par Bradley Doucet
Dans le journal d'hier, on retrouvait de nombreux appels en faveur de moratoires. D'une part, le maire de Québec veux imposer un moratoire sur la construction de maisons dans les bassins versants des rivières Saint-Charles et Montmorency, question de protéger les sources d'eau potable de la ville. D'une autre part, le regroupement «Mobilisation gaz de schiste» réclame un moratoire sur l'extraction du gaz naturel le long de la vallée du Saint-Laurent, question d'avoir le temps d'informer le Québécois moyen des enjeux sociaux, économiques et environnementaux de cette exploitation potentielle. Et suite au désastre de BP dans le golfe du Mexique, Jean-Robert Sansfaçon exige, pour sa part, un moratoire sur les puits sous-marins au large de Terre-Neuve «en attendant le renforcement des normes et des contrôles». L'ancien rédacteur en chef du Devoir applaudit le président Obama pour avoir interdit tout nouveau projet au large des côtes américaines pour au moins six mois.
Perdus de vue dans ces reportages et éditoriaux sont les droits des individus. Les gens qui veulent se bâtir des maisons en banlieue de Québec, on ne se préoccupe pas de leurs plans et désirs? Et les intérêts de tout ceux qui bénéficieraient de l'extraction sous-marine de gaz naturel et de pétrole - les employés, les investisseurs, les usagers -, on s'en fout?
Mais la question que l'on doit se poser pour résoudre ce genre de conflits est toujours la même: à qui appartiennent ces ressources? Si c'est mon terrain, je peux m'y bâtir une maison. Si ma fosse septique pollue ton eau, je dois te compenser. Si ma plateforme pétrolière explose, je dois m'en occuper, et je dois payer des dommages à ceux qui ont perdu propriété ou rémunération.
Le seul rôle légitime pour les élus dans tout ça, c'est de définir les droits de propriété s'ils ne sont pas déjà clairs. Mettre en place un système de droits sur l'eau, par exemple, et laisser les détendeurs les vendre, s'ils le veulent, pour que la ressource soit utilisée de la meilleure façon. Après ça, nous pourrions chacun de nous - politiciens, militants écologistes ou simples citoyens - nous mêler de nos affaires.
Pour ma part, je demande un moratoire sur les moratoires jusqu'à ce que quelqu'un puisse me démontrer que ce genre de manoeuvre politique ne cause pas plus de mal que de bien.
Bien que résidant à Québec, j'ai été outré de l'attitude du maire Labeaume. Je suis convaincu que l'eau du bassin versant n'est pas plus polluée, et probablement moins polluée, que dans les années passées. Son intervention risque de convaincre les gens à aller s'installer sur la rive-sud où il y a plus de liberté et d'augmenter le prix des maisons unifamiliales sur la rive-nord. Son objectif est certainement de pouvoir mettre en avant son dada pour les condos et maison en rangé en empêchant le consommateur d'avoir accès à l'unifamiliale. Cette stratégie risque de se retourner contre lui.
Rédigé par : Gilles Laplante | 02 juin 2010 à 11h20
"Si ma fausse septique pollue ton eau, je dois te compenser." BP, Merck (qui a commercialisé le Vioxx) et Monstanto (qui a empoisonné la ville d'Anniston) nous ont bien démontré que ce modèle ne fonctionne pas toujours.
Le droit des individus? La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. J'ai toujours trouvé que cela fesait bien du sens. Le droit des uns de faire de l'argent s'arrete au moment où cela se fait au détriment des autres. C'est d'autant plus vrai si c'est fait au détriment de la santé ou de la vie de l'autre, car la santé et la vie n'ont pas de prix.
Rédigé par : Etienne | 02 juin 2010 à 12h13
"Si ma fosse septique pollue ton eau, je dois te compenser." En fait, si votre fosse septique tue votre voisin, il ne pourra jamais être compensé. Tout ceci démontre bien les limitations de l'approche punitive.
Rédigé par : Etienne | 02 juin 2010 à 12h26
"En fait, si votre fosse septique tue votre voisin, il ne pourra jamais être compensé."
Peut-être pas le voisin, mais sa compagnie d'assurance vie sera sur votre cas.
Rédigé par : FrancisD | 02 juin 2010 à 12h48
@Étienne
Les compagnies que vous mentionnez ont justement eu ces attitudes et actions à cause du manque de conséquences. Qui en est responsable? L'État par son manque de respect de la propriété privée et ses lois déresponsabilisant les compagnies.
C'est comme l'accident de BP. Si l'État américain n'avait pas fait une loi qui limitait les dommages à 75 millions, BP et les autres compagnies auraient fait des platformes de forages avec des mécanismes additionnels de sécurité. Il était probablement plus rentable pour la compagnie de donner 75 millions une fois au 10 à 20 ans pour ramasser des dégâts que de dépenser encore plus en sécurité. Les politiciens ne font que des actions insignifiantes pour protéger l'environnement et parfois dommageable pour l'économie et l'entrée de nouvelles entreprises pouvant stimuler la compétition et nous procurer un meilleur niveau de vie. Le politicien a tout intérêt à empocher le pot de vin donné par l'entreprise et lui octroyer un terrain "publique" afin qu'il y exploite ses ressources naturelles. Si un désastre arrive, le politicien blâmera l'entreprise privée et se fera du capital politique sur son dos. Il sait que les environnementalistes et les gauchistes seront derrière lui pour le supporter. Un bon exemple de ceci sont les déchêts laissés par les compagnies minières sur les terrains offerts par l'État. Ces compagnies laissent le soin aux contribuables de nettoyer le terrain. Après tout, le terrain ne leur appartient pas. Si l'entreprise était vraiment propriétaire du terrain, il aurait tout intérêt à nettoyer celui-ci car il pourrait se faire un profit en le revendant après l'avoir exploité.
Rédigé par : Steven | 02 juin 2010 à 19h47
Bonjours à tous,
Pour mettre mon grin de sel dans la discussion, je pense bien que certains moratoires seraient bons.
-Je demande un moratoire sur la construction de HLM.
-Un moratoire sur la subvention de coopérative d'habitaions.
-Un moratoire sur les programmes sociaux.
-Un moratoire sur les déficits
-Un moratoire sur les nouvelles taxations.
Et pour commenter l'actualité de la ville de Québec. Monsieur Labeaume, mêlez vous donc de vos affaires... On paie des impôts astronomique à votre ville pour qu'elle se charge de pluger l'eau, ramasser les vidanges, déneiger, entretenir les routes... Pour le reste.... Et encore, je ne voulais pas dire la ville directement...
Non mais pour en finir avec les histoire de la ville de Québec, avant Labeaume on avait un emmerdeur qui limitait le nombre d'étage.... Je pense qu'il a donné du lousse de ce coté.
Si la ville a à se densifier, à mon humble avis c'est parce que des promotteurs verront une opportunité d'affaire à construire des tours à bureau, qu'elle se densifie ou non, je m'en fous, mais que la ville ramasse les vidanges et laisse faire le reste à la fin. ....
À force d'écouter les enjeux débiles d'urbanistes. Pour n'en citer que quelques un:
1-Pas de gentrification (donc pas de condos dans des cartiers ''populaires'', surtout pas démolir des vielles bâtisse pourries pour faire du neuf... mais donner de l'argent pour rénover sans hausses de loyer.. coop,hlm, folies sans fin)
2-Pas d'étalement urbain, donc pour ne pas être taxé de banlieusard sans conscience sociale qui pollue, il faudrait vivre au centre-ville, ce qui veut dire logiquement dans un condo... mais on contrevient alors à la règle 1... et on est un yoppie riche qui brise la solidarité des cartiers populaires... :) non mais on s'en sortira jamais.
Rédigé par : GBS | 02 juin 2010 à 20h22
J'attends toujours le moratoire de dépenser toujours plus de part de l'État.
Rédigé par : Pour une école libre | 02 juin 2010 à 20h36
Steven,
Parfaitement d'accord sur le manque de sévérité des lois! Mais d'une certaine façon, ce manque de sévérité est symptome d'une vision à court terme de tout le monde. Les dirigeants de corporations, qui prennent les décisions en maximisant la profitabilité à court terme afin d'atteindre leurs objectifs et plaire aux actionnaires, les gouvernements qui ne visent qu'à garder une bonne image pour se faire réelire tout en garnissant leur caisses électorales de contributions corporatives (à la parti libéral), et le commun de mortels, simples citoyens, qui ne font que regarder leur porte-feuille et confort à court terme. En fait, le citoyen est l'ultime coupable, car il garde au pouvoir ceux qui pourvoient à leur confort, en s'imaginant aveuglément que le gouvernement de la meilleure façon, sans se soucier des conséquences. De la même façon, les consommateurs achètent le produit le moins cher sans se soucier des conséquences de leur consommation.
Le problème que nous constatons présentement est que la droite d'affairiste a instauré un système de porte tournantes afin d'infiltrer la classe politique et instaurer une dérèglementation massive SANS AUGMENTER LES CONSÉQUENCES des actes. C'est particulièrement vrai pour les pharmaceutiques, l'agro-alimentaire, les pétrolières ... Ca prend un accident pour BP pour nous faire réaliser que la volonté de dérèglementer n'est pas accompagnée par une volonté d'augmenter la pénalité associé. C'est pourquoi une force doit s'opposer à ce stratagème qui berne la population et sabotte les ressources naturelles.
Rédigé par : Etienne | 02 juin 2010 à 21h55
@Etienne:
Le problème vient visiblement que les entreprises peuvent avoir accès aux ressources naturelles, mais il est complètement farfelu qu'on donne à certaines entreprises un paquet de subventions et des règlements qui déresponsabilisent les entreprises (ainsi que les individus, mais cela est une autre histoire).
Or, malheureusement, on voit ce même principe avec beaucoup d'organismes corporatistes comme avec les syndicats, les organismes de pressions et beaucoup d'organismes qui sont subventionnés (comme dans le domaine des arts et de la culture) et qui deviennent parasitaires de l'état. Ils deviennent ainsi aussi pires que les grosses corporations qui vivent à la solde de l'état.
Soit dit, faut aussi éviter d'entrer dans le piège des ''gauchistes'' étatiques qui proposent une nationalisation ou une étatisation de nos vies, sans en savoir les réelles conséquences.
Rédigé par : Mathieu NV | 03 juin 2010 à 10h50
euh .. quoi? Vous comparez un organisme qui aide les sans-abris à se faire à manger à .. une minière qui exproprie des citoyens et qui empoisonne la nappe phréatique sans conséquence avec le support des gouvernements? Vous comparez un organisme qui fourni un soutient psychologique aux femmes battues à une compagnie qui s'est accaparée les sources d'eau dans une région appauvrie du globe?
Des règlements qui déresponsabilisent les entreprises ?? En ce moment, les entreprises ne sont que trop peu responsable des externalités, et lorsqu'on enlève ces règlements et qu'on leur dit : soyez responsable, testez vos médicaments vous-même, ca donne le Vioxx. Lorsqu'on leur dit, on réduit les contraintes environnementales, soyez responsable et faites pas de dégat, ça donne BP. Sincèrement, la règlementation étatique qui rendrait les compagnies insouciantes des externalités, c'est n'importe quoi.
Et cette histoire de nationalisation, ça ressemble plus à une diversion qu'à un argumentaire sur le sujet discuté. Rien à voir avec la règlementation pour réduire les dommages environnementaux ou bien sur un moratoire sur les moratoires.
Rédigé par : Etienne | 03 juin 2010 à 11h49
@Etienne
J'ai l'impression que tu prends simplement des exemples aux hasards en disant "tient c'est a cause du privé".
Un fait totalement incontestable c'est que absolument rien dans la vie n'est totalement garanti, tu pourras tester 1 ans, 100 ans, mettre 3 protection, 10000, il y a toujours un risque de passer à côté de quelque chose. Y a rien dans ce que tu viens de nommer qui démontre une véritable négligence. Des incidents se produirons toujours, on peut seulement les minimiser au maximum de nos capacités, sans jamais aucune garantie à 100%.
La différence, c'est que dans les régimes les régimes étatiques, ce qui est un incident malheureux dans le privé est une norme dans le public. On pourrait nommer des exemples historiques sans arrêt. Si un accident se produit dans un hôpital américain on va avoir des gros titres pendant des semaines disant que c'est l'échec du système capitaliste sauvage etc ... si la même chose se produit ici, on en parlera pas dans le pire des cas, dans le meilleur on dira que c'est normal.
Rédigé par : Bobjack | 03 juin 2010 à 12h17
Ces incidents ne sont pas exactement "à cause du privé". Le plombier qui fait un bon travail va se faire référer par ses clients et tout le monde sera satisfait. Le contracteur qui a fait une sale job sur le pont Champlain hier va payer cher son incompétence et les dommages collatéraux qu'il a causé.
Il existe toutefois, dans le monde corporatif, une quête du profit à tout prix et à court terme, qui vient déresponsabiliser les acteurs envers le long terme et la collectivité. Dans la plus part des cas, le profit est intimement relié à l'image corporative et la satisfaction du client, ce qui vient servir de balise pour éviter les abus (il exite tout de même des exceptions!).
Il existe toutefois beaucoup de corporations qui sont déconnectés du public (les industries minières, pétrolières, bio-technologie, militaire) ou qui détiennent un monopole relatif sur leur produit (pharmaceutiques, bio-technologie). Ces corporations peuvent se permettre des écarts, puisque le gouvernement les protège et les subventionne, et aussi parce que tous les dommages colatéraux peut être controlé par la désinformation, le secret ou les recours juridiques (SLAPP). Dans la majorité des cas, lorsque la désinformation et les recours juridiques ne suffisent pas, les profits engendrés sont généralement supérieurs aux coûts pour gérer les dommages colatéraux, alors ca reste profitable d'exploiter sans tenir compte des conséquences. En fait, les exemples que j'ai noté ne sont pas des exceptions hazardeuses, mais bien la pointe de l'iceberg, le peu de révélation qui a réussi à passer outre le secret corporatif, les magouilles judiciaires et la désinformation. Le reste de l'iceberg nous est caché.
PS: Avant de mettre le blame sur "l'état" pour critiquer le support étatique des corporations (subventions, etc), il faut comprendre que le gouvernement n'est plus controlé par la population. Portes tournantes, pressions des lobbys et financement malsain des partis politiques, toute cette ingérence des corporations est venu soutirer la souveraineté du gouvernement. En surface, le gouvernement continue de lancer des bonbons à la population pour se faire élire (les projets mur-à=mur que vous condamnez), mais en réalité, la majorité de ses actions sert une élite corporatiste depuis des années (subventions, baisses d'impot corporatives, dérèglementation, etc).
Rédigé par : Etienne | 03 juin 2010 à 13h22
Autre symptome qui démontre que mes exemples ne sont pas "au hazard". Ceux qui exploitent les ressources ou développent des technologies sans se soucier des dommages colatéraux le font À RÉPÉTITION. Qu'on parle de Monsanto (PCB, Agent Orange, rBGH), Merck ou des pétrolières/minières oeuvrant en Afrique (Barrick Gold, Exxon, etc), tous ont leurs histoires d'horreur et le système actuel n'empêche pas la répétition des événements.
Rédigé par : Etienne | 03 juin 2010 à 13h59
@Étienne
Je suis content de constater que vous êtes bien au courant des magouilles qui se passent. La seule chose maintenant qu'il faut constater est que lorsque l'État a beaucoup de pouvoir et qu'il s'ingère dans l'économie, il est normal que bien des compagnies (lobbies) et des groupes de pression lui colent au cul comme des parasites pour lui soutirer le plus d'argent et le plus de réglementations les favorisant. Il faut comprendre qu'il n'y a presque pas eu de déreglmentation depuis longtemps. La dernière que je puisse me souvenir est la téléphonie. Je paye environ 50$ de moins par mois pour plus de service à comparer d'il y a 10 ans. Il y a plutôt eu "re-réglementation" au profit de certaines entreprises. L'État socialise les pertes et privatise le profit.
Tant que l'État soutirera un gros montant d'argent à la population au moyen des taxes et impôts et tant qu'il se vera donner le pouvoir de réglementer l'économie, tu peux être certain que les compagnies et les groupes de pression lui coleront au cul. La solution? Retirer le plus possible l'État de l'économie et soutirer moins ou fortement diminuer ou éliminer les impôts et les taxes. De cette façon, les entreprises n'auront plus rien à gagner du gouvernement.
Il faut comprendre que l'État, les lobbys et les groupes de pressions sont en symbioses en ce moment. Ce plus que de tout simplement affirmer que les compagnies contrôlent l'État.
Rédigé par : Steven | 03 juin 2010 à 15h35
"Si ma plateforme pétrolière explose, je dois m'en occuper, et je dois payer des dommages à ceux qui ont perdu propriété ou rémunération."
Pour ça, il faudra abolir les corporations.
Rédigé par : David Gendron | 03 juin 2010 à 16h13
@Steven:
Deux choses:
1) L'état est, à l'origine, une volonté de la population de mettre leur argent en commun pour accomplir de grandes choses. Je le considère en fait comme une coopérative inclusive. C'est un pouvoir incroyable que se donne la collectivité, pour s'offrir des services à bas prix et dynamiser certains secteurs d'activité. Je trouve ceci parfaitement louable et légitime, tant que le pouvoir décisionnel reste dans les mains de la population (ce qui n'est évidement plus le cas).
2) Le peuple s'est completement déconnecté du gouvernement. On peut blamer les corporations, mais ultimement, le désintéressement de la population est nécessaire pour ce détournement de démocracie. On dirait que le peuple s'imagine que c'est une machine qui tourne toute seule, comme par magie, tout comme les partis politiques. Évidement, dans une situation de laisser faire comme celle-ci, les corporations vont prendre le controle. Pour éliminer les portes tournantes et les intrusions, il faut que les citoyens reprennent controle des partis politiques, et réduisent le pouvoir de l'argent sur les campagnes électorales en réduisant drastiquement la possibilité de contribution des individus. Démocratisation des contribution électorales et choix éclairé des membres des partis politiques, voici des actions concrètes et faciles à mettre en place sans renoncer à notre pouvoir d'action collectif (et remettre ce pouvoir, notre santé et notre bien-être dans les mains de corporations avides de profits).
PS: Dérèglementation, parfois ca se joue de façon subtile. La perte de pouvoir de Santé Canada envers les pharmaceutique et le domaine des bio-technologies est un excellent exemple de dérèglementation discrète.
Rédigé par : Etienne | 03 juin 2010 à 17h29
"'état est, à l'origine, une volonté de la population de mettre leur argent en commun pour accomplir de grandes choses. Je le considère en fait comme une coopérative inclusive."
Non, l'État doit utiliser la violence, tant que tu n'es pas libre d'y adhérer ou pas ce n'est pas une coopérative. Ce qui se rapproche le plus de ta citation c'est une entreprise privée, elle doit avoir l'approbation de ses membres, actionnaires etc ... C'est ce qui se rapproche de loin le plus à un "pouvoir au peuple". Le droit de consommer et de faire affaire avec qui tu veux est des millions de fois plus important que le droit de vote.
Je comprends ton point, tu fais un lien entre les corporations et l'État, ce site dénonce cela sans arrêt, il ne sert qu'a ça.
Que ce soit du corporatisme syndical ou des compagnies favorites ne change absolument rien. Plus l'État a de pouvoir, plus l'incitatif à le corrompre pour avoir des faveurs est grand.
La solution ne sera jamais dans plus de règlement, car plus de règlement = plus de pouvoir, plus de pouvoir = plus de corruption.
Concernant BP et autre, il est aussi faux de prétendre qu'ils ne paieront pas pour ce qui s'est passé. Leur action sont en chute, ils ont perdu une plateforme de plusieurs milliards, des vies humaines, ils devront payer pour réparer le problème et pour tout nettoyer et bien sûr le manque à gagner causé par le pétrole non extrait.
Dans le cas d'une entreprise publique, l'incitatif a la prudence est inexistant. Peu importe ce qui se passe les responsables seront blindés et ce sont les contribuables qui paient. Suffit de voir la Russie, durant l'URSS ils ont accumulés tous les records de catastrophe humaine et écologique et pendant ce temps le peuple crevait quand même de faim.
Ils ont battis des réacteurs nucléaires dans lesquels aucun investisseur américain n'aurait eu la stupidité d'investir et dans lesquels les amis du pouvoir obtenait des jobs en étant totalement incompétent. Tchernobyl n'était que la pointe de l'Iceberg.
Rédigé par : Bobjack | 03 juin 2010 à 17h55
@Etienne:
''L'état est, à l'origine, une volonté de la population de mettre leur argent en commun pour accomplir de grandes choses. Je le considère en fait comme une coopérative inclusive. C'est un pouvoir incroyable que se donne la collectivité, pour s'offrir des services à bas prix et dynamiser certains secteurs d'activité. Je trouve ceci parfaitement louable et légitime, tant que le pouvoir décisionnel reste dans les mains de la population (ce qui n'est évidement plus le cas).''
Avec votre logique, plus aucune entreprise privée ne pourrait exister. En plus, l'état utilisera automatiquement son capital de violence légitime pour forcer tous les individus à suivre une certaine voie.
Avez-vous déjà lu Hayek? La route vers la servitude mentionne ce même paradigme.
C'est une utopie de vouloir penser pour un ''bon'' état car ça amène automatiquement à la situation qui est arrivé dans bon nombre de sociétés occidentales où les nationalisations ont souvent amené des problèmes. Prenez l'exemple de la France ou à la Grèce (surprise!).
De plus, je ne vois en rien que les entreprises aient moindre de profits, à condition qu'elles n'utilisent pas des subventions et utilisent l'état comme robinet.
Vous discutez aussi du fait que les méchantes entreprises utilisent leurs pouvoirs pour faire divers actions. Or, les étatiques ne réalisent pas que toute la normalisation vers le bas du système public est quelque chose qui est très acceptable dans le système public, mais qu'on critique automatiquement dans le système privé.
La route vers la servitude est malheureusement quelque chose de véritablement visible...
Rédigé par : Mathieu NV | 03 juin 2010 à 19h05
À qui appartient le Soleil?
Est-ce que la Lune appartient à Neil Armstrong parce qu'il a été le premier humain à avoir mis les pieds sur la lune? Et le pauvre Buzz Aldrin, n'aurait-il pas droit à un peu de terre lunaire lui aussi?
Si on prend la logique qu'un humain peut posséder les droits sur des courants d'eau, alors à qui appartient l'Océan Atlantique? la méditéranéen? le fleuve St-Laurent?
Rédigé par : Laurence Tilmant-Rousseau | 03 juin 2010 à 20h35
“La terre appartient à celui qui la travaille” (Emiliano Zapata)
Rédigé par : Sébastien | 03 juin 2010 à 22h13
Mathieu. Vous ne lisez pas ce que j'écris, simplement pour tirer aveuglément sur la nationalisation. >> Je dis que le capitalisme marche bien dans la plus part des secteurs <<.
Il y'a toutefois certains secteurs où la recherche du profit peut amener des histoires d'horreur lorsque minimalement règlementé. C'est démontré pour les secteurs sus-mentionnés. Ces secteurs ont besoin d'être règlementé. On pourrait tergiverser sur la nécessité de les nationaliser, mais la première étape pour s'assurer que personne n'est victime de dommage colatéraux, c'est de règlementer suffisament. En ce moment, nous voyons une tendence nette vers la dérèglementation, et nous voyons déjà les dégats.
Il y'a aussi certains secteurs où la recherche du profit va à l'encontre du besoin du client, notament dans le secteur médical, où certains hopitaux privés vont renvoyer chez eux les patiens "non-rentable". Même chose dans le milieu scolaire, où les écoles privées renvoient les étudiants non-rentable (ceux qui ont des problèmes d'adaptation ou psychologiques, qui vivent de la violence à la maison, etc). Dans ces domaines, je suis parfaitement pour une nationalisation, puisque cela permet de s'assurer que tous peuvent avoir un accès à des services de qualité, et qu'il n'y a pas d'exclusion tout en assurant un service au plus bas prix.
Pour ce qui est de la qualité des services publics, on pourrait aussi en débattre longtemps, car la situation actuelle n'est pas représentative du potentiel publique. Il faut dire que ces dernières années, il y'a eu une très mauvaise gestion qui a complètement déréglé le système, notament lors du renvoi des infirmières à la fin des années 90 et lors de la mise en place en catastrophe de la dernière réforme. Puis, le reigne Charest a simplement empiré la situation, envers et contre toute promesse. Peu surprenant, considérant l'étendue de l'incrustation corporative dans ses rangs. Tout ceci pour dire que juger de la situation actuelle pour mettre un clou sur le secteur public est un non-sens, car la situation actuelle représente le système après 10 ans de sabotage par les puissances corporatives.
Rédigé par : Etienne | 04 juin 2010 à 08h02
Juste sur le point pour BP, leur accident empechent combien de gens de profiter de leur liberté, autant de loisir qu'économique? Pour tous les pecheurs, qui vivent de la peche, l'industrie du fruit de mer. Ces ressources deviennent inutilisables pour beaucoup de gens. La seule raison des reglementations dans un secteur donné est faite dans le but de préserver la liberté de chacun.
Surtout qu'on sait que la mer est tres vulnérable, et qu'une catastrophe aux USA dans un certain écosysteme vaste comme celui ci peut entrainer des repercussions ailleurs sur la planete, alors comment s'assurer de dédommager tout le monde qui a été brimé par cet incident? Quand l'ampleur des dégats ne peut etre mesuré, et que la compagnie est dans l'incapacité de dédommager tout le monde qu'elle agresse, il y a un probleme, un tres gros probleme.
Rédigé par : JfBoulay | 04 juin 2010 à 13h26
À Saint Étienne
« L'état est, à l'origine, une volonté de la population de mettre leur argent en commun pour accomplir de grandes choses. Je le considère en fait comme une coopérative inclusive. C'est un pouvoir incroyable que se donne la collectivité, pour s'offrir des services à bas prix et dynamiser certains secteurs d'activité. »
Hmm... Voilà ce qu'on appelle un acte de foi. Voguons tous ensemble, mes amis, sur les flots bleus de l'idéal socialiste. Et si le « potentiel publique » (sic) ne se réalise pas, c'est la faute à Jean Charest. Et aux sinistres « puissances corporatives » qui sont tombées du mauvais côté de la force... Bien sûr, si nous avions une vraie de vraie démocratie, authentique et véritable et transparente, où les moindres gestes seraient motivés par le souci idéaliste du « bien commun » (et non du sale intérêt personnel) , ce ne serait pas la même chose. Si seulement tout le monde pouvait s'inspirer de Françoise David, ça irait tellement mieux.
L'ennui, c'est que les candidats à la sainteté sociale sont plutôt rares, en dehors du cercle restreint des « artistes » et des « militants » de profession. Oserais-je dire que cette rareté est, somme toute, réjouissante ?
En tout cas, vous devez être très bon dans les « ateliers », les « plénières », les « comités » et les « débats », vous.
Sans commentaire...
Rédigé par : B. Vallée | 04 juin 2010 à 19h58
JFBoulay,
Dans un libre marché capitaliste dépourvu de réglementations, c'est celui qui salit qui paie.
Donc, sans réglementation, il y aurait le réglement que l'eau, la mer, les plages, les zones côtières auraient tous un propriétaire privé et ceux-ci pourraient alors poursuivre BP pour des compensations financières.
Dans un tel contexte dérèglementé, l'entreprise ferait tout pour prévenir les dégâts car mieux vaut investir $1 million pour prévenir des dégâts que $100 milliards pour nettoyer les dégâts et indemniser les victimes.
Comme c'est le cas maintenant, la responsabilité civile de BP s'élève à seulement $75 millions par année.
La plupart des coûts seront déboursés par le gouvernement et beaucoup des eaux et terres salies n'ont pas de propriétaire privé pouvant réclamer compensation.
Il est plus dure de poursuivre en tant que pécheur ou plaisancier qu'en tant que propriétaire lésé.
De plus, sans le gouvernement, les corporations à responsabilité limitée n'existeraient pas, le propriétaire serait toujours un individu alors la pression pour faire attention serait encore plus grande.
Dans un libre marché capitaliste, il aurait été permis de forer dans la réserve faunique et autres endroits puisque ceux-ci auraient été des propriétés privées et le gouvernement n'aurait pas pu empêcher l'exploration et le forage terrestre, alors il y aurait peu d'incitatifs au forage en mer profonde.
Le gouvernement est le problème, il n'est pas la solution et je suis prêt à dire que le gouvernement est responsable d'avoir causé le gâchis de BP.
Rédigé par : Libre Entreprise | 05 juin 2010 à 00h22
Vallée: St-Etienne vs les sinistres puissances corporatives ^_^ .. Méchantes, peut-être, mais indirectement, seulement par une chaine de déresponsabilisation massive. Un employe investi dans un REER collectif, et souhaite que son porte-feuille ait un bon rendement. Les CEO doivent fournir ce rendement, car leur carrière en dépend. Le gestionnaire va tout faire en son pouvoir pour que les employés atteignent ces objectifs. L'employé va obéir aux ordres, soit par désir d'avancement, parce qu'il a une famille à nourrir, parce qu'il ne veut pas boulverser sa vie et garder son emploi (les gens ne veulent que rarement sortir de leur zone de confort). Mais dans toute cette chaine, ceux qui dirigent vraiment sont complètement déresponsabilisés. Une colonne de chiffre sur un relevé, nous n'avons aucune idée comment on arrive à ce chiffre, aucune idée des coûts collectifs de ces actions. Une minière pourrait avoir rasé un village et enterré vivant des mineurs artisanaux (Sutton/Barrick). Une pétrolière pourrait avoir fourni le transport et des pots de vins à l'armée locale pour faire exécuter des aborigènes qui revendiquent leur terres encestrales (Shell vs Ken Saro Wiwa). Une pharmaceutique pourrait avoir caché des résultats de tests qui démontre qu'un médicament est dangereux. Une firme d'ingénieurs pourrait avoir soudoyé notre gouvernement pour obtenir de jutteux contrats, payé par nos taxes. Une pétrolière pourrait avoir financé massivement la campagne d'un parti afin d'obtenir un assouplissment de la règlementation environnementale. Méchant, pas méchant? Une boite noire, dont les actions sont cachés de la personne qui devrait en théorie prendre les décisions.
@Libre Entreprise:
Le problème avec cette approche c'est qu'en ce moment, nous assistons à une dérèglementation sans être accompagnée d'une responsabilisation accrue que vous pronez. Et ceux qui ont le pouvoir, "les méchantes corporations!", n'ont intéret qu'en la dérèglementation, point à la ligne.
On assiste donc à une augmentation des dommages collatéraux, et jusqu'à présent, une violation de la propriété de la collectivité, puisque la foret et l'eau appartient à un regroupement de citoyens dont vous faites parti.
Rédigé par : Etienne | 05 juin 2010 à 11h21
à Etienne
Voilà ce qu'on appelle prendre les malheurs du monde très au sérieux. Trop, peut-être ? Ben oui, il se commet quotidiennement des crimes, sur cette planète, et les « corporations » n'ont pas le monopole de la criminalité. Les procureurs politiques de la mondialisation ont le don de m'énerver. Vous voulez quoi exactement ? Le monde idéal d'Avatar ? Ou le grand « soviet » de l'humanité enfin réconciliée avec elle-même ? C'est bien joli la conscience malheureuse, mais à la cultiver, comme vous le faites, on devient un parfait emmerdeur. Désolé de vous le rappeler, mais le mal et le négatif font partie de l'humanité. Sans eux, il n'y a pas de liberté.
D'ailleurs, les individus qui me parlent sans cesse de responsabilité « collective » me tapent un peu sur les nerfs. J'ai toujours l'impression, très désagréable, qu'ils veulent se donner en exemple, et que je dois, en toute décence, partager leur soi-disant « idées ». Et mon détecteur à fatiguant néo-stalinien se met aussitôt en fonction...
Vous semblez réduire les chefs d'entreprise, les investisseurs et leurs employés à un troupeau d'imbéciles plus ou moins robotisés, guidés uniquement par leur intérêt personnel, et qui ne savent pas vraiment ce qu'ils font. On a l'impression que vous souhaitez mettre tout ce beau monde en tutelle (c'est une attitude très répandue à gauche) via une tonne de règlements. Il y a dans cette attitude de petit malin quelque chose d'absolument insupportable. Qu'est-ce que vous savez exactement des responsabilités d'un gestionnaire de grande entreprise ?
Vous avez même le culot d'écrire la phrase suivante :
« L'employé va obéir aux ordres, soit par désir d'avancement, parce qu'il a une famille à nourrir, parce qu'il ne veut pas boulverser sa vie et garder son emploi (les gens ne veulent que rarement sortir de leur zone de confort). »
La zone de confort ! Quel écoeurant mépris ! Je suppose que vous vous considérez, derrière votre petit clavier, comme un modèle d'audace et de vie vécue dans le risque ? Vous êtes vraiment très présomptueux !
Vous parlez aussi, non sans prétention, d'« Une boite noire, dont les actions sont cachés de la personne qui devrait en théorie prendre les décisions. » D'abord, je ne vois pas bien ce que signifie ce blabla un peu ardu. Mais si vous voulez dire qu'un individu ne peut pas évaluer toutes les conséquences futures de ses moindres actions, et bien c'est un truisme. Et c'est encore plus vrai à l'heure de la globalisation. Les humains sont, par définition, faillibles, et font des erreurs. C'est le cours normal des choses. Mais je suppose que l'état démocratique est à même de supprimer tous les aléas de l'existence, incluant le cancer et les accidents ?
Enfin...
Parlant du déversement catastrophique de pétrole dans le golfe du Mexique, se pourrait-il qu'il s'agisse tout simplement d'un ACCIDENT ? Accident suivi d'une très mauvaise gestion de crise. Mais les socialistes (dont vous êtes, visiblement) veulent absolument y voir un cas de négligence, de cupidité et de gestion à courte vue typique des sinistres « corporations ». Si l'état, comme vous le prétendez, était un modèle de gestion à long terme et de souci du bien commun, ça se saurait ! Et l'ex URSS aurait été, avant tout le monde, un modèle de préservation des ressources naturelles. Or, nous savons bien qu'il n'en est rien...
Rédigé par : B. Vallée | 05 juin 2010 à 14h39
@B. Vallée:
Vous savez, certaines personnes qui se considèrent de gauche utilisent la logique qu'il existe un bon état, qui va être dirigé pour des gens veillant aux intérêts des citoyens.
Or, il est évident que malgré que je crois qu'il existe certaines personnes qui voudraient vivre dans un état totalitaire, si celle est un état-providence mur-à-mur, je suis fort certain que la majorité de la population critique assez souvent le gouvernement et l'exemple de la fonction publique. Par contre, il est alors peu ironique que le rêve de beaucoup de socialistes n'est pas de vouloir partir sa propre entreprise et de trouver un moyen d'assurer un meilleur avenir, mais bien d'avoir un emploi étatisé.
« L'employé va obéir aux ordres, soit par désir d'avancement, parce qu'il a une famille à nourrir, parce qu'il ne veut pas boulverser sa vie et garder son emploi (les gens ne veulent que rarement sortir de leur zone de confort). »
Vous croyez que ceux qui ont des emplois étatisés ne veillent pas à leurs propres intérêts? Parlez-en à quelqu'un habitant Ottawa ou Québec!
Cependant, il est ironique de voir que sans se désir supposément individualiste d'aller plus loin et de faire des investissements dans la recherche et le développement tout en ayant une base de profit et de capital, nous aurions probablement jamais eu d'ordinateur personnel, de médicaments contre certaines maladies, de transistor ou même d'ampoule électrique. Peut-être que les individus peuvent parfois faire des erreurs, mais force est de dire qu'ils sont aussi capables de faire des choses extraordinaires.
Rédigé par : Mathieu NV | 05 juin 2010 à 15h45
@B. (à défaut de savoir votre prénom)
"La zone de confort ! Quel écoeurant mépris !"
Maaiiis noonn ... On me présume encore des intentions. Ce n'est pas du mépris, c'est la constatation d'une facette de l'homme qui est parfaitement naturelle, que l'on retrouve chez la grande majorité des hommes et femmes, chez moi y compris. Combien d'humain ne sont pas parfaitement heureux, mais ne veulent pas risquer leur situation pour remedier à cette situation? La situation politique au Québec est très représentative de ceci. Qu'est-ce que ca prendrait pour que la population foute Charest dehors? Après tout ce qu'il a fait, c'est incroyable qu'il soit encore en poste. Qui serait pret à descendre dans la rue, écrire à son député, envahir la période de question? Peu de gens. On se plaint constament, de tout, de notre job, de l'essence, des impots, du gouvernement, du pont Champlain, des travaux routier.. Est-ce qu'on serait pret à changer drastiquement notre mode de vie? Brasser la cage un peu? Pas si l'on doit sortir de notre boule de ouate. C'est dans la nature de l'homme (pas tous, mais plusieurs).
Dans le pire des cas, on préfère parfois de rester dans l'ignorance plutot que de voir l'état catastrophique de la situation. Je parlais à mon collègue d'un bouquin que suis en train de lire, qui décrit les abus systématiques des minières en Afrique. Il a préféré ne pas en entendre parler, que c'était trop déprimant. Je comprends et je ne le juge pas. D'une certaines façon, on a déjà assez de problème comme ça dans nos vies personnelles, et notre ouate est devenu sacrément confortable ces dernières années (encore la, ce n'est pas un jugement de la valeur des individus, mais la constatation d'une transformation sociale malheureuse que je m'efforce d'inverser par mes maigres efforts).
"Vous savez, certaines personnes qui se considèrent de gauche utilisent la logique qu'il existe un bon état, qui va être dirigé pour (par?) des gens veillant aux intérêts des citoyens."
L'était n'est pas un être supérieur bienveillant qui s'occupe des gens comme une nounou. Ca l'est peut-être devenu maintenant, mais c'est une pervertion sa nature originelle. Il y'a beaucoup de travail à faire pour rammener l'état sur son droit chemin, principalement parce que la population est complètement désintéressée de sa gestion et refuse de sortir de sa boule de ouate. Il y'a beaucoup d'autres problèmes avec le système politique actuel, mais tant que la population ne fera pas son bout de chemin, qu'elle s'imagine que l'état doit être un être supérieur bienveillant et qu'elle s'imagine son seul pouvoir est de voter une fois par 4 ans, nous aurons des problèmes. L'état, au dela de ses fonctions légales, devient un outil de développement au potentiel extraordinaire pour toute communauté qui veut s'investir et prendre en main cet outil au sérieux. Tant qu'il sera détourné de ses objectifs, ce pouvoir extraordinaire sera dirigée dans une autre direction.
Socialiste? Modéré, peut-être, dans la mesure où je ne suis pas pour du mur à mur. Je me suis clairement positionné, j'ai l'impression de me répéter (qu'on ne lit pas l'essentiel de mes propos! ^_^). Est-ce que ca serait possible d'avoir une discussion sensée sans se faire traiter de staliniste communiste vénérant l'URSS? Encore heureux que personne ne m'ait associé à Mao Zedong ou Fidel Castro. Pour avoir constaté les échecs des corporations à s'auto-règlementer à répétition, je crois pertinament que la société idéale devrait combiner certains programmes nationaux dans certains secteurs sensibles et dans les autres secteurs, une règlementation suffisante pour permettre au capitalisme de fonctionner sans abus ou dommages collatéraux. Pour le reste, les corporations peuvent se laisser aller, on s'en fou que Bell décide de convertir son service à la clientèle en comptoir de vente déguisé, puisqu'on peut aller chez Videotron. Socialiste relatif, capitaliste réaliste? Qui sait. Fan d'Avatar? Ouache non ^_^;
Rédigé par : Etienne | 05 juin 2010 à 19h10
Le problème vient probablement qu'il faudra un jour ou l'autre se rendre compte comme beaucoup de gens ont compris qu'il est possible de faire sa propre vie hors du monde politique et surtout du fait que l'utopie du bon gouvernement n'est aucunement réaliste après une certaine période de lune de miel. Pour moi, la politique dont je vois dans les médias est une chose, alors que la vie en est une autre. Bien entendu, l'état exerce son pouvoir pour que je paye des taxes et des impôts, mais force est de constater que je suis très content que nous vivons dans une société où la politique partisane est moins populaire que jamais tous partis confondus. On nous casse les oreilles toute la journée sur ce qu'un gouvernement a fait dans les médias, alors que nous savons pas ce que d'autres individus font dans notre société qui va au-délà du politique. Pourquoi croyez-vous que les politiciens ont si peur de la démocratie populaire, en ce sens?
Il est évident que comme ce périodique mentionne à maintes reprises, le véritable changement ne se fait pas subitement, mais bien en étapes et ceci dans un certain cadre spécifique qui peut durer des décennies ou même des siècles. Ce n'est pas en changeant de parti au pouvoir que l'on change les mentalités mais bien selon des éléments qui sont souvent difficiles à cerner et qui prennent parfois bien du temps à se faire.
Par contre, je vois rien de mal avec le concept que les gens restent dans leur ouate. Un nombre relatif de gens ont justement compris qu'en tant qu'individus, ils sont capables d'arriver à leur quête personnelle du bonheur et cela en essayant de changer les choses qui les touchent dans leur vie quotidienne. Les gens qui travaillent, qui ont une famille ou des amis ne sont aucunement intéressés à aller dans des projets politiques car ils ont compris qu'il y avait bien plus que l'état pour arriver à leur bien-être et ce de façon volontaire. Justement, c'est peut-être que lorsque que nous mettons nos espoirs dans un leader/parti/idéologie que l'on devient déconnecté de la réalité et que l'on est prêt à accepter n'importe quelle chose car cela vient d'un leader ou d'un parti donné.
Rédigé par : Mathieu NV | 05 juin 2010 à 19h54
"Par contre, je vois rien de mal avec le concept que les gens restent dans leur ouate. Un nombre relatif de gens ont justement compris qu'en tant qu'individus, ils sont capables d'arriver à leur quête personnelle du bonheur [..]"
Je crois que ... je vais penser, mais je suis extrèmement septique. Même sans l'état, l'individus pourra rencontrer des situations où il se fait exploiter, soit en tant qu'employé, soit en tant que consommateur, soit dans une relation interpersonnelle. La boule de ouate n'est pas nécessairement la situation idéale, mais plutot un strict minimum de confort qu'on n'est pas pret à abandonner, même temporairement, pour remédier à une situation qui nous dérange. On craint les répercussions à court terme, sans voir les gains à long terme.
"Justement, c'est peut-être que lorsque que nous mettons nos espoirs dans un leader/parti/idéologie que l'on devient déconnecté de la réalité et que l'on est prêt à accepter n'importe quelle chose car cela vient d'un leader ou d'un parti donné."
À mon humble avis, ça serait plutot l'inverse. Lorsqu'on est pris dans notre boule de ouate, on espère qu'un leader/parti/idéologie va régler tous les problèmes pour nous par magie. C'est vrai pour l'état, la politique, la religion, l'économie et même sa vie personnelle.
En fait, c'est un peu ironique qu'on en vienne sur ce sujet, car je crois que c'est un peu la situation des libertariens. Ils veulent protéger leur boule de ouate, et prient pour que la main magique règle les problèmes. Et lorsqu'on réalise que ca ne fonctionne pas, on préfère ignorer le problème, dire que c'est comme ca, c'est la nature humaine et qu'on ne peut rien y faire. Pensons à l'environnement, à l'exploitation systématique des gens en Afrique, etc. Et ne me rammenez pas que de mon coté je prie pour que l'état règle le problème, et qu'on doit tout nationaliser. Je pense sincèrement que la fin de l'exploitation débute par une conscientisation des individus (pour une approche bottom-up!), qui doivent reprendre le controle des organisations politiques (l'état et les partis) et économiques (les entreprises à la bourse, par les actions).
Rédigé par : Etienne | 06 juin 2010 à 11h03
à Etienne
Je ne sais trop quoi vous répondre. Votre discours tient, pour l'essentiel, de la lamentation collectiviste. Et de la projection délirante : vous rêvez de voir la « population » descendre dans la rue. Mais pourquoi, je vous le demande ? Quant à moi, voir les politiciens se ridiculiser et patauger dans la merde ne m'inspire pas la moindre indignation. Je trouve même ça plutôt réjouissant.
Je suis sans doute un égoïste, mais les individus qui me parlent de « conscientisation » et pour qui des attitudes comme la compassion et l'entraide ne trouvent leur véritable sens qu'à travers un projet politique à saveur collectiviste me répugnent. Chez moi, c'est viscéral : je déteste les donneurs de leçon...
Vous alignez les truismes (le gouvernement Charest est une honte, ça va mal en Afrique, les « gens » sont indifférents à la politique, il n'y a plus de « vraie » démocratie, etc) pour en arriver à la conclusion que la volonté « collective » est la clé du problème.
Vous affirmez que la plupart des individus ne veulent pas risquer leur situation. Je vous trouve extrêmement présomptueux : car je vois chaque jour des individus qui risquent leur situation en changeant d'emploi, en retournant aux études, en achetant une maison ou, plus fondamentalement, en ayant des enfants. Mais pour vous, bien entendu, le « risque » ne passe que par un foutu projet politique.
Au fond, rien ne vous empêche d'aller en Afrique vous battre contre les minières, rien ne vous empêche (comme tant d'autres emmerdeurs) de consacrer le plus clair de vos énergies à débattre, à militer, à manifester. Rien. Mais qu'est-ce qui vous autorise à faire la leçon à des ADULTES ? Je vous soupçonne, comme tant d'autres individus qui se vantent d'être « à gauche », de chercher une compensation narcissique : vous voulez qu'on vous donne raison, qu'on reconnaisse vos qualités morales et intellectuelles.
Ça ne vous tenterait pas, des fois, d'admettre que les individus peuvent vivre leur vie comme bon leur semble ? Ça ne vous tenterait pas de reconnaître que nul n'est tenu de changer « drastiquement » sa vie, comme vous le suggérez ? Vous parlez des « humains » et de leur « bonheur ». C'est fou le nombre de trublions (politiciens, activistes, universitaires, « artistes », professionnels du blabla, etc.) qui veulent mon bonheur. Ils devraient commencer par me ficher la paix : ce serait un excellent début.
Rédigé par : B. Vallée | 06 juin 2010 à 14h26
@Étienne
Pour répondre aux associations de stalinistes, maoiste, etc... Je crois que la plupart des gens de ce blog ont compris que vous êtes un gauchiste modéré comme la plupart des gauchistes au Québec. C'est le gauchisme "mainstream". Cependant, comme le mentionne si bien Ludwig Von Mises, ce gauchisme ne peut, qu'à la longue, mené au gauchisme totalitaire. Chaque intervention de l'État a des conséquences néfastes innatendues que l'État répare par d'autres interventions à l'infini. Un moment donné, tout est réglementé. Tant que l'État réglementera l'économie et tant qu'il soutirera des impôts, des parasites (lobbies d'entreprises et groupes de pressions) roderont autours de lui afin de lui soutirer de l'argent (subventions) et une réglementation les favorisant. Peu importe les lois votées et les mesures prises pour éviter ceci, ce sera toujours le cas car c'est dans la nature même de l'humain. Il existe toujours une façon de contourner les règlements. Lorsque l'État cessera de réglementer l'économie et de nous soutirer une quantité énorme d'argent, les groupes de pressions et les lobbies d'entreprise ne pourrant plus se tourner vers lui pour retirer des avantages malhonnêtes. Ils devront se retourner vers ceux qui ont l'argent, et ce sera les consommateurs (donc la population). Ils devront nous satisfaire afin de s'enrichir et survivre. De plus, contrairement à l'État, ils ne pourront pas utiliser la violence pour nous imposer une réglementation ou nous soutirer de l'argent. L'État sera là pour protéger notre propriété, notre vie et notre liberté. S'il n'y a plus d'État, ce sera des entreprises privées qui le feront (je peux en discuter mais c'est un tout autre sujet).
Je ne suis pas du tout surpris que Jean Charest est toujours là. Beaucoup de tyrants et de despotes sont encore chef de leur pays malgré le fait que si la population se mobilisait, elle pourrait le destituer assé rapidement. Ça fait longtemps que c'est comme ça. Un type du 16e siècle nommé Étienne de la Boétie (1530-1563) se demandait exactement la même questions que toi: "Pourquoi est-ce qu'on permet aux politiciens corrompus et aux dictateurs de conserver le pouvoir quand un soulèvement populaire servirait à mettre fin à son règne?" Il a écrit un livre nommé "Discours de la servitude volontaire" où il discute de ce sujet.
DERRIÈRE CHAQUE COMPAGNIE CORROMPUE (COMME LES MINES EN AFRIQUE), IL Y A TOUJOURS UN GOUVERNEMENT (ÉTAT) LUI CONFÉRANT SES POUVOIRS COERCITIFS. TOUT COMME LA COMPAGNIE CORROMPUE, L'ÉTAT SOUTTIRE DES BÉNÉFICES DE CETTE SITUATION MALHEUREUSE.
Rédigé par : Steven | 06 juin 2010 à 16h00
@ Etienne
Dans ce qui semble être votre monde idéal, il y a deux castes. La caste des parasites improductifs, qui ont le temps de "sortir de leur zone de confort" et influencer l'état en leur faveur. Et la caste des contribuables, exploitée par le système faute de temps pour "sortir de leur zone de confort", vu qu'ils ont une vraie job en plus de bouches à nourrir.
Non merci.
Aussi, "déréglementer" ce n'est pas la même chose que "reréglementer afin de socialiser les pertes". L'échec de ce que vous appelez la dérèglementation, c'est avant tout l'échec de cet état-providence qui n'aura jamais servi les pauvres (une impossibilité logique) et que vous ne cesserez sans doute jamais de vénérer.
Rédigé par : Bastiat79 | 07 juin 2010 à 09h53