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30 septembre 2010

Commentaires

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Pierre-Yves

Ce qui m'enrage particulièrement dans "l'héritage" de P.E.T., c'est qu'il a fait du tissu industriel des grandes entreprises canadiennes une collection d'usines a gaz ou la bureaucratie et l'incompétence sont considérées comme les valeurs suprêmes de l'efficacité managériale.

B. Vallée

Dans l'héritage empoisonné de Trudeau, il faudrait peut-être aussi inclure ces très soviétiques « commissions des droits de la personne » (« human rights commissions ») dont le but est bien moins de défendre les libertés individuelles (et surtout la liberté d'expression) que d'officialiser, en quelque sorte, la notion de délit d'opinion, et d'empêcher toute critique envers les groupes les mieux vus du pouvoir politique.

N'est-ce pas aussi sous la gouverne de Trudeau qu'est apparue cette notion aussi floue que totalitaire de « valeurs canadiennes » qui sert, en particulier, à justifier le protectionnisme culturel et les subventions à la CBC/Radio-Canada ?

Il est d'ailleurs assez fascinant de constater que les nationalistes québécois n'ont fait qu'imiter, au nom de la « nation québécoise », le dirigisme réfrigéré que Trudeau imposait de son côté à Ottawa au nom des « valeurs canadiennes »...

Mathieu NV

@B. Vallée:

Trudeau et Parizeau étaient en accord avec presque tout, sauf le lieu de la capitale nationale!

Je suis certain que les nationalistes Québécois devaient saliver à l'idée du cancon et du NEP. Reste à dire, que Trudeau diffère peu de beaucoup de bohos de son époque, qui avaient certaines idées dans les années 30-40 qui étaient très collectivistes.

James M.

Comme étudiant des sciences po, j'ai toujours été fasciné par la prouesse politique de cet important homme d'État, sans pour autant être d'accord avec (toutes) ses idées elles-mêmes. Il va de même pour l'admiration que j'éprouve, même en tant que libéral classique, à l'égard de François Mitterrand (un socialiste !), Bill Clinton (sans commentaire) ou Margaret Thatcher (une conservatrice).

Tout cela étant dit, j'aimerais apporter une précision sur le genre de nationalisme que défendait Trudeau. Le nationalisme canadien qu'il prônait, même si soutenu par les supports artificiels de l'État, était différent de son homologue québécois en ce qu'il n'était aucunement ethnique. Nul ne prétend à une « race » canadienne. Trudeau entendait créer en effet un patriotisme pan-canadien qui fût basé sur des idées ou des principes et non juste sur le contenu de son livret de famille. Les idées elles-même ont beau être pourries, il n'empêche que ça n'était pas chose facile dans le Canada des années 60, où les Canadiens anglais s'identifiaient encore beaucoup à leurs racines britanniques et où les Canadiens français tenaient beaucoup, comme aujourd'hui, à la culture française.

Il est dommage qu'il n'y eût personne de confession libertarienne à l'époque aussi balèze que Trudeau pour faciliter la création du pays libre que nous envisageons.

Pierre-Yves

@James M.

"Trudeau entendait créer en effet un patriotisme pan-canadien qui fût basé sur des idées ou des principes et non juste sur le contenu de son livret de famille."

Oui, vous avez raison et en effet, le problème est que les idées étaient pourries. Pas étonnant d'ailleurs quand on connait le contexte d'anti-américanisme primaire de l'après-guerre ou le progressisme consistait a être contre tout ce qui était pour, et pour tout ce qui était contre.

Ceci dit Trudeau a en effet permis l'émergence de l'idée selon laquelle être Canadien, cela consistait principalement en l'acceptation d'une certaine façon de vivre ensembles: d'abord, parce qu'on a pas eu le choix, ensuite, parce qu'on a fait de nécessité vertu et qu'on y a trouvé des avantages.

Mais il n'y évidemment que fort peu d'avantages a se voir imposer une conception standardisée de la société et des rapports socio-économique par une pseudo-élite d'imbéciles instruits qui pètent beaucoup, beaucoup plus haut que le trou. Vous trouverez davantage d'intelligence et d'innovation dans n'importe quelle faculté de génie ou de commerce, au Canada, que dans la plupart des cabinets ministériels. Et plus les Canadiens seront éduqués, plus ils réaliseront cela et contesteront le droit que s'arrogent ces sangsues bureaucratiques a régenter leur vie - qui plus est a leurs frais.

Ça prendra du temps, ne serait-ce que parce qu'il faudra plusieurs générations pour se débarasser de la mentalité de colonisé que nous a laissé l'héritage du Dominion. Mais il y'a de la place chez nous pour voir émerger une conception de la liberté "a la canadienne", dans le sens d'articulée autour des droits universels de l'individu mais indemne de la centralisation fédérale héritée de la guerre de sécession, et c'est bien pour cela que l'appareil institutionnel de la Confédération, a tous les niveaux de gouvernements, met une énergie folle a lui couper les jambes (je pense par exemple au récent rejet des droits "Miranda" par la Cour suprême, une honte absolue pour la justice d'un pays comme le nôtre). Il y'a beaucoup de monde qui ont peur pour leur steak!

Cependant c'est un défi passionnant, qui a lui seul justifie de vivre dans cette société - et vous remarquerez qu'il n'y a aucun besoin de mettre du nationalisme la-dedans.

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Citations

  • « L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

    – Frédéric Bastiat, 1848

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