par Paul Beaudry
Le 21 février dernier, la 37e édition du Conservative Political Action Conference (CPAC) s'est soldée par un coup d'éclat. Cette conférence, qui réunit annuellement des milliers de militants conservateurs (plus de 10 000 militants - une foule record - se sont pointés cette année), constitue un évènement incontournable pour tout politicien américain voulant prendre du galon au sein du mouvement conservateur.
Comme à chaque année, les militants ont été appelés à voter pour leur politicien préféré dans le cadre du «CPAC straw poll». Les gagnants passés de ce sondage incluent plusieurs notables de l'establishment du Parti républicain, dont l'ancien gouverneur du Massachussets Mitt Romney, le président George W. Bush et Steve Forbes, le rédacteur en chef du magazine Forbes.
Cette année, les militants présents à CPAC ont fait un choix plus audacieux en jetant leur dévolu sur le représentant texan Ron Paul.
Les résultats du straw poll de cette année devraient réjouir les libertariens américains qui, particulièrement depuis les années Bush, dénoncent l'inaction de plusieurs politiciens et membres du mouvement conservateur américain face à l'augmentation de la taille de l'État. En effet, en plus d'avoir choisi Ron Paul comme leur porte-étendard favori des couleurs du Parti républicain pour l'élection présidentielle de 2012, 80% des 2500 militants ayant participé au straw poll ont identifié la réduction du rôle de l'État comme étant l'objectif premier de leur implication en politique, plutôt que la promotion des valeurs traditionnelles ou la sécurité nationale.
Bien que Paul ne suscite pas l'unanimité au sein des rangs conservateurs, particulièrement en raison de son hostilité envers une politique étrangère interventionniste, force est de constater que le mouvement qu'il a créé depuis sa dernière campagne à l'investiture républicaine a une influence grandissante dans les milieux conservateurs américains, dont une faction non-négligeable est désillusionnée du néoconservatisme ayant prévalu durant la présidence de George W. Bush.
Ron Paul, qui évoluait dans une relative obscurité au sein des rangs républicains il y a quelques années, est désormais l'une de ses têtes d'affiche. C'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui partagent ses idées, également de ce côté-ci de la frontière.
C'est rare de retrouver des bonnes nouvelles pour la liberté, mais on les prend toujours très bien lorsqu'elles arrivent! Ceci dit, il sagit toutefois d'une bonne nouvelle qu'on pourrait qualifier de mineure...
Rédigé par : Steven | 02 mars 2010 à 19h28
Pour avoir un portait de cette élection, nous devons tenir compte des électeurs qui ont participé au Straw Poll. La moitié des électeurs était des étudiants. Mentionnons que les partisans de Ron Paul sont dans cette tranche démographique.
Petite anecdote personnelle, pour avoir été présent à la conférence, il y avait un grand nombre de partisans de Campaign for Liberty, le PAC créé par Ron Paul. Aussi, sur les 10 000 personnes qui assistaient à la conférence, seulement 22% d'entre eux ont voté. Bref, je ne pense pas voir Ron Paul être le candidat républicain pour 2012. Mais surveillons de plus près l'ancien gouverneur du Nouveau-Mexique, Gary Johnson.
Rédigé par : John Chéreau | 02 mars 2010 à 21h53
@Steven:
Bien que les idées de Ron Paul sont très constantes comme libertarien, je ne crois qu'ils soient le meilleur candidat pour être président.
Vrai que Gary Johnson est beaucoup plus vendable.
Rédigé par : Mathieu NV | 02 mars 2010 à 22h13
Je suis d'accord avec John. Ce dont j'ai peur c'est les politiciens turncoat comme Mitt Romney, qui a dit ce que les gens voulaient entendre à CPAC, mais dès qu'il est au pouvoir va utiliser une approche populiste et renier ses principes. La même chose est arrivée avec Scott Brown (du Massachussets lui aussi), un RINO qui a voté oui pour le job bill de 15B$.
Ron Paul ne passera pas à cause de la Bible Belt et des républicains néocon du midwest, mais disons que son influence est bénéfique pour le GOP, et probablement les USA en entier. J'espère que d'autres libertariens prendront le contrôle du parti pour qu'il retourne à une idéologie près de la constitution originale, sa position classique. Dans le même ordre d'idée, j'espère que Peter Schiff va passer au sénat du Connecticut.
Rédigé par : Pierre-Olivier Bastien-Dionne | 03 mars 2010 à 09h13
Je ne connais pas Gary Johnson. Je vais aller lire un peu plus sur lui.
Rédigé par : Steven | 03 mars 2010 à 13h08
M. Bastien-Dionne:
Je ne déteste pas Romney en soi qu'il est très vendable avec un CV très intéressant (et comme parenthèse parle très très bien la langue de Molière), mais le problème vient que j'ai l'impression que c'est un genre de RINO comme le gouverneur actuel de la Califonia.
Aussi, je le répète en disant que bien qu'il est aimé avec raison de la base libertarienne au GOP tout en étant le meilleur congressiste à la Chambre à mon avis , Ron Paul n'a honnêtement aucunement l'étoffe pour être président des États-Unis.
''Ron Paul ne passera pas à cause de la Bible Belt et des républicains néocon du midwest''
C'est quoi votre définition du Midwest? Le Minnesota et les deux Dakotas ont une bonne base ''indépendante'' qui a beaucoup d'idées qui se rapprochent d'une sorte de mouvement small ''l'' libertarian. Bien qu'ayant été un gouverneur moyen, la victoire de Jesse Ventura en 1998 a vraiment été quelque chose d'intéressant en son ensemble. Connaissant bien l'Ohio et l'Indiana, disons que ces états entrent davantage dans le paradigme que vous mentionnez bien qu'il existe beaucoup d'exceptions à la règle.
Pour le Bible Belt, je crois qu'il est trop difficile d'avoir une idée si unipolaire d'une grande partie de l'électorat Américain. Vrai cependant de dire que certains états du Bible Belt (comme le Texas) ont une forte tradition libertarienne et pour un gouvernement limité, tandis que d'autres états sont davantage conservateur de façon sociale que pour un gouvernement limité.
Rédigé par : Mathieu NV | 03 mars 2010 à 17h12
Mathieu NV:
Ron Paul est pas mal plus "solide" (et intelligent/stratégique), que ce que les médias veulent bien nous montrer...
De toute façon, il ne veut pas "diriger" les États-Unis, la Fed, l'armée, etc; il veut redonner le pouvoir aux individus, aux états, aux localités, écoles, etc.
Ça ne prend justement pas "un homme fort" qui veut 'tout diriger' (comme c'est le cas depuis que le monde est monde, et surtout quand "tout semble aller mal"), ça prend un "homme faible" (ou qui donne cette impression), pour que les individus reprennent confiance en EUX.
Ron Paul a vraiment aidé des millions de personnes (aux États-Unis et ailleurs, aussi!), à comprendre un "paquet de trucs" par rapport à notre pouvoir dans la société ou face à l'état. Il m'a aidé à comprendre que c'est "NOUS" (moi, avant tout), qui avons (a) le véritable pouvoir. Et je pourrais décrire cela pendant plusieurs paragraphes...
***
Pour rire:
Qu'est qu'une fusion d'un "Gendron" et d'un Ron Paul donne?
Réponse ici:
http://www.youtube.com/watch#!videos=IuLaXiwYUaM&v=u6iq-VNC848
Rédigé par : Sébas | 05 mars 2010 à 19h47
La bonne nouvelle serait que les gens puissent parfois partager le siège des politiciens.
http://www.youtube.com/watch?v=RXQNlsQGdsw&feature=player_embedded
Rédigé par : Denis | 07 mars 2010 à 15h33
J'haïrais pas voir David Petraeus, mais celui-ci ne semble rien vouloir savoir de la politique.
En attendant vous pouvez toujours voir ce que les bookmakers anglais en pensent.
http://sports.ladbrokes.com/en-gb/Politics/US-Presidential-ElectionPolitics/US-Presidential-Election-t110000608
Rédigé par : Guillaume Girard | 08 mars 2010 à 22h01
Ok,
Ron Paul a gagné le concours de popularité à la réunion de cuisine annuelle de la CPAC, malheureusement il n'est pas assez beau, ni assez charmant ni assez rock-star pour gagner. Il fait trop schtroumpf à lunettes pour que le petit peuple émotif et superficiel ne daigne le considérer.
Rédigé par : Yolande Arthur | 10 mars 2010 à 16h53
Ne trouvez-vous pas ça étrange qu'on s'intérèsse plus à la politique Américaine que la politique Canadienne ? Comme si on se sentait plus concerné et touché par les enjeux internes des USA que nos propres enjeux.
Rédigé par : Yolande Arthur | 10 mars 2010 à 16h55
''Ne trouvez-vous pas ça étrange qu'on s'intérèsse plus à la politique Américaine que la politique Canadienne ? Comme si on se sentait plus concerné et touché par les enjeux internes des USA que nos propres enjeux.''
Parler de quoi au juste quant à la politique canadienne? La politique canadienne est amplement discutée dans la Toile Francophone, alors que la politique Américaine l'est de manière minime comparativement à son importance relative et du fait que la connaissance de notre voisin du sud est pas mal limité même chez nos ''experts'' en politique.
Les États-Unis sont aussi probablement 1000 fois plus importants en matière d'une quelconque politique partisane libertarienne, même qu'il existe un club libertarien de congressistes et de sénateurs.
Au Canada, ça revient à quelques députés du Parti Conservateur (dont Maxime Bernier), du Wildrose Alliance en Alberta dirigé par Danielle Smith et au Parti Libertarien, qui est tellement marginal et sans intérêt qui ne suscite aucun intérêt ici depuis des lunes.
Rédigé par : Mathieu NV | 10 mars 2010 à 18h54
@Yolande Arthur
Ce qui se passe l'autre bord de la frontière a une grande influence sur ce qui se passe ici... En tout et partout, on parle quand même beaucoup plus de la politique canadienne et québécoise que de celle des USA.
Rédigé par : Steven | 10 mars 2010 à 19h24
Cette victoire grandissante des libertariens (non conservateurs moraux ou sociaux) ne semble pas se vérifier au Canada :
"In the crowd I spotted a fellow who sometimes does strategy work for the Harper Conservatives. I took him aside to ask about the contrast between the ink-stained fiscal conservatives of the press, who see so little to redeem this government, and the social conservative grassroots.
“The days of winning on economic conservatism are over,” the Conservative adviser told me. “No real conservative government is going to win without having a significant portion of our agenda on social issues.”
An election run on free trade, deficit reduction, tax cuts and productivity is one where any of the major national parties can appeal to voters who care about those issues—certainly the Liberals, under Jean Chrétien, Paul Martin or Michael Ignatieff, perhaps even one day the NDP. “If we have an election about deficits, it’s going to be, do we get rid of them in three years or four years? It’s not going to be, do we get rid of deficits or not?”"
http://www2.macleans.ca/2010/03/19/harper%E2%80%99s-hard-right-turn/3/
Rédigé par : Angus | 19 mars 2010 à 15h04
''Cette victoire grandissante des libertariens (non conservateurs moraux ou sociaux) ne semble pas se vérifier au Canada.''
En Alberta, la prochaine élection sera un véritable changement. Après ça sera l'Ontario et les autres provinces.
Le problème avec l'article du MacLean démontre d'une certaine une simplification absolue du modèle politique canadien. Or, TOUS les partis fédéraux sont des partis qui n'ont aucune idéologie variable mais bien des idéologies big-tent qui vont selon le temps avec leur leader. Or, même au Parti Libéral, au NPD ou même au Bloc il existe un nombre de députés qui sont plus conservateurs au niveau moral.
P.S: Comme je sais que beaucoup d'entre vous ont milité dans des partis politiques, une chose qui m'agace énormement est le fait que certains partis politiques ont certainement d'une certaine façon une image qui est tordue injustement par les médias. Or, si on considère qu'un parti politique a supposément un ''agenda caché'' tout en parlant d'aucun parti en particulier. En fait, doit-on dire que tous les partis politiques ont des députés qui ont des idées qui ne sont pas toujours politically correct. Je vois malheureusement que la vérité est de constater que les partis gauchistes étatiques ont une méchante part du gâteau pour désinformer la population surtout que je considère que la magouille, les déceptions et les coups de couteaux dans le dos sont présents dans les partis politiques qui ont moindrement une organisation.
En dernier lieu, un truc dont je ne comprends pas est l'utilisation du terme ''progressiste'' dont je comprends peu qui me semble être d'une totale manigance intellectuelle. Peut-on être pour une réduction de la taille et du rôle de l'état avec une responsabilisation de l'individu tout en étant progressiste?
Rédigé par : Mathieu NV | 19 mars 2010 à 23h03
Le terrain se prépare lentement pour Ron Paul, ou du moins peut-on l'espérer...
Il a terminé statistiquement à égalité dans le deuxième straw poll de la saison (un vote derrière Mitt Romney, qui a bénéficié d'une délégation organisée des 'Evangelicals for Mitt'), lors de la Southern Republican Leadership Conference (http://www.cnn.com/2010/POLITICS/04/10/republican.conference/).
Puis cette semaine, un sondage Rasmussen le place à égalité dans les intentions de vote vis-à-vis Barrack Obama (41%-42%) dans une confrontation théorique pour 2012 (http://content.usatoday.com/communities/onpolitics/post/2010/04/survey-ron-paul-dead-even-with-obama-in-hypothetical-2012-race/1).
Enfin, voici ce que Glenn Beck lui-même a déclaré aujourd'hui :
"GLENN BECK, HOST: Anybody who tells you that they haven't changed — anybody who hasn't changed their mind on something, especially over a long period of time, is either lying to you or they're dead. We all change. That's the point. We all learn.
In the last five years, I have — I've gone from a big hawk to not Ron Paul, but on the road to Ron Paul. Part of it is motivated by we can't spend it anymore. The other part, honestly, is I wasn't paying attention before 9/11. I didn't know what the heck was going on in the world. Now, I'm paying attention.
When people said they hate us, well, did we deserve 9/11? No. But were we minding our business? No. Were we in bed with dictators that abandoned or values and principles? Yes. That causes problems.
So, here it is if, I'm king of the world, don't screw with us. And when we fight, we'll fight to win and then come home. No nation-building, no U.N.-building. That's it. Those are my — that's my policy stuff off the top of my head. (...)"
http://www.foxnews.com/story/0,2933,591157,00.html
Rédigé par : JH Lapointe | 16 avril 2010 à 20h22