par Martin Masse
Réponse à la question en titre: faites-en des quasi bureaucrates subventionnés, contrôlés et protégés par l'État.
C'est, comme on l'avait vu venir, la solution que propose ce matin le groupe de travail sur l'état de la presse et du journalisme présidé par l'ex-journaliste de Radio-Canada, Dominique Payette. Dans un monde où les sources d'information explosent grâce à Internet, où l'establishment journalistique n'a plus le monopole, l'influence, le prestige et les privilèges financiers qu'il avait, nos pauvres amis sont désemparés et appellent de manière tout à fait prévisible le gouvernemaman à la rescousse.
Le groupe de travail propose donc... une loi! - comment peut-on faire progresser autrement la société qu'en adoptant des lois! - pour créer un statut de journalistes «professionnels» (c'est-à-dire, qui va répéter la ligne étatiste qui domine dans cette antre de l'objectivité et du professionnalisme qu'est, par exemple, Radio-Canada). Ces journalistes professionnels, travaillant dans des entreprises membres d'un Conseil de presse subventionné par l'État et disposant grâce à l'État de pouvoirs élargis, auront divers privilèges, notamment des demandes d'accès à l'information traitées de façon prioritaires par les organismes étatiques.
Leurs entreprises, parce qu'elles acceptent de «suivre les règles déontologiques adoptées par le milieu et de respecter les instances de régulation de la presse», seront elles aussi «les seules admissibles à toutes formes de subventions accordées par l'État dans le cadre de tout programme de soutien aux médias ou à la presse». Vous voyez un pattern ici?
Il y aurait donc, d'un côté, une gang de moutons et de parasites membres de la nomenklatura et, de l'autre, les «amateurs» comme nous, en marge de ce beau monde. Comme le conclut l'article de La Presse, «En bref, le statut de professionnel s'accompagnerait d'avantages. Les journalistes non professionnels ou les entreprises de presse qui continueraient à recourir à des non-professionnels ne pourraient en profiter.»
C'est effrayant de constater jour après jour à quel point ces imbéciles sont complètement déconnectés de la réalité. Est-ce moi qui rêve? Est-ce qu'on est vraiment dans une société civilisée ou bien en Union soviétique, circa 1978, alors que les apparatchiks ont encore l'espoir de maintenir le régime en place malgré les nombreux signes qui se manifestent de l'effondrement prochain?
"journalisme d'enquête"
Pouaffe, 95% du temps, ça ne va pas à la SOURCE des problèmes et c'est surtout pour identifier des personnes (ou des réseaux), qui profitent des divers corporatismes en place (presque toujours favorisés par l'état), pour s'enrichir.
-Sans garderies étatiques, pas de corruption possible dans ce domaine.
-Sans mafia syndicale ou grosses bureaucraties ingérables, presque pas de corruption dans l'attribution des contrats.
-Sans taxes élevées sur les cigarettes, pas de "marché noir" et de répression nécessaire.
-Etc et etc.
Le journalisme d'enquête, sert surtout à se défouler sur les PERSONNES. Ça fait "purge" dans le temps des soviets, c'est mesquin et souvent inutile, car tant que les structures en place resteront et que la nature humaine ne changera pas, ça sera toujours à recommencer. Mais pour les esprits simples à la recherche de défoulement et de sensationnalisme, "ça fait la job".
Rédigé par : Sébas | 31 janvier 2011 à 07h52
@l'engagé
Oh la la, la politique Canadienne contrôlée par des anarchistes/libertariens. Vous me faites sourire.
Rédigé par : Francis Ducharme | 31 janvier 2011 à 09h22
@l'engagé:
"Tout comme je trouve contradictoire que toute dérive observée dans l'économie de marché soit mise sur le dos de l'État."
Cessez donc de rapailler vos propres moulins pour jouer les Don-Qixotte, nul n'a jamais prétendu ici que les dérives de marché étaient systématiquement dues à l'intervention de l'État.
Par analogie avec un phénomène bien connu en théorie du contrôle (pompage), l'État joue plutôt le rôle d'un amplificateur maladroit, appliquant un algorithme inepte, qui transforme sytématiquement en catastrophes une dynamique d'ajustements continuels, jamais totalement indolores mais néanmoins nécéssaires.
Vous tournez tellement en rond qu'il doit se creuser un trou sous votre chaise, à moins que vous ne finissiez par prendre votre nombril pour une super-nova, auquel cas nous sommes certains d'avoir droit à une autre explosion verbeuse de trivialités. Sur ce sujet en particulier, lisez plutôt l'excellent article de J-L Caccomo:
http://www.quebecoislibre.org/08/080315-4.htm
Rédigé par : Pierre-Yves | 31 janvier 2011 à 10h28
"nul n'a jamais prétendu ici que les dérives de marché étaient systématiquement dues à l'intervention de l'État."
Dérives ?
Je ne comprends pas?
Les socialistes, les marxistes, les égalitaristes, etc, considèrent que *toutes* les inégalités, toutes les différences, toute concentration de richesse, etc, sont autant de "dérives".
Je sais bien que vous ne pensez pas ça, mais je suis curieux: que voulez-vous dire exactement par "dérives"?
Pour ma part, je sais (je peux le prouver par des centaines d'exemples), que presque toutes les très grandes concentrations de richesses; des "dérives" graves; etc, sont soient encouragées pas l'état (monopole de la monnaie + règlementation = favorisent les "gros"), soient 100% causées par lui.
Ça, aucun marxiste/étatiste ne veut le reconnaitre. Même certains libertariens ne comprennent pas ça.
*
En passant, merci pour ce texte de Jean-Louis Caccomo, dont voici un extrait qui rejoint ma pensée:
"L'action de l'État implique un financement public et la mise en place d'une technocratie qui entraînent un accroissement de la pression fiscale, laquelle déclenche toute une série d'externalités négatives (évasion fiscale, corruption, développement de l'économie parallèle, modification des mentalités, effet d'éviction…). Comment savoir si la somme de ces externalités négatives n'est pas plus coûteuse et plus grave que le problème initial qui a motivé et justifié l'intervention de l'État?"
*
Le site du Québécois Libre ( http://www.quebecoislibre.org/ ) est une vraie mine d'or d'analyses sérieuses et logiques. Parfois très théoriques certes, mais toujours "groundées" sur la réalité et ce, contrairement au "journalisme d'enquête" (hahaha!), et aux analyses marxistes/socialistes ou égalitaristes.
Rédigé par : Sébas | 31 janvier 2011 à 10h54
Dernièrement, un représentant syndical du Soleil disait que leur produit était un bien public! Il a le dos large le bien public.
Et aujourd'hui, encore au Soleil, il y a une "analyse" de Pascale Dufour, professeure en science politique à L'UM qui trouve que Québec solidaire apporte un vent de fraicheur aux pratiques politiques. :-)
Pi là, il faudrait leur donner une certification particulière pour faire d'eux des privilégiés de l'information, ayoye...
Une autre bonne façon de contrôler les médias, est de subventionner la production de papiers journaux.
Parlant subventions, comment se fait-il que beaucoup de compagnies qui ont besoin de subventions soient syndiquées; et qu'en plus on permette une augmentation de la masse salariale?
Rédigé par : Estec | 31 janvier 2011 à 14h04
@Estec:
"Et aujourd'hui, encore au Soleil, il y a une "analyse" de Pascale Dufour, professeure en science politique à L'UM qui trouve que Québec solidaire apporte un vent de fraicheur aux pratiques politiques."
La fraîcheur de l'archipel du Goulag, j'imagine...
Rédigé par : Pierre-Yves | 31 janvier 2011 à 14h41
Avec nos petits amis socialistes, pleurons, pleurons, sur la sinistre concentration !
Comme disait Caliméro, la concentration, c'est vraiment trop injuste ! Snif ! Snif !
Oh, mais, attendez un peu : voulez-vous bien me dire ce qui empêche la CSN, Québec Solidaire ou un quelconque « groupe citoyen » d'ouvrir un journal ? La concentration, bien sûr, la concentration ! Et pour contrecarrer l'épouvantable concentration, quoi de mieux que l'intervention de la bonne fée Législation ?
Rédigé par : B. Vallée | 31 janvier 2011 à 18h06
Il y a aussi une chose que peu de gens ont parlés ici. Les communications en générale sont déjà subventionnée par l'intermédiaire de campagnes publicitaires souvent aussi imbécile qu'inutile (la SAQ avec son 18 ans et plus, sincèrement, suis-je le seul qui s'en chri****, sincèrement).
Rédigé par : Bobjack | 31 janvier 2011 à 18h42
Malgré vos invectives Pierre-Yves, j'apprécie que vous joigniez une suggestion de lecture.
Vous ai-je parlé des miennes? Ha-Joon Chang, l'économiste d'origine coréenne et professeur à Cambridge est mon coup de coeur de l'année avec son «23 things they don't tell you about capitalism».
Il est 10$ moins cher ici que je ne l'ai acheté... http://www.amazon.com/Things-They-Dont-About-Capitalism/dp/1608191664
Pour une revue http://www.guardian.co.uk/books/2010/aug/29/ha-joon-chang-23-things
Rédigé par : l'engagé | 31 janvier 2011 à 22h11
Et je présume que ce qu'on reproche au capitalisme est en moins pire dans les pays à économie dirigée? Que ça ne concerne que le capitalisme. Que les pauvres dans les pays capitalistes vont moins bien que la classe moyenne dans les pays communistes.
Parlant concentration médiatique, il est comique qu'on nous ressorte cette rengaine à une époque où Internet existe.
Rédigé par : Estec | 31 janvier 2011 à 23h54
L'enragé, j'ai des livrse ici pour toi. La maison d'édition laisse une copie complète gratuite sur internet. Bonne lecture.
The anti-capitalistic mentality:
http://mises.org/books/anticapitalistic_mentality_mises.pdf
Human Action:
http://mises.org/Books/HumanActionScholars.pdf
Socialism, an economic and sociological analysis:
http://mises.org/books/socialism.pdf
Rédigé par : Lupin | 31 janvier 2011 à 23h59
@ Bobjack qui écrit:
"Les communications en générale sont déjà subventionnée par l'intermédiaire de campagnes publicitaires souvent aussi imbécile qu'inutile"
Québec s'occupe de ce "problème":
"Mongrain et le 25% de coupures de publicité gouvernementale"
http://www.dailymotion.com/video/xcxe1z_mongrain-et-le-25-de-coupures-de-pu_news
;-)
***
@ Estec qui écrit:
"Parlant concentration médiatique, il est comique qu'on nous ressorte cette rengaine à une époque où Internet existe."
Ottawa (CRTC) s'occupe de ce "problème":
"L'arrêt de mort des forfaits Internet illimités"
31 janvier 2011
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/canada/archives/2011/01/20110131-063142.html
***
Ça va "de mieux en mieux bien".
Leurs "solutions" fonctionnent tellement bien, qu'il faut demander PLUS d'interventions de l'état dans nos vies et dans l'économie.
;-(
Rédigé par : Sébas | 01 février 2011 à 08h43
@ Lupin : merci pour les liens,
@ Estec, vous présumez mal, d'abord Chang est originaire de la Corée du Sud et il n'est pas anticapitaliste, mais il remet en question une certain nombre d'idées reçues, certaines qui plairont probablement à des libertariens puisque certaines de ses cibles sont les vôtres : «The WTO, World Bank and IMF come in for strong criticism for this kind of ladder-kicking which is, according to Chang, the fundamental obstacle to poverty alleviation in the developing world.»
Mais en même temps d'autres idées vous feront grincer : « Chang argues that unregulated international trade (free markets) has very rarely succeeded in producing economic development, and has a far worse record compared to interventionist policies. He cites evidence that GDP growth in developing countries was higher prior to external pressures recommending deregulation and extends his analysis of the failures of free trade to induce growth through privatisation and anti-inflationary policies.»
Je crois que c'est une bonne chose de lire de tout et pas juste des bouquins qui confortent vos propres croyances. Chang est surprenant car il peut parler de Hayek et de Marx à l'intérieur de la même page.
Lien avec les médias? Ce n'est justement pas avec un univers de concentration et de convergence que l'on entendra parler de lui, trop hétérodoxe semble-t-il pour correspondre à nos classements figés.
C'est plus facile de demander par exemple à Duhaime de nous citer une étude de l'IEDM et d'écorcher la gogauche avec des slogans que de véritablement lire les nouveautés et d'en faire une critique lucide. Même s'il exagère, il aura susciter la polémique, laquelle vend. La qualité et la variété des informations dans les médias corporatifs laissent vraiment à désirer et malheureusement, même si Internet est «libre», on y trouve difficilement des enquêtes ou des analyses chez les particuliers.
Rédigé par : l'engagé | 01 février 2011 à 19h44
@ l'engagé
"Tout comme je trouve contradictoire que toute dérive observée dans l'économie de marché soit mise sur le dos de l'État."
Le problème avec l'État n'est pas le résultat de ses actions mais bien les principes moraux qui soutiennent sont comportement. Même si l'État gère un projet de façon "grandiose" pour une fois, il reste que les gens sont forcés d'y contribuer et c'est là le plus grand problème. Mais comme on le voit souvent, les résultats sont loin d'être édifiants (dépassement de coût, etc.). Il n'y a rien de bon à tirer de la systématisation du vol, quel qu'en soit le supposé résultat positifs pour certains.
"Et je n'écris pas ça pour discréditer QL, mais pour émettre un bémol à la prétention selon laquelle on peut se passer du journalisme d'enquête."
Je ne dis pas que le journalisme d'enquête n'a pas d'importance mais je ne vois pas en quoi un loi (celle mentionnée dans le billet) peut aider à cela. On ne juge pas de la véracité d'un article du fait que ses auteurs sont accrédités par le gouvernement.
Pour ce qui est de la pertinence des enquêtes, je crois qu'il y a d'autres choses plus importantes. N'oubliez pas que dans le même journal où l'on retrouve des articles sérieux, il y a aussi l'horoscope.
Avant de sortir des enquêtes, il serait mieux que l'école soit à la hauteur pour permettre aux gens d'évaluer convenablement l'impact des cette information:
http://www.schoolsucksproject.com/
Rédigé par : SylvainF | 01 février 2011 à 21h12
@ l'engagé
Chang listant, d'un côté, dans une de ses "23 choses" le supposé fait que le marché libre n'existe pas et de l'autre disant que le marché libre a fait baisser le PIB des pays pauvre, m'a provoqué la même réaction que j'ai à fourchette grattant un assiette.
À moins d'être un relativiste extrême, j'appelerais ceci une contradiction fatale.
Ah aussi, le fait qu'il réfère aux 30 dernières années comme étant une économie de marché libre, ca aussi c'est fort.
http://www.youtube.com/watch?v=whVf5tuVbus
Rédigé par : Francis Ducharme | 01 février 2011 à 22h01
@ SylvainF
«Avant de sortir des enquêtes, il serait mieux que l'école soit à la hauteur pour permettre aux gens d'évaluer convenablement l'impact des cette information» Touché!
@ Francis Ducharme
Il y a plusieurs contradiction pointées par Chang, mais sa démonstration, elle, ne l'est pas. L'exemple de la remise même en question de l'existence du «libre-marché» est bâti sur la démonstration qu'il existe une orientation politique au terme libre-marché qui varie avec les époque : même le libertarien le plus orthodoxe ici serait contre le travail des enfants dans les conditions du 19e.
Une fois que cette distinction est faite, il parle ailleurs des conséquences des politiques du FMI ou de la Banque Mondiale (le genre de chose que les libertariens n'aiment probablement pas) qui exigeaient (et exigent) des pays en développement qu'ils assujettissent leur économie et leur système politique aux exigence du libre-marché (de ce que l'on entend généralement comme tel, même si l'on sait, grâce à Chang, qu'on doit nuancer l'épithète «libre») alors que les sociétés prônant le plus le libre-marché, l'Angleterre et les États-Unis pour les autres, ont été les premiers à ne pas le faire chez eux alors qu'ils bâtissaient leurs différents marché.
En d'autres mots, Chang stipule qu'avant de libéraliser, il faut bâtir une économie et cette dernière a besoin de l'État (les grands travaux d'irrigation ou les réseaux de chemin de fer sont un exemple que Chang donne du type d'intervention).
Et pour votre dernier commentaire, le marché est en tout cas beaucoup plus libre, dans le sens de privatisé et dérèglementé qu'il y a trente ans, bien qu'en terme absolu, je comprends votre refus.
Enfin, même si j'ai lu le livre, je n'avais pas pensé écouter une présentation...
Rédigé par : l'engagé | 01 février 2011 à 23h57
@l'engagé
Je répondrai dans le fil libre, ceci dérive du sujet principal.
Rédigé par : Francis Ducharme | 02 février 2011 à 10h48
Et voici que Martineau parle de nous ici:
http://martineau.blogue.canoe.ca/2011/02/08/joe_louis_et_les_pepsi
Rédigé par : François 1 | 08 février 2011 à 11h28