par Gilles Guénette
«That's the whole point of being the government; if you don't like something you simply make it illegal!»
Les radios pirates ont connu un essor important en Europe du Nord au cours des années 1960. Il s'agissait alors généralement de radios commerciales offshore s'opposant au monopole d'État sur la radiodiffusion et émettant depuis les eaux internationales, échappant ainsi, en théorie du moins, aux réglementations en vigueur. Les pays les plus affectés furent les Pays Bas, le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark, les stations étant généralement installées en mer du Nord.
C'est ce dont traite le film The Boat That Rocked (lancé aux États-Unis et au Canada sous le titre Pirate Radio) de Richard Curtis. Il s'agit d'une comédie plutôt éclatée qui raconte la vie d'une bande d'animateurs d'une radio pirate fous de rock 'n roll qui, dans les années 1960, ont défié le gouvernement britannique en diffusant leurs émissions à partir d'un bateau au large de l'Angleterre.
De toutes les époques, les gouvernements ont utilisé leur pouvoir pour contrôler la diffusion de l'information (pensons aux fermetures des stations CHOI-FM ou CKLW-AM). Une situation les dérange? Hop!, ils votent une loi. Créant du même coup de nouvelles catégories de criminels. Pirate Radio offre une belle (et drôle) démonstration de la mécanique gouvernementale.
Ironiquement, l'un des personnages dans le film (le ministre fictif moustachu nommé Allistair Dormandy qui était le ministre des postes) est une parodie directe de Tony Benn qui était le ministre des postes en Grande-Bretagne à cette période. Benn est aussi l'une des figures les plus influentes de l'extrême-gauche syndicale du Parti Travailliste avant l'époque du New Labour.
Rédigé par : Mathieu NV | 12 mars 2010 à 14h54
Quelle est la solution libertarienne pour le partage du spectre électromagnétique sans réglementation? Les ondes électromagnétiques n'appartiennent à personne et à la base, celui qui est capable de se payer l'équipement le plus puissant, sera celui qui sera capable d'émettre sur une onde convoitée.
Rédigé par : Anne-Marie Provost | 12 mars 2010 à 22h42
En Amérique du Nord, la réglementation entourant le spectre a pris forme au début des années 1920. Or, bien des choses ont évolué depuis 1920: les radios à lampes ont été remplacées par des radios à circuits imprimés, les méthodes de diffusion des stations se sont passablement raffinées, les façons de capter les signaux se sont multipliées, etc. Bien des choses ont évolué, SAUF notre façon de réglementer le spectre des fréquences.
La solution libertarienne serait d'ouvrir le spectre. Au lieu de le découper en tranches finies et réservées à telle ou telle fin, on l'ouvre et on laisse le secteur privé 1) s'en occuper et 2) s'autoréguler. Une fois la bande réservée à la défense nationale sécurisée, ce serait la meilleure façon de favoriser l'innovation et de maximiser son utilisation.
http://www.quebecoislibre.org/021123-4.htm
Rédigé par : Gilles Guénette | 13 mars 2010 à 07h00
Pensez à Internet. Ce n’est pas l’État qui gère le cyberespace ou l’attribution des «licences» – les noms de domaine –, c’est le secteur privé. Et pourtant: tout fonctionne. Et ce ne sont pas les plus gros qui dominent. N’importe qui, même le plus sans-le-sou, peut maintenant diffuser.
Rédigé par : Gilles Guénette | 13 mars 2010 à 07h23
@Anne-Marie Provost:
"celui qui est capable de se payer l'équipement le plus puissant, sera celui qui sera capable d'émettre sur une onde convoitée."
Justification classique (et simpliste) de la soi-disant 'nécessité' de la réglementation étatique de l'utilisation du spectre radio-fréquence; en réalité, cette 'évidence évidente' repose sur plusieurs paralogismes tels que:
- L'axiome (faux) que l'intensité en capital "métamorphise" les lois du marché vers une phase "cristalline" ou seul l'État dispose du pouvoir nécessaire à une évolution vers la situation optimale, c'est à dire celle ou le spectre est utilisé par les acteurs pour lesquels il a le plus de valeur ajoutée. Comme disait l'autre, 'in the long run all costs are variable'.
- L'axiome (faux) que seule la puissance de transmission compte: c'était vrai au début des années 20 avec les techniques de modulation rudimentaires de l'époque. Ce ne l'est plus depuis longtemps, on pensera en particulier aux techniques d'étalement de spectre qui nous ont donné le multiplexage par codage (CDMA), mais qui bien avant cela on permis d'échapper au brouillage d'émetteurs 1000 fois plus puissants.
En d'autre termes, si vous pouvez vous arroger le droit de "blaster" votre signal à un niveau qui oblitère le mien, et bien rien ne m'empêche par définition de faire de même; la coopération s'avérera en fin de compte la seule approche productive pour tout le monde (a moins de s'en remettre au méthodes d'arbitrage de conflit de la Camorra napolitaine).
- Le présupposé (inexact) que cette situation ne s'est jamais présentée dans le monde réel: or c'est tout le contraire, tel que mentionné plus haut c'est en fait la situation qui prévaut entre deux états hostiles, comme cela a été le cas entre USA et URSS pendant toute la guerre froide.
- L'idée que contenu = canal de transmission (à titre d'exemple), ce qui est évidemment faux: dés-intermédiation et ré-intermédiation sont deux invariants de la dynamique commerciale d'une industrie des télécommunications dé-réglementée.
En fait il faut juger l'arbre à ses fruits: au Canada, la réglementation du spectre par les bureaucraties étatiques a eu pour résultat un système économiquement moins efficace et plus contrôlé par l'État qu'ailleurs, et l'émergence de "canaux de diffusion" syndicalo-étatiques dont l'impartialité se compare défavorablement à celle de la Pravda au temps de Leonid Brezhnev (il n'y a plus guère que TV Ontario dans les médias pour faire comme si le ClimateGate ne s'était jamais produit).
Non seulement celà, mais l'État utilise son privilège pour "trafiquer" les mécanismes d'allocation du spectre, percevant ainsi une véritable "taxe pigouvienne" auprès des companies de télécommunication(une modélisation économique des dernières enchères d'Industrie Canada permet d'estimer le trop-payé par les opérateurs à enviroo $1.2 milliard lors de l'enchère de 2008), ce qui est tout de même un comble.
On en revient toujours à la même constatation: devant la créativité et l'initiative humaine, la prétendu "sagesse" d'un bureaucrate qui aura gravité vers de telles responsabilités principalement par conformisme, absence d'imagination, et soumission aux intérêts des lobbies, ne pèse guère.
Ce qui reste vrai c'est que le reste de la communauté paie pour.
Rédigé par : Pierre-Yves | 13 mars 2010 à 08h07
À Gilles Guénette
Vous avez évoqué CHOI. Et tout à coup, ça me rappelle un petit souvenir...
À l'été 2004, un critique littéraire pompier (et socialiste, comme il se doit) souhaitait ouvertement la fermeture forcée de CHOI, en disant que ce serait une opération de « salubrité publique »... Ce même cultureux (1) ne comprenait pas que 50,000 personnes soient descendues dans la rue pour défendre une immonde station de « radio-poubelle » : pour lui, ces personnes auraient mieux fait de manifester pour... nos écrivains québécois, tellement misérables, n'est-ce pas, tellement ignorés des foules ingrates. Ridicule !
Cette anecdote démontre assez bien à quel niveau d'arrogance, de certitude et d'autoritarisme en est rendu un certain milieu culturel toujours proche de l'état. Depuis lors, le même donneur de leçon s'est signalé comme représentant d'une coalition bidon opposée aux « coupures sauvages » du gouvernement Harper contre les artistes...
Ça fait du bien, tout de même, de rappeler la niaiserie de certaines têtes molles qui voudraient que l'état interdise tout ce qui leur déplaît...
(1) Cultureux : Vicaire de la religion culturelle, grand partisan des subventions gouvernementales à la « culture », et d'un contrôle étatique plus poussé des médias dits « commerciaux ».
Phrase typique d'un cultureux : « Les ondes radiophoniques sont de propriété publique, et ne doivent pas servir de méprisables intérêts privés ».
Ou encore : « Comme tous les conservateurs néo-libéraux (sic), Stephen Harper n'est pas à l’aise avec le milieu culturel. »
Bla, bla, bla...
Rédigé par : B. Vallée | 13 mars 2010 à 10h13
@ Anne-Marie
Pour répondre plus simplement que les autres... Le problème n'est pas fondamentalement différent de celui de l'attribution d'espace sur une plage.
Et oui, si tu arrives plus tôt tu auras un meilleur spot et si ta serviette est plus grande ça te donne un carré plus grand. C'est la vie! Et pourtant personne n'exagère, même sans police.
Rédigé par : Bastiat79 | 13 mars 2010 à 13h03
@Anne-Marie
Suffit simplement d'appliquer le droit de possession. Même pas besoin de propriété pour ça! Premier arrivé, premier servi, jusqu'à ce que l'occupation d'un telle onde soit terminée. L'ouverture du spectre me semble aussi une bonne idée.
Ça ressemble à ce que dit Bastiat79, finalement.
Rédigé par : David Gendron | 13 mars 2010 à 17h57
En passant, cela me fait évidemment penser à Sealand, qui est probablement une autre histoire incroyable de micronation ayant certains élans quant au mouvement libertarien. Cette ''nation'' a aussi été utilisée par transmettre de la radio pirate.
http://en.wikipedia.org/wiki/Sealand
Rédigé par : Mathieu NV | 13 mars 2010 à 18h00
@ Anne-Marie
Oui sauf que... avec la quantité des fréquences possibles, c'est comme être 20 sur une plage de 1 km de long...
Rédigé par : Kevin | 13 mars 2010 à 20h31
Petite précision (qui ne change toutefois rien au propos du billet). On ne parlait pas ici de liberté sur la diffusion d'information mais de musique dite commerciale (à l'exception de la France où l'ORTF était sous le contrôle solide de l'État).
À l'époque, plusieurs facteurs limitaient la musique populaire sur les ondes de la BBC: les syndicats des orchestres de la BBC, le protectionnisme culturel, le conservatisme et l'élitisme des patrons mais aussi le lobby des "labels" qui voyaient la diffusion radio comme un facteur de diminution des ventes (voir "Needle time"). Lorsque les pirates arrivent, elles jouent ce que les gens veulent: des "records" à journée longue.
En 1967, BBC Radio One se veut une tentative de reprendre le terrain des pirates qui ne disparaitront pas avant l'arrivée de la radio commerciale au UK en 1973.
En Scandinavie, le monopole d'État survit aux pirates. SR et DR lancent P3, les radios musicales pour les jeunes, et tout le monde lâche les bateaux. Les auditeurs étaient-ils plus soumis que les Britanniques?
Rédigé par : Derteilzeitberliner.wordpress.com | 15 mars 2010 à 01h55
''À l'époque, plusieurs facteurs limitaient la musique populaire sur les ondes de la BBC: les syndicats des orchestres de la BBC, le protectionnisme culturel, le conservatisme et l'élitisme des patrons mais aussi le lobby des "labels" qui voyaient la diffusion radio comme un facteur de diminution des ventes (voir "Needle time"). Lorsque les pirates arrivent, elles jouent ce que les gens veulent: des "records" à journée longue.''
La radiodiffusion des matchs de baseball était la même chose, car à l'origine on croyait que les équipes allaient faire faillite. Cependant et avec un certain M. Wrigley qui était propriétaire des Cubs de Chicago, le contraire s'est produit car la radiodiffusion a simplement fait augmenter les recettes pour l'équipe soit avec les frais de diffusion, la publicité ou le fait que l'équipe a été capable avec la radio d'aller chercher une nouvelle base de partisans.
Au Canada, c'est la même chose, avec les quotas de cancon. Je suis certain qu'une telle pratique va en fait contre la Charte. Vous connaissez l'histoire de CKLW de Windsor qui était LA radio qui démarrait des carrières musicales pendant plusieurs années. Après le cancon, je suis certain qu'ils n'avaient pas tort lorsqu'ils disaient que Trudeau a tué la station.
''En 1967, BBC Radio One se veut une tentative de reprendre le terrain des pirates qui ne disparaitront pas avant l'arrivée de la radio commerciale au UK en 1973.''
La Beeb a toujours été un des trucs dont j'aime discuter avec mes amis Britanniques. Or, dans la réalité, c'est aussi biaisé que la télévision publique française mis à part certains journalistes (comme Jeremy Paxman) qui sont 100 000 fois plus exigeants envers leurs invités que nos supposés journalistes à Radio-Canada ou à la CBC.
Ironiquement, BBC Radio One existe toujours dans le même format aujourd'hui et est même disponible en clair outre-mer sur la radio par satellite Sirius/XM.
Rédigé par : Mathieu NV | 15 mars 2010 à 14h21
Exagèrent un peu : ils auraient sauvé le rock'n roll...
Quand je regarde ce film, je me dis que ceci a peut-être marqué le début de la fin de la Grande-Bretagne et des Grands Bretons.
L'Angleterre est à mon sens un des pires pays où vivre.
Rédigé par : Angus | 16 mars 2010 à 02h44
@Angus:
"L'Angleterre est à mon sens un des pires pays où vivre."
Pourriez-vous développer un peu? Du moins, si c'est le point de vue des libertés individuelles que vous évoquez.
Rédigé par : Pierre-Yves | 16 mars 2010 à 07h10
''À l'époque, plusieurs facteurs limitaient la musique populaire sur les ondes de la BBC: les syndicats des orchestres de la BBC, le protectionnisme culturel, le conservatisme et l'élitisme des patrons mais aussi le lobby des "labels" qui voyaient la diffusion radio comme un facteur de diminution des ventes (voir "Needle time"). Lorsque les pirates arrivent, elles jouent ce que les gens veulent: des "records" à journée longue.''
Ce n'est pas du tout ce qu'illustre ce film qui n'est qu'un caricature de vieux hippies : seules l'étroitesse d'esprit, la méchanceté proto-nazie de fonctionnaires tous habillés en noirs vivant dans des bureaux gris et mariés à des femmes idiotes expliquent leur hargne contre ces merveilleuses stations où fleurissaient l'amour-libre, la couleur et la joie.
Rédigé par : Françoise D. | 16 mars 2010 à 17h48
@Pierre-Yves,
"Pourriez-vous développer un peu? Du moins, si c'est le point de vue des libertés individuelles que vous évoquez.
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2010/03/royaume-uni-de-la-haine-pour-les-jeunes.html
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2009/10/la-nationalisation-des-enfants.html
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2009/11/royaume-uni-education-sexuelle-des-la.html
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2009/02/derive-des-programmes-officiels-en.html
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2010/03/royaume-uni-familles-decomposees-la.html
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2009/09/cest-officiel-lecologisme-est-une.html
Rédigé par : Angus | 16 mars 2010 à 19h12
@Angus:
Bon, merci pour les liens; et oui, je vois de quoi vous voulez parler. Et j'ai lu '1984', quand j'avais douze ans.
Mais pourquoi stigmatiser particulièrement l'Angleterre?
D'abord c'est un pays peuplé de gens charmants, j'en ai fait l'expérience durant mes études secondaires à un époque ou la France gaulliste et l'Allemagne de l'après-guerre étaient franchement étouffantes. Et puis, c'est joli.
Ensuite vous retrouverez exactement les même bêtises en France ou en Espagne, avec 20 ans de décalage.
Et enfin, si vous voulez mon humble avis, l'Europe est une perte de temps, une simple extension de la Russie. J'espère que l'Allemagne aura la Chutzpah de sauver ce continent de la ruine mais je n'accrocherais pas mon chapeau là-dessus.
L'Angleterre, un mauvais endroit ou vivre? La majorité des jeunes diplômés de ma famille - française - vivent aujourd'hui à Londres ou dans les environs. Parce que c'est là que ça se passe. Parce-ce que là-bas on ne se bâdre pas de savoir si leur peau est un peu plus foncée que la moyenne.
L'Angleterre est une vieille dame parfois malcommode, mais des générations d'Européens y ont trouvé la liberté d'expression (Victor Hugo?). Et lorsque la question s'est posée de savoir s'il valait la peine de risquer le banco contre l'agression nazie - en contradiction totale avec les tentatives accomodantes d'un Chamberlain et autres émasculés notoires - et bien les Anglais n'ont pas cillé: ils ont fait savoir aux nazis qu'ils pouvaient aller se faire foutre. Et ils ont payé le prix pour le leur faire savoir. Fallait quand-même avoir des couilles, alors que les Américains branlaient encore dans le manche.
Alors je ne sais pas de quel lieu vous parlez. En tant que Celte j'ai beaucup de choses reprocher aux Anglais dont certaines remontent à plus d'un millènaire. Mais vous ne pourrez jamsis effacer le fait que si un endroit en Europe symbolise la liberté d'expression, c'est bien le Royaume-Uni.
Amen.
Rédigé par : Pierre-Yves | 16 mars 2010 à 20h54
@Pierre-Yves:
En période d'élections, je suis davantage la situation en Grande-Bretagne que d'habitude.
Je déteste la Grande-Bretagne syndicaliste corporatiste mais je dois dire que je me sens davantage chez moi à Londres qu'à Paris. Aussi, que de dire que l'idéologie libérale classique est née en Grande-Bretagne. Par contre, bien que mes ancêtres sont venus il y a très longtemps de la France (sauf que j'ai aussi du sang Irlandais, Allemand et Autochtone), j'ai peu de respect envers la France et son monde politique qui est probablement ce qui est le plus primitif en Europe qui ressemble beaucoup aux éléments les moins intéressants en Nouvelle-France outre-Atlantique.
"L'Angleterre est à mon sens un des pires pays où vivre."
Ça dépend où! Disons que Glasgow en Écosse ressemble beaucoup aux côtés les plus négatifs d'une ville comme Montréal, malgré que beaucoup de villes et régions sont des endroits totalement magnifiques et avec une qualité de vie très intéressantes.
Disons que la Grande-Bretagne est probablement assez intelligente pour comprendre que l'Union Européenne commence à jouer à l'apprenti sorcier, chose que les continentaux ont peine à comprendre.
Par contre, il est malheureusement visible que l'attitude de certaines personnes en Écosse et au Pays de Galles (et aussi au Nord de l'Angleterre) est parfois une attitude qui est celle d'attendre à l'état pour tout partout.
Rédigé par : Mathieu NV | 16 mars 2010 à 21h32
Ah que j'aime ce sujet. Je n'ai toujours pas abandonné l'idée d'ouvrir une radio... non-pirate.
***
Pour ceux qui veulent écouter ce film:
http://divxfest.com/the-boat-that-rocked-2009
***
@ B. Vallée à propos du terme «Cultureux»
Hanns Johst avait ainsi écrit dans une pièce de théâtre (NON-SUBVENTIONNÉE) :
« Quand j’entends le mot culture, j’enlève le cran de sureté de mon Browning. »
;-)
***
Anne-Marie Provost :
Dans un premier temps, je limiterais le rôle du CRTC a celui "d'attributeur du spectre". Bye bye "gendarme du contenu" !
Et lorsqu'une majorité d'individus comprendront les bienfaits de la philosophie libertarienne, nous pourrons passer à la solution de Pierre-Yves... (i.e. aucune solution Étatique).
Toujours content de savoir que vous nous lisez...
Faudrait bien organiser une rencontre/un échange... un d'ces jours.
;-)
Rédigé par : Sébas | 16 mars 2010 à 21h41
@ Pierre-Yves:
http://noapologies.ca/?p=6550
"Telegraph
23 Jan 2010
Labour invents 33 new crimes every month
Labour has introduced 14,300 new offences since taking office in 1997, with Gordon Brown's administration inventing crimes at a rate of more than one a day."
http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/politics/labour/7050044/Labour-invents-33-new-crimes-every-month.html
L'Angleterre est vraiment un laboratoire en la matière...
Le Québec un "labo" en socioconstructivisme...
Etc
***
Je suis d'accord avec ça:
"Ensuite vous retrouverez exactement les même bêtises en France ou en Espagne, avec 20 ans de décalage"
Un exemple parmi des milliers:
L'Espagne vient de changer la loi sur le divorce; si un des époux (lire l'homme, dans notre occident de plus en plus matriarcal), ne "participe pas assez aux taches ménagères" (lire tâches que faisaient traditionnellement les femmes; rénover la maison ne fait donc pas parti des 'tâches ménagères'), "cela devient une cause raisonnable pour demander le divorce" (sic).
Rédigé par : Sébas | 16 mars 2010 à 22h00
Mathieu NV qui écrit:
"Disons que la Grande-Bretagne est probablement assez intelligente pour comprendre que l'Union Européenne commence à jouer à l'apprenti sorcier, chose que les continentaux ont peine à comprendre."
Partout où il y a eu des référendums (France, Pays-Bas, etc)... je vous laisse écrire la suite.
;-)
Rédigé par : Sébas | 16 mars 2010 à 22h05
Je suis persuadé qu'avec l'élection d'un Gouvernement travailliste minoritaire, l'Écosse va pouvoir faire un référendum et le gagner.
Un Oui enclenchera des réformes au Royaume-Uni afin de devenir une fédération décentralisée et retrouver un peu de libertés contrairement à la France unitaire, indivisible et jacobine.
Et non l'Écosse ne se séparera pas du moins pas pour le moment ;-).
Rédigé par : Martin | 16 mars 2010 à 23h39
@Martin:
Vous avez raison, généralement ce que les Écossais et les Gallois veulent c'est une fédération à la canadienne avec certains pouvoirs (santé, éducation) qui leur sont dévolus. Aussi, l'idée d'un parlement anglais serait logique en son ensemble. Par contre, en France, oubliez toute dévolution au Pays Basque, à l'Alsace, à la Bretagne ou à la Corse car Paris knows best!
Pour l'indépendance de l'Écosse, je ne crois pas que cela soit aussi populaire que l'on croît, car beaucoup de nationalistes Québécois ne comprennent pas beaucoup le mouvement en sommes toute. Le SNP (au gouvernement en Écosse) et le Plaid Cymru (en gouvernement de coalition au Pays de Galles) est loin d'être populaire et n'inspire pas confiance mis à part dans sa base de purs-et-durs (et je dois dire que la base même du SNP a un certain élément sectaire religieux) avec les autres électeurs qui retournent à leurs vieux partis. De plus, les Écossais ou les Gallois sont relativement peu favorables à avoir l'Euro comme monnaie, surtout avec les trucs que l'on connaît présentement dans des pays comme en Grèce.
P.S: Je crois qu'on pourrait être surpris pour l'élection en Grande-Bretagne. Or, prenez l'élection fédérale de 1984 au Canada comme exemple. En tout cas, un gouvernement minoritaire sera pas facile à faire durer plus de 6 mois comme en 1974 et 1979.
Rédigé par : Mathieu NV | 17 mars 2010 à 08h23
@ Mathieu NV, bonne analyse!
De plus, je crois que non seulement l'Angleterre doit avoir son propre parlement (devenir une province ou état) mais aussi la ville de Londres.
D'ailleurs, je rêve que Toronto et l'Île de Montréal deviennent des provinces.
Séparons MTL du reste du Qc ;-)
Rédigé par : Martin | 17 mars 2010 à 08h37
@Matthieu NV:
En effet il n'y a pas de soutien populaire en Écosse et au Pays-de-Galles pour une indépendance politique. Ce que la majorité des gens veulent c'est une structure fédéraliste et décentralisée, et dans le contexte étatique européen c'est le plus sensé. On va pas venir me dire qu'un village Gallois qui s'administre très bien depuis un millénaire a besoin de Londres ou Bruxelles pour lui dire quoi faire.
Cela ne se limite pas à l'Angleterre d'ailleurs, la Bretagne en France a tenté le coup dans les années soixante, à une époque ou il fallait un décret ministériel venu de Paris pour corriger l'orthographe d'un nom de village sur un panneau indicateur; sauf qu'avec le jacobinisme forcené du pouvoir français, au lieu de rapatrier vers les collectivités des pouvoirs qui leur revenaient naturellement on a créé une couche supplémentaire, une autre usine à gaz avec le Conseil de Région et les instances européennes dans lesquelles il trempe.
Or, la seule Europe qui puisse avoir un sens, c'est une Europe des municipalités et des communautés locales. Mais il y'a trop de politiciens qui risquent de perdre leurs prébendes de parasites grassement payés pour que cela ait la moindre chance de se faire.
Et c'est le même problème au Québec avec le projet souverainiste: un monstre centralisateur et étatique conçu par des politiciens pour les politiciens. Pas pour les gens.
Rédigé par : Pierre-Yves | 17 mars 2010 à 11h35
"En effet il n'y a pas de soutien populaire en Écosse et au Pays-de-Galles pour une indépendance politique. "
Ce sont aussi les régions au près des trois quarts de l'activité économique est assurée par l'État (Mark Steyn en reparle cette semaine dans Macleans).
Étrange de fonder des espoirs sur ces régions.
L'Angleterre des libertés individuelles est bien loin, elle est devenue mythique. Comme Sébas le disait : l'État y définit 33 nouveaux délits par mois.
Ce qui me paraît le plus intéressant est de savoir comment on en est arrivé là.
Est-ce qu'il existe vraiment une opposition entre la nouvelle rectitude politique née de la merveilleuse époque des radios pirates, de Woodstock, et cette manie de légiférer à tout vent tout en accroissant l'emprise grandissante de l'État qui permettra enfin de libérer les gens de leurs anciens préjugés victoriens : le christianisme, le peu de tolérance envers la diversité ethnique, le capitalisme individuel même quand il écrase les plus démunis et la charité individuelle comme soupape contre ce monde économique et politique assez froid.
Je ne suis pas si sûr qu'il y ait une telle opposition entre ces pirates et les mêmes personnes 30 ans plus tard qui légifèrent sans cesse pour notre bien et pour que le monde soit enfin plus "cool" et plus "aimant".
Rédigé par : Angus | 17 mars 2010 à 11h57
@Martin:
"De plus, je crois que non seulement l'Angleterre doit avoir son propre parlement (devenir une province ou état) mais aussi la ville de Londres."
Cela est déjà fait pour Londres, car elle a déjà son assemblée.
http://fr.wikipedia.org/wiki/London_Assembly
''D'ailleurs, je rêve que Toronto et l'Île de Montréal deviennent des provinces.
Séparons MTL du reste du Qc ;-)''
Bill Murdoch (un député conservateur provincial proche du mouvement libertarien) a dit la même chose en chambre sur Toronto. Le truc serait franchement intéressant car même les francophones (et les villes comme Ottawa, Hamilton, London, Kingston et Kitchener auraient un pouvoir définitivement plus grand) seraient en nombre relatif si on enlève Toronto de l'Ontario car il est évident qu'habitant hors de Toronto, j'ai l'impression que le gouvernement provincial est celui de Toronto (d'ailleurs la moitié des ministres viennent de la grande région de Toronto).
http://www.cbc.ca/canada/toronto/story/2010/03/16/toronto-mpp-murdoch-toronto-province.html
Je ne suis pas contre le fait de la sécession urbaine, car il est évident que je trouve que Toronto a définitivement le poids pour être la troisième province au pays (mais pas la plus petite en taille), avec le reste de l'Ontario qui aurait une population équivalente à plus de 5,5 millions d'habitants.
http://en.wikipedia.org/wiki/Province_of_Toronto
Rédigé par : Mathieu NV | 17 mars 2010 à 12h42
@Angus:
"Je ne suis pas si sûr qu'il y ait une telle opposition entre ces pirates et les mêmes personnes 30 ans plus tard qui légifèrent sans cesse pour notre bien et pour que le monde soit enfin plus "cool" et plus "aimant"."
L'Empire du bien en somme... celà m'interpelle aussi. Le RU que j'ai connu dans ma jeunesse, c'était une formidable impression de liberté par rapport à une Europe continentale fliquée à mort et pognée ben dur. Aujourd'hui, malgré les opportunités économiques, je n'y vivrai plus. En fait le seul endroit ou je vivrais en Europe à l'heure actuelle est probablement Berlin, et peut-être Amsterdam.
@Matthieu NV:
Je pense sérieusement que la seule possibilité de survie à terme pour l'Ile de Montréal serait de se séparer fiscalement du Québec, qui veut sa mort.
Rédigé par : Pierre-Yves | 17 mars 2010 à 12h53
"Et c'est le même problème au Québec avec le projet souverainiste: un monstre centralisateur et étatique conçu par des politiciens pour les politiciens. Pas pour les gens."
Un ex-député péquiste (qui dit carrément que le PQ est dépassé) a déjà dit à un collègue de travail que le problème avec le projet d'indépendance au Québec était que c'était quasiment un projet d'indépendance à l'Africaine (d'ailleurs beaucoup de leaders politiques dans l'Afrique Francophone, ont étudié dans les mêmes universités que les bonzes nationalistes), auquel on voulait créer un état dirigé par Québec dans la bonne logique jacobine. Or, pour eux et sans être trop cru, il est évident que le moins de pouvoirs que les autres juridictions ont, le mieux que c'est pour avoir une armée de fonctionnaires. L'économiste Marcel Côté arrive aussi à la même conclusion dans son livre sur la question nationale au Québec qu'un état centralisé du style français ou italien amène souvent à des dépenses qui deviennent incontrôlables tout en aliénant de plus en plus la population face à un état ou un gouvernement qui semble pas du tout près d'eux et de leurs réalités diverses surtout que le territoire Québécois (et je ne parle même pas du nord qui devrait faire partie davantage du Nunavut à mon avis) est tout de même assez gros.
Or, dans un territoire si gros et avec de grandes distances, est-ce que la réalité de quelqu'un à Shawville, La Sarre, Cap-aux-Meules ou Blanc-Sablon est la même, peu importe ce qu'un type dans sa tour à Québec pense?
Rédigé par : Mathieu NV | 17 mars 2010 à 12h54
Londres n'a pas encore de parlement officiellement mais si le OUI passe en Écosse, ça va accelérer les choses ;-)
Although the Assembly's competency to legislate is fairly limited, the body is increasingly seen as a stepping stone to Parliament.
http://en.wikipedia.org/wiki/London_Assembly
Rédigé par : Martin | 17 mars 2010 à 12h55
''mais si le OUI passe en Écosse, ça va accelérer les choses ;-)''
Faut dire que le SNP a des appuis relativement limités considérant le système électoral proportionnel (et ils sont très minoritaires au parlement) et que aucun autre parti au parlement Écossais à part le Parti Vert ne veut avoir un référendum. Et encore, faut dire que je doute qu'il aie autant de nationalistes purs-et-durs en Écosse que l'on pense et que cela et cela soit plusieurs raisons, même que le parti nationaliste au pouvoir n'est pas très populaire pour des histoires de corruption et de copinage selon les derniers sondages.
En fait, même que lorsque les nationalistes comparent le Québec à l'Écosse ou même la Catalogne (qui ressemble plus économiquement à l'Alberta qu'au Québec), c'est très boiteux comme argument car une très grande majorité des gens qui votent SNP sont des protestants lorsque les catholiques votent Travailliste comme un bloc. C'est malheureusement évident que l'attitude sectaire n'a pas seulement lieu au football, mais aussi du fait que certains membres du SNP font parfois des commentaires un peu déplacés envers certains groupes.
Rédigé par : Mathieu NV | 17 mars 2010 à 13h54
@ Martin, Mathieu NV et Pierre-Yves:
Je crois sincèrement que vous vous trompez... et royalement "à part de'ça":
Comme tant d'autres, je crois bien que vous vous laissez berner par des illusions.
C'est exactement ce que l'empire romain version 7.0., oups, je voulais dire, l'Union Européenne dictatoriale veut:
Affaiblir -et à terme- détruire les pouvoirs des états-nations (i.e. l'obstacle #1 de l'empire européen, version moderne) PAR la décentralisation, PAR la régionalisation, etc... pour -de plus en plus- centraliser les pouvoirs -qui comptent vraiment- à Bruxelles...
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 14h38
''Affaiblir -et à terme- détruire les pouvoirs des états-nations (i.e. l'obstacle #1 de l'empire européen, version moderne) PAR la décentralisation, PAR la régionalisation, etc... pour -de plus en plus- centraliser les pouvoirs -qui comptent vraiment- à Bruxelles...''
Le problème est que la centralisation est le meilleur moyen pour se retrouver dans un état dirigiste et totalitaire. Prenez la Suisse comme exemple qui a su comprendre cela.
Je suis contre l'Union Européenne politique (la Forteresse Europe) et celle de fonctionnaires qui sont imputables quasiment à personne. Pour le reste, ça dépend.
Rédigé par : Mathieu NV | 17 mars 2010 à 14h50
Bruxelles 2009 = déjà 250 000 pages de réglementation (and rapidly counting)....
Hahaha c'est comme les -soi-disant- traités de libre-échanges !
http://www.international.gc.ca/trade-agreements-accords-commerciaux/agr-acc/nafta-alena/texte/index.aspx?lang=fra&menu_id=50&menu=r
[cliquez sur le lien et allez lire ça, pour le 'plaisir' de la chose]
;-)
***
C'est exactement comme pour les rapports d'impôts 'simplifiés' (sic)...
Plus ils "libéralisent", plus ils "simplifient", plus cela prend une armée "d'experts" pour 'y naviguer'...
***
Mais ne vous en faites pas, la "régionalisation" de l'Europe (ou de l'Amérique, éventuellement?), va décentraliser les pouvoirs... et simplifier nos vies...
;-)
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 14h52
@Sebas
"Affaiblir -et à terme- détruire les pouvoirs des états-nations"
Un état-nation est toujours un état. Vu du fond d'une région française ou anglaise, que la centralisation soit à Paris, à Londres ou à Bruxelles ne fait aucune différence. On ne peut pas à la fois prêcher les vertus d'un état minimaliste, et accepter le développement incontrôlé des monstres bureaucratiques qui caractérisent l'Europe d'aujourd'hui - et qui je le répète, sont principalement des nids à parasites sans aucune utilité réelle pour les populations, et même nuisibles.
Rédigé par : Pierre-Yves | 17 mars 2010 à 15h00
@ Pierre-Yves
"Un état-nation est toujours un état. Vu du fond d'une région française ou anglaise, que la centralisation soit à Paris, à Londres ou à Bruxelles ne fait aucune différence."
Ben oui Pierre-Yves, un état, c'est un État avec un E majuscule.
Je parle de l'illusion actuelle qui est de croire que la régionalisation de l'Europe, va améliorer les choses et ce, dans le contexte actuel d'une Europe -de toute façon- centralisatrice, par définition.
Me semble que -dans une optique libertarienne ou tout simplement, anti-bureaucratique- il y a une différence [de grandeur] de dénoncer/combattre/etc, le "réflexe parisien centralisateur" et le "réflexe centralisateur des Bruxelles/Washington/Ottawa" de ce monde.
Mais sur le fond, nous sommes d'accords.
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 15h05
@Sebas:
Je ne parle même pas de régionalisation, mais de 'municipalisation'.
La région, c'est encore trop centralisé, quoi que le modèle des Lander allemands ou des cantons suisses me paraisse jouables - à condition qu'ils recouvre des réalités socio-économiques et non des abstractions administratives. La région française par exemple est une abstraction administrative décidée par Paris: donc sur le terrain, qu'est-ce-que ça change? Rien.
En ce qui concerne le Québec je verrais bien la province découpée en les entités administratives de Montréal, Laurentides, Outaouais, Mauricie, Québec et Charlevoix, Lac-St-Jean, Gaspésie, Cantons de l'Est, Bas-du-Fleuve, Côte-Nord, Nunavik, chacune responsable à 100% de son financement et redevable seulement à Ottawa pour les question de défense, justice, et police. Un point c'est tout.
Rédigé par : Pierre-Yves | 17 mars 2010 à 15h20
P'tite correction:
"entre dénoncer/combattre/etc"
Pour être encore plus limpide:
L'idéal est de dénoncer tous les processus qui dépossèdent les individus de leurs libertés/de leurs droits fondamentaux. Le double phénomène -qui semble contradictoire, mais ne l'est pas, car l'un sert l'autre- de la régionalisation/centralisation de l'Europe, sont à combattre de façon égale. Dans ce contexte, et dans une optique libertarienne/anti bureaucratique, la défense de l'état-nation, devient notre seul rempart contre les dérives actuelles.
Par contre, si "l'Europe de Bruxelles" se disloquait, cette régionalisation deviendrait une très bonne chose...
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 15h20
@ Mathieu NV qui écrit:
"Le problème est que la centralisation est le meilleur moyen pour se retrouver dans un état dirigiste et totalitaire. Prenez la Suisse comme exemple qui a su comprendre cela."
Quiconque évoque la Suisse en parlant de gouvernance, a mon attention.
;-)
C'est certain que je suis d'accord avec vous. Justement, la "force centralisatrice" qui menace actuellement *le plus* les droits des européens, c'est Bruxelles, et non pas Paris, Londres, Rome, etc. Et un des moyens qu'elle [Bruxelles] utilise pour parvenir à ses fins [de pouvoir absolu], c'est la décentralisation de *certains* pouvoir vers l'Écosse, la Bretagne, la Corse, la Catalogne, etc...
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 15h31
@Sebas:
"Et un des moyens qu'elle [Bruxelles] utilise pour parvenir à ses fins [de pouvoir absolu], c'est la décentralisation de *certains* pouvoir vers l'Écosse, la Bretagne, la Corse, la Catalogne, etc..."
Euh... formulé ainsi cela ne semble pas très logique, mais je comprends ce que vous voulez dire: décentraliser par rapport à l'ancien état-nation pour recentraliser par rapport à la bureaucratie bruxelloise. D'accord avec la première phase mais pas avec la seconde.
Rédigé par : Pierre-Yves | 17 mars 2010 à 15h44
@ Pierre-Yves qui écrit:
"Je ne parle même pas de régionalisation, mais de 'municipalisation'."
Si la tendance nous menait vers une municipalisation (avec référendums directs), de tous les pouvoirs (y compris -et surtout- les pouvoirs régaliens), je serais -comme tu peux t'en douter- 100% d'accord.
C'est pas mal ÇA, le "modèle" suisse ou -en partie- le "modèle" américain (originellement, en tout cas)...
Mais ce n'est PAS du tout la tendance de l'Europe actuelle (ou de l'Amérique, tant qu'à y être...).
***
Pour ça:
"En ce qui concerne le Québec je verrais bien la province découpée en les entités administratives de Montréal, Laurentides, Outaouais, Mauricie, Québec et Charlevoix, Lac-St-Jean, Gaspésie, Cantons de l'Est, Bas-du-Fleuve, Côte-Nord, Nunavik, chacune responsable à 100% de son financement et redevable seulement à Ottawa pour les question de défense, justice, et police. Un point c'est tout".
***
Comme tu peux le constater par mes autres commentaires, je ne peux être d'accord avec cette idée, par contre, une chose est certaine, la *région* de Montréal est lourdement "handicapée", car cette région n'est justement PAS *UNE* région administrative et parce qu'elle est -comme toutes les autres régions d'ailleurs- hyper bureaucratisée et hyper taxée (concernant ce 2e points, je ne t'apprends rien, j'en suis certain).
L’enchevêtrement institutionnel du Montréal métropolitain:
Après bientôt une décennie de chambardements apportés par une kyrielle de lois, dont la loi 22 est la plus récente, et une pluie de décrets gouvernementaux, on se retrouve donc avec une région métropolitaine beaucoup plus fragmentée qu’il y a 25 ans sur le plan institutionnel.
C’est en quelque sorte un spaghetti politico-administratif dont l’enchevêtrement apparaît inéluctable.
Qu’on en juge par l’énumération suivante :
- Au palier municipal, il y a la ville de Montréal avec ses 19 arrondissements décentralisés au niveau inframunicipal;
- au palier supramunicipal, il y a l’agglomération de l’île de Montréal qui compte 16 municipalités dont 15 reconstituées suite aux défusions. Elles sont regroupées dans un Conseil d’agglomération dominé par la ville de Montréal. Ce dernier administre quelque 60% des ressources financières des municipalités membres. Un autre conseil d’agglomération a aussi été mis sur la Rive-Sud qui regroupe Longueuil et quatre villes défusionnées;
- à l’échelle métropolitaine, il y a une agence de planification et de coordination, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) y réunit 82 municipalités regroupées, dans ce qu’on appelle cinq régions à ce niveau : l’agglomération de Montréal, l’agglomération de Longueuil, la ville de Laval, la couronne nord et la couronne sud. Les municipalités membres continuent à prendre en charge la prestation des services publics; ce qui explique la multiplication des régies intermunicipales;
- la Communauté métropolitaine n’est pas le seul intervenant à son niveau. Elle doit composer avec d’autres organismes dans des domaines comme le transport en commun et la promotion du développement économique, notamment l’Agence métropolitaine de transport (AMT) et Montréal international;
Cette analyse provient d’une communication présentée par Mariona Tomàas, alors doctorante en études urbaines à l’INRSUrbanisation, Culture et Société lors d’un colloque sur les nouveaux enjeux urbains tenu en mai 2006.
- le Montréal métropolitain est aussi recoupé par cinq régions administratives différentes relevant de Québec (Montréal, Laval, Montérégie, Laurentides Lanaudière). Chacune de ces régions administratives est dotée d’une Conférence des élus (CRÉ). Plusieurs ministères provinciaux et fédéraux surimposent aussi leur découpage particulier;
- il faut aussi compter 14 municipalités régionales de comté (MRC);
- cet enchevêtrement est encore complexifié par l’ajout de quelques dizaines de circonscriptions électorales provinciales et fédérales ainsi que de commissions scolaires. Tous ces organismes sont constamment en interaction et s’opposent souvent l’un à l’autre.
***
Concernant tous les problèmes de gouvernance, l'idéal serait -selon mon humble avis et celui de Jean-Luc Migue, auteur de: « On n'a pas les gouvernements qu'on mérite »- ceci:
"Référendums et initiatives populaires
• Lorsque les décisions gouvernementales sont soumises au scrutin majoritaire direct, chacun des citoyens vote sur chaque mesure dans un référendum distinct, sans considération des décisions à venir ultérieurement ou prises antérieurement. La démocratie directe retire aux politiciens les outils indispensables au maquignonnage (l'échange de votes) qu'ils pratiquent pour gagner les votes en régime de démocratie représentative. Le marché politique pipé qui caractérise notre régime perdrait une part de ses travers. Les initiatives populaires, où de simples citoyens prennent l'initiative de soumettre une proposition au vote, servent à faire obstacle à la domination des groupes organisés. La faible taille de l'État suisse peut illustrer le sens de cet impact.
•Cette argumentation explique en même temps l'hostilité des politiciens au principe du référendum et des initiatives populaires. À leurs yeux, l'homme de la rue est trop ignorant pour faire les bons choix. Chez nous, seuls les politiciens peuvent mettre en branle une consultation référendaire et, on le devine, ils le font rarement. La formule freine la puissance des groupes d'intérêt et renforce la voix des simples citoyens aux dépens de l'élite politique
• La thèse que défendent Romer et Rosenthal (1979) et le résultat qu'obtiennent la plupart des observateurs veulent que l'impact général du référendum soit favorable à l'efficacité des choix publics. Ces deux auteurs concluent qu'en effet les référendums ont plutôt tendance à freiner l'instinct de dépenser qui caractérise toutes les administrations. La Suisse et la Californie font l'objet de critique pour recourir systématiquement à la démocratie directe. Soulignons que le reproche émane des élites politiques et des médias qui s'en font les échos.
• Recall: La valeur du référendum et des initiatives populaires tient souvent à la menace qu'ils font planer sur la tête des politiciens qui se distancent un peu trop allègrement de l'électorat."
***
Tiré de:
« On n'a pas les gouvernements qu'on mérite »
Prix : 27,95 $ Catégorie :
Gestion et économie
Auteur :
JEAN-LUC MIGUE
Titre : On n'a pas les gouvernements qu'on mérite..
Date de parution : novembre 2007
Éditeur : CARTE BLANCHE
Sujet : ECONOMIE-ESSAIS/HISTOIRE
ISBN : 9782895900948 (2895900949)
Référence Renaud-Bray : 265114668
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 16h12
@ P-Y qui écrit:
"décentraliser par rapport à l'ancien état-nation pour recentraliser par rapport à la bureaucratie bruxelloise."
Ouais, c'est exactement ça la tactique...
Le mot clef: *Certains* [pouvoirs]...
Décentraliser *certains* pouvoirs pour affaiblir l'état-nation, pour mieux centraliser [d'autres] pouvoirs [ceux qui comptent vraiment], vers Bruxelles...
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 16h15
Par rapport à ça:
"La région, c'est encore trop centralisé, quoi que le modèle des Lander allemands ou des cantons suisses me paraisse jouables - à condition qu'ils recouvre des réalités socio-économiques et non des abstractions administratives. La région française par exemple est une abstraction administrative décidée par Paris: donc sur le terrain, qu'est-ce-que ça change? Rien."
Oui, oui et oui !
Essayons de résumer nos idées.
"L'idéal de gouvernance immuable" serait;
-une "municipalisation" de presque tous pouvoirs étatiques actuels (y compris -et surtout- les pouvoirs régaliens);
-dans des "municipalités"/cantons/mrc/etc, les plus petits possibles;
-le plus arrimés possible avec les réalités socio-économiques;
-et le tout "saupoudré" d'une énorme dose de démocratie directe...
???
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 16h25
C'est très probable qu'un RU éclaté par l'indépendance de l'Écosse s'intégrerait officiellement dans l'UE (Euro-zone, espace Schengen) accélérant ainsi la centralisation vers Bruxelles.
Justement pour éviter ça, il faut que le RU devienne une fédération et contente ainsi l'Écosse et le Pays-de-Galles.
De plus, si l'Irlande du nord était autonome, je crois que ça calmerait les tensions la-bas...
Rédigé par : Martin | 17 mars 2010 à 16h27
-une "municipalisation" de presque tous pouvoirs étatiques actuels (y compris -et surtout- les pouvoirs régaliens);
-dans des "municipalités"/cantons/mrc/etc, les plus petits possibles;
-le plus arrimés possible avec les réalités socio-économiques;
-et le tout "saupoudré" d'une énorme dose de démocratie directe...
???
Et le tout sans partis politiques (des états dans l'État).
Comment les abolir sans brimer la liberté d'association?
Commençons par cesser de les subventionner, de rendre les dons aux partis déductibles d'impôts, d'afficher les noms des partis sur les bulletins de vote comme c'était le cas avant 1974 au Canada et finalement d'abolir la ligne de partis.
http://en.wikipedia.org/wiki/Non-partisan_democracy
Rédigé par : Martin | 17 mars 2010 à 16h34
@Sebas et Martin
"L'idéal de gouvernance immuable"
Ce ne serait pas un idéal mais déjà un gros progrès. Je viens de passer quelques jours en France et je vois bien les symptômes de cette centralisation maladive qui corrompt la société à l'os. Les gens en crèvent, mais ils sont tellement pénétrés du modèle étatique jacobin qu'ils semblent incapables de penser 'en dehors de la boite' et d'imaginer autre-chose. J'ai de plus en plus l'impression de visiter une république d'opérette, il ne manque que Sarkozy en costume de Mussolini.
Si le RU faisait avancer un peu la cause de la décentralisation au travers d'un renouvellement de l'Union, ça donnerait peut-être des idées à certains. Et ce genre de progrès ne se produit généralement que sous la pression d'une crise (c'était d'ailleurs l'idée de Lévesque avec la confédération canadienne).
'Comment les abolir sans brimer la liberté d'association?'
Je ne vois aucune nécessité ni intérêt d'abolir les partis politiques. Par contre, je vois très bien la nécessité et l'intérêt de leur couper le cordon ombilical du financement public.
Enfin bon, on fait un peu des plans sur la comète là, mais l'obsolescence de plusieurs modèles de gouvernance européens (dont le britannique et le français) me parait évidente. Je vois aussi que les 'supporters' de ce modèle sont de plus en plus paniqués.
Les taux d'abstention (52% aux régionales en France dimanche dernier, et encore je suis certain qu'ils le 'paddent') sont tels que certains vont jusqu'à émettre l'idée de rendre le vote 'obligatoire'. Il est clair qu'une telle abstention délégitimise totalement le pouvoir politique qui se réclame du suffrage populaire. Et idéalement, c'est 85% d'abstention qu'il faudrait.
Rédigé par : Pierre-Yves | 17 mars 2010 à 17h57
@Pierre-Yves,
"L'Empire du bien en somme... celà m'interpelle aussi."
La dictatuer du bien, en effet.
Je pense aussi qu'il y a une dose de mauvaise foi : les gauchistes en faveur de la liberté quand ils étaient minoritaires, sans pouvoir et contestataires. Quarante ans plus tard, bien établis, ils veulent que leurs valeurs soient imposées à tous et punir les déviants rétrogrades, racistes, conservateurs coincés, etc.
Rédigé par : Angus | 17 mars 2010 à 19h27
à Sebas
« Quand j’entends le mot culture, j’enlève le cran de sureté de mon Browning. »
Je n’aime vraiment pas l'allusion. Je connaissais déjà cette phrase, sans doute l'une de plus connues, et des plus odieuses, du répertoire de propagande nazi. Je croyais qu'elle avait été formulée par l'ignoble Goebbels. Vous m’apprenez maintenant qu'elle a été formulée par Hanns Johst, un poète et écrivain nazi. Mais ça ne change rien à l’affaire, car c'est franchement insultant comme rapprochement... Soit dit en passant, Johst a sûrement eu des subventions de l'état nazi pour écrire de pareilles âneries. Mais ce n'est pas de ça dont je veux parler ici... Faites attention de ne pas donner de munition (on me pardonnera le jeu de mot) à ceux pour qui libertarianisme = extrême-droite. Car mes propos n'ont aucune intention fascisante ou populiste, j'espère qu'on m'aura bien compris. Je ne m'attaque pas à la culture, ni au savoir, cela va de soi, mais à ceux qui s'en réclament à des fins de promotion sociale et de parasitisme étatique...
Quand je parle, non sans mépris, des « cultureux », j'évoque (en l'approuvant) l'attitude d'un Pierre Lemieux (un authentique libertarien celui-là...) qui ne manque pas une occasion de ridiculiser ces artistes subventionnés qui se disent « subversifs », alors qu'ils sont en fait des courtisans très proches du pouvoir...
À propos de l'Angleterre : dès les années 1950, Friedrich Hayek s'inquiétait de voir son pays d'adoption renier aussi résolument ses traditions libérales pour devenir un état-providence gangrené par l'ampleur de ses dépenses et sa boulimie réglementaire. Il y voyait comme une revanche du nazisme sur le pays qui avait le plus contribué à sa défaite. Et il s'en attristait, bien sûr... Depuis lors, le Grande-Bretagne, comme la Canada d'ailleurs, a fait du multiculturalisme (et de son corolaire obligé, la rectitude politique) une sorte d'idéologie officielle, ce qui n’a évidemment pas arrangé les choses...
Quand j'interviens sur ce blogue, j'essaie (ceci dit sans prétention) d'ouvrir des portes, de susciter des réflexions (pas nécessairement sérieuses) sur ce que l'activiste ultra-libertaire Guy Debord appelait « la satisfaction établie » (satisfaction évidemment très présente dans les milieux culturels). Et l'on me balance en pleine face des citations parfaitement ignobles (comme tout ce qui touche au nazisme) de poète nazi. C'est assez décourageant...
À Angus
Vous avez parfaitement raison de souligner que tout ce qui est issu du mouvement libertaire (pour ne pas dire libertarien) des années 1960 n’est pas que positif. Les années 1960 ont été aussi un mouvement de liquidation de l'ancienne bourgeoisie, dont on a violemment rejeté les valeurs conservatrices. Mais cette ancienne bourgeoisie a été chassée (et remplacée) par une nouvelle élite plus « progressiste », apparemment, mais néanmoins soucieuse d'imposer de nouveaux conformismes, dont le plus visible est la rectitude politique. Mai 68, en particulier, est très marqué par ça. Les années 60 ont leur composante collectiviste, qui a malheureusement laissé plus de trace que les revendications de liberté individuelle...
Rédigé par : B. Vallée | 17 mars 2010 à 20h06
@ Martin:
Je suis d'accord avec vos idées sur la ligne de parti
Je vais lire ça:
http://en.wikipedia.org/wiki/Non-partisan_democracy
***
@ Pierre-Yves:
Quel serait votre "idéal de gouvernance immuable" ?
Pour la ligne de parti, vous croyez vraiment que les problèmes qu'évoquent Martin ne sont pas si importants et que le simple fait d'abolir le financement des partis soit suffisant ?
***
@ B. Vallée:
Wow là, svp, ce n'était qu'une blague...
Ne suis pas pro-nazi ou pro fasciste ou pro-féministe, ou pro-Étatiste parce que je cite un nazi, un fasciste, un féministe, ou un étatiste.
A part vos réactions concernant ma citation, je suis d'accord avec vos idées...
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 21h10
@ Martin:
Ouais, je suis d'accord avec les idées contenues dans 'votre' lien Wikipédia.
La démocratie représentative est une vraie farce, justement parce que la ligne de parti existe. Les "backbenchers" n'ont pratiquement aucun pouvoir.
L'idéal selon moi reste ceci:
"A direct democracy can be considered nonpartisan since citizens vote on laws themselves rather than electing representatives"
***
Concernant ceci:
"The United States of America initially did not have enfranchised political parties, but these evolved soon after independence."
Le "electoral college" a été rajouté dans la constitution américaine, justement parce que des gens croyaient "que le peuple est trop con pour décider à 100%"...
***
Concernant ceci:
"The democracy of ancient Greece was a nonpartisan, direct democracy where eligible citizens voted on laws themselves rather than electing representatives."
Seulement une petite partie des "citoyens" étaient des "eligible citizens"...
***
En tout cas, plus ça change, plus c'est pareil...
Rédigé par : Sébas | 17 mars 2010 à 21h21