par Martin Masse
Le personnage central de cette histoire, le directeur de l'Unité de recherche climatique (CRU) de l'Université d'East Anglia Phil Jones, doit avoir le nez qui pousse à vue d'oeil ces jours-ci. Hier, dans sa première entrevue depuis le début du scandale, il a affirmé n'avoir jamais effacé de courriels ou de données au Guardian:
Some of the emails probably had poorly chosen words and were sent in the heat of the moment, when I was frustrated. I do regret sending some of them. We've not deleted any emails or data here at CRU. I would never manipulate the data one bit - I would categorically deny that.
Bon, il y a encore tout un débat à savoir dans quelle mesure lui et ses collègues ont manipulé des données, et je garde ça pour plus tard. Mais comment peut-il affirmer aujourd'hui ne pas avoir effacé de messages?
Rappelons que cet odieux personnage aurait reçu depuis 1990 des subventions de 13,7 million de livres (autour de 22 millions de dollars) pour mener ses recherches. C'est d'ailleurs une raison pour laquelle tous ses échanges avec d'autres chercheurs sont soumis à la loi sur l'accès à l'information.
Voici ce que Jones écrivait l'année dernière dans l'un des messages:
The inadvertent email I sent last month has led to a Data Protection Act request sent by a certain Canadian, saying that the email maligned his scientific credibility with his peers! If he pays 10 pounds (which he hasn't yet) I am supposed to go through my emails and he can get anything I've written about him. About 2 months ago I deleted loads of emails, so have very little - if anything at all.
J'ai effacé des tonnes de courriels il y a deux mois!
Can you delete any emails you may have had with Keith re AR4? Keith will do likewise. He's not in at the moment - minor family crisis. Can you also email Gene and get him to do the same? I don't have his new email address. We will be getting Caspar to do likewise.
C'est-y assez clair?
Ailleurs, M. Jones admet avoir reçu une mise en garde du responsable de la loi sur l'accès à l'information lui disant qu'il ne devrait pas effacer de messages:
I did get an email from the FOI person here early yesterday to tell me I shouldn't be deleting emails.
Une bonne partie de cette histoire tourne autour de la manipulation de données et de tentatives d'effacer toute trace de ces manipulations. Aujourd'hui, le principal fraudeur prétend qu'il n'a rien fait de tout cela, contredisant plusieurs messages qu'il a écrits qui démontrent clairement le contraire. Et on devrait non seulement faire confiance à ce personnage et à ses collègues, mais également à ceux qui continuent de prétendre qu'il n'y a absolument rien de pertinent dans ces révélations, que tous ces messages sont parfaitement inoffensifs, et qu'il n'y a aucune raison de douter de la nécessité de dépenser 257 quadrillions de dollars pour ralentir marginalement le prétendu réchauffement de la planète dans les prochaines décennies?!
Le chat va probablement finir par sortir du sac, je suis curieux de voir où tout cela va aller... Comme je l'ai déjà expliqué dans un texte, même leur prise de mesure peut être critiquée, alors leurs conclusions... bof! Même ici au Canada, il est très difficile de travailler avec les données d'Environnement Canada, puisqu'il est impossible d'obtenir plus d'une journée de données pour une station donnée. Essayer de faire quelque chose avec les données du pays entier sur plusieurs années s'avère donc pour le moins problématique. Sans dire que c'est fait exprès, disons que cela arrange bien des choses pour ceux qui ont accès aux données brutes... Quant à Cardinal, de ce que je sache, il n'a pas la moindre formation scientifique. (Son alter égo du Soleil a quant à lui une formation en cinéma, il étudiait à la maîtrise quand j'ai pris le cours de cinéma américain du prof Paul Warren.)
Rédigé par : Carl-Stéphane Huot | 26 novembre 2009 à 18h34