Il y a un peu plus de trois ans, mon épouse Hiroko et moi avons eu le déplaisir d'entendre un prestigieux professeur dénoncer le «parasitisme écologique» des Japonais en raison du très fort volume de leurs importations alimentaires. Ma conjointe, dont la principale devise est Nihon ga ichiban (que l'on pourrait traduire par Japan es numero uno), me conscrit le soir même pour occire la rhétorique des tenants de l'agriculture de proximité et de la souveraineté alimentaire.
Nous avons depuis publié quelques textes sur le sujet et travaillons présentement sur un ouvrage plus détaillé qui devrait paraître au début de l'été prochain.
Au Québec, mon principal fait d'armes sur ces questions (du moins à en juger par le nombre de courriels et de commentaires hargneux) a été mon débat radiophonique avec Laure Waridel. À l'instar de l'éco-sociologue, plusieurs commentateurs à court d'arguments valables m'ont accusé d'être à la solde des grandes pétrolières multinationales capitalistes néolibérales anglo-saxonnes. (Curieusement, le fait que la Coalition pour la souveraineté alimentaire soit hébergée dans les bureaux de l'UPA ne semble pas problématique...)
Waridel et compagnie m'ont cependant inspiré à écrire (toujours en compagnie de mon épouse) un papier sur les raisons ayant historiquement motivé le développement de la chaîne d'approvisionnement planétaire dont l'originalité est de reposer quasi-exclusivement sur des sources francophones (agronomes, économistes et géographes) qui sont pour la plupart plus anciennes que le développement des grandes compagnies pétrolières et dont un bon nombre ont été rédigées pendant la petite ère glaciaire (avant 1850). Mes opposants me diront sans doute que ces gens étaient à la solde des compagnies ferroviaires libérales (trop tôt pour le «néo») et des administrations coloniales.
L'étude ainsi qu'une version abrégée viennent d'être publiées par l'Institut économique Molinari.
La souveraineté alimentaire, quel concept fourre-tout!!!! C'est à quel palier de gouvernement qu'on doit être souverain de notre alimentation? Le quartier? La ville? La région? La MRC? La province? Le pays? La planète?
Moi j'aurais tendance à dire la dernière. Il faut absolument que les humains soient souverain de leur alimentation et que chaque denrée soit produite sur terre. De ce fait, il est interdit d'importer à partir de mars!
L'autosuffisance alimentaire est aussi stupide que de vivre individuellement en autarcie.
Rédigé par : Kevin | 08 octobre 2010 à 13h21
D'ailleurs, Kevin, la première fois que j'ai entendu le terme, j'ai spontanément cru que ça voulait dire "produire suffisamment de nourriture pour nourrir tout le monde au cas où quelque chose de grave empêche le commerce avec l'étranger". JAMAIS il ne m'est venu en tête que ça voulait dire arrêter de manger des bananes parce que ça vient de trop loin.
Surtout que c'est très mesquin de la part d'Équiterre de souhaiter la famine à ceux qui vivent dans des endroits où les terres donnent peu ou rien.
Sans oublier que, comme tu dis, on arrête où? À l'épicerie en Islande (et j'ai été voir dans toutes les chaines!), les aliments locaux sont la viande, le poisson, produits laitiers, quelques fruits et légumes et des bonbons/chocolats (on dit que chaque Islandais mange 2 lbs de sucre par semaine!)... Mais là, ton chocolat et tes bonbons Noi Sirius contiennent des produits importés donc, au sens d'Équiterre, il n'est pas local!
Rédigé par : Derteilzeitberliner.wordpress.com | 08 octobre 2010 à 16h16
Kevin mentionne un excellent point!
Or, pour certaines personnes, ils se contredisent vraiment dans même leur politique d'achat local.
Par exemple, si j'habite près de la frontière avec une autre juridiction, est-ce que le fait que je consomme un produit venant de l'autre juridiction fasse que je suis automatiquement un impur aux yeux des adaptes de l'achat local?
Malheureusement, on peut faire l'association suivante que certains théoriciens de l'achat local sont carrément des nationalistes collectivistes. Par contre, je considère qu'un bon produit de qualité ayant un bon rapport qualité/prix est capable de faire compétition. Cela inclut aussi le fait et je suis certain que quand tu offres quelque chose de qualité à un bon prix relatif (et j'inclus ceux qui vendent leurs fruits et légumes au bord de la rue), pas besoin de cette propagande quitte à ce que je suis certain que certaines personnes dans ce milieu seraient très intéressés à ce que l'état nationalise toute l'industrie de l'alimentation, y compris les supermarchés et les autres commerces.
En passant, il y a moins de 50 ans, le régime alimentaire d'un canadien moyen n'était pas très varié. En hiver, en exagérant à peine, ça se résumait à des pommes de terre comme fruits et légumes.
P.S: On entre aussi dans la logique que les produits biologiques viennent parfois de très loin. Doit-on alors dire qu'Équiterre se contredit dans ses arguments?
Rédigé par : Mathieu NV | 08 octobre 2010 à 17h33
L'UPA, un autre organisme de protectionnismes nés.
Je critique beaucoup l'Europe pour ses politiques protectionnistes en matière d'agriculture, mais autant dire que l'UPA ne fait pas vraiment mieux dans la catégorie de la cartellisation alimentaire.
Rédigé par : Mathieu NV | 08 octobre 2010 à 17h35
L'UPA c'est un cancer pour le Québec qui offre d'excellent produits mais trop chers.
Quand c'est rendu que les fromages français coûtent moins chers importés ici que les nôtres...
Rédigé par : Martin | 08 octobre 2010 à 18h43
Un texte que j'ai écrit il y a 2 ans à propos de l'absurde concept de souveraineté alimentaire:
Avec la montée du prix des aliments, de nombreux états ont décidé de limiter/interdire l'exportation de leur production agricole en imposant des tarifs prohibitifs aux agriculteurs désirant vendre leurs marchandises à l'étranger. Si le mouvement prend de l'ampleur, on devine la suite des choses: les exportations agricoles étant limitées, on forcera les pays à produire toute la nourriture nécessaire à leur population. Autrement dit, on mettra en application l'absurde concept de souveraineté alimentaire.
Pour comprendre à quel point ce concept serait néfaste à une société, appliquons-le aux individus. Voudriez-vous être "alimentairement souverain" ? En d'autres termes est-ce que vous seriez intéressé à produire toute la nourriture que vous consommez ?
La totalité des gens (je l'espère) me répondra non: il ne serait pas avantageux pour eux de sacrifier leur travail ou leurs études pour labourer un champ dans le but d'obtenir une maigre pitance. On me dira qu'il est de loin plus profitable de laisser ce travail aux fermiers, une main-d'oeuvre hautement spécialisée, capable de produire efficacement une grande variété d'aliments.
N'étant pas contraints d'être "alimentairement souverain", les individus ont donc la possibilité de se spécialiser dans une tâche qui leur apparaît comme plus profitable. Certains deviendront ingénieurs, d'autres infirmières ou encore plombiers. C'est en uniquement renonçant à la souveraineté alimentaire que ces professions sont possibles. Dans une société où les individus doivent être "alimentairement souverains", personne n'a la possibilité de se spécialiser pour devenir médecin.
Si le concept de souveraineté alimentaire est complètement absurde à l'échelle individuelle, il en va de même à l'échelle des pays. Les gens/pays "alimentairement souverains" vont sacrifier la spécialisation pour obtenir une bouchée de pain. Il vaut mieux laisser l'agriculture aux gens/pays spécialisés, ce qui donne aux gens/pays, la possibilité d'accomplir des tâches plus productives.
On me répondra que les pays qui ne sont pas "alimentairement souverains" sont à la merci des pays exportateurs. Vrai, de la même manière, le médecin est à la merci du fermier s'il veut manger 3 repas par jour. On sera tous d'accord pour dire qu'une société où des gens ont renoncé à leur souveraineté alimentaire pour devenir médecins est préférable à une société sans médecin parce que tout le monde désire être "alimentairement souverain".
Les effets de l'application d'une politique de souveraineté alimentaire seraient, et de loin, plus néfastes que la montée du prix des aliments que nous vivons en ce moment.
Rédigé par : David gagnon | 08 octobre 2010 à 20h29
Vraiment agréable de venir lire des commentaires sur le blogue du QL plutôt que sur Rad-Can :) Pour être franc, je n'ai jamais vraiment compris pourquoi Hiroko et moi devions expliquer en long et en large ce qui nous semble relever de l'évidence...
Rédigé par : Pierre Desrochers | 08 octobre 2010 à 21h59
Je sais pas si c'est parce qu'il est très tard mais la conclusion de l'article se termine avec une citation qui proviendrait d'Hitler.
Je vais en parler tout de suite à l'ami engagé et conscientisé du pallier d'en dessous, lui qui voit en moi un fasciste, raciste, ultra-catho, mangeur d'enfants lorsque je lui parle de liberté! :)
Il sera plus intéressé de lire quelque chose qui pourrait aller dans le sens de ses préjugés.
P.S.: Très bon article. Je réalise qu'il y a, effectivement, beaucoup d'évidences dans ce texte mais j'ai personnellement plusieurs proches qui furent intoxiqués par ce mouvement.
Avant que vous vous manifestiez dans les médias traditionnels, je crois qu'ils n'y avaient pas au Canada de critiques publiques connues de cette pensée même si, en privé, je suis sûr que plusieurs en étaient sceptiques ou que quelques blogueurs soulevèrent certaines interrogations à ce sujet.
http://www.antagoniste.net/2007/09/02/les-aliments-du-quebec/
Rédigé par : Matt | 09 octobre 2010 à 02h32
Matt, c'est Hitier", avec un "i.
Rédigé par : Marianne | 09 octobre 2010 à 10h16
Bon bien ça confirme que je n'étais plus très éveillé!
Rédigé par : Matt | 09 octobre 2010 à 11h08
Bah il ne faut pas virer fou non plus, la plupart de ceux qui font la promotion de l'achat local ne veulent pas vous empêcher d'acheter des bananes. Ce qu'ils veulent, c'est que tout ce qui est possible d'être produit ici le soit. Si les tomates du Québec coûtent 20$ le petit panier et celles du vermont 15$, on vous encourage à acheter celui du Québec.
Il y a aussi tous les tarifs à l'importation, les réglementations (pour le lait) et les monopole protégé (UPA), sans oublier les subventions. Le problème c'est que les idiots vont confondre local avec le pays. Il n'y a rien de mal d'encourager des produits qui sont cultivé plus près par "principe" mais c'est carrément stupide de payer plus cher pour du local. Pour la simple et bonne raison que le prix est un indice de la quantité de ressources nécessaire à produire quelque chose. Si une compagnie a besoin de deux employé pour faire le même travail, elle pollue deux fois plus puisque l'humain est la ressource la plus polluante.
Si cet employé n'est pas nécessité et travaille ailleur, il y a plus de production pour la même pollution (puisque c'est le but de l'achat local en général). On doit tous admettre que chaque humain pollue beaucoup (consommation de tous les bien et services, production de déchet et émission de CO2 quand on respire hahaha!) et que nécessairement, la spécialisation mène à plus de richesse pour moins de pollution.
Le problème survient seulement lorsque l'état s'en mêle et met toutes les interventions que j'ai mentionné précédemment. Ça déstabilise le marché et le rend plus lourd. Personne ne me fera croire que l'UPA est une garantie de qualité et de santé. Personne ne me fera croire que l'UPA est efficace et fiable!
Rédigé par : Kevin | 09 octobre 2010 à 11h29
Il y a quelques années une excellente intervention avez été faite par un collaborateur du QL : Je pense qu'elle est encore d'actualité dans le débat.
http://www.leblogueduql.org/2006/12/alimentation_vi.html
Rédigé par : Pierre D. | 09 octobre 2010 à 12h22
à Pierre Desrochers
« À l'instar de l'éco-sociologue, plusieurs commentateurs à court d'arguments valables m'ont accusé d'être à la solde des grandes pétrolières multinationales capitalistes néolibérales anglo-saxonnes. »
« [...] grandes pétrolières multinationales capitalistes néolibérales anglo-saxonnes [...] »
Voilà une liste complète des pires démons de l'enfer économique pour la sainte église cathécologique, apostocalyptique et romaman... Seul l'adjectif « sauvage » manquait à cette liste. Vous êtes vraiment le diable en personne, monsieur Desrochers !
Plus sérieusement, cette attitude de petit procureur pincé ne m'étonne pas outre mesure de sainte Laure. L'argumentation des écolo-socialistes comme Laure Waridel se limite, la plupart du temps, à faire étalage d'évidences morales (« il faut prendre soin de la terre », « l'équité avant le profit », et gnagna) dignes de la petite école. D'où le côté puéril et franchement niais, disons-le, de ce courant de « pensée ». Pour plaire à ces gens, il ne faudrait boire que du café « équitable », et se priver de tout ce qui n'est pas produit « localement »... C'est une sorte de paranoïa alimentaire, où tous les produits qui viennent de loin ne peuvent qu'être suspects, socialement destructeurs et possiblement empoisonnés...
Les Laure Waridel de ce monde détestent la mondialisation capitaliste, et vous aurez beau leur démontrer qu'elle est finalement profitable pour la majorité des humains, ça ne changera rien à l'affaire. Leur idée est faite, une fois pour toute, et changer d'idée serait aussi, pour ces personnes, renoncer à la satisfaction narcissique de la belle âme, du « résistant » sans risque, du donneur de leçon...
C'est sans doute pourquoi des personnes doucereuses et pétries de bons sentiments comme Laure Waridel deviennent aussi facilement hargneuses (pour ne pas dire haineuses) quand on les contredit. Elles se sont habituées à rencontrer partout la même approbation complaisante. À Radio-Canada, particulièrement, elle trouvent un milieu acquis à leurs petites « idées », où on leur donne tout le temps le beau rôle... Rien que pour avoir réussi à faire sortir de ses petits gonds sainte Laure, la patronne des écolo-socialistes, vous méritez des applaudissements !
Ça me rappelle ce « débat » vous opposant au très éthéré Hubert Reeves, il y a quelques années, au musée des beaux-arts de Québec. De jeunes contempteurs du « néo-libéralisme » qui ne boivent sans doute que du café « équitable » et « biologique » vous avaient accusé de « manquer de coeur »... Les écolo-socialistes sont devenus les champions de l'intimidation morale. Si vous ne partagez pas leur gros élans d'indignagnation devant le « développement sauvage », le « règne du profit » et la « destruction des cultures locales », vous ne pouvez qu'être un sale con, un gros salaud égoïste, inconscient, inculte et cupide. C'est franchement odieux... Heureusement qu'il y a des individus comme vous pour remettre ces excités à leur place, au moins une fois de temps en temps.
Rédigé par : B. Vallée | 09 octobre 2010 à 15h55
@Kevin: les locavores aux USA et dans le reste du Canada ne se contentent plus de faire la promotion de la bouffe locale. Plusieurs d'entre eux font maintenant ouvertement campagne pour obliger les dirigeants d'organismes publics (écoles, hôpitaux, prisons, etc.)à acheter davantage de bouffe locale non-compétitive ou la promotion de politiques semblables au zonage agricole québécois.
@David Gagnon: Eh oui, je n'ai jamais prétendu être original sur le sujet. Tout ce que j'ai essayé de faire est de pondre la meilleure synthèse...
@B. Vallée: Merci, c'est gentil. Je ne sais pas si je le garderai pour la version finale, mais le brouillon de mon bouquin sur la bouffe locale contient un demi-chapitre qui discute de la mentalité des activistes anti-commerce à la lumière de la psychologie évolutive... En gros, je soutiens qu'ils voient le monde à travers une lorgnette 'd'humains des cavernes.' Mais bon, je crois que ma conjointe veux y mettre la hache...
Rédigé par : Pierre Desrochers | 09 octobre 2010 à 23h44
@ Pierre Desrochers
Mon commentaire n'avait absolument pas pour objectifs dire que vous n'étiez pas original, loin de là. Il est toujours pertinent de ramener dans le débat certains concepts qui doivent être dénoncer pour leur pauvreté intellectuelle.
J'ai simplement voulu mettre un texte dont j'étais particulièrement satisfait.
Pour en revenir à Laure Waridel dans toute sa carrière d'écolo-catastrophiste, elle a énoncé un concept intelligent quand elle a déclaré "acheter s'est voter".
Le seul problème ? C'est qu'en bonne militante écolo-fasciste, elle refuse de reconnaître le résultat du scrutin.
Rédigé par : David Gagnon | 10 octobre 2010 à 00h35
@David: Il est extrêmement difficile d'être original en sciences sociales, dans la mesure du moins où la nature humaine ne change pas vraiment et où des milliers de personnes plus ou moins intelligentes ont depuis longtemps écrit sur la plupart des sujets pertinents. Un autre problème est que, sauf quelques exceptions, les universitaires n'ont depuis longtemps plus aucun incitatif à regarder la 'big picture' sur des trucs controversés. Au contraire, le système encourage constamment l'élaboration d'un nouveau jargon ou de nouveaux modèles mathématiques qui souvent n'ajoutent rien ou même obscurcissent les idées et les débats. Il me serait évidemment possible de faire oeuvre utile en passant ma carrière à approfondir un micro-sujet, mais je n'ai pas la personnalité requise... Enfin, tout ceci pour dire que ma principale satisfaction intellectuelle dans la vie est de rédiger les meilleures synthèses possibles sur des sujets que je crois pertinents pour un public d'intellectuels non-spécialistes (journalistes, activistes, fonctionnaires, etc.). Ma seule originalité dans ces cas est le résultat final, pas le détail des idées.
Rédigé par : Pierre Desrochers | 10 octobre 2010 à 09h09
Et pour ceux que la chose intéresse, un colloque de Sécurité Alimentaire Canada aura lieu du 26 au 28 novembre 2010 à l'Université de Montréal sur la thématique «Tisser un agenda pour une politique alimentaire: nourrir nos actions» http://foodsecurecanada.org/fr/le-colloque-2010 :)
Rédigé par : Pierre Desrochers | 10 octobre 2010 à 09h26
@ Pierre Desrochers qui écrit:
"Un autre problème est que, sauf quelques exceptions, les universitaires n'ont depuis longtemps plus aucun incitatif à regarder la 'big picture' sur des trucs controversés. Au contraire, le système encourage constamment l'élaboration d'un nouveau jargon ou de nouveaux modèles mathématiques qui souvent n'ajoutent rien ou même obscurcissent les idées et les débats."
Extrait à encadrer!
;-)
Tous les universitaires devraient lire, relire et méditer ce passage!
La spécialisation peut être bonne (et même nécessaire), mais(un gros 'mais'), si tous se spécialisent, il ne restera que des personnes comme vous et moi (qui n'a aucun diplôme digne de ce nom), pour analyser le 'big picture'...
Ça n'augure rien de bon (pas que je nous trouvent pas bons...), mais nous ne sommes pas au pouvoir... là est le problème. Le 'pouvoir' est contrôlé par des technocrates, des spécialistes et autres experts, et trop de 'leaders' (il faut le dire vite), sont complètement gagas devant leurs avis/idées...
Rédigé par : Sébas | 10 octobre 2010 à 12h26
@Pierre Desrochers:
Ça fait déjà quelques années que je suis dans le monde universitaire et je compte y rester longtemps.
Cependant, le problème du monde universitaire particulièrement en sciences sociales, c'est que je remarque comme vous mentionnez par ailleurs) le fait que certaines théories semblent être tellement mises sur le béton, en particulier avec certains éléments qui sont tellement controversés que certaines personnes dans le monde universitaire s'en lassent tellement quittent à entrer dans un paradigme où les ouvrages et leurs écrits se concentrent uniquement sur quelque chose qui s'adresse à un cercle très réduit de gens.
Cela fait qu'on se retrouve alors avec le fait que les universitaires qui semblent déconnectés de la population en général en étant pris dans leur micro-sujet et je crois même que j'ai entendu Martin Masse discuter de ce point dans l'une de ses entrevues. Et encore, je trouve que malheureusement beaucoup d'universitaires dans les sciences sociales qui font du big picture le font pas toujours pour les meilleures raisons qui soient. C'est pour cela que malgré que j'ai du respect pour ceux qui sont dans les études de l'environnement depuis nombre d'années (et vous serez surpris du nombre de scientifiques qui sont critiques du mouvement écologiste actuel), le mouvement est rendu aujourd'hui détourné par des gens qui sont carrément dans le dogme à caractère religieux. Malheureusement, pour certains d'entre eux, ils ne veulent pas faire de débat tout en devenant de simples lobbies dont leur but est uniquement d'aller chercher du pork à l'état.
Cela va sembler bizarre, mais j'ai l'impression que lorsque le mur est tombé, certains gens sont allés à l'écologie comme porteur de leur obsession à avoir un état tout-puissant.
Rédigé par : Mathieu NV | 10 octobre 2010 à 14h27
Sur le même sujet :
Les produits québécois doivent être valorisés dans la politique agricole
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201010/10/01-4331352-les-produits-quebecois-doivent-etre-valorises-dans-la-politique-agricole.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS2
Selon le président de l'UPA, Christian Lacasse, la part des produits québécois a diminué sur l'ensemble de la consommation de denrées alimentaires au Québec et il est primordial de remédier à la situation.
Environ 33% des produits alimentaires consommés par les Québécois proviennent des fermes de la province, dit M. Lacasse. Il estime que le gouvernement devrait se donner pour objectif d'atteindre 50% d'ici quelques années.
...
Selon l'UPA, le gouvernement devrait imposer un pourcentage minimum de produits québécois sur les tablettes des épiceries.
-------------
Non mais en quoi ce que je mets dans mon panier/assiette, c'est les affaires du gouvernement !??
C'est vraiment n'importe quoi...
Rédigé par : Mattiew | 10 octobre 2010 à 17h48
« Selon le président de l'UPA, Christian Lacasse, la part des produits québécois a diminué sur l'ensemble de la consommation de denrées alimentaires au Québec et il est primordial de remédier à la situation.
Environ 33% des produits alimentaires consommés par les Québécois proviennent des fermes de la province, dit M. Lacasse. Il estime que le gouvernement devrait se donner pour objectif d'atteindre 50% d'ici quelques années. »
Il me semble que ces quelques phrases sont extrêmement révélatrices de la mentalité régnant chez les groupes de pression. Ça pourrait se résumer comme suit : toute situation ne correspondant pas exactement à NOS intérêts est un grave problème pour LA COLLECTIVITÉ, et nos objectifs DEVRAIENT être ceux du gouvernement...
Rédigé par : B. Vallée | 10 octobre 2010 à 20h00
Et combien de temps avant que l'UPA propose un système d'approvisionnement/rationnement à la cubaine pour éviter qu'on s'empoisonne avec de la nourriture étrangère?
Rédigé par : Derteilzeitberliner.wordpress.com | 10 octobre 2010 à 23h51
@ Pierre Desrochers :
Je viens d'écouter ceci:
http://www.radioego.com/ego/listen/6204
1/
Bien que je trouve presque tous les arguments de Laure Waridel plus ou moins boiteux et les vôtres, pas mal bons, j'aimerais savoir ce que vous pensez d'une libéralisation de notre marché intérieur(abolition des quotas, etc), dans un contexte où les américains subventionnent leurs agricultures comme personne d'autre? (à part peut-être les européens?)
2/
J'aimerais savoir ce que vous pensez de la règle des 300 acres minimum pour pouvoir habiter et exploiter une ferme au Québec?
3/
J'aimerais savoir ce que vous pensez de ceci:
« Chaque année, les Etats-Unis dépensent 1,3 milliard de dollars en subventions dans le but de soutenir la production rizicole. Ces subventions favorisent le dumping de 4,7 millions de tonnes de riz sur les marchés mondiaux, en le vendant à 34% en dessous des coûts de production.« Le riz américain ne serait pas compétitif sans les subventions massives de l’Etat. Il est scandaleux de voir que les pays pauvres sont obligés de rivaliser avec les Etats-Unis. Et pire encore, on leur refuse le droit de se défendre face au dumping » dit le rapport.
En 1995, le FMI a forcé Haïti à réduire ses tarifs douaniers sur le riz de 35% à 3%, entraînant une augmentation des importations de plus de 150% entre 1994 et 2003. Aujourd’hui, les trois quarts du riz consommés en Haïti viennent des Etats-Unis.
(…)
Cependant, cela porta un coup terrible aux cultivateurs haïtiens en particulier dans les zones consacrées à la culture du riz qui enregistrent les taux de malnutrition et de pauvreté les plus élevés.
http://www.haiti-info.com/?Les-pays-en-developpement-doivent
***
« Le pouvoir des commerçants
Le 15 octobre 1994, le président Aristide retourne en Haïti, suite à son exil forcé. Quelques mois après, en février 1995, le gouvernement haïtien accélère la libéralisation de l’agriculture et la diminution des taxes sur l’importation du riz de 50% à 3% , première étape vers la signature, en septembre 1996 d’un deuxième programme d’ajustement structurel (1996-1997), avec le FMI et la Banque mondiale. Cette diminution du tarif douanier sur les importations de riz ne reflète pas que l’horizon bouché des décideurs. Elle traduit aussi la volonté des commerçants de l’import-export au pouvoir. Depuis les dernières années du pouvoir duvaliériste, plusieurs militaires avaient investi dans le commerce. Ainsi on se retrouve avec un pouvoir politique contrôlé par des commerçants associés à des militaires quand il ne s’agit pas tout simplement de militaires commerçants qui investissent dans le commerce du riz et d’autres produits de première nécessité qu’il font rentrer en contrebande.
Ces commerçants seront les grands bénéficiaires de la diminution des tarifs du riz à 3%, alors que les tarifs sur le riz dans les pays du Caricom sont de 40%. Nombre de pays protègent leur marché local de riz. C’est le cas avec le Japon qui accepte uniquement des importations de riz égales à 7% de sa consommation totale. L’Inde impose des tarifs douaniers de 70% tandis que ceux de l’Indonésie sont de 100%. Comme l’indique le Tableau 1, les importations de riz d’Haïti vont grimper et la production locale de riz va diminuer. Cette politique conduira au chômage de bien des producteurs de riz et à leur émigration sauvage. »
Source: le nouvelliste
Rédigé par : Sébas | 17 novembre 2010 à 00h04