par Daniel Jagodzinski*
Peu de Québécois se souviennent aujourd'hui qu'il y a quelques dizaines d'années, les médecins de famille se rendaient en visite au domicile des patients. Depuis la création de l'assurance maladie en 1970, la médecine est devenue fonctionnarisée et le Collège des médecins du Québec poursuit une politique essentiellement syndicaliste de maintien et d'amélioration des avantages acquis.
Le système trouve actuellement ses limites en raison de coûts de fonctionnement phénoménaux accompagnés d'une relative difficulté d'accès aux soins qui tend à s'aggraver. La longueur des délais de consultation et la pénurie de médecins est aggravée par le blocus imposé par le Collège des médecins du Québec à l'intégration de médecins étrangers du fait de la non-reconnaissance de leurs diplômes (qui les oblige à refaire leurs études avant de pouvoir s'installer).
Les Québécois ont donc pu se réjouir de la signature récente des Arrangements en vue de la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles des médecins (ARM) le 27 novembre dernier par le président du Conseil de l'Ordre des médecins français, le président du Collège des médecins du Québec et la ministre française de la Santé, en présence du premier ministre Jean Charest. La possibilité d'installation de médecins français au Québec et celle de médecins québécois en France, dans une harmonieuse réciprocité, semblait ainsi a priori accordée
En pratique, qu'est-ce que cela a changé? Malheureusement, pratiquement rien. En effet, depuis la signature de l'ARM, les médecins québécois ayant un permis d'exercice québécois en règle - c'est-à-dire tous - peuvent directement aller exercer en France sans aucune contrainte, si ce n'est quelques démarches administratives simples (s'inscrire à l'Ordre français, ne pas avoir de casier judiciaire). Ils arrivent, posent leur valise, font deux jours de démarches et peuvent pratiquer en ville ou à l'hôpital, où et comme ils le veulent. Ce qui est loin d'être le cas des médecins français désireux de s'installer au Québec.
Ceux qui échouent à cet examen ou ne s'y soumettent pas doivent pratiquer 4 ans supplémentaires de «service médical» dans les conditions du permis restrictif. Bien sûr, le terme de «permis restrictif» n'est jamais utilisé par le Collège des médecins québécois, qui le remplace par celui de «permis 35» (permis d'exercer la médecine dans un établissement au sens de la Loi sur les services de santés et les services sociaux en vertu de l'article 35 de la Loi médicale), alors qu'il constitue dans les faits une pièce centrale du dispositif discriminatoire.
Quid dans ces conditions de «l'effectivité de la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles», qui faisait pourtant partie des principes directeurs de l'accord, au même titre que «le respect des normes relatives à la langue française» ou «la réciprocité, l'équité et la transparence»?
Le Collège tente de trouver une équité dans cet accord en soutenant que la liberté d'installation en France du médecin québécois est assortie de l'obligation de se constituer une clientèle (sans pourtant mentionner l'existence de nombreux postes hospitaliers disponibles), tandis que la soi-disant garantie de revenus du médecin français au Québec justifierait le véritable parcours du combattant qui lui est imposé. La fameuse équivalence des diplômes, pourtant but premier de l'accord, disparaît dans cette subtile rhétorique.
Pour Yves Bolduc, ministre de la Santé du Québec, ces dispositions sont légalement fondées puisque les ententes sur la reconnaissance réciproque des diplômes professionnels sont signées entre les ordres professionnels et non pas entre les autorités gouvernementales. À quoi rime alors le déplacement en grande pompe de M. Charest, venu en France pour parrainer un accord qui ne le concernait pas?
Ceci dit, comment expliquer la signature d'un accord qui semble désavantager l'une des parties signataires?
1) La position du Collège des médecins du Québec est protectionniste et, de ce strict point de vue, compréhensible. Elle entend préserver, grâce à la pénurie relative de médecins, les avantages d'une médecine essentiellement fonctionnarisée et au demeurant fort bien rémunérée. Cette interprétation n'est sans doute pas partagée par la majorité des citoyens québécois qui croient souvent fermement que, dans l'intérêt évident des patients, le Collège se bat à la fois pour préserver une excellente qualité de soins et réduire la pénurie de praticiens.
2) On comprend moins pourquoi l'Ordre des médecins français et la ministre française de la Santé ont signé cet accord. En fait, dans ce domaine, la France est moins protectionniste que le Québec car elle va également manquer de médecins dans les années à venir, tant dans son secteur public que privé (lequel compte près de 70 000 médecins en exercice). De plus, alors que les diplômes de médecins français sont maintenant et depuis des années valables dans toute l'Union européenne, sans restriction d'installation, la mobilité professionnelle n'est pas au rendez-vous au sein de l'Europe, sans doute à cause des barrières linguistiques. Barrière qui n'existe pas avec le Québec. On peut (cyniquement) imaginer qu'un tel accord freinera la fuite des médecins français vers le Québec, ou (c'est plus que possible) tabler sur l'indifférence des autorités françaises aux termes de l'accord qui n'a qu'une finalité politique destiné à illustrer les bons rapports entre nos deux pays.
Ce qui vaut pour les médecins vaut pour d'autres professions de santé (vétérinaires, pharmaciens, etc.) soumises au bon vouloir des ordres professionnels. Il appartient aux Québécois de prendre connaissance de ces faits et de faire connaître leur opinion, dans leur propre intérêt.
*L'auteur est un médecin français installé à Montréal mais qui ne pratique pas la médecine.
C'est la même chose pour l'Architecte. Cependant, un bâtiment en France est loin d'avoir les mêmes exigences qu'un bâtiment au Canada, entre autres à cause de la variété du climat. Il est facile pour un architecte du Québec de travailler en France, mais le contraire n'est pas vrai (point de vue entièrement personnel et rempli de préjugé, je dois l'admettre).
Mais à ce que je sache, un corps humain français n'est pas très différent du corps humain québécois...
Je crois qu'il s'agit là du reflet de la formation des professionnels. Si on se compare au système universitaire américain, on pleure, mais en se comparant à celui français, on rigole.(Point de vue encore une fois teinté de préjugé, mais nourri par la connaissance de plusieurs français venus étudier au Québec pour avoir, entre autres, des profs présents dans leurs cours)
Rédigé par : Étienne | 17 décembre 2009 à 11h34
Je suis étonné par ce commentaire.
Durée des études médicales de base en France : 7 ans
Durée de spécialité : 4 ans de plus minimum.
En termes de durée de formation, je ne voit pas de différence.
Je ne sais pas d'où vous tenez vos informations, mais vous avez l'honnêteté de mentionner un possible préjugé.
DJ
Rédigé par : Marianne | 17 décembre 2009 à 13h43
La différence est qu'un médecin Québécois n'a pas la France comme priorité s'il veut pratiquer à l'étranger.
Les autres provinces canadiennes, les États-Unis ou certains pays du Moyen-Orient et d'Asie proposent de bien meilleurs salaires et conditions de travail mis à part pour certains hôpitaux privés en France.
Par contre, le Québec est évidemment une juridiction avec les ordres professionnels (et aussi les syndicats qui ne voient pas ces accords d'un bon oeil) les plus protectionnistes au monde.
Rédigé par : Mathieu NV | 17 décembre 2009 à 15h08
Il est assez clair que l'installation de médecins français au Québec ferait a terme pression a la baisse sur la rémunération de leurs confreres québécois par le simple jeu de l`offre et de la demande, de plus en partant les médecins sont moins rémunérés en France; alors, ne vous demandez pas pourquoi l'ordre des médecins du Québec fera tout pour torpiller cela dans la pratique. Qui sont les perdants? Et bien les patients québécois, certainement, et aussi les contribuables qui doivent continuer a financer les couts qui explosent du système de santé québécois. Ca marche de même, le protectionnisme.
Rédigé par : Pierre-Yves | 17 décembre 2009 à 16h31
L'URSS sous Khrouchtchev s'était ouverte quelque peu après avoir dénoncé publiquement les crimes de Staline.
De son côté, la Chine de Mao poursuivait des politiques inspirées du Grand Père des Peuples même après sa mort.
Alors que les premiers avaient appris à la dure et au prix de millions de morts à se réformer, les seconds fonçaient de force, leur leader en tête, dans la collectivisation des terres et des efforts pour se doter d'une industrie lourde, sans égards aux vies humaines perdues.
Il y a ainsi souvent un décalage temporel entre le Maître à penser et l'Élève.
En France, on a voulu reconstruire un pays sur la redistribution des richesses, sur le fonctionnariat, autour l'État. On a rêvé et fait plusieurs grands projets socialisants au prix de coûts astronomiques sur une longue échelle.
Puis, il y eut les années 1980 et 1990 qui amenèrent une vague de privatisations dans les entreprises d'État déficitaires et des réformes plutôt libérales malgré des reculs, comme par exemple sur le 35 heures.
Souvent, comme en maints endroits du monde, ce fut le résultat premier d'un endettement massif et de déficits chaque année plus difficiles à rembourser.
Au Québec, on se borne encore à croire et espérer que nous puissions être une deuxième France des Trente Glorieuses.
C'est souvent aussi l'image que le Ministère de l'Immigration et des Communautés Culturelles (MICC) cultive et cherche à propager à l'étranger, un paradis socialisant et étatique en Amérique du nord.
Quand certains nous ramènent ici l'idée du TGV (peu importe pour eux s'il sera rentable, l'important, c'est montrer que nous sommes un peuple supérieur), de créer de nouvelles entreprises d'État (dans l'éolien, le solaire) puis qu'il est essentiel d'avoir des ordres professionnels monopolistiques forts et puissants pour nous protéger de la soi-disante médiocrité des professionnels non-originaires du Québec, ça me rappelle qu'eux aussi, ils vivent en décalage avec la réalité.
Un rappel nous avait été donné de cela il y a quelques mois, alors que Jean Charest était de passage en France pour négocier un accord de libre-échange France-Québec, voire UE-Québec.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie-Affaires/2009/06/29/003-charest-libre-echange.shtml
(Un extrait de l'Élève [socialiste] qui voulait dépasser le Maître...)
Rédigé par : Mathieu | 17 décembre 2009 à 22h38
Je découvre votre blog depuis la Suisse . Blog que j'ai tout de suite mis en lien sur mon blog libéral . Les suisses ont récemment refusés l'introduction par les urnes d'une caisse maladie unique et public à la place des caisses privées qui gèrent la couverture santé . Le système de santé en suisse est efficace mais très chère en terme de PIB 9% ( deuxième mondial )et en terme de primes par tête qui peut aller de 400 francs suisse par mois . 1 euro = 1,6 frs .Il existe néanmoins des subsides pour les moins lotis .
Les opposants à cette caisse unique ont du prendre comme exemple le Canada la France ou l'Autriche , des systhème très coùteux est gravement déficitaire .Mais rien n'y fait les socialistes suisses persistent dans cette voie qui ne marche nul part ailleur .
http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/
Rédigé par : D.J | 18 décembre 2009 à 11h51
'Les suisses ont récemment refusés l'introduction par les urnes'
Bonjour cher D.J.,
J'aimerais avoir plus de précisions sur ce vote !
***
J'essaye ici au Québec de 'réveiller' les 'intellos' (de toutes tendances) aux incroyables avantages du système politique suisse (mi-démocratie-représentative, mi-démocratie directe), et presque pas 'd'écho' de la part des:
-libertariens ou libéraux d'ici: cela me dépasse !!!
-des chrétiens (ou conservateurs de tout acabit), qui croient que l'homme est trop mauvais et qu'il est nécessaire d'avoir un 'César' puissant pour 'mener les brébis' (contrairement au message central de Jésus, i.e. le message des Évangiles) et de plusieurs Papes, dont LEON XIII, surnommé le pape intello ( http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_XIII ), qui a écrit plusieurs textes sur la démocratie 'par le peuple (fin 19e siècle), pour justement contrer la montée du socialisme;
-des progressistes qui -concernant l'homme 'mauvais' a transformer en homme nouveau'- pensent exactement comme les chrétiens. Ils aiment la démocratie lorsque l’opinion du peuple leur convient et ils appellent ça «dictature de la majorité» lorsque l'opinion de la majorité ne va pas selon leurs conceptions de la société et de «l'homme nouveau».
-Etc...
'Le peuple est un con': c’est la nouvelle devise des gauchistes et droitistes, depuis que le peuple (ou la masse inculte, selon eux), les désavoue.
***
Si vous voulez bien m'aider à démontrer aux gens d'ici, leur grande aliénation et inconscience... j'apprécierais beaucoup. Ils ne savent pas comment fonctionne votre système et combien de réformes débiles (comme la réforme en éducation qui faisait la 'promo' des compétences dites transervales, qui fut -justement- rejété par un référendum du peuple dans certains cantons, mais PAS ici). Ici, tout est contrôlé par une petite clique... et presque personne (à part des 'fous' comme moi et qq autres 'fous': http://blogjacquesbrassard.blogspot.com/2009/12/chapeau-les-suisses.html ), commencent a réaliser l'incroyable chance qu'ont les Suisses. Et comment et pourquoi les élites bien-pensantes de l'Europe, démonisent tant votre système.
Auriez-vous de bons textes pédagogiques et/ou historiques concernant la démocratie directe? Des arguments inattaquables? Etc ?
p.s.
Je vais aller voir votre site et je suis content de vous voir ici.
p.p.s
J'ai visité la Suisse et habité pendant 1 mois près de Delémont ( http://maps.google.ca/maps?hl=fr&client=firefox-a&rls=org.mozilla:fr:official&hs=n8g&q=suisse&um=1&ie=UTF-8&sa=N&tab=wl) J'ai beaucoup aimé la Suisse, les Suisses, leur système politique, etc, et depuis ce temps, je n'arrête pas d'en parler et ce, partout sur le 'net'...
;-)
Rédigé par : Sébas | 18 décembre 2009 à 12h51
@ Mathieu:
Concernant la 'pénurie de médecins, voilà LE problème ici:
'ordres professionnels monopolistiques' et étatisation des soins 'de maladies'.
Une chance que notre alimentation -100X plus importante que notre santé- n'est pas assumée par l'état... car bonjour les files d'attentes et les pénuries.
***
Et pour ça:
'Quand certains nous ramènent ici l'idée du TGV (peu importe pour eux s'il sera rentable'
Nous pourrions imiter le -très rentable: euhumm- projet de l'Eurotunnel, financé par les banques et compagnies monopolistiques/oligarchiques -tout aussi inefficaces que l'état pour gérer les projet "à la Mao"...
Voir:
http://www.enpc.fr/fr/formations/ecole_virt/cours/carassus/anciens-exposes/eurotunnel.pdf
et
http://www.boursilex.com/VIE%20DES%20AFFAIRES/la_dette_d%27eurotunnel.htm
Rédigé par : Sébas | 18 décembre 2009 à 13h22
@ Sébat ,
En Suisse nous votons sur beaucoup de sujet . Par le droit d'initiative populaire où chaque citoyens ayant ses droits civiques peut récolter 100'000 signatures de divers citoyens ayant le droit de vote ; de proposer une loi pour l'inscrire dans la constitution helvétique .Quand le projet est soumis au vote populaire , il faut la double majorité peuple et cantons .( les cantons en Suisse sont l'équivalent de vos provinces ou les états des USA ,chaque canton à son parlement et sa constitution ). Et il y a aussi le référendum qui est utilisé pour annuler une loi votée par le parlement . ( en Suisse le parlement est bicameral: le conseil des états comme le sénat US et le conseil national comme la chambre des représentant US )Pour le référendum 50'000 signatures suffisent . lors de la votation populaire la majorité du peuple suffit .
Pour la caisse unique , ce sont les socialistes qui ont lancés l'initiative qui fut refusé par env. 70% des votants . Le problème en Suisse , c'est que la couverture médical géré par env. 80 caisses privée et très légiféré par la confédération . La marge de manoeuvre pour innover est mince . Les Suisse sont un peu comme tout le monde , il veulent la qualité sans en payer le prix . Les primes que j'ai cité plus haut prennent l'ascenseur pour devenir hors de prix . Les prestations remboursés par les assurances sont les plus nombreuses en comparaison avec les autres états européens .
Les socialistes remettent la caisse unique sur les rail en surfant sur la grogne des assurés . Leurs victoire n'est plus impossible . Mais ils n'ont aucune solution pour faire diminuer les coûts de la santé . Ils veulent en tout cas pas toucher les prestations remboursés par la lois sur l'assurance maladie . Les socialistes en Suisse sont parmi les plus marxistes d'Europe avec la France .
Pour en revenir sur les votations . Les Suisse dans le 70% des cas , ils suivent les recommandations de la droite libéral et économique . le parlement est depuis des décennies à droite . Le chômage est actuellement avec la crise de 4,5 % .Pour ses institutions essayez Wikipédia .
A part politique , nous avons l'un des championnats de hockey sur glace les plus relevés d'Europe , Zurich à gagner la champions européens ligue et Berne est le premier club d'Europe à atteindre une moyenne de plus de 16 '000 spectateurs de moyenne par match .
D.J
Rédigé par : D.J | 18 décembre 2009 à 13h55
Ah ! Merci !
Je sens que je vais avoir un 'allié' ici...
;-)
Et un très bon (allié), en plus:
"Pour en revenir sur les votations . Les Suisse dans le 70% des cas , ils suivent les recommandations de la droite libéral et économique . le parlement est depuis des décennies à droite . Le chômage est actuellement avec la crise de 4,5 % .
*
C'est ce genre de fait ou d'argument, qui va 'réveiller' tous les vrais 'apôtres' de la liberté d'ici. Apôtres, qui sont -j'en suis convaincu-, aussi nombreux qu'en Suisse (ou presque partout ailleurs dans le monde!). Ce sont nos médias et politiques qui nous renvoient -habillement- l'illusion que le peuple veut toujours plus de lois et moins de liberté...).
Et je sais que même au niveau des libertés 'morales', chaque canton a ses particularités...
Et -oh coïncidence?- la Suisse aussi un des meilleures qualité de vie au monde...
Etc...
***
Pour ce bout:
"Pour ses institutions essayez Wikipédia"
Oui merci. Mes amis Suisses m'ont bien 'éduqué' sur ces questions...
Je connais assez bien le système Suisse, j'ai surtout besoin d'un bon vulgarisateur-propagandiste.
;-)
Rédigé par : Sébas | 18 décembre 2009 à 14h52
Correction;
"Et -oh coïncidence?- la Suisse a aussi -probablement- la meilleure qualité de vie au monde.."
A+
Rédigé par : Sébas | 18 décembre 2009 à 14h54
Au Québec, le domaine de la Santé est contrôlé
à 100% par le Collège des Médecins du Québec. Résignez-vous !
Rédigé par : Garamond | 19 décembre 2009 à 21h45
@D.J
Je croyais avoir vu dans un documentaire que la Suisse avait, du moins, partiellement nationalisée son système de soins de santé en 1994. Qu'en est-il?
Rédigé par : Steven | 20 décembre 2009 à 14h34
@ Steeve ,
En fait , il s'agit de la création de la loi sur l'assurance maladie .Qui rend obligatoire de s'assurer à l'une des 80 caisses privée qui gèrent la santé , Avant, cette obligation de s'assurer n'existait pas et c'était à l'état de prendre en charges les soins coûteux à l'hôpital ou aux urgences .Cette loi permet aux assurées de pouvoir changer de caisse au moins une fois dans le courant de l'année .Ce qui n'était pas possible avant . Cette nouvelle loi se voulait contre la hausse des coûts de la santé ;c'est raté de ce côté-ci ; cette loi voulait permettre la concurrence entre les caisses , mais là aussi c'est raté .Cette concurrence ne concerne que les libre passage d'une caisse à l'autre par l'assuré . Comment peut-on parler de concurrence quand la loi empêche l'innovation et la rèpartition des prestations remboursées selon le désir du client ?
Bref , c'est depuis cette nationalisation partiel de la santé , que tout est devenu hors de prix .
D.J
Rédigé par : D.J | 21 décembre 2009 à 11h34
@D.J
C'est surprenant que personne n'ait pensé à l'exemple Suisse quand Obama veut obligé tout les Américains à s'assurer sous peine d'amende. Il veut rendre les soins de santé plus accessible de cette façon. N'importe qui effectuant un raisonnement logique de base peut savoir que ça ne peut que faire augmenter les coûts. Mais là, on a même la Suisse pour ceux qui ne font pas confiance à la rationalité mais bien aux données empiriques.
Rédigé par : Steven | 21 décembre 2009 à 12h21
On ne rend pas les soins "accessibles" en obligeant les gens à s'assurer.
S'il y a 48 millions de non-assurés, c'est sûrement qu'ils ont tous individuellement une bonne raison. Certains ne s'assurent pas parce qu'ils sont trop pauvres, mais la grande majorité des non-assurés sont des jeunes en bonne santé qui refusent de payer le prix demandé des assureurs. Les lois et les règlements font en sorte que les jeunes en bonne santé qui s'assurent financent les vieux malades. Les jeunes, pour ne pas se faire avoir, refusent de s'assurer.
Dire qu'on va régler le problème des 48 millions de non assurés en les obligeants à s'assurer est complètement débile.
Rédigé par : Yvon Labrecque | 23 décembre 2009 à 08h28
"Certains ne s'assurent pas parce qu'ils sont trop pauvres, mais la grande majorité des non-assurés sont des jeunes en bonne santé qui refusent de payer le prix demandé des assureurs."
La convention syndicale dans mon entreprise m'oblige à choisir l'une des trois options d'assurance collective existantes.
Étant jeune, en forme, en santé et étant prudent de nature, j'ai pris évidemment l'option la moins chère.
Seulement, j'aimerais encore mieux avoir le choix de ne pas être assuré du tout et payer lorsque nécessaire, à l'acte ou à la consultation.
Mais je n'ai pas ce choix de dire non ici. C'est un oui forcé pour moi pour l'offre la moins pire.
Rédigé par : Max | 24 décembre 2009 à 04h02
Des monopoles pour un marché qu'on dit libre. Voilà la triste réalité au Québec.
Rédigé par : decembre | 26 décembre 2009 à 09h51
@Yvon Labrecque ... Les lois et les règlements font en sorte que les jeunes en bonne santé qui s'assurent financent les vieux malades...
C'est ce qu'on dit mais est-ce vrai ? Il y a de plus en plus de jeunes malades on n'a qu'à compter les pilules qu'ils prennent !
Les vieux, contrairement à la légende médicale professionnelle, ne sont pas plus malades que les jeunes quoiqu'ils soient plus près de la mort. On a médicalisé la mort et c'est pour ça que les vieux sont soignés comme on pouponne un bébé. C'est une mode du temps que la maladie de la vieillesse, une fausse maladie, pas une réalité.
Rédigé par : decembre | 26 décembre 2009 à 09h55
"Il y a de plus en plus"
Oui oui oui oui oui.... si j'avais une pillule gratuite toutes les fois que l'on utilise cela comme argument.
Rédigé par : Yan | 26 décembre 2009 à 10h36
@yan ... Oui mon homme, DE PLUS EN PLUS ... et pas des vieux ni des vieilles, des jeunes. Alors prends ta pilule comme les autres.
Les chiffres sont explicites. Le Québec, qui représente 23% de la population du Canada, a été le lieu de 41% des prescriptions et de 33% de toutes les ventes de comprimés. Pas moins de 678 571 prescriptions de psychostimulants en 2008, une hausse de 14% par rapport à l'année précédente. Une croissance des coûts de plus de 300% depuis 1998, et ce, surtout en raison du volume des ventes, pour un total de 60 millions de dollars! Les enfants et les adolescents - faut-il le rappeler - représentent la très grande majorité des consommateurs de psychostimulants prescrits.
CYBERPRESSE
Rédigé par : decembre | 27 décembre 2009 à 11h00
Apres avoir vecu au quebec dans mon enfance, et apres y avoir fait de nombreux sejours, dont 1 au centre de cardiologie de Montreal, pendant mes etudes de médecine, j'ai toujours caressé l'idée de finir ma carriere dans la belle province.
Mais, 1 semaine d' observation et 3 mois de stage alors que les médecins quebecois peuvent s'installer comme ils veulent en France !!! quid de la reciprocité ?
D'autant que certaines mairie de villages de campagnes font tout pour faciliter l'installation de médecins ( pret de locaux pour un loyer symbolique, baisse des charges, et clientelle deja acquise).
De plus, les clientelles de médecins ne se vendent plus que dans les grands centres.( et encore!!)
Si vous cherchez à vous installer en France, les villes de taille moyenne et petites vous acueillerons les bras ouverts.Et pour ceux qui aiment la campagne, les medecins qui partent à la retraite ne sont pas encore au point de payer pour une reprise de leur clientele, mais presque.
Je me permets de rappeler que la France manque de généralistes, et à moins de vouloir travailler dans les quartiers huppés des grandes villes, il n'y a aucune raison de se faire des soucis quand à la quantité de travail.
J'ai travaillé 2 ans en Angleterre, et le seul examen que j'ai du passer, concernait mon niveau d'anglais, rien sur mes diplomes, en dehors d'une traduction ad hoc.
Donc à moins d'un changement de legislation, je pense continuer à vous rendre visite, mais en simple touriste. Dommage
Rédigé par : karim | 06 janvier 2010 à 13h35
@karim
"Dommage"
Effectivement Karim, comme je le mentionne plus haut dans un commentaire, les patients québécois sont les premières victime du protectionnisme aussi hypocrite que forcené de leur ordre des médecins,. Mais on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif.
Rédigé par : Pierre-Yves | 06 janvier 2010 à 16h10