par Martin Masse
Le barrage fuyait de plus en plus ces derniers mois; il vient maintenant de céder. Dans un long article d'explication qui ressemble à un subtil mea culpa, le journaliste François Cardinal de La Presse admet que tout ne tourne pas rond dans le mouvement réchauffiste, que les révélations sur le GIEC qui s'accumulent «deviennent de plus en plus accablantes» et que la confiance du public envers la science du climat est minée.
Au début de la semaine, c'est l'éditorialiste en chef André Pratte qui avait annoncé le revirement. J'en ai parlé dans un commentaire de mon billet précédent sur le sujet. M. Pratte mentionnait l'accumulation des révélations et écrivait que le GIEC «doit quitter le terrain du militantisme pour revenir sur celui de la science. Or, sur ce terrain-là, le doute et la discussion sont non seulement permis, ils sont encouragés; il n'y a pas de certitude absolue, encore moins de religion». Commentaires étranges pour un éditorial alors que le journal n'avait pratiquement pas fait mention des révélations en question dans sa section Nouvelles, le journaliste responsable du sujet (François Cardinal) semblant incapable d'en parler.
Je notais alors que
Son journal aurait moins eu l'air d'un torchon de propagande réchauffiste et écofasciste ces dernières années s'il avait mis en pratique cette position. Mieux vaut tard que jamais, dans ce cas aussi. C'est une autre preuve que le vent tourne et que les médias conventionnels sentent vraiment qu'ils vont perdre toute crédibilité s'ils continuent à ne diffuser que de la propagande grossière plutôt que de l'information équilibrée sur ce sujet, alors que les gens peuvent découvrir la vérité sur Internet.
Aujourd'hui, François Cardinal admet que ces dernières années, des médias, dont La Presse, «ont tranquillement mis de côté la controverse au profit du consensus» après avoir décidé que les sceptiques du réchauffement n'étaient qu'une poignée d'individus qui ne méritaient aucune visibilité. Du coup, ajoute-t-il, «ils ont élargi le consensus à des questions périphériques au réchauffement, qui elles ne recueillent pas toujours la faveur d'une majorité de scientifiques». C'est-à-dire toutes ces questions qui aujourd'hui font l'objet des scandales, comme la fonte des glaces de l'Himalaya, les pluies en Afrique, etc.
M. Cardinal annonce donc que dorénavant, il se concentrera sur «une science qui donne dans l'analyse froide, qui répond au mieux de sa connaissance aux questions relatives au devenir de la société, tout en vulgarisant ses conclusions au besoin». On a bien hâte de voir ça. Surtout qu'il prend bien précaution de conserver le noyau dur du dogme réchauffiste: «Attention! Le consensus scientifique sur les changements climatiques existe toujours, aucune révélation n'ayant affaibli cette thèse: l'homme émet du CO2, la concentration de ce gaz dans l'atmosphère augmente et, par conséquent, la planète se réchauffe.» C'est faux évidemment: il n'y a aucun consensus sur ce plan, à moins d'enlever son sens au mot consensus. M. Cardinal aura-t-il finalement assez d'ouverture d'esprit pour l'admettre et pour parler des critiques fondamentales des sceptiques à cet égard? Ou va-t-il simplement retomber dans son rôle de militant propagandiste, cette fois en le jouant plus subtilement pour éviter d'éveiller les critiques?
Même s'il déplore leurs fautes, Cardinal tente en effet toujours de justifier le comportement des scientifiques du GIEC qui ont manqué à leur devoir d'objectivité. En effet, les pauvres «se sentent assiégés» et auraient été «poussés dans leurs retranchements» par l'agressivité des sceptiques, ce qui les aurait amené à tourner les coins ronds. Ben voyons! Encore le même réflexe de complaisance absurde envers les fraudeurs. Des scientifiques qui inventent des chiffres, en cachent d'autres et tentent d'étouffer toute remise en question pour continuer à avancer leur cause et à recevoir leurs subventions, ça reste des fraudeurs, point à la ligne. La contestation aurait dû les amener à être plus ouverts, s'ils sont si certains d'avoir raison, pas à frauder pour imposer un dogme intenable.
Quoi qu'il en soit, cette mise au point de M. Cardinal est la bienvenue. Je retire (en partie) les propos très durs que j'ai eus à son égard ces derniers mois. Je ne sais pas quels débats ont eu lieu à l'interne à La Presse, mais il est clair que si Le Blogue du QL et d'autres blogues n'avaient pas diffusé les révélations et mis les médias conventionnels sur la sellette en dénonçant leur propagande (et, très spécifiquement, celle de La Presse et de François Cardinal), le quotidien de la rue St-Jacques n'aurait pas senti le besoin de faire cette mise au point.
Voilà donc une victoire pour les blogueurs, pour la liberté d'expression, la transparence et la rationalité.
Enfin, j'ai l'impression qu'il a compris que la situation est véritablement inquiétante dans cette quasi-religion qui n'a plus rien d'un science aux yeux de plusieurs experts dans le domaine (et je ne parle pas de simple crackpots).
Rédigé par : Mathieu NV | 12 février 2010 à 17h04
Il faudrait être bien naïf pour croire en l'honnêteté de François Cardinal. Il cherche seulement à projeter l'image d'un homme honnête. Quand il parle de consensus, on voit bien que ses résolutions sont une façade.
Rédigé par : Gilles Laplante | 12 février 2010 à 17h54
Bravo M. Masse !
Grace a votre travail acharné vous avez réussi a faire triompher l'objectivité a La Presse, du moins pour l'instant. Quant a M. Cardinal, il demeurera pour moi un pseudo-journaliste qui a perdu toute crédibilité.
Rédigé par : Catherine | 12 février 2010 à 18h06
Ce rapport est sorti en 2007.
Depuis 3 ans, on brandit ce rapport pour mettre en place des législations qui vont coûter des centaines de milliards tout en spécifiant que le débat est terminé.
Durant 3 ans, pas un seul journaliste a jugé bon de faire du "fact checking". Durant 3 ans, le rapport du GIEC était la source ultime de vérité selon les médias. Ceux qui n'était pas d'accord était des méchants septiques à la solde des pétrolières.
Le comportement des journalistes depuis 3 ans est tout aussi scandaleux que les fautes du GIEC.
P.S. Dans son article Cardinal affirme: "La science se décline rarement en noir et blanc..."
Bordel... Ça fait combien d'année que les médias québécois couvrent les questions de réchauffement climatique en noir et blanc !
Rédigé par : David Gagnon | 12 février 2010 à 21h57
Ce qui va dans le sens de la croyance populaire ("conventional wisdom") ne mérite pas d'être contesté ou seulement examiné.
Du moins, jusqu'à tout récemment.
Rédigé par : Mathieu | 12 février 2010 à 22h27
Ce type est soit un imbécile, soit un être d'une mauvaise foi répugnante. Comment, dans le même texte, peut-il affirmer que le consensus est toujours intact et admettre un peu plus loin qu'il y'a effectivement une "guerre"?
"La façon de diriger le monde faisait consensus entre les forces de l'axe et les alliés, tout ce beau monde là s'entendaient à merveille sur toute la ligne, mais bon, ils ont tout de même été en guerre pendant 5 ans..."
Du doublespeak à son meilleur...
Rédigé par : Frankyb | 13 février 2010 à 03h26
Ici on parle de naufrage !
http://www.objectifliberte.fr/2010/02/rechauffement-climatique-le-naufrage-du-giec.html
Rédigé par : neon | 13 février 2010 à 07h09
Petite note humoristique, en passant. À Washington, qui connaît depuis un mois les plus formidables tempêtes de neige de son histoire, des plaisantins ont construit un igloo « Al Gore » (il y avait de la neige en masse pour ça !) pour se moquer un peu du pape de la religion réchauffiste. Enfin, un peu d'irrévérence envers ce ramassis d'emmerdeurs et de poseurs nobélisables que sont les « cardinaux » de la religion réchauffiste...
Rédigé par : B. Vallée | 13 février 2010 à 10h30
Quand j'ai le goût d'une franche rigolade, je vais lire François Cardinal. Je suis content que vous ayez noté les mêmes observations de son article sur le consensus et les scientifiques assiégés. Là où vous êtes optimiste, moi je maintiens ma position sur Cardinal: au prochain rapport alarmiste, il va être trop content de crier victoire. La Presse et généralement les médias québécois se sont discrédités avec le Climategate. On les savait biaisés, mais là, la vérité est devenue évidente. Comment on dit, une vérité qui dérange... Vive la rigueur, vive Internet et bravo pour votre excellent travail.
Rédigé par : Martin | 13 février 2010 à 18h23
@Martin:
Vous savez très bien que lorsque l'environnementaliste de service du journal The Guardian (le journal à mon avis le plus go-gauche en Grande-Bretagne) a fait un mea culpa très profond lors des premières journées du Climategate que quelque chose ne tournait pas rond.
Pendant ce temps, les bons médias québécois se devaient d'ignorer cette nouvelle, car cela allait faire probablement trop réfléchir la petite populace.
Rédigé par : Mathieu NV | 13 février 2010 à 18h50
@Matthieu NV
"Pendant ce temps, les bons médias québécois se devaient d'ignorer cette nouvelle"
C'est le luxe dont jouissent les médias québécois: pouvoir se permettre d'ignorer à peu près n'importe quelle nouvelle, et inversement de mousser n'importe quelle niaiserie... parce que leur lectorat ne lira jamais autre chose que le bulletin paroissial qu'ils administrent.
Rédigé par : Pierre-Yves | 13 février 2010 à 19h36
Sacré Pierre-Yves!! Vous avez toujours, et les bons arguments et la bonne vieille ironie pour démonter les insipidités que nous servent les médias québecois à longueur de journée.
Rédigé par : Donostia | 14 février 2010 à 11h32
Et la débacle continue.
Climategate U-turn as scientist at centre of row admits: There has been no global warming since 1995
http://tinyurl.com/ygwbn7v
Il est également intéressant de lire les commentaires suivant les différents articles depuis le début du ClimateGate. L'opinion publique a progressivement changée et les gens sont beaucoup plus sceptiques.
Rédigé par : Azedarac | 14 février 2010 à 12h15
Je ne partage pas votre appréciation optimiste de la situation (comme dirait Darth Vador). Vous connaissez un politicien ou un militant qui ne prétend pas représenter le dialogue éclairé et le débat rationnel et bla bla bla ... ?
Je ne crois pas deux secondes au texte de Francois Cardinal, je pense que c'est un journaliste pourri et médiocre qui veut essayer de racheter son âme en nous promettant l'objectivité et en continuant sur la même lancée qu'avant. Je ne perdrais pas deux secondes sur lui.
Rédigé par : Bobjack | 14 février 2010 à 12h35
Encore en fin de semaine passée, à l'émission 'Les années lumieres', Radio-Canada faisait une autre profession de foi réchauffiste complètement aveugle.
Rédigé par : Hervé Bernard | 14 février 2010 à 20h47
Régalez-vous:
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2010/02/06/127701.shtml?auteur=2091
Rédigé par : Hervé Bernard | 14 février 2010 à 21h19
Comme vous le savez, actuellement, quelques erreurs - et erreurs supposées - dans le dernier rapport du GIEC (AR4) font la une de nos médias. Elles sont aussi l'objet d'altération et de déformation professionnelle par des partis intéressés par le discrédit de la science climatique.
J'invite donc quiconque qui est intéressé au sujet du réchauffement climatique et lisant l'anglais à visiter le site www.realclimate.org
C'est un blogue tenu, non pas par des journalistes généralistes, mais, entre autres par:
1. Un modélisateur climatique de la NASA
2. Un membre de l'institut de recherche atmosphérique nationale américain
3. Le directeur du centre de recherches sur les systèmes climatiques de l'Université du Massachusetts
Ils fournissent une analyse beaucoup plus précise des «dits» cafouillages du GIEC et autres avancements dans le domaine des recherches sur le climat.
Répondez-moi! [email protected]
Rédigé par : William J | 15 février 2010 à 00h58
L'opération 'spin' est en route on dirait. Y'a donc ben de l'argent en jeu dans cette affaire là.
Rédigé par : Pierre-Yves | 15 février 2010 à 05h38
@William J.
Ce que je vois dans ce lien est la tentative de minimiser le plus possible les erreurs du GIEC. Le ton employé dans ce site web est évidemment pas neutre et très pro GIEC.
Rédigé par : Steven | 15 février 2010 à 09h30
Au sujet de realclimate.org:
http://biggovernment.com/chorner/2009/11/28/climategate-what-are-the-alarmists-so-afraid-of/
Rédigé par : Azedarac | 15 février 2010 à 12h59
Pourquoi parle-t-on de réchauffement de la planète et pas de pollution des eaux, de couche d'ozone, de pluie acide, etc... Parce que le réchaufisme est une fumisterie pour imposer dans le futur une taxe sur le carbone. ;)
Rédigé par : Yan | 19 mars 2010 à 10h47