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23 septembre 2009

Commentaires

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Pierre-Yves

Merci Gilles de ces informations très utiles. Mentionnons également la Fédération des Contribuables Canadiens ( http://www.taxpayer.com/ ), après tout ce n'est pas parce qu'un impot est fédéral que c'est un bon impôt. Plus sérieusement cela fait un bon moment que je me demande ou s'impliquer plus avant (au dela du support a divers blogues etc.), et je pense que rejoindre des associations de citoyens qui s'attaquent au pouvoir de dépenser des gouvernement est un bon début.

Albert

Le même type d'association existait dans plusieurs villes québécoises jusqu'aux années 1960 et 1970.

Parions que c'est la centralisation des pouvoirs et de l'offre de services à Ottawa ou à Québec qui sont venus couper court à cette tradition des citoyens-contribuables qui scrutent les actions inutilement dépensières ou le patronage de Monsieur le Maire et de ses élus puis qui les lui ramènent sous le nez au Conseil de ville suivant, avec le risque que le journal indépendant ou d'opposition du coin lui détruise sa réputation une fois les investigations rendues publiques.

Maintenant que l'essentiel de notre argent part, que nos services sont offerts à Québec et à Ottawa et où le député peut voter sans avoir à entendre les opinions contradictoires d'un individu, je crois qu'on a tué un modèle démocratique qui marchait alors mieux en restant d'abord plus local et plus près de la population.

La Ligue des Contribuables du Québec prend le relais des ligues municipales aujourd'hui disparues au provincial après un vide de trente longues années!
Mieux vaut tard que jamais!

François 1

...et que dire de cette prime à l'incompétence?

http://www.cyberpresse.ca/actualites/regional/montreal/200909/23/01-904943-departs-couteux-pour-la-ville.php

Ça commence à drôlement me les pomper car je constate de plus en plus que partout où règne l'État et ses colatéraux (syndicats, OSBL, etc.), ça merdouille.

Il faut briser le monopole des gouvernements où ils sévissent et donner aux citoyens le CHOIX d'utiliser leurs services ou ceux du privé.

Pierre-Yves

@Francois 1

"...et que dire de cette prime à l'incompétence?"

C'est assez clair que la Ville veut eviter un proces ou la m... revolerait de tous cotes, et qui revelerait sans doute bien pire que l'histoire des compteurs (le contrats en TI entre autres sont un scandale depuis des annees).

lutopium

Bien que je suis favorable à l'existence d'une ligue des contribuables, j'aimerais savoir combien de citoyens en sont membres? Est-ce que la ligue est représentative de la société québécoise? Car Mme Joly parle souvent au nom des contribuables, sans spécifier qu'elle parle au nom de l'organisme qu'elle représente ou en son nom personnel. Je ne suis pas contre ce qu'elle apporte dans le débat, je suis simplement curieux. Merci.

David Gendron

À ce que je sache, l'impôt est de l'argent volé à TOUS les contribuables, non?

Pierre-Yves

@David Gendron

"À ce que je sache, l'impôt est de l'argent volé à TOUS les contribuables, non?"

Enfin, a tous ceux qui en paient mettons.

Kevin

@ Lutopium

J'ai rien compris, tu peux expliquer ce que tu veux savoir?

lutopium

Combien de membres dans la ligue des contribuables?

Keven

En effet, elle ne devrait pas parler au nom des contribuables, mais plus en son nom à elle et de ses membres et ce qu'ils souhaitent pour les contribuables et pour le Québec.

NoName

Quand elle dit que les contribuables sont frustré elle a toujours raison en ce qui me concerne. Ce n'est pas le cas des autres qui disent parler en mon nom élus ou non.

NoName

Voici une des raisons pourquoi nous avons besoin de la ligue.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200909/25/01-905397-peages-et-tarifs-au-programme-du-conseil-general-du-plq.php

Pierre-Etienne Fiset

Petite question, je ne suis pas un expert des chiffres, mais tout ce pognon que le gouvernement va récolter en facturant les services plus chers (que l'on paie déjà avec nos taxes et nos impôts),disons que le gouvernement veut collecter deux milliards, n'est-ce pas deux milliards qu'il enlève dans l'économie québécoise? Si c'est le cas quelle est la logique de ces mesures au niveau économique, parce que deux milliards dans l'économie de moins il me semble que ça pourrait faire mal.

Bobjack

@Pierre-Etienne Fiset

Le métier d'un politicien consiste essentiellement à mettre en valeur la main qui donne et à bien cacher celle qui prend.

Pierre-Etienne Fiset

@Bobjack

"Le métier d'un politicien consiste essentiellement à mettre en valeur la main qui donne et à bien cacher celle qui prend."

Tout à fait vrai mais, je pensais qu'on en était enfin rendu au point où il fallait couper dans les dépenses plutôt que de chercher à augmenter les revenus, dommage, il faudra être encore plus dans le troue.

Je me demande, si on pouvait compter les dommages causés dans l'économie par les nouvelles politiques tarifaires combien ça ferait d'argent réellement dans les coffres de l'état.

NoName

"Tout à fait vrai mais, je pensais qu'on en était enfin rendu au point où il fallait couper dans les dépenses plutôt que de chercher à augmenter les revenus, dommage, il faudra être encore plus dans le troue."

On peut espérer ou rêver.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200909/27/01-905992-charest-refroidit-ses-militants.php

NoName

"Pour réduire le déficit - on prévoit un total de 11,6 milliards en quatre ans -, le gouvernement compte «se serrer la ceinture», a promis M. Charest, qui dit «garder les yeux sur la colonne des dépenses». «Nous allons resserrer nos dépenses en protégeant les services. Les nouvelles initiatives gouvernementales seront forcément limitées» a-t-il lancé devant les militants."

Pierre-Etienne Fiset

Resserrer les dépenses en protégeant les services, wow j'aimerais qu'une bonne fois les politiciens expliquent en détails la signification de leurs déclarations.

lutopium

Il faudrait préciser vos souhaits. Quels services, organismes, ministères, etc... feriez-vous disparaître? Quels en seraient les impacts? Comment ces services seraient-ils remplacés s'ils s'avèrent nécessaires?

Mathieu

"Il faudrait préciser vos souhaits. Quels services, organismes, ministères, etc... feriez-vous disparaître? Quels en seraient les impacts? Comment ces services seraient-ils remplacés s'ils s'avèrent nécessaires?"

Qu'est-ce qui, vraiment, ne peut pas être offert par des individus libres, dans un univers concurrentiel, et/ou par des organisations privées (à but lucratif ou non)?

Des services de traduction? Des services de santé? De services sociaux ou d'assistance pour les aînés, les enfants, les parents? D'éducation? De création d'énergie électrique? De produits de consommation? De jeux et de loteries? Des services d'assistance en informatique? Des routes, ponts et autoroutes? Des services de transport en commun comme l'autobus? Dans la recherche pour les entreprises? Dans les assurances?

Mais, soyons honnêtes, si le gouvernement coupe sur les dépenses, on devra encore plus se rationner avec les services publics. Je crois pas que des politiciens sociaux-démocrates québécois seraient prêts à perdre du pouvoir, à dire "Bon, ce secteur sera libéralisé car on a juste réussi à l'enfoncer plus", même si c'est pour avoir un système plus efficace et moins coûteux.

La tentative du ministre Bolduc de tuer les cliniques d'avortements privées est un autre exemple de cette volonté de ne pas perdre de pouvoir, mais bien de rendre les gens plus dépendants à l'État: en tuant avec les cliniques privées à coups de réglementations, on veut obliger les gens à s'inscrire sur une liste d'attente dans le public... pour un avortement.

Ils ne laisseront pas les gens choisir. Tu as le choix entre le public déficient ou aller à l'étranger. Toute petite initiative privée sera très contrôlée ou limitée pour éviter qu'elled ne montrent les défaillances des décideurs publics.

Pierre-Yves

@lutopium

"Il faudrait préciser vos souhaits."

Je souhaite voir la taille de la fonction publique québécoise réduite d'au moins 40% sur cinq ans, c'est à dire une cible de 300,000 fonctionnaires provinciaux maximum en 2015.

Cet objectif est défini par comparaison avec le ratio fonctionnaires / habitants de pays socio-économiquements comparables à la province de Québec, comme par exemple la Suède ou la Nouvelle-Zélande.

Ce n'est pas à moi de dire ou il faut couper puisque notre gouvernement est si intelligent. Mais faut couper: le secteur de la santé ou de l'éducation nous démontrent clairement qu'ajouter du staff n'améliore pas la situation; par conséquent, en enlever ne devrait pas la détériorer non plus.

Steven

@Pierre-Yves

"Je souhaite voir la taille de la fonction publique québécoise réduite d'au moins 40% sur cinq ans, c'est à dire une cible de 300,000 fonctionnaires provinciaux maximum en 2015."

Je suppose que tu parles du nombre total de personnes sur le "payroll" de l'État et non uniquement des fonctionnaires tels que Martin Masse le définit plus haut. Pour l'exercice financier 2007-2008, la taille de la fonction publique québécoise était de 85 614 employés dont 66 598 à temps complet. Entre l'année fiscale 2003-2004 et 2007-2008, le nombre de fonctionnaires québécois travaillant à temps complet est passé de 70 742 à 66 598. Il y a donc eu une réduction d'environ 5.5% des employés à temps complets. De 2003 à 2008, il y a eu environ 2 fois plus d'hommes que de femmes ayant quitté la fonction publique. Celles-ci représentait 56% de l'effectif total en 2008.

Autre chose intéressante se dessinant. En 2003-2004, le tableau démographique de la fonction publique se dessinait comme suit:
Moins de 35 ans: 15,7%
de 35 à 49 ans: 48,7%
Plus de 50 ans: 35,5%

Voici maintenant le tableau pour 2007-2008:
Moins de 35 ans: 15,7% (toujours la même chose)
de 35 à 49 ans: 38,9%
Plus de 50 ans: 45,4%

Ça fait presque la moitié de la fonction publique qui est éligible ou presque éligible à la retraite. L'ensemble de ces pensions font faire une pression énorme sur le Léviathan québécois. Il sera intéressant de voir ce que les politiciens jugeront le plus rentable à faire au niveau politique: augmenter les taxes ou couper.

Yannick Leduc

Pourquoi ne pas y aller à rebours? On fait disparaitre les plus récentes création interventionniste de l'état. On fait disparaitre le Régime québécois d’assurance parentale, puis les CPE puis la SAAQ puis Hydro-Québec, puis la SAQ. On peut le faire au même rythme chronologique. Il reste 2 ans au RQAP, 12 aux CEP, 31 à la SAAQ, 55 à Hydro-Québec, 75 ans à la SAQ! Le temps n'est pas si critique. J'aimerais surtout sentir que c'est la direction que prend notre gouvernement.

La place que laisserait ces programmes ou ces institutions seraient prises par ceux qui y voient l'occasion de s'enrichir, et pas seulement dans leur porte-monnaie. Et si personne tente l'aventure, c'est peut-être qu'elle n'en vaut pas le coût.

lutopium

Bon, j'en comprend que je n'apprendrai pas combien de citoyens québécois sont membres de la Ligue. Je leur souhaite tout de même le meilleur des succès et j'espère qu'elle ne se cache pas derrière le même "pattern" que la National Citizen Coalition.

Pour ce qui est des propositions visant à réduire les dépenses de l'état québécois, j'aurais quelques pistes. Peut-être qu'un collaborateur du QL pourrait creuser ça un peu?

- Reprendre l'idée du professeur Jean-Claude St-Onge en centralisant les achats de médicaments dans un seul organisme national. J'en comprend que ça permettrait de réaliser des économies substantielles grâce à un meilleur rapport de forces avec les compagnies pharmaceutiques. J'ai lu quelque part que ça pourrait permettre d'économiser un milliard par année...
- Analyser les bénéfices reliés à la "privatisation" de certaines sociétés gouvernementales. Serait-il rentable à long-terme (profits réalisés lors de la vente vs revenus à long-terme) de vendre la Société des Alcools, les installations de la SEPAQ et autres?
- Analyser les impacts de la "privatisation" (ou la fermeture) de certaines sociétés qui ne semblent pas axées sur la génération de revenus: Société de l'assurance-automobile (déficitaire depuis peu?), Régie des installations olympiques, Télé-Québec et autres?
- Possibilité de réduire (ou plafonner) les salaires des dirigeants de ces sociétés.

Je ne parle pas ici de vendre des "morceaux de patrimoine" pour enrichir quelques privilégiés. On devrait se questionner sur la réduction des dépenses gouvernementales et les avantages que ça procurerait à l'ensemble de la population.

Pierre-Yves

@Steven:

"Je suppose que tu parles du nombre total de personnes sur le "payroll" de l'État et non uniquement des fonctionnaires tels que Martin Masse le définit plus haut."

Oui bien entendu. Désolé pour cette confusion.

" Il y a donc eu une réduction d'environ 5.5% des employés à temps complets." (sur 4 ans)

C'est a dire un taux annualisé de réduction des effectifs d'environ 1.35% par an. A ce rythme ça prendra donc presque 40 ans pour atteindre l'objectif de 40% de réduction des effectifs. La province aura fait faillite avant.

Martin Masse

@ lutopium,

"Pour ce qui est des propositions visant à réduire les dépenses de l'état québécois, j'aurais quelques pistes."

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble que la toute première décision d'un gouvernement qui voudrait réduire ses dépenses devrait être l'élimination totale immédiate de toutes les formes d'aide aux entreprises. Voilà une décision qui devrait rallier toutes les personnes de bonne foi qui prétendent défendre des principes avec cohérence, autant à "droite" qu'à "gauche".

Les gens qui défendent le libre marché savent que les subventions, prêts garanties, etc., n'ont aucune logique économique. Ou bien une entreprise fait quelque chose de rentable et alors n'a aucun besoin d'aide, ou bien elle n'est pas rentable et doit alors soit se restructurer pour le devenir, soit fermer pour que les ressources qu'elle utilise mal soit transférées à d'autres acteurs économiques pour être mieux employées. Les aides aux entreprises pénalisent les entreprises rentables et maintiennent en vie ou dans la médiocrité celles qui ne le sont pas, en plus de remplir les poches de bien des entrepreneurs et syndicats.

Quant aux gauchistes cohérents et de bonne foi (qui ne cherchent pas simplement à accroître leur pouvoir d'intervention comme politiciens, fonctionnaires ou syndicaliste, ou à bénéficier eux-mêmes de la manne étatique), ils devraient s'opposer avec fermeté à cette forme de redistribution vers les entreprises, qui n'aident aucunement les plus démunis dans notre société. C'est du corporatisme qui se pratique entre élites bien connectées et ça sert avant tout à acheter des votes.

L'une des preuves les plus flagrantes de la corruption intellectuelle de la gauche selon moi est que la plupart des gauchistes, lorsqu'on les pousse sur cette question (comme je l'avais fait avec Khadir à Télé-Québec) avouent que oui, ils sont en faveur des subventions aux entreprises. Ils sont incapables de sortir de la logique du gros État bureaucratisé qui tente de tout contrôler. Pourtant, ou bien on s'oppose radicalement aux mécanismes de marché et on propose de les abolir, ou bien on accepte leur existence et alors on les laisse fonctionner et on concentre ses interventions sur des choses plus pertinentes. Dans un cas comme dans l'autre, un gauchiste cohérent devrait s'opposer aux aides aux entreprises.

Une telle proposition devrait donc rallier une large coalition, en dehors des interventionnistes et des opportunistes de gauche ou de droite. Ça éliminerait le copinage entre secteur des affaires et gouvernement et réduirait le rôle considérable des groupes d'intérêt, qui s'affrontent justement parce qu'il y a de gros magots à aller chercher. En plus, l'élimination de toutes ces distorsions économiques créées par les aides aux entreprises rendrait le secteur privé plus efficace et rentable, et augmenterait donc la prospérité générale. D'autres réformes seraient ensuite plus facile à réaliser, qu'il s'agisse de réduire davantage le rôle de l'État ou de mieux cibler ses interventions envers les plus démunis dans une logique de gauche.

La véritable réforme que j'aurais voulu qu'on fasse à Industrie Canada, c'est l'abolition de ce ministère et de tous ses programmes, qui subventionnent et réglementent pratiquement tous les secteurs de l'économie. Malheureusement, Stephen Harper, qui avait proposé durant la campagne de 2004 de réduire les impôts des entreprisese en échange d'une élimination de toutes les subventions, n'avait plus du tout envie de perdre cette source de pouvoir et d'influence deux ans plus tard.

Philippe David

@ Lutopium

«- Reprendre l'idée du professeur Jean-Claude St-Onge en centralisant les achats de médicaments dans un seul organisme national. J'en comprend que ça permettrait de réaliser des économies substantielles grâce à un meilleur rapport de forces avec les compagnies pharmaceutiques. J'ai lu quelque part que ça pourrait permettre d'économiser un milliard par année...»

Parce que tout le monde sait que si on veut réduire les prix, ça prend un monopole étatique, pas vrai?

Si on veut vraiment réduire le coût des médicament, le meilleur moyen serait d'abolir les droits de propriété intellectuelle sur les pharmaceutiques pour stimuler la compétition...

Steven

@Martin Masse

Il est certain que je suis en accord avec les propositions de ton billet ci-haut. Cependant, je ne crois pas que les gauchistes perçoivent les subventions aux entreprises comme étant immorales. Je crois que ce sont les subventions aux grosses entreprises et surtout aux multinationales qui les irritent. La majorité des gauchistes perçoivent les prêts et subventions aux PME comme étant presque essentiels à la réussites de celles-ci. Les PME, selon eux, ne peuvent pas réussir sans l'aide du gouvernement. Le fait que le Cirque du Soleil a reçu une subvention lors de sa création est un argument utilisé pour défendre cette logique. N'oublie pas qu'au Québec, si t'es un pauvre ou une petite compagnie faisant des pieds et des mains (ou du moins projetant l'image de faire des pieds et des mains) pour survivre, tu es vue comme étant bon. Une fois que tu réussis et surtout si tu réussis très bien, tu fais maintenant parti de la gagne des crosseurs et des corrompus. Bref, les prêts et subventions aux petites entreprises sont créateurs de richesses dans la tête des gauchistes québécois.

lutopium

@Martin: je suis plutôt favorable à l'idée d'abolir les subventions à l'entreprise privée. Une garantie de prêt ou une participation comme actionaire me paraît raisonnable. Je ne sais pas, je ne suis pas un expert. Chose certaine, je ne suis pas chaud à l'interventionnisme de l'état dans l'économie. Je suis par contre en faveur d'une économie mixte, où l'état est responsable de la livraison des services publics essentiels(éducation, santé, autres) et propriétaire de quelques services utilitaires (utilities) comme la production et la livraison d'énergie, etc... Je suis entièrement d'accord lorsque vous dites que les subventions "c'est du corporatisme qui se pratique entre élites bien connectées et ça sert avant tout à acheter des votes...".

@Philippe David: je ne fais aucunement allusion à un monopole étatique! Je trouve simplement logique que les approvisionnements en médicaments soient centralisés. Ces approvisionnements existent déjà: hôpitaux, CLSC, CHLSD, etc... Je n'ai jamais dit que cet organisme serait le fournisseur des Jean Coutu!

Pierre-Yves

@Philippe David:

"le meilleur moyen serait d'abolir les droits de propriété intellectuelle sur les pharmaceutiques pour stimuler la compétition..."

J'ai comme un léger problème avec une proposition qui commence par "il faudrait abolir les droits de propriété". Sur quoi que ce soit d'ailleurs, mais si vous abolissez les droits de propriétés intellectuels sur les produits pharmaceutiques, qui donc sera assez nono pour se casser le tronc à en créer hmmm?

Martin Masse

@ lutopium,

"je suis plutôt favorable à l'idée d'abolir les subventions à l'entreprise privée. Une garantie de prêt ou une participation comme actionaire me paraît raisonnable."

En fait, une garantie de prêt ou une participation sont simplement des subventions sous une autre forme.

Une entreprise qui doit se financer sur un marché financier privé compétitif pourra, selon sa situation et la qualité de son projet, obtenir un prêt d'un montant x à un taux d'intérêt y. Les prêteurs ont en effet des fonds limités à prêter (on oublie pour le moment le problème de la création monétaire, etc., qui est une autre forme d'interventionnisme étatique avec des effets similaires) et prêteront en fonction du risque qu'ils prennent.

Le gouvernement n'a pas de fonds limités, ce ne sont pas les siens, et il est plus préoccupé par la rentabilité politique que par le risque financier (évidemment, la plupart des interventionnistes ne croient pas cela et donc ne vont pas plus loin dans le raisonnement). Il peut donc se permettre de prendre plus de risque en prêtant plus, en exigeant un intérêt plus bas ou pas d'intérêt du tout, en étalant les remboursements sur une plus longue période. Ou encore en garantissant un prêt obtenu sur le marché privé (c'est-à-dire qu'il va rembourser le prêt si la compagnie fait faillite et ne peut le faire), ce qui permet d'obtenir un intérêt plus bas, puisque le prêteur voit ainsi son risque de ne pas être remboursé diminuer.

Dans tous les cas, il s'agit d'un coût financier réduit pour la compagnie qui obtient un prêt du gouvernement ou une garantie de prêt du gouvernement pour un prêt sur le marché privé. Ce coût financier réduit, c'est la subvention implicite.

Même logique pour une participation de l'État comme actionnaire. La compagnie, pour plaire à des actionnaires privés, doit offrir un rendement donné, sinon les investisseurs iront ailleurs. Lorsque le gouvernement s'en mêle, c'est pour lui permettre d'obtenir davantage de fonds sans avoir à offrir ces rendements supérieurs. Sinon, à quoi servirait donc la participation étatique si la compagnie peut déjà obtenir les fonds qu'elle veut sur le marché privé aux mêmes conditions?

Encore là, cet avantage est l'équivalent d'une subvention. Le gouvernement pourrait avoir exactement le même impact sur les finances de la compagnie en donnant une subventions directes au lieu d'utiliser ces moyens détournés, qui ne sont que des façons plus difficiles à comprendre pour le grand public - et donc plus difficilement attaquables (vous en êtes un exemple) - de faire la même chose.

Martin Masse

@ Pierre-Yves,

"J'ai comme un léger problème avec une proposition qui commence par "il faudrait abolir les droits de propriété". Sur quoi que ce soit d'ailleurs, mais si vous abolissez les droits de propriétés intellectuels sur les produits pharmaceutiques, qui donc sera assez nono pour se casser le tronc à en créer hmmm?"

Les droits de propriété intellectuelle sont une autre de ces questions qui divisent les économistes autrichiens et les néo-classiques. Pour les autrichiens, il s'agit simplement d'un privilège indu attribué par l'État et qui donne un contrôle sur l'esprit et les actions d'autrui - tout le contraire de la liberté que nous préconisons.

Imaginez par exemple que sous savez comment reproduire une invention quelconque mais que vous ne pouvez pas le faire, même avec votre propre propriété, parce que l'invention est sous brevet. Pourtant, vous ne volez rien à personne, vous avez obtenu l'information de façon légitime (en observant comment le bidule en question fonctionne) vous souhaitez simplement utiliser pacifiquement une information qui est dans votre tête.

Les "monopoles temporaires", comme ils sont souvent à juste titre désignés (ce qui devrait déjà allumer une petite lumière), que sont les droits de propriété intellectuelle, contredisent en fait les véritables droits de propriété sur les choses physiques.

Je ne veux pas lancer de discussion sur ce sujet, qui ne concerne pas le billet, mais si vous voulez vous renseigner davantage, Stephan Kinsella est le penseur autrichien qui a le plus écrit sur le sujet, et vous trouverez sur son site des réponses à votre objection ainsi qu'à bien d'autres (voir http://ip-policy.wikispaces.com/ ).

Philippe David

@ Martin Masse

«Le gouvernement n'a pas de fonds limités, ce ne sont pas les siens, et il est plus préoccupé par la rentabilité politique que par le risque financier (évidemment, la plupart des interventionnistes ne croient pas cela et donc ne vont pas plus loin dans le raisonnement). Il peut donc se permettre de prendre plus de risque en prêtant plus, en exigeant un intérêt plus bas ou pas d'intérêt du tout, en étalant les remboursements sur une plus longue période. Ou encore en garantissant un prêt obtenu sur le marché privé (c'est-à-dire qu'il va rembourser le prêt si la compagnie fait faillite et ne peut le faire), ce qui permet d'obtenir un intérêt plus bas, puisque le prêteur voit ainsi son risque de ne pas être remboursé diminuer.

Dans tous les cas, il s'agit d'un coût financier réduit pour la compagnie qui obtient un prêt du gouvernement ou une garantie de prêt du gouvernement pour un prêt sur le marché privé. Ce coût financier réduit, c'est la subvention implicite. »

J'ajouterais que les prêts garantis par le gouvernement causent aussi un "crowding out" du crédit pour des projets plus productifs, puisque les critères du gouvernement diffèrent des prêteurs privés et que par définition, ceux qui ont besoin d'un prêt garanti ne sont pas les compagnies les plus productives.

lutopium

Merci Martin.

Pierre-Yves

@Martin Masse:

"Les "monopoles temporaires", comme ils sont souvent à juste titre désignés (ce qui devrait déjà allumer une petite lumière), que sont les droits de propriété intellectuelle, contredisent en fait les véritables droits de propriété sur les choses physiques."

Je ne le voyais pas sous cet angle là, mais je dois dire que la perspective est très intéressante. Sauf qu'alors on pourrait avoir un argument philosophique pour des monstruosités comme la taxe sur les logements inoccupés par exemple, censée inciter les propriétaires parisiens à louer leurs appartements.

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Citations

  • « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    – Frédéric Bastiat, 1848

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