L'Institut Fraser a publié il y a quelques jours une mise à jour de son étude (en anglais seulement) sur les subventions aux entreprises. Sans surprise, on apprend que c'est le gouvernement québécois qui entretient le mieux les parasites du monde des affaires. Voici le communiqué de presse diffusé par l'institut.
Le Québec est la province qui verse le plus de subventions aux entreprises;
6 milliards $ ont été distribués en 2007
27 novembre 2009, MONTRÉAL, QC – Quand vient le temps d'accorder des subventions, des prêts et des aides de toutes sortes aux entreprises, le Québec arrive en première place des provinces canadiennes, ayant distribué plus de six milliards de dollars «d'aide sociale» aux entreprises en 2007 seulement, selon une nouvelle étude publiée aujourd'hui par l'Institut Fraser, un chef de file parmi les organismes de recherche économique au Canada.
Ce montant équivaut à plus de 1600 $ pour chaque Québécois qui a rempli une déclaration d'impôt en 2007.
La note de l'aide sociale aux entreprises au Québec était près de trois fois les 2,1 milliards de dollars de subventions aux entreprises distribués par l'Ontario en 2007, la plus récente année pour laquelle des données sont disponibles. L'Alberta a distribué près de 1,2 milliard de dollars aux entreprises en 2007 alors que la Colombie-Britannique a accordé un peu plus d'un milliard de dollars.
«Les Québécois devraient se demander si donner plus de six milliards de dollars aux entreprises est vraiment la meilleure façon d'utiliser l'argent des contribuables», a déclaré Filip Palda, professeur titulaire, ENAP et Senior Fellow de l'Institut Fraser.
Les renseignements sur les subventions gouvernementales aux entreprises se trouvent dans une étude mise à jour de l'Institut Fraser, Corporate Welfare Breaks the $200 Billion Mark; An Update on 13 years of Business Subsidies in Canada, de l'auteur Mark Milke.
Globalement, l'étude montre que les gouvernements au Canada ont distribué plus de 202 milliards de dollars en subventions, en prêts et en aides de toutes sortes aux entreprises de 1994 à 2007. Les gouvernements provinciaux ont dépensé 110,3 milliards de dollars au total en subventions aux entreprises, le gouvernement fédéral 66,6 milliards de dollars et les municipalités 25,8 milliards de dollars. Cela représente 15 126 $ pour chaque contribuable canadien pendant cette période de treize ans ou 1244 $ par contribuable en 2007 seulement.
Les études révisées par des pairs sur les subventions aux entreprises concluent de façon écrasante qu'elles n'ont pas de conséquences positives démontrables sur l'économie, l'emploi et les recettes fiscales en raison de l'effet de substitution. Ce phénomène a lieu lorsque les emplois et les recettes fiscales sont déplacés vers une entreprise à un coût substantiel, sans que de nouveaux investissements soient effectués ou que de nouveaux emplois soient créés au net, lorsqu'on examine l'ensemble de l'économie nationale ou internationale. Par exemple, une subvention censée «créer» des emplois manufacturiers au Québec risque de simplement déplacer des investissements prévus en Ontario ou en Colombie-Britannique. Une subvention offerte à une compagnie automobile au Michigan aura tendance à déplacer des emplois existants en Ontario ou au Kentucky.
L'étude mise à jour traite aussi des aides pour le «sauvetage» de l'industrie automobile, qui reçoit des subventions de plus en plus importantes alors que les gouvernements au Canada injectent des fonds dans General Motors et Chrysler pour aider ces entreprises à éviter la faillite.
En se fondant sur de nouvelles données, M. Milke estime aujourd'hui que le gouvernement fédéral et le gouvernement de l'Ontario se sont engagés à verser 16,5 milliards de dollars au secteur automobile de 2003 à 2009, dont 15.3 milliards de dollars de ce montant autorisés seulement dans une période de deux mois allant du 7 avril 2008 au début juin 2009.
«Les aides pour le sauvetage de l'industrie automobile pendant cette période de six mois coûteront près de 950 $ à chaque contribuable canadien», a souligné M. Palda.
«Les interventions gouvernementales ne font que retarder le jour de vérité pour les entreprises en difficulté, et ce, souvent au détriment d'autres entreprises, de la santé de l'industrie et de l'économie. Pour bâtir une économie réellement solide et des entreprises dynamiques, les gouvernements doivent cesser de distribuer des subventions aux entreprises et offrir aux contribuables québécois un allégement général du fardeau fiscal. Non seulement cette politique aura pour résultat de mettre plus d'argent dans les poches des Québécois, mais il est prouvé que les réductions d'impôts stimulent l'investissement et la croissance économique.»
Les "Reardon Metals" se font de plus en plus rares. Et les "Taggart Transcontinental" de ce monde deviennent la norme...
Est-ce que la fin (de notre époque débile) sera la même que dans Atlas Shrugged ?
http://en.wikipedia.org/wiki/Atlas_Shrugged
C'est à craindre... si les gens ne prennent pas conscience de ce qui se trâme... dans les bureaux des Wesley Mouch de ce monde...
Rédigé par : Sébas | 01 décembre 2009 à 19h45
Voilà un sujet qui rejoint et la droite et la gauche politiques. Cette situation est tout à fait innacceptable et doit être dénoncée conjointement par tous les courants politiques, peu importe leurs divergences sur d'autres sujets. Le pouvoir de l'entreprise privée sur nos gouvernements est tout simplement scandaleuse.
Rédigé par : lutopium | 02 décembre 2009 à 07h41
"Le pouvoir de l'entreprise privée sur nos gouvernements est tout simplement scandaleuse."
Ou est-ce le contraire?
Est-ce celui qui reçoit le 'bs' (personnel ou d'entreprise), qui a le plus de pouvoir ou celui qui émet le chèque ?
;-)
Rédigé par : Sébas | 02 décembre 2009 à 11h25
@Lutopium et Sébas
Je crois que vous avez tout les deux raisons. De façon absolue, il est certain, comme Sébas le mentionne, que c'est le gouvernement qui a le plus de pouvoir car il cré les lois, les règlements et peut taxer. L'entreprise privée n'a pas ces pouvoir de coercition. Par contre, comme le mentionne Lutopium, il est certain que les grosses entreprises privées ont une certaine influence néfaste sur le gouvernement.
Cependant, dans ce cas-ci, on parle plus d'une alliance de 2 parasites en vue d'extraire du pouvoir et des dons (parti politique) et de l'argent de la caisse publique (entreprise privée subventionnée). Je m'explique:
-Le parti politique reçoit un don ou une promesse de don lors de la prochaine campagne électoral d'une grosse entreprise privée. De plus, le parti au pouvoir aime toujours pouvoir annoncer qu'il a réussi à maintenir ou à créer des jobs avec la subvention même si comme le prouve Bastiat, c'est tout à fait faux. C'est seulement ce que l'on voit. Finalement, le gouvernement, en imposant des conditions à la subvention, réussi à imposer un peu plus ses préférences à une grosse entreprise privée.
-L'entreprise privée suventionnée récupère non seulement le don ou la promesse de don au parti électoral à même le trésor public, elle réussit à avoir beaucoup plus d'argent. Elle reçoit donc de l'argent qu'elle n'a pas gagné. Qui n'aime pas recevoir de l'argent gagné par qqun d'autre?
Rédigé par : Steven | 02 décembre 2009 à 13h16
Steven:
Ok, je trouve que vos arguments sont bons.
;-)
Rédigé par : Sébas | 02 décembre 2009 à 14h05
Après se type d'analyse des subventions fait aux entreprises par les gouvernements provinciaux et fédéraux, nous sommes en droit de nous demander pourquoi le gouvernement ne commence pas par sabrer dans ce type de dépense plutôt que d'augmenter encore les taxes, les impôts et les tarifs des gens qui PAIENT DES IMPÔTS, si tant est qu'il reste encore des gens pour en payer.
Rédigé par : Stephane Lessard | 30 janvier 2010 à 05h13
@Stephane Lessard
'nous sommes en droit de nous demander pourquoi le gouvernement ne commence pas par sabrer dans ce type de dépense plutôt que d'augmenter encore les taxes, les impôts et les tarifs des gens qui PAIENT DES IMPÔTS'
Le Québec a vraiment un système très particulier ou les salariés 'financent' la grande entreprise, principalement par l'intermédiaire de l'impôt sur le revenu. Celà permet évidemment au policitiens et bureaucrates d'exercer un pouvoir considérable sur la grande entreprise, alors que les coûts de leurs erreurs stratégiques et de leur mauvaise gestion sont absorbés par les travailleurs.
C'est en fait très similaire à une économie étatisée de type collectiviste, sauf que dans ces dernières on n'a pas besoin de passer par l'étape de l'impôt, les plus-values allant directement à l'État et sa nomenklatura (la nomenklatura du Québec, vous la connaissez), en général.
Le pouvoir démesuré des syndicats (je ne connais pas de pays soi-disant capitaliste ou près de la moitié de la population active est syndiquée) et des organisations corporatistes (ordres professionnels) permet bien entendu de garder le contrôle sur ces vaches à lait de producteurs et de leur donner l'illusion que tout celà est fait 'pour notre bien' (le fameux 'nous' québécois).
Il en résulte évidemment une société oligarchique, faussement égalitaire, économiquement beaucoup plus proche du communisme ou du fascisme que ses dehors faussement bonnasses ne pourraient le laisser penser.
Cependant, avisez vous de remettre en cause les fondements idéologiques de ce catéchisme collectiviste, suffisamment en tout cas pour menacer la 'nomenklatura', et vous verrez que 'l'oligarchie' n'est pas si bonnasse que ça ('toé, assis-toé'): qu'il s'agisse des violentes réactions des syndicats (que l'exécutif tolère parce que ça fait son affaire), ou de la façon beaucoup plus vicieuse dont les corporations et politiciens 'décapitent' socialement ceux dont le profil dépasse - par exemple en contournant ou subornant le judiciaire -, la discipline est efficace.
C'est pour cette raison que les individus entreprenants et qualifiés, qu'ils soient 'de souche' ou d'ailleurs, fuient la Belle Province - loin devant les impôts, les routes pourries ou l'effroyable système de santé: une liberté qui se fait rare.
Il me semble de plus voir la France emprunter (ré-?) la même voie (voir l'affaire du Comité d'Entreprise d'Air-France, en ce sens le Québec a de l'avance), ce qui n'est au fond qu'un retour aux sources: chassez le Vichysme, il revient au galop.
Rédigé par : Pierre-Yves | 30 janvier 2010 à 10h29