(NB: Compte tenu de l'absence totale d'analyse pertinente sur le sujet dans la presse francophone des deux côtés de l'Atlantique, j'ai pris l'initiative de traduire cet excellent éditorial publié hier dans le Wall Street Journal Europe sous le titre «Global Warming With the Lid Off». MM)
Le monde du réchauffement climatique révélé au grand jour
Les courriels qui font la lumière sur une tentative de dissimuler la vérité sur le climat.
«Les deux MM cherchent depuis des années à obtenir les données des stations du CRU. S'ils apprennent jamais qu'il existe une loi sur l'accès à l'information aujourd'hui au Royaume-Uni, je pense que je vais effacer les fichiers au lieu de les envoyer à qui que ce soit. Nous avons également une loi sur la protection des données, derrière laquelle je vais me cacher.»
Voilà en apparence ce qu'a écrit Phil Jones, le directeur de l'Unité de recherche climatique (CRU - Climate Research Unit) de l'Université d'East Anglia et l'un des climatologues les plus en vue de la planète, dans un courriel envoyé en 2005 à «Mike». Selon ce que l'on peut en déduire à partir des échanges de courriels, il s'agit de Michael Mann, qui est directeur du Centre des sciences de la terre de l'Université de Pennsylvanie. Nous avons déniché ce petit morceau intéressant dans la pile de plus de 3000 courriels et documents dévoilés la semaine dernière après que les serveurs du CRU aient été piratés et que des messages échangés par certains des climatologues les plus influents du monde aient été diffusés sur Internet.
Les «deux MM» sont presque certainement Stephen McIntyre et Ross McKitrick, deux Canadiens qui ont consacré des années à essayer d'obtenir les données brutes et les codes utilisés dans les graphiques et modèles servant à étudier l'évolution du climat, puis à vérifier les conclusions publiées sur cette base - une tâche méticuleuse qui nous apparaît clairement comme un service d'utilité publique et d'intérêt scientifique. M. Jones n'a pas répondu à nos questions et l'université a déclaré qu'elle ne pouvait confirmer l'authenticité des courriels, même si elle a reconnu que ses serveurs ont bel et bien été la cible d'une attaque.
On découvre beaucoup de choses même en passant en revue une fraction des courriels. Les scientifiques semblent occupés à s'exhorter les uns les autres à présenter une perspective «unifiée» sur la théorie des changements climatiques provoqués par l'homme tout en discutant de l'importante de leur «cause commune»; à se donner des conseils sur les façons d'arranger les données pour ne pas compromettre leur hypothèse préférée; à discuter des moyens à prendre pour exclure les points de vue opposés des revues les plus prestigieuses; et à s'échanger des trucs sur les façons de «masquer le déclin» des températures dans certaines séries de données dérangeantes.
Tous ces refus de répondre ont toutefois pour effet de souligner ce qui pourrait bien être l'aspect le plus révélateur de cette histoire: le fait que ces scientifiques considèrent que le public n'a pas le droit de savoir sur quoi ils se basent pour faire leurs prévisions sur les changements climatiques, même lorsque les gouvernements se préparent à adopter des lois qui entraîneront des coûts ahurissants en réponse à ces prévisions.
Voyez par exemple ce message qui semble avoir été envoyé par M. Jones à M. Mann en mai 2008: «Mike, peux-tu effacer tous les courriels que tu aurais pu envoyer à Keith concernant AR4? Keith va faire de même. Peux-tu aussi écrire à Gene pour lui demander de faire la même chose?» AR4 est le terme diminutif pour désigner le Quatrième Rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), présenté en 2007 comme un consensus sur l'état de la situation présumément devenue très critiques sur le plan des changements climatiques causés par l'homme.
Dans un autre courriel qui aurait été envoyé en septembre 2007 à Eugene Wahl du Programme de paléoclimatologie de l'Agence nationale de recherche océanique et atmosphérique (National Oceanic and Atmospheric Administration) ainsi qu'à Caspar Ammann de la Division des dynamiques climatiques et planétaires du Centre national pour la recherche atmosphérique (National Center for Atmospheric Research's Climate and Global Dynamics Division), M. Jones écrivait: «Essaie de modifier la date de réception! Ne donne pas à ces sceptiques quelque chose avec lequel ils pourront s'amuser.»
Lorsque les tentatives d'effacer, de falsifier ou de retenir de l'information ne suffisaient pas, M. Jones a suggéré une solution de rechange dans un courriel d'août 2008 à Gavin Schmidt de l'Institut Goddard pour les études spatiales de la NASA, également envoyé à M. Mann en Cc: «La réponse toute faite que nous utilisons tous sur la loi d'accès à l'information est celle-ci, écrit-il. Le GIEC est exempté de toute loi nationale d'accès à l'information - c'est ce qu'on a dit aux sceptiques. Même si nous... gardons possiblement des renseignements pertinents, le GIEC n'entre pas dans le cadre de nos attributions (déclaration de mission, objectifs, etc.) et nous n'avons donc aucune obligation de fournir les renseignements.»
Il semble également que M. Mann et ses amis n'hésitaient pas à mettre sur une liste noire les scientifiques qui contestaient certaines de leurs affirmations, ou les revues qui publiaient leurs travaux. «Je pense que nous devons cesser de considérer Climate Research comme une revue légitime qui fait une révision par les pairs», lit-on dans un courriel apparemment rédigé par M. Mann et envoyé à plusieurs destinataires en mars 2003. «Il faudrait peut-être encourager nos collègues dans la communauté de la recherche sur le climat à ne plus soumettre des articles à cette revue, ni citer ceux qui y sont publiés.»
Le principal reproche de M. Mann était que la revue en question avait publié plusieurs articles remettant en question certains aspects de la théorie du réchauffement planétaire anthropogénique.
Pour la petite histoire, lorsque nous avons par le passé demandé à M. Mann ce qu'il pensait de l'accusation selon laquelle lui et ses collègues empêchent les points de vue opposés de s'exprimer, il nous a dit que «cette question n'est même pas digne d'une réponse». Concernant nos plus récentes questions à propos des courriels piratés, il a dit qu'il n'a «d'aucune façon manipulé quelque donnée que ce soit», mais a refusé de répondre à des questions plus spécifiques. Précisons que notre objectif n'est pas de nier la probité du travail de M. Mann, et encore moins son droit de garder le silence.
Nous disposons toutefois maintenant de centaines de messages qui donnent clairement l'impression que des climatologues renommés ont cherché de manière concertée et coordonnée à adapter les données pour qu'elles correspondent à leurs conclusions, tout en essayant de faire taire et de discréditer leurs critiques. Au palmarès des vérités qui dérangent [Note du trad.: le titre du film d'Al Gore est Une vérité qui dérange], celle-ci mérite sûrement que les médias, le Congrès américain et d'autres instances d'enquête s'y penchent plus sérieusement.
Excellent, je l'ai relayé biensûr sur la page Q d'environnement de "Lumières &Liberté": http://www.lumieres-et-liberte.org/pages/Q_dEnvironnement-2019006.html
Encore merci Gilles
AL'ain G
Rédigé par : alan de Bx | 24 novembre 2009 à 11h51
Excellent. Depuis plus de dix ans que je me bats pour faire accepter cette fraude. Enfin, une brèche dans le système. :)
François F.
Rédigé par : Francois Forget | 24 novembre 2009 à 12h16
Les réchauffistes obligés de faire publiquement quelques aveux sur la baisse des températures récentes :
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2009/11/rififi-chez-les-rechauffistes-suite.html
Rédigé par : Luc Chartrand | 24 novembre 2009 à 13h05
Enfin! Un débat va naitre!
On va pouvoir faire de l'écologique pour des raisons autres que le réchauffement planétaire. Des vrais raisons, sensées et connectées sur les gens. Car après tout, l'écologie, c'est l'étude des êtres vivants et de leur milieu. Quoi de plus déconnecté qu'un individu et la planète toute entière.
Il est possible d'être écolo sans croire au réchauffement global.
Je suis prof d'architecture au cégep et j'ai monté un cours d'architecture écologique.
Je suis un écologiste libertarien, rien de conflictuel. J'évite simplement de dire que je crois pas au réchauffement. Souvent, se sont les étudiants eux-mêmes qui expriment leurs doutes.
Une des premières chose que j'explique à mes élèves est qu'ils ne devaient pas convaincre leurs clients de construire une maison écologique parce qu'il est important de sauver la planète. Je leur expliquais que la première vision qu'il faut avoir d'une maison écologique, était une maison économique, confortable et où on se sent bien, sauver la planète, ce n'est qu'un boni. L'écologie n'est pas noire et blanche. Un maison bien construite est écologique sur certains aspects. C'est pour cela que le système LEED (créé par le privé) est efficace. Il comptabilise des points.
Cette vision, l'utilisateur plus important que la planète entraine beaucoup d'indignation et de "ça pas de bon sens!". Je finis généralement par convaincre. L'écologie est simplement mieux faire les choses et l'économie DOIT être prise en compte. Le "ECO" des deux mots veulent dire la même chose.
Pourquoi on construit écologique:
- Économie de moyen et d'énergie : L'argent est une forme de moyen pour quantifier un travail (je travaille x d'heure ça me donne y d'argent)Gaspiller ou dépenser inutilement de l'argent c'est l'équivalent de travailler gratuitement. Une solution qui n,est pas économiquement rentable, N'EST PAS écologique.
- Confort et bien-être. Une maison écologique doit permettre d'y être bien et en santé, bref que l'humain qui utilise la maison comme milieu de vie y soit bien.
- Durabilité. Avoir à réparer et modifier sans cesse une maison épuise le résidant. Son investissement doit lui rapporté en bien-être le plus possible.
Plus de lumière solaire, moins de perte d'énergie, un air sain, plus d'argent pour autre chose... ce sont la les base du confort, mais surtout de l'écologie. Une construction de qualité.
P.S.
Quand on pense que L'ONU veut qu'on décourage la natalité car ça réchauffe la planète... ( bon, il est vrai que l'ONU ciblait surtout la natalité non désirée : "mettez un condom, c'est bon pour l'environnement")
Rédigé par : Étienne | 24 novembre 2009 à 14h18
@ Étienne
Exactement ma position, j'étais dans le comité d'environnement au collège (au travers de plein de jolies jeunes filles :DDD) et j'étais le seul qui gardait la tête froide et qui tempérais leurs ardeurs idéalistes avec la réalité. Même si on souhaite très fort que 2+2=5, ça fera toujours 4!
Le plus drôle avec la natalité c'est qu'on remarque qu'elle diminue avec la hausse du niveau de vie! Les imbéciles qui croient au 9 milliards en 2050 sont complètement déconnecté! En premier lieu il faut comprendre que l'augmentation gigantesque de population du 21e siècle est dûe à une augmentation de l'espérance de vie et non une augmentation de la natalité! Si ma grand-mère est encore en vie à 85 ans, c'est une augmentation de la population! De plus, on remarque que la natalité des populations occidentales (plus confortable) diminue, donc l'augmentation des revenu et l'amélioration des soins de santé permettrait à la population de se stabiliser un peu plus et avec ce qui se passe en Chine et en Asie, on peut aisément imaginer que l'augmentation de population ne sera pas un gros problème... Anyway, que faire contre un tel problème? Un génocide? Moi je dit à ceux qui sont inquiet de sauver la planète : suicidez-vous!
Rédigé par : Kevin | 24 novembre 2009 à 16h20
Ainsi donc, la réputation de pureté virginale, pour ne pas dire angélique, des environnementalistes, serait maintenant un peu entachée... Des scientifiques « réchauffistes » se seraient livrés à de petites magouilles et à de petits manipulations de données pour mieux faire avancer la cause... Au fond, c'est rassurant. Ça démontre que ces types sont humains, finalement. Qu'ils sont, eux aussi, faillibles dans tous les sens du mot. Ça ne remet peut-être pas en cause toute la question des changements climatiques, mais ça démontre les limites de la théorie. Surtout, ça révèle qu'il y a aussi, de ce côté-là des choses, des INTÉRÊTS à défendre : des subventions de recherche, bien sûr, des carrières (médiatiques, particulièrement) à faire avancer en se plaçant dans le « bon courant » mais, plus encore, des possibilités de pouvoir accru pour la classe politique, via la taxation sur le « carbone »... Que ça plaise ou non aux belles âmes, en ce bas monde le pur désintéressement n'existe pas...
Rédigé par : B. Vallée | 29 novembre 2009 à 21h05