par Gilles Guénette
On apprend ce matin dans La Presse qu’il y a de plus en plus de riches au Québec. En effet, «de 2006 à 2007, le nombre de Québécois ayant déclaré des revenus de 100 000$ ou plus a progressé de 13,7% pour atteindre 214 237 contribuables [ou 3,6% seulement des 5 961 937 contribuables]. En termes absolus, jamais le nombre de Québécois ayant déclaré des revenus de 100 000$ ou plus n'aura grimpé autant en une seule année, selon le dernier rapport sur les statistiques fiscales des particuliers publié cette semaine par le ministère des Finances». Voilà une bonne nouvelle.
Et si on se fie à ce qu’on apprenait hier dans Le Journal de Montréal, beaucoup de ses nouveaux riches se trouvent à la Société de transport de Montréal. En effet, grâce à la Loi d’accès à l’information, TVA Nouvelles a appris que «44 chauffeurs d'autobus dont le salaire moyen est de 58 000 $ ont touché jusqu'à 133 000 $. Les chauffeurs ne sont pas les seuls à faire de bonnes affaires puisqu’une dizaine de professionnels syndiqués ont accumulé jusqu'à 157 000 $; 16 commis divisionnaires qui s'occupent de la répartition des véhicules et qui ont un salaire annuel moyen de 71 000 dollars ont encaissé plus de 130 000 $; 22 membres du personnel administratif ont reçu entre 116 000 et 136 000 $; et 37 employés d'entretien gagnant en temps normal moins de 60 000 $ par année ont reçu entre 120 000 et 139 000 $.»
Encore une preuve, comme si on en avait besoin d’une de plus, qu’on ne regarde pas la dépense lorsqu’on gère l’argent des autres! (Surtout lorsqu’on a la certitude que l’État va nous backer, ou éponger d’éventuels déficits extraordinaires en cas de pépin.) L'an dernier seulement, la STM aurait versé près de 48 millions de dollars en heures supplémentaires à ses employés sur une masse salariale d'environ 662 millions de dollars. Et ce ne sont pas de petits salaires! En moyenne, 60 000 $ pour un employé d'entretien. Idem pour chauffeur d’autobus. 71 000 $ pour un commis divisionnaire (whatever that is!).
«Bon an, mal an, on fait l'analyse et soyez assuré qu'on gère ça avec beaucoup de rigueur, parce que c'est quand même les deniers publics», soutient Odile Paradis, directrice principale, Affaires publiques de la STM. Je me demande si ce genre de «rigueur» serait de mise dans une STM privée.
C'est vrai que la STM, comme la quasi-totalité des agences du secteur public, fait preuve de beaucoup de rigueur dans sa poursuite systématique de la médiocrité. Mais elle est en bonne compagnie, la TTC (Toronto) c'est pas mieux.
Rédigé par : Pierre-Yves | 16 juillet 2010 à 14h19
Les riches du Québec se trouvent dans la fonction publique tiens donc...
Normal que l'entreprise privée fuit ce navire qui coule au large...
Rédigé par : Tym Machine | 17 juillet 2010 à 01h10
Je me demande combien gagnent réellement les chauffeurs de la RATP...
Rédigé par : Libertas | 17 juillet 2010 à 03h14
...et on n'a pas touché mot de leur efficacité au travail et de leurs innombrables avantages sociaux tels leur fonds de pension, leurs vacances payées, leurs congés de maladie et tutti quanti...auxquels presqu'aucun des contribuables qui paient leur lubies n'a accès!!!
Il faut privatiser la STM!!!
Rédigé par : François 1 | 18 juillet 2010 à 05h10
Leur slogan "Mouvement Collectif" est vraiment discutable et à l'image du degré d'étatisation de cette société.
Ça ressemble à un slogan d'une secte religieuse ou un mouvement politique totalitaire.
Rédigé par : Mathieu NV | 18 juillet 2010 à 22h26
Quel est le salaire moyen d'un chauffeur de camion de transport de personnes privé, non syndiqué?
Rédigé par : Ferenq Novalet | 20 juillet 2010 à 12h10
En fait, on peut bitcher contre les dirigeants, mais en fait, souvent, ils suivent des règles internes et exploitent les nombreux chemins d'opportunités légalisés, conséquences inattendues émergeant de la complexité de ces systèmes. Et ces systêmes attirent les opportunistes...
La seule solution consiste non pas à améliorer le système, ce qui implique dans la tête des "améliorateurs" plus de complexité, mais plutot de le simplifier et quand ça n'est pas possible, par exemple lorque dû à des engagements contractuels avec les syndicats, simplement dissoudre et privatiser le tout.
Toutefois, le problème majeur de tout cela reste toujours les lois protégeants les syndicats, leur donnant des privilèges que l'on refuse aux individus (par exemple, mettre à leur disposition la force coercitive du gouv't).
Rédigé par : Ubik Heisenberg | 20 juillet 2010 à 12h15
@ Ferenq Novalet qui écrit:
«Quel est le salaire moyen d'un chauffeur de camion de transport de personnes privé, non syndiqué?»
Heure pour heure: beaucoup, beaucoup (ai-je dis; BEAUCOUP ?), plus bas...
Et ce, tant pour les chauffeurs locaux, que les chauffeurs «longue distance», et tant pour les chauffeurs salariés qu'«indépendants» (i.e. brockers)
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En passant, j'ai une solution pour les STM de ce monde (mais elle ne sera par appliquée... dans notre «univers» corporatisé à l'os):
1) A partir de maintenant, ne plus engager de nouveaux chauffeurs... syndiqués. A chaque nouveau départ à la retraite, faire ceci:
2) SEMI-privatiser («ouash caca» de dire un syndiqué/étatiste), des lignes d'autobus (comme cela existe déjà sur plusieurs continents), et attribuer des permis PRIVÉS (oh le sale mot...), de mini-bus (donc l'accès sera peu dispendieux, genre 1$), pour des trajets spécifiques. Dans un premier temps et dans le cadre d'un projet-pilote, attribuer beaucoup [de permis] sur des trajets pour voir si le libre marché («beurk», de s'exclamer les étatistes), va permettre de bien (mieux?), desservir la clientèle (7 jours/7, de jour comme de nuit = ce qui serait MIEUX qu'en ce moment !).
3) Etant donné qu'il y a trop de taxis à Montréal: transférons ces permis à ces trajets d'autobus...
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Résultat:
«1 pierres, 4 coups»:
1) Le deficit annuel (qui représente la moitié de son budget), de la STM, va finir par se résorber...
Les fonctionnaires et politiciens qui s'arrachent les cheveux de la tête pour essayer de contenir les dépenses, seront bcp plus heureux...
2) La clientèle sera mieux desservie, donc plus heureuse.
3) Les -trop nombreux- chauffeurs de taxis seront HEUREUX ! Et ceux qui auront la chance d'avoir une ligne d'autobus, seront aussi heureux.
4) Les touristes vont voir la différence immédiatement !
Ah le bonheur total... sauf pour quelques dogmatiquew syndiqués... et encore là, à l'usage, je ne pas certain qu'il ne seront pas plus heureux aussi... de vraiment mériter leur salaire... et d'être LIBRE de travailler avec leur minibus, les heures qu'ils veulent... (comme les chauffeurs de taxis, en ce moment).
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Mais comme dit Ubik Heisenberg:
«Toutefois, le problème majeur de tout cela reste toujours les lois protégeants les syndicats, leur donnant des privilèges que l'on refuse aux individus (par exemple, mettre à leur disposition la force coercitive du gouv't).»
Alors continuons de rêver...
Rédigé par : Sébas | 20 juillet 2010 à 13h21
2 fautes (dsl):
«DONT l'accès sera peu dispendieux, genre 1$)»
«1 pierrE, 4 coups»:»
Rédigé par : Sébas | 20 juillet 2010 à 13h25
Le reportage télé a exposé des salaires exorbitants pour les cadres, dont 290000 pour le PDG. Or, les cadres sont très souvent des apparatchiks.
Ça me dérange plus que les chauffeurs qui gagnent 20$ de l'heure, même si je suis très conscient que travailler pour un monopole syndiqué signifie que les salaires ne sont pas calculés selon les lois du marché.
Rédigé par : Derteilzeitberliner.wordpress.com | 20 juillet 2010 à 20h53