par Martin Masse
Un commentateur, Bertrand, a suscité ma réflexion en écrivant en fin de semaine dans un fil de discussion de ce blogue:
Tant qu'il n'y aura pas un "laboratoire" libertarien, où cette doctrine pourra être confrontée au monde réel (pas uniquement à la théorie), la stagnation risque de se transformer tranquillement en sociopathie (comme la haine aveugle de l'État et de ses défenseurs).
Bertrand déplore le fait que certains libertariens soient obsédés par la critique et qu'ils blâment l'existence de l'État pour tout problème qu'ils constatent. Il y a bien sûr une bonne raison à cela: l'État intervient dans à peu près tous les aspects de nos vies. L'État est la seule institution qui prétend représenter l'«intérêt général». Et l'État a le monopole de la violence et de la coercition.
Une philosophie qui a comme principe de base que toute relation sociale doit se fonder sur la coopération volontaire entre des individus libres et responsables n'a donc nécessairement qu'une cible: l'État, cet intrus qui bousille les relations sociales. Tant qu'on n'a pas compris cette logique fondamentale et qu'on considère l'État comme un acteur légitime et nécessaire, le discours des libertariens semble effectivement bizarre et déconnecté de la réalité.
Ceci dit, Bertrand met le doigt sur un phénomène réel, qui est le côté «sociopathe» (le terme est beaucoup trop fort) de certains libertariens qui voient l'État dans leur soupe, qui développent une sorte de haine aveugle de tout ce qui s'y rattache et qui sont constamment malheureux parce que tout autour d'eux est contaminé par l'intervention de l'État.
Il y a deux façons de réagir lorsqu'on se sent pris dans une situation intenable sans pouvoir y changer grand-chose: se décourager et sombrer dans une dépression permanente, parce qu'on n'entrevoit aucune porte de sortie; ou encore se révolter et tenir un discours de militant enragé qui rejette tout. L'une et l'autre engendrent un sentiment d'alénation et empêchent l'atteinte du bonheur et de la tranquilité d'esprit.
Je le sais pour l'avoir personnellement vécu. Je me souviens, dans ma brève phase gauchiste il y a 25 ans, avoir cherché à remettre chacun de mes gestes en question pour éviter de participer à ce que je considérais comme un système économique exploiteur et immoral. Me «conscientiser» était un combat de tous les instants et justifiait une attitude parfois agressive envers ceux qui ne partageaient pas les mêmes préoccupations. Un peu plus tard, comme jeune indépendantiste qui s'identifiait fortement au Québec, je ressentais quotidiennement une grande tristesse à observer la crise qui allait mener à la défaite du gouvernement péquiste après neuf ans de pouvoir (en 1985). Je vivais cette défaite comme une véritable déchirure à l'âme.
Je n'ai plus jamais éprouvé ces sentiments douloureux de «déprimé» ou d'«enragé» depuis que je suis libertarien. Des sentiments qui, me semble-t-il, sont incompatibles avec une acceptation bien comprise des principes de notre philosophie.
Peut-être est-ce parce que notre philosophie est maintenant beaucoup plus largement partagée et qu'elle rejoint un public plus varié, mais je constate tout de même que ces attitudes sont de plus en plus fréquentes parmi les libertariens. Ce qui est un peu surprenant puisqu'elles sont très caractéristiques de ces militants collectivistes qui professent une vision utopique du monde et qui se découragent parce que la réalité ne correspond pas à leurs rêves.Elles contredisent de plus trois des cinq attitudes libertariennes que j'avais identifiées (ou croyais avoir identifiées) il y a une décennie:
2 - voir l'aventure humaine avec optimisme
Comme je l'écrivais alors, «si l'on observe l'évolution humaine depuis la révolution agricole du Néolithique il y a 10 000 ans, on se rend compte que la seule constance est la capacité des membres de notre espèce à inventer de nouvelles choses et à faire face aux multiples obstacles que la nature et - il faut le dire aussi - la stupidité et l'ignorance d'autres hommes placent devant eux.»
Cette vision de l'histoire, qui constate le chemin parcouru par l'humanité et qui entrevoit l'avenir avec optimisme, est manifestement à l'opposé du découragement de celui qui se croit dans un cul-de-sac. Mais il faut avoir le nez très collé sur le présent pour penser que nous sommes pris dans un cul-de-sac et qu'il n'y a aucune voie de sortie.
Contrairement à ce qu'écrit Bertrand, il existe bel et bien un «laboratoire» libertarien, et nous vivons dedans. Ça s'appelle la civilisation occidentale, une façon de voir le monde et de vivre en société qui a poussé le plus loin des aspects de la rationalité et du libéralisme dont se réclament les libertariens. Une civilisation dont certains des éléments positifs se propagent aujourd'hui à l'échelle du monde grâce à la mondialisation. Même si beaucoup de choses vont mal aujourd'hui dans le monde et qu'on observe de nombreux cas d'évolution vers le pire, il y a également de nombreuses raisons d'être optimistes.
Et puis, mettons les choses en perspective: imaginez un peu être né en Europe en 1900 et avoir traversé la montée des deux idéologies collectivistes les plus atroces de l'histoire, les deux guerres les plus destructrices, et la pire dépression. On ne sait pas ce que nous réserve l'avenir, peut-être allons-nous vers d'autres formes de totalitarisme et de conflits destructeurs, et peut-être la civilisation occidentale va-t-elle finir par complètement s'effondrer, mais nous sommes encore très loin de là. Sommes-nous dans une situation si intenable?
3 - refuser de s'en remettre à des abstractions collectives
Les libertariens sont censés prendre comme point de référence les circonstances individuelles et pas des entités collectives abstraites. J'ai parfois l'impression que les secondes retiennent un peu trop notre attention.
Il y a par exemple le syndrome «quitterlequebec.com» dont j'ai déjà parlé. Les frustrés (pas nécessairement libertariens mais qui s'en rapprochent par leurs critiques) qui se rattachent à ce site ont exactement la même approche que les ultra nationalistes, mais en sens inverse. Ils se sont convaincus que «le Québec» dans son ensemble, comme entité abstraite, est un enfer, est la manifestation du mal, notamment à cause de son degré de collectivisme et d'étatisation. Être associé au Québec est une sorte de contamination malsaine dont il faut se guérir en partant. Cette attitude n'a évidemment rien à voir avec la réalité, on devrait plutôt l'associer à une pathologie psychologique.
On peut évidemment s'identifier (ou refuser de s'identifier) à des groupes, une région, une culture, une société. Mais ce n'est pas la situation globale de ces entités définies abstraitement qui devrait nous préoccuper, plutôt les circonstances spécifiques de ceux qui vivent dedans. En se focalisant trop sur l'entité abstraite, on finit par lui attribuer des caractéristiques propres et par penser de manière holiste. Comme dans: l'État existe partout, une coercition immorale s'exerce partout, des exemples d'irrationalité économique se manifestent partout, le monde est totalement corrompu, c'est épouvantable!
Eh oui, tout ça est vrai d'une certaine manière, mais pourquoi ne pas porter plutôt son regard vers les individus? Grâce à la créativité humaine et au libéralisme, la plupart d'entre nous (au Québec et dans le monde) vivons mieux et plus longtemps et pouvons jouir d'opportunités pour nous épanouir auxquelles nos ancêtres n'auraient même pas pu rêver.
Le sens de la vie, c'est de chercher le bonheur en réalisant ses désirs et en atteignant ses objectifs (de mon point de vue épicurien en tout cas - quelqu'un qui cherche à se conformer à la volonté divine verra évidemment les choses autrement). Être libre, c'est ne pas être empêché de réaliser ses désirs et d'atteindre ses objectifs. Être libre, donc, ce n'est pas une fin en soi, c'est seulement une situation favorable caractérisée par l'absence d'obstacles nous empêchant d'atteindre nos fins.
Évidemment, l'État met un tas d'obstacles devant nous. Des obstacles qui, contrairement à ceux que nous impose la nature, n'ont pas de raison d'exister, ce qui est d'autant plus choquant. Tout de même, chacun d'entre nous peut-il prétendre qu'on lui a enlevé tous les moyens de réaliser son bonheur? Que des obstacles étatiques l'empêchent d'atteindre tous les objectifs qu'il s'est donnés dans la vie? Dans une société aussi développée que la nôtre, il devrait pourtant être relativement facile de mettre en pratique la formule épicurienne du bonheur:
Ainsi, lorsque nous disons que le plaisir est la fin, nous ne voulons pas parler des plaisirs des gens dissolus ni des jouissances déréglées, comme le croient certains qui, par ignorance de notre doctrine, nous comprennent mal et s'opposent à nous, mais de l'absence de douleur dans le corps et de trouble dans l'âme. Car les beuveries et les festins, la jouissance des garçons et des femmes, les poissons et autres nourritures que porte une table luxueuse, ce n'est pas cela qui engendre une vie bienheureuse, mais le raisonnement sobre, cherchant le principe de tout choix et de tout refus, et chassant les vaines opinions qui engendrent le tumulte dans l'âme. (Lettre à Ménécée)
Se focaliser sur des situations collectives abstraites sur lesquelles nous n'avons aucune emprise, voilà une opinion vaine qui n'engendre que le tumulte dans l'âme. Au contraire, en raisonnant sobrement et en planifiant nos agissements sur la base d'une compréhension juste des circonstances qui s'imposent à nous (même si celles-ci sont empirées par des interventions immorales et injustifiées de l'État), il est toujours possible de viser des objectifs réalistes et de les atteindre. Ce ne seront pas les mêmes que nous viserions dans un monde idéal, mais rien ne sert de gaspiller le temps que nous passons sur cette terre à nous morfondre en attendant la venue de ce monde idéal.
Ce qui m'amène à la ma quatrième attitude:
4 - viser une amélioration constante à long terme plutôt qu'une perfection statique à court terme
On entend parfois dire que la vie ne vaudrait même pas la peine d'être vécu à moins de jouir d'une complète liberté. Liberty or death. Voilà une perspective peut-être poétique mais complètement irréaliste et absurde qui, heureusement, n'était pas partagée par nos ancêtres qui ont vécu pendant des millénaires dans des sociétés où les droits individuels étaient une notion inconnue. Si ça avait été le cas, ils se seraient peut-être suicidés en masse et nous ne serions pas ici aujourd'hui pour poursuivre cette lutte!
Il est évident que le monde va continuer d'évoluer de façon imparfaite, avec des avancées ici ou là et des reculs ailleurs. Il est probable que nos gestes individuels, aussi essentiels soient-ils pour influencer cette évolution, n'auront qu'un effet bien minime et qu'il faudra être patient et viser le très long terme. Ça n'empêche pas, entre-temps, de vivre le plus normalement possible, en profitant de ce que nous avons et des avantages que nous offre ce moment spécifique dans l'histoire de l'humanité.
Ça me semble être le gros bon sens sauf que, à moins que je me trompe, le sentiment dominant depuis quelque temps parmi les lecteurs de ce blogue n'est pas vraiment de se «réconcilier avec le monde tel qu'il est», comme je l'écrivais il y a dix ans. Beaucoup de commentaires trahissent une grande impatience et même un désespoir à l'idée que la société libertarienne que nous désirons n'émergera pas de sitôt: Quel endroit dans le monde ressemble le plus à une société libertarienne où nous pourrions déménager? Que doit-on faire pour que ça arrive ici le plus vite possible? Doit-on s'impliquer politiquement, faire la révolution? Ne fait-on que parlotter pour rien sur ce blogue depuis des années alors que nous devrions manifester ou prendre les armes?
Cette impatience révolutionnaire et utopiste est typique du discours de la gauche, mais en tant que libertariens nous devrions justement voir les choses autrement:
Les libertariens conçoivent la vie comme une suite ininterrompue d'adaptations et de remises en question dans un monde en perpétuel changement. Ils ne croient pas en la possibilité d'un monde parfait et utopique, comme la société sans classe de Marx où tous seraient égaux et verraient leurs besoins et désirs comblés à jamais sans conflit. Même dans une société fondée sur des principes libertariens, il y aurait toujours des changements et des problèmes, des conflits et des catastrophes. La différence majeure est que les individus seraient mieux équipés pour y faire face et pour atteindre leurs buts dans une plus grande harmonie.
Les libertariens ont donc une attitude généralement réaliste et pragmatique et sont réconciliés avec le monde tel qu'il est, même s'ils souhaitent bien sûr eux aussi voir des changements pour le mieux. Ils ne sont pas constamment désespérés de constater que nous ne vivons pas dans un monde parfait, qu'il y a des inégalités, des problèmes sociaux, de l'ignorance, de la pauvreté, de la pollution et toutes sortes d'autres situations déplorables dans le monde. Ils croient que seul l'effort, la créativité et l'apprentissage individuels à long terme permettent de changer les choses et qu'il n'y a pas de solution magique pour tout régler. De toute façon, la vie comme processus biologique et la société comme processus d'interaction humaine sont des systèmes en perpétuel déséquilibre et en perpétuel mouvement de rééquilibrage, et il n'y a donc aucune raison de se désoler du fait que nous ne soyons pas encore parvenus à créer un monde parfait.
C'est clair, le libertarianisme est une philosophie essentiellement politique qui n'a rien à dire sur les croyances ou les fins ultimes des individus. Tout ce qu'il prescrit, c'est le non-recours à la violence dans les relations sociales. On peut ainsi être un libertarien croyant ou athée.
J'en arrive donc à me poser ces questions, auxquelles je n'ai pas de réponse définitive à apporter pour le moment: Les libertariens «déprimés» ou «enragés» comprennent-ils mal un aspect fondamental du libertarianisme? Ou bien sont-ils simplement des libertariens qui vivent des circonstances particulières pouvant justifier leur attitude et qu'on n'a pas à discuter? La pensée libertarienne a-t-elle quelque chose à dire sur les attitudes psychologiques de ses adeptes?
Je suis conscient que mes penchants épicuriens (une philosophie qui met l'accent sur la recherche de la tranquillité de l'esprit) colorent sans doute mon point de vue. Tout de même, cet article est probablement celui qui a été le plus souvent reproduit et cité parmi tous ceux que j'ai écrits. Il doit bien avoir mis le doigt sur quelque chose de pertinent et de fondamentalement libertarien. Ou peut-être s'agit-il plutôt des attitudes psychologiques essentielles d'un libertarien épicurien et qu'il existe une demande pour une telle niche philosophique?
Pour finir, quel rapport avec la photo au début de cet article (cliquez dessus pour la voir plein écran)?
L'un des choix qui sont encore possibles dans notre société est de déménager de la ville à la campagne, pour vivre autrement. Malgré les obstacles, Gilles et moi avons récemment fait ce choix et nous en sommes tout à fait comblés.
Cette photo a été prise à 6h10 il y a deux jours dans notre cour arrière. L'État et les étatistes ne peuvent nous empêcher de jouir d'un magnifique lever de soleil sur les montagnes. Et le soleil continuera de se lever, malgré les nombreuses entraves à la liberté. Il faut bien sûr continuer de lutter contre ces entraves, pour que nous et ceux qui nous suivrons puissent jouir de bien d'autres choses. Mais il ne faut pas oublier que le but dans la vie, c'est justement d'être heureux. Sacrifier son bonheur parce qu'on n'est pas aussi libre d'agir pour l'atteindre qu'on le souhaiterait, ça va plutôt à l'encontre du but recherché, non?
Merci pour cette injection d'optimisme. Le libertarianisme bien compris est le rejet de l'idéologie.
Rédigé par : Louis B. | 17 août 2009 à 16h05
@ Martin Masse
Le «commentateur» Bertrand salue votre billet. Et je souhaite une bonne réflexion à tous.
Rédigé par : Bertrand | 17 août 2009 à 18h23
@ Martin Masse
«Et l'État a le monopole de la violence et de la coercition.» - Martin Masse
Sauf erreur de ma part, il manque le mot «légitime» dans cette formule consacrée. La formule des théoriciens libertariens est l’État en tant que détenteur du monopole de la violence légitime, pas la violence tout court. La nuance est importante. Sans le mot légitime, c’est faire croire que la violence n’a qu’un camp, ce qui est de toute évidence faux.
Rédigé par : Bertrand | 17 août 2009 à 19h07
Merci pour cet excellent rappel, Martin. J'en avais besoin.
L'article mentionné est celui qui m'a éveillé à la liberté, au début des années 2000. De le relire dans ce contexte me le fait découvrir à nouveau. Quel plaisir!
Salutations à tous les lecteurs du QL.
Rédigé par : JLM | 17 août 2009 à 19h33
@Bertrand,
Vous avez raison de noter qu'il manque un qualificatif mais pas celui que vous dites. Ce ne sont pas des théoriciens libertariens qui ont inventé cette formule, mais plutôt un sociologue, Max Weber ( http://en.wikipedia.org/wiki/Monopoly_on_violence ). Du point de vue libertarien évidemment, on ne peut pas parler de violence "légitime", mais plutôt de violence "faussement considérée comme légitime". Il s'agit en effet d'une vaste supercherie, qu'elle s'appuie sur la volonté divine ou sur la volonté populaire.
Rédigé par : Martin Masse | 17 août 2009 à 19h37
@ JLM,
Et merci à vous pour ce mot. Toujours plaisant de savoir que nos élucubrations d'il y a longtemps ont eu un impact sur quelques esprits!
Rédigé par : Martin Masse | 17 août 2009 à 19h45
"L'État et les étatistes ne peuvent nous empêcher de jouir d'un magnifique lever de soleil sur les montagnes."
Sauf bien sûr s'ils vous emprisonnent ou pire encore vous assassine avec des moyens dits "légaux".
Rédigé par : Tym Machine | 17 août 2009 à 23h22
"Tout ce qu'il prescrit, c'est le non-recours à la violence dans les relations sociales"
Que dire alors des libertariens qui privilégie la liberté de se servir d'armes de toute sorte?
Ils s'en servent à des fins non-violentes je suppose?
Sans compter ces libertariens qui favorisent l'usage du tabac et des drogues à tout vent et en toute circonstance.
Ils sont pour l'environnement et l'harmonie je suppose.
En terminant, j'admire cette attitude d'impuissant-bienheureux. Règle général, cet aveuglement volontaire n'a pas changé grand chose en ce bas monde ni pour le mieux, mais heureusement, ni pour le pire.
Rédigé par : Tym Machine | 17 août 2009 à 23h37
Salut Martin,
>> Je n'ai plus jamais éprouvé ces sentiments douloureux de «déprimé» ou d'«enragé» depuis que je suis libertarien. Des sentiments qui, me semble-t-il, sont incompatibles avec une acceptation bien comprise des principes de notre philosophie.
J'ai du mal comprendre le libertarianisme ou alors j'ai été libertarien plus jeune que toi. Mais je vieillis heureusement.
>> Mais il ne faut pas oublier que le but dans la vie, c'est justement d'être heureux. Sacrifier son bonheur parce qu'on n'est pas aussi libre d'agir pour l'atteindre qu'on le souhaiterait, ça va plutôt à l'encontre du but recherché, non?
Absolument. Les idées libertariennes (libérales) finiront par l'emporter si, comme nous le croyons, elles sont bonnes (et je le crois). Mais ça prendra du temps malheureusement, même avec internet.
En attendons profitons de la vie et nous ne la gachons pas trop à essayer de l'améliorer.
Rédigé par : Christophe Vincent | 18 août 2009 à 07h08
Tiens, un petit rayon de soleil :
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/08/18/1957-une-morale-axee-sur-le-capitalisme-et-la-mort-de-l-etat_1229555_0.html
Le journal Le Monde (France) qui parle du libertariannisme !
(Merci à liberaux.org pour l'info)
Rédigé par : Christophe Vincent | 18 août 2009 à 15h09
Bonjour Martin,
Ça m'a fait un grand bien de lire ta mise au point sur les valeurs et les idées libertariennes
Rédigé par : Donostia | 18 août 2009 à 15h15
Et lorsque vous aurez un peu de frustration à faire sortir, aller tentez de défendre les valeurs libertariennes sur ce blogue bourré de gens qui croient que la lune est fait en fromage:
http://pourquedemainsoit.wordpress.com/
Et lorsque vous aurez soif de gros bon sens après ce combat sans fin, consultez le blogue du QL et le mien!
http://minarchiste.wordpress.com
Rédigé par : Minarchiste | 18 août 2009 à 15h51
Très jolie photo, Martin ;-)
Rédigé par : Franck | 19 août 2009 à 10h51
Excellent billet.
Ce n'est pas toujours facile, mais c'est vrai que cela ne sert à rien de se faire du mauvais sang.
Un truc que j'ai réalisé récemment, et qui m'aide à rester positif, c'est que malgré toutes les contraintes que l'État peut nous mettre dans les pattes, je (en tant qu'individu, pas parce que je suis spécial) vais toujours réussir à m'en sortir et à trouver le moyen d'attendre le bonheur, pourvu que je reste conscient du fait que moi seul peut réellement me le procurer à travers mes efforts.
Des exemples ? La marijuana est illégale et notre gouvernement dépense des centaines de millions chaque année pour en arrêter le trafic. Pourtant, bien que je n'en sois pas un consommateur et que je ne connaisse pas de pusher personnellement, je sais que je n'aurais qu'à faire 2-3 coups de téléphones et je pourrais m'en faire livrer direct à ma porte dans la demi heure qui suit. Un autre exemple ? Je trouve que je paye trop d'impôts, je n'ai qu'à me trouver un bon comptable et un bon planificateur financier pour en sauver beaucoup. Je ne veux pas payer de taxes sur mes rénovations ? Ce ne sont pas les entrepreneurs en construction prêt à travailler au noir qui manquent.
Oui, ça demande un effort suplémentaire, mais reste que peu importe ce que fait l'État, les individus peuvent toujours réussir à le contourner.
J'ai réalisé aussi qu'un monde libertarien serait une utopie. Jamais on ne réussira à convaincre 100% des humains d'adopter ces idéaux. Tout comme il y'a encore des gens qui croient qu'Elvis est encore en vie, que l'homme n'a jamais marché sur la lune ou qui croient en l'astrologie, on ne pourra jamais empêcher les gens d'avoir des idées stupides. Et on ne pourra et ne devrait jamais empêcher ces gens d'exprimer leurs idées stupides, question de protéger la liberté d'expression. Il ne sert donc à rien de perdre notre temps avec ces gens.
En fait, par rapport au bonheur et l'attitude psychologique des libertariens, je crois que les libertariens (ou tout autre forme de philosophie basé sur l'individu) ont plus de chances d'atteindre le bonheur que les collectivistes, pour la simple et bonne raison qu'alors que les autres attendent le bonheur, les individualistes eux, vont le chercher.
Mais je comprends tout de même qu'on puisse perdre patience de temps à autres et parfois déprimer. D'après moi, c'est surtout du à une sur-exposition médiatique. Auparavant, la connerie ne se retrouvait que dans les journaux. Aujourd'hui, avec la radio, la télé, l'internet, les réseaux de nouvelles 24/7, youtube, la publicité, on en est carrément bombardé et on peut parfois avoir la fausse impression qu'elle est partout. Si en plus on prend en considération le biais gauchiste de nos médias, on se dit qu'on est carrément foutu. Si à cela on rajoute encore l'attitude irrationelle, condescendante, accusatrice, revancharde et même parfois déviante psychologiquement des gens qui tiennent le discours collectiviste, y'a de quoi perdre les pédales.
Mais dans les faits, lorsqu'on ferme la télé et qu'on parle à nos voisins, nos collègues, nos proches, je crois qu'on s'aperçoit vite que la majorité des gens ne sont pas politisés et que bien qu'ils soient pour une certaine forme de redistribution de la richesse pour le coté "feel-good", la grande majorité sont plutôt individualistes et sont ouverts aux arguments libertariens.
Rédigé par : Frankyb | 19 août 2009 à 12h33
@ Frankyb:
Très belle et réelle analyse de la situation !
J'ai seulement quelque chose à rajouter à ce bout:
"Mais dans les faits, lorsqu'on ferme la télé et qu'on parle à nos voisins, nos collègues, nos proches, je crois qu'on s'aperçoit vite que la majorité des gens ne sont pas politisés et que bien qu'ils soient pour une certaine forme de redistribution de la richesse pour le coté "feel-good", la grande majorité sont plutôt individualistes et sont ouverts aux arguments libertariens."
*
Justement, ce sont les médias de masse et les "experts" qui déforment la réalité. Ce sont EUX qui renvoient une image fausse de ce que pense vraiment la MAJORITÉ des gens.
J'ai longtemps travaillé avec le public et j'étais toujours étonné de constater que les gens ne sont jamais aussi cons que le laisse supposer nos "élites intellectuelles" nord-américaines.
Il faut à tout prix qu'ils préservent ***l'illusion*** que la masse (ou la "foule", pour être encore plus méprisant), est constituée que de 'twits' (i.e. imbéciles pour les Européens). Et la suite logique de cette désinformation ?
"Il faut qu'UNE élite éclairée dirige le peuple ignorant et bâtard" (sic)
C'est une minorité de gens qui contrôlent notre imaginaire collectif.
Finalement, un des avantages d'habiter le Québec, c'est que lorsque les gens d'ici en ont ras-le-ponpon de quelque chose, ils font un 180 degrés. Une révolution tranquille, mais dans l'autre sens.
Ça va arriver de notre vivant, j'en suis presque certain. C'est d'ailleurs déjà commencé, vous ne le voyez pas?
ÔÔ
Une conception libertarienne de la vie n'est pas utopique lorsque l'état devient oppressant pour trop de gens.
:-)
Rédigé par : Sébas | 19 août 2009 à 14h44
@ Sébas
"J'ai longtemps travaillé avec le public et j'étais toujours étonné de constater que les gens ne sont jamais aussi cons que le laisse supposer nos "élites intellectuelles" nord-américaines."
Pourtant, ce n'est pas l'impression que j'ai lorsque je lis les commentaires sur les blogues de Cyberpresse.
Rédigé par : D | 19 août 2009 à 15h44
Je sais, je sais, mais il y a ce mot dans votre commentaire:
"L'impression"
Voilà, tout est dit.
Il y a des gens -à la retraite- ou payés (par des syndicats?) qui sont essentiellement là pour donner *l'impression* que la majorité de la population est collectiviste...
Et la plupart des gens 'normaux' n'ont pas le temps de passer toutes leurs journées à confronter ses manipulateurs de la réalité.
Faut pas se fier à RIEN de ce qui 'sort' des médias de masse (que cela provienne des blogueurs, des journalistes ou intervenants 'anonymes')
En tout cas, à mes yeux, tout ça est très limpide et je n'ai plus de doute par rapport à tous ceux (en tout cas, l'immense majorité) qui s'impliquent dans les médias de masse. Ils sont essentiellement des émules de Edward Berneys (fondateur de la propagande 'moderne' et celui qui a le plus inspiré Goebbels)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Bernays
p.s
Quel était l'objectif # 1 de La Presse lorsqu'elle a engagé Patrick Lagacé ? Trouvez la réponse à cette question et vous allez encore plus comprendre mes idées.
:-)
Rédigé par : Sébas | 19 août 2009 à 16h05
"Pourtant, ce n'est pas l'impression que j'ai lorsque je lis les commentaires sur les blogues de Cyberpresse."
Je vous comprends, mais Cyberpresse supprime les commentaires sensés et articulé au profil des déchets, en autant que ceux-ci soit d'accord avec le journaliste en question.
Le blog de Richard Hêtu est difficile a battre en cette matière, les blogueurs d'Antagoniste en savent quelque chose.
Rédigé par : Bobjack | 19 août 2009 à 21h55
@ Bobjack :
C'est tout à fait vrai ce que vous dites. J'ai oublié ce 'détail'.
Je me suis fait souvent censurer sur plusieurs blogues de la Cyberpresse. Celui de M. Hétu étant le pire.
Rédigé par : Sébas | 20 août 2009 à 03h02
Martin Masse, quel plaisir de lire ça!
Je suis en France et le caractère libéral-dépressif me va comme un gant. Ou plutôt m'allait comme un gant à une époque. Oui, c'est vrai, il y a plein de choses à faire; il n'y a pas que le libéralisme dans la vie. Il faut savoir trouver le bonheur qui est peut-être bien caché pour certains.
Rédigé par : Tabilore | 24 août 2009 à 14h00
Bon, j'ai quelque chose à partager avec vous. Ça risque de paraitre 'flyé', mais si vous y pensez bien, je crois que vous allez aimer:
***
Mère et père = gouvernement omniprésent, gouvernement libertarien
La modernité et l'état partout dans nos bobettes est comme une mère émotive (socialiste= fait passer son idée du 'bien commun' avant la raison) qui surprotège ses enfants et qui ne laisse par le père jouer son rôle. Le père 'froid et sans coeur' (sic, selon la mère 'maternisante' qui qualifie le papa de libertarien), voudrait bien laisser ses enfants faire leurs expériences, mais la mère à trop peur des -possibles- conséquences.
Elle fait tout pour ne pas les laisser libre... pour 'leur bien', car 'elle sait ce qui est bon pour eux'.
Le père lui (libertarien, comme tout bon papa qui veut préparer ses enfants à la vie), voudrait bien que le 'libre marché' (la vie quoi), les amènent à apprendre de leurs échecs, pour pouvoir mieux faire la prochaine fois, ce qui les amènent à devenir responsables de leurs actes/vies.
Fin
***
Je crois que ça prend les 2 parents pour amener des enfants à l'âge adulte.
Par contre, notre société est rendue si émotive ('elle' pense au 'bien commun' et la 'à la redistribution de la richesse', car elle a un grand coeur, elle), qu'elle oublie le côté rationnel (i.e. les conséquences inattendues de ce maternage et le fait que c'est la quasi inexistence d'un véritable libre marché, qui empêche les gens de devenir adultes face à la vie et/ou l'état).
Voilà, c'est un peu décousu, mais je crois que vous comprenez bien l'idée principale...
Rédigé par : Sébas | 24 août 2009 à 23h25
p.s.
Tous ceux qui prônent le 'bien communiste', la 'justice sociale' et la 'redistribution de la richesse', font passer ce père libertarien pour un sans coeur. Pourtant, il aime autant ses enfants que la maman...
Voilà où le débat se situe à l'heure actuelle, selon mon humble avis...
J'ai hâte que la raison et la logique reprennent leur place dans notre monde siiiiii 'évolué'...
***
Rédigé par : Sébas | 24 août 2009 à 23h31
Pour finir sur une note plus positive:
L'état me 'chier' de façon personnelle depuis des années... mais je ne dirai pas comment(de toute façon, mon cas n'est pas si important, car il en existe des centaines de milliers comme le mien).
Et les gentils 'peace and love socialistes', ne vont jamais parler de ça. Il vont toujours essayer de blâmer LA personne, sa génétique, les circonstances de la vie (surtout sans spécifier celles qui provenant de l'intervention de l'état), mais jamais, jamais, jamais ils blâmeront -de près ou de loin- le dieu providentiel tout puissant, i.e. l'état bienveillant/omnipotent et maternant, car Il (avec un grand 'I') ne pourrait détruire des individus, des familles, des entreprises ou sociétés, par des politiques/lois/actions immorales ou destructrices.
POURTANT CE SONT DES ÉTATISTES QUI ONT FAIT LES GUERRES LES PLUS SANGLANTES ET C'EST ENCORE UN ÉTAT QUI A 'PITCHÉ' 2 BOMBES ATOMIQUES SUR DES POPULATIONS CIVILES.
*
Encore sur le gauchistes-étatistes:
Ils sont comme une maman inconsciente... que des émotions, pas de raison.
Triste, car ils ont vraiment un grand coeur, mais peu de tête.
Mais je crois que le proche avenir va démontrer à tous que les gros états interventionnistes, n'ont pas lieu d'exister, sous n'importe quel -noble- prétexte.
Voilà, ce n'était pas très positif comme message, mais un jour, ça le deviendra, car -je crois- que tout presque le monde comprendra ce que je viens d'écrire...
Rédigé par : Sébas | 25 août 2009 à 00h27
Correction:
"Et les gentils 'peace and love socialistes', ne vont jamais parler de ça. Il vont toujours essayer de blâmer LE LIBRE MARCHÉ (lire: capitalisme)..."
Rédigé par : Sébas | 25 août 2009 à 00h38
...et pourtant, malgré tout, on dit que la pauverté diminue!
http://www.cyberpresse.ca/opinions/forums/200812/20/01-812192-40-moins-de-pauvres.php
Rédigé par : François 1 | 31 août 2009 à 05h55