Rédigé par : Sébas | 25 août 2009 à 16h47