par Gilles Guénette
Dans un éditorial intitulé «Le Web et nous», publié le 30 décembre dans La Presse, Ariane Krol s’inquiétait «du fossé qui se creuse entre les branchés et les autres.» Ah les fossés! Tous ces fossés qui défigurent notre territoire national font faire de l’urticaire à bien de nos intellos. «Presque 95% des ménages vivant avec un revenu annuel de 85 000$ ou plus utilisent l'internet, note l’éditorialiste. Ceux qui se débrouillent avec 30 000$ ou moins par an? À peine plus de 55%. Certains ne veulent rien savoir du web, c'est leur droit. Mais avec de telles différences entre les communautés et les classes sociales, il est évident que tous ne se tiennent pas à l'écart par choix. Une société qui se flatte d'être la plus branchée devrait s'en préoccuper.» Hmm…
«Une société qui se flatte d'être la plus branchée devrait s'en préoccuper.» Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire? Une «société», ça n’existe que de façon abstraite. Ça ne peut donc pas «se préoccuper». Encore moins agir pour redresser une situation. Des individus, comme Mme Krol, peuvent effectivement être préoccupés par de supposés écarts qui se creuseraient ici et là, mais la société… Non. Ce que la dame doit vouloir dire, c’est que l’État (celui-là même qui nous a endettés à hauteur de près de 225 000 000 000,00 $ et qui continue de dépenser comme si de rien n’était!) devrait s'en préoccuper, intervenir et renflouer cet autre fossé. Pourtant, les foules n’ont pas pris d’assaut la rue pour réclamer des accès internet «justes et équitables».
Question: est-ce que les «pauvres» boudent Internet parce qu’ils n’ont pas les moyens de se payer un accès ou parce que ça ne les intéresse tout simplement pas? Contrairement à Mme Krol, je penche vers la seconde raison et je ne crois pas qu'on devrait s'en préoccuper.
Il y avait pas eu un programmme pour ça il y a une dizaine d'années sous le PQ et dont celui-ci était eu des dépassement de coûts?
Et encore, reste deux choix:
-La bibliothèque
-Il est aussi possible de s'acheter un portable pour un prix très bas de nos jours quasiment n'importe oû. Or, il est ainsi pas trop difficile d'aller alors avec son portable un endroit oû le Wi-Fi est disponible.
Rédigé par : Mathieu NV | 06 janvier 2011 à 17h47
Oui, je me souviens de ce programme, j'habitais dans Hochelaga-Maisonneuve à l'époque. Et, si mon souvenir est bon, ça n'a jamais levé :-)
Rédigé par : Gilles Guénette | 06 janvier 2011 à 17h59
En mars 2010, Le Devoir et Radio-Canada, nos médias étatistes par excellence, nous annonçaient que le ministère fédéral de l'Industrie comptait abolir le « Programme d'Accès Communautaire à Internet ».
Le programme a été lancé dans la seconde moitié de la décennie 1990 pour pallier au faible branchement des ménages canadiens à Internet (C'était dans les débuts d'Internet au Québec et au Canada.).
C'est ainsi que plusieurs centres - des «CAC» ou des «CACI» dans le jargon - furent inaugurés dans des lieux publics (bibliothèques, centres de loisirs, écoles primaires, secondaires, Cégep, organismes socio-communautaires, etc.).
Il va sans dire que, peu après la parution de la nouvelle, beaucoup de gérants d'estrade partisans y virent là une autre preuve que le seul but des Conservateurs est de fesser sur les plus démunis.
Or, presqu'un an plus tard, devinez quoi? Oui, le programme est toujours actif! Le ministre a reculé.
Et pourtant, comme je le faisais constater alors, bien que le programme ne soit plus que de 14 millions $ par année, il sert d'abord qu'à maintenir en place des fonctionnaires, qui ne cherchent eux-mêmes qu'à justifier leurs postes, et à payer des factures de toutes sortes pour des organismes qui, pour la plupart, n'ouvrent même plus les portes de leur local, de leur CAC, tant ça fait des années qu'il n'y a plus de gens qui y vont.
Le besoin n'y est vraiment plus... mais les subventions restent.
(Voyez mon commentaire à la fin de cet article)
http://www.ledevoir.com/politique/canada/285252/coup-dur-pour-l-acces-au-web-en-milieu-defavorise
Rédigé par : Matt | 06 janvier 2011 à 21h20
Il est vrai que beaucoup de commerces ou même l'espace pour manger dans les centres commerciaux offrent maintenant l'Internet gratuit.
J'ai d'ailleurs offert un portable Compaq neuf pour Noël à mon père. Moins de 300 $ (taxes comprises).
Non, ça suffit l'interventionnisme.
Rédigé par : Matt | 06 janvier 2011 à 21h40
Seconde solution aussi!
On y perd son temps sur le net, c'est un luxe. Les "pauvres" ont d'autres choses a faire.
Rédigé par : stan selene | 06 janvier 2011 à 22h05
Aux prix des portables, les abonnements à coûts raisonnables et le wifi gratuit partout... Je ne crois pas du tout que ce soit en raison du coût que l'on reste "offline".
Ariane Krol serait-elle "game" de faire la même observation avec la télévision par câble?
Rédigé par : Derteilzeitberliner.wordpress.com | 06 janvier 2011 à 23h00
À Rio de Janeiro, au Brésil, la municipalité a installée une antenne permettant à tous les citoyens de la ville de profiter d'internet, gratuitement. Ceux qui veulent avoir internet plus rapide paient, mais au moins internet est accessible à tous! L'information et la possibilité d'échanger avec les autres est essentiel en démocratie. La plupart du temps, les médias nationaux sont vendus aux intérêts capitalistes et l'information qu'on y trouve est uniformisée. Internet peut aider à contourner la gestion hégémonique de nos médias, mais ça, les démunis en ont pas besoins hein? Il ne faudrait surtout pas qu'ils apprennent à quel point ils se font fourrer par les gouvernements et la gestion capitaliste de l'économie!
« Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il ne puisse pas se protéger par les armes, et qu'il soit si occuppé à ses tâches quotidiennes qu'il n'ait pas le temps pour la rebellion.»
- Aristote
Rédigé par : Union Révolte | 08 janvier 2011 à 07h18
Internet c'est combien déjà? 10$/mois pour internet par téléphone basse vitesse? Si tu peux pas mettre 10$ de côté par mois alors coupe sur la bierre.
Si seulement les pauvres avaient tous internet! ILS NE SERAIENT PLUS PAUVRES LES PAUVRES!
Rédigé par : Lupin | 08 janvier 2011 à 07h40
@Union Révolte
« Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il ne puisse pas se protéger par les armes, et qu'il soit si occuppé à ses tâches quotidiennes qu'il n'ait pas le temps pour la rebellion.»
Et pour garder un peuple pauvre, rien ne vaut le socialisme...
Rédigé par : Pierre-Yves | 08 janvier 2011 à 10h44
à « Younionne Wrivolt »
« Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il ne puisse pas se protéger par les armes, et qu'il soit si occuppé à ses tâches quotidiennes qu'il n'ait pas le temps pour la rebellion.»
- Aristote
Euh... Je ne savais pas qu'Aristote faisait des fautes d'orthographe.
Bon. Ça va bien aujourd'hui ? Avez-vous du plaisir à utiliser le plus souvent possible le mot « hégémonique » ? Combien de « démunis » avez-vous rallié à votre noble « cause » ? Le grand jour de la « révolution » est-il proche ?
Par ailleurs, je trouve ça drôle que vous citiez une phrase aussi pompeuse, où vous parlez de protection du « peuple » par « les armes », rien de moins. C'est drôle parce que les socialistes comme vous sont sans doute les partisans les plus acharnés du contrôle étatique des armes à feu. Mais j'oubliais que les fusils, c'est bon pour descendre de sales bourgeois capitalistes et faire une grande « révolution » communiste, mais quand des individus autrement inoffensifs s'en servent pour chasser le canard ou repousser d'éventuels malfrats, là, soudain, c'est très méchant et très meurtrier...
Mais je vous encourage fortement à continuer de vous agiter sur fonds de discours paléo-communiste. C'est tellement amusant !
Rédigé par : B. Vallée | 08 janvier 2011 à 11h33
@ Union Révolte
Je crois que ce que M. Guénette dit, c'est que même si on leur donnait l'internet, les pauvres en voudraient pas. Ça ne les intéresse pas.
Bien sûr, ils regarderaient YouTube un brin, mais bon. Est-ce qu'on va devoir payer des impôts pour que les pauvres puissent regarder des vidéos de débiles sur YouTube?!
Rédigé par : Lecteur | 08 janvier 2011 à 12h48
@Union Révolte
Vous parlez de la Municipalité de Rio qui a mis une antenne wifi gratuit.
Pourquoi le même geste, par exemple le Centre Eaton disons, serait-il soudainement mal?
Rédigé par : Derteilzeitberliner.wordpress.com | 08 janvier 2011 à 17h17
«Pourquoi le même geste, par exemple le Centre Eaton disons, serait-il soudainement mal?»
Exactement! Cela démontre un certain biais étatiste! Mais encore, il va probablement répondre que le méchant Centre Eaton est un temple du capitalisme.
Idem, pour l'aéroport de Dorval ou le café du coin qui offre le Wi-Fi qui doit être un autre méchant temple du capitalisme.
Rédigé par : Mathieu NV | 08 janvier 2011 à 17h52
Vous avez un coin internet dans toutes les bibliothèques municipales, les pauvres n'ont qu'à y aller. Mais comme, en général, les pauvres ne lisent pas il n'y a pas de risque de les y retrouver.
Rédigé par : Gilles Laplante | 09 janvier 2011 à 11h17
Je suis plutôt défavorable à La Presse en général et je pense que les libertariens ne font pas assez l'effort de se distinguer des libéraux ou des néolibéraux (étatistes à leur manière) et qu'ils tapent de concert sur les «gauchistes» avec les néolibéraux sans taper sur les néolibéraux avec autant de force quand ils en ont l'occasion.
En l'occurrence, dans ce billet-ci, on s'intéresse au «contenu étatiste» que l'on critique alors qu'à La Presse, le plus gros problème est le contenant. L'empire de Gesca est le produit de magouilles de la part d'un propriétaire qui s'est servi à pleines mains de l'État, sans jamais créer lui-même la richesse, mais en parasitant celle des autres, avec l'aide des petits politiciens qu'il s'achetait. Ça me semble beaucoup plu grave que l'édito de Kroll... Le copinage avec Radio-Can est encore plus pernicieux et mérite une dénonciation des plus franches.
Quant aux propos de Kroll, certains points intéressants mériteraient une réponse libertarienne originale : «On devrait surtout se préoccuper du fossé qui se creuse entre les branchés et les autres. Malgré nos beaux records mondiaux, de nombreuses régions n'ont toujours pas accès à la haute vitesse. Même si l'usage du web augmente partout, les communautés de moins de 10 000 habitants traînent un retard d'une dizaine de points de pourcentage depuis des années.»
On n'est pas obligé d'avoir une réponse étatiste, n'empêche, pour un libre-marché, les individus sont supposés avoir accès à l'information, comment le peuvent-ils si dans les grands centres, les individus ont le loisir de lire tous les sites dynamique pour s'informer, pendant que certains hameaux poireautent? C'est inégal et contraire à l'esprit du capitalisme. Les grandes villes jouissent de dépenses importantes financées par tous les habitants de la provinces, n'ont-ils pas droit au même accès à l'information et à participer au grand marché d'internet?
C'est un défi intellectuel d'autant plus intéressant, montrer qu'une solution libertarienne devrait résoudre ce problème, qu'on est en situation d'oligopole entre Bell et Videotron et que ces deux entreprises ne répondent que frauduleusement aux besoins de leur clientèle.
Les derniers mots de Kroll sont tout aussi intéressants :
«La fracture économique est encore plus dramatique. Presque 95% des ménages vivant avec un revenu annuel de 85 000$ ou plus utilisent l'internet. Ceux qui se débrouillent avec 30 000$ ou moins par an? À peine plus de 55%.
Certains ne veulent rien savoir du web, c'est leur droit. Mais avec de telles différences entre les communautés et les classes sociales, il est évident que tous ne se tiennent pas à l'écart par choix. Une société qui se flatte d'être la plus branchée devrait s'en préoccuper.»
Rien n'indique dans son texte que l'État doit dépenser plus, mais dans le contexte actuel d'aplatissement du Monde dixit Friedman, l'internet est peut-être l'équivalent du chemin de fer ou de la machine à laver. Il n'est pas question d'offrir un portable et une connexion à tous, mais de voir la capacité à utiliser internet comme une forme d'alphabétisme et que les classes défavorisées y aient accès. Après tout, un usage cohérent d'internet peut permettre à certaines familles d'économiser, par exemple de trouver un chemin rapide pour aller faire des courses et profiter des spéciaux, dans un commerce qu'elles auraient cru trop éloigné autrement.
Je suis surpris que les libertariens tapent sur ici sur le messager au lieu d'expliquer ou d'inventer une méthode libertarienne pour que les classes défavorisées aient un meilleur accès à l'internet.
Rédigé par : l'engagé | 09 janvier 2011 à 16h27
@l'engagé
"Je suis surpris que les libertariens tapent sur ici sur le messager au lieu d'expliquer ou d'inventer une méthode libertarienne pour que les classes défavorisées aient un meilleur accès à l'internet."
Surpris ? De quoi ?
La "méthode libertarienne" est déja en marche depuis belle lurette et plus évidemment depuis le début des années 1990 pour ce qui est de l'électronique de consommation et des TIs.
Pourquoi réinventer la roue ?
Rédigé par : Francis Ducharme | 09 janvier 2011 à 18h39
" Après tout, un usage cohérent d'internet peut permettre à certaines familles d'économiser, par exemple de trouver un chemin rapide pour aller faire des courses et profiter des spéciaux, dans un commerce qu'elles auraient cru trop éloigné autrement."
Seulement qu'une famille qui fait cela a surement aussi assez d'astuces pour avoir internet présentement. La très grande majorité des pauvres ne sont pas pauvres à cause d'une pauvreté matérielle, celle-ci n'est qu'une manifestation physique de ce qui est plus fondamental chez eux.
Rédigé par : Lupin | 09 janvier 2011 à 21h54
Les grandes compagnies de télécommunication ont des amis et des privilèges Étatique. Concernant les histoires de zones éloignées, l'Internet par satellite est de plus en plus abordable. Les limites d'upload/download sont basse et le ping pas au top (pour jouer a des jeux par exemple) mais ça s'améliore sans cesse, mais pour l'accès à l'information en général ça fonctionne très bien. En gros le marché est a l'oeuvre et marche assez bien malgré les bâtons dans les roues.
Rédigé par : Bobjack | 09 janvier 2011 à 22h34
Très précisément Lupin et c'est sur cette dimension de la pauvreté culturelle (que l'on comprenne bien que je parle de la culture au sens large, des savoirs, des habitudes d'agir par soi-même, de techniques, d'habitudes) encore trop grande que le Canada a du retard.
C'est en tout cas en ce sens que j'ai lu l'éditorial auquel l'auteur fait référence, ce n'est pas tant la «pénétration d'internet dans les foyer» qui cause problème que l'usage en général. Ce que les statistiques énumérées laissent deviner, c'est que pour une partie de la population, ce n'est pas d'avoir internet au coin de la rue le problème, le problème c'est de savoir s'en servir.
C'est en ce sens que je dis que j'aimerais connaitre les solutions libertariennes, quels sont les moyens libertariens pour luter contre cette pauvreté «morale» ou «culturelle» et de donner justement aux gens les outils pour qu'ils développent leur autonomie?
Rédigé par : l'engagé | 09 janvier 2011 à 23h58
@ l'engagé
«...quels sont les moyens libertariens pour luter contre cette pauvreté «morale» ou «culturelle» et de donner justement aux gens les outils pour qu'ils développent leur autonomie?»
De privatiser le système scolaire pour permettre une plus grande compétition entre les écoles et les méthodes d'enseignement serait un bon début.
Rédigé par : Gilles Guénette | 10 janvier 2011 à 07h35
@Bobjack:
"le ping pas au top (pour jouer a des jeux par exemple) mais ça s'améliore sans cesse"
Oui enfin... pour le "ping", sur un lien satellite vous ne descendrez pas au-dessous de 600ms, simple loi de la physique.
Rédigé par : Pierre-Yves | 10 janvier 2011 à 07h51
@ l'engagé
C'est à l'école qu'on développe généralement le goût de savoir, le désir de connaître. Ça s'enseignait dans ma jeunesse au collège classique. On y apprenait, qu'au début, apprendre c'est douloureux mais qu'avec le temps ça devient une drogue. Aujourd'hui tout doit être facile et on voit les résultats.
Rédigé par : Gilles Laplante | 10 janvier 2011 à 11h30
Pierre-Yves> Ouais, simple confusion, lorsque je disais que sa s'améliorait je ne faisait pas référence au ping mais au plus système en général (vitesse/prix/limite etc ...).
Rédigé par : Bobjack | 10 janvier 2011 à 12h22
@ Gilles Guénette :
/mode sarcastique
On ne peut pas faire ce que vous dites... vous remettez-là en question les fondements de la "révolution de la grande clarté"...
*
JEAN LESAGE DIT À PROPOS DE LA CULTURE (14 avril 1961):
"Le gouvernement est persuadé que la multiplication des bibliothèques publiques est une excellente façon d'assurer la *diffusion de la culture* dans tous les milieux et de provoquer le goût des choses de l'esprit auprès de l'ensemble de la population. C'est d'ailleurs là un des principaux buts d'un ministère des Affaires culturelles."
"La culture est le complément nécessaire et, d'une certaine façon, le résultat de l'éducation. Il importe de la protéger, de l'encourager et de lui permettre de s'épanouir. Tout état moderne doit reconnaître et accepter la tâche qu'il lui faut accomplir à ce propos"
"Il peut le faire en développant le souci du bon langage et en soutenant l'expression artistique et littéraire de nos traits culturels propres"
BESOIN URGENT D'UN MINISTÈRE DE LA CULTURE:
"Toutes ces raisons que je viens d'esquisser ont motivé la décision que le gouvernement a prise d'établir un ministère des Affaires culturelles"
"Leur tâche sera trop importante pour que leur établissement ne fasse pas l'objet d'une réflexion sérieuse de la part de ceux auxquels sera confiée la marche de ce nouveau ministère."
***
A PROPOS DE L'INSTRUCTION:
"Le gouvernement est convaincu qu'une telle façon de procéder assurera l'expansion constante et nécessaire des institutions de haut savoir, dans les conditions financières les plus saines et dans le respect intégral de la *liberté académique*.
[NDLR: "liberté académique" ??? Hahahaha]
INSUFFISANCE DES TAXES LOCALES ET SURTOUT ***INÉGALITÉS*** À CORRIGÉES:
"Sur le plan des commissions scolaires, les problèmes sont d'un ordre totalement différent. Ils soulèvent en particulier la double question de l'insuffisance du produit dé l'imposition locale et des énormes *inégalités* de ce produit entre les diverses municipalités de la Province. Le rythme d'expansion de l'enseignement secondaire public et le rythme d'accessibilité à un régime de *gratuité scolaire* complète sont évidemment liés très étroitement à cette question."
COORDINATION DES EFFORTS DU GOUVERNEMENT ET DES INSTITUTIONS:
"Tout d'abord, les besoins des universités et de leurs institutions affiliées en matière d'investissements immobiliers ont été analysés, au cours des derniers mois, conjointement par le gouvernement et par les représentants de ces institutions. Cette analyse a clairement montré, en même temps que l'ampleur de ces besoins, l'urgente nécessité d'une coordination des efforts à la fois du gouvernement, des institutions elles-mêmes et du public en général."
PROLONGATION DE LA PÉRIODE DE FRÉQUENTATION SCOLAIRE OBLIGATOIRE et "GRATUITÉ" SCOLAIRE:
"Point n'est besoin d'attendre qu'une nouvelle enquête nous ait démontré une fois de plus la nécessité de prolonger la période de fréquentation scolaire obligatoire et de faciliter l'accès à l'enseignement par l'établissement graduel de la *gratuité scolaire*."
/mode sarcastique
***
Source:
DISCOURS SUR LE BUDGET prononce par ...
L'honorable Jean Lesage,
C.P. C.R.
PREMIER MINISTRE
ET MINISTRE DES FINANCES DE LA PROVINCE
L'ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE DE QUÉBEC
le 14 avril 1961
Rédigé par : Sébas | 10 janvier 2011 à 15h39
p.s.
Je suis en train de lire tous les "discours sur le budget" de Duplessis et de Lesage...
Pour la première fois au Québec (?), un gouvernement(celui de Lesage), utilisait les concepts suivants;
(* A LIRE: 3 belles citations de DUPLESSIS... en bas)
***
-"justice sociale"
EXTRAIT:
"Le gouvernement espère que le Conseil supérieur du travail et ses membres mettront incessamment la dernière main au Code du Travail qui sera, j'en ai la conviction, une garantie de paix et de *justice sociale*"
***
-"bien commun" et "planification rationnelle" (et centralisée).
EXTRAIT:
"Même si tous les efforts du gouvernement doivent être centrés sur la réalisation ultime du ***bien commun***, les instruments dont il se sert pour arriver à cette fin — c'est-à-dire les ministères et tous les services qu'ils comprennent —sont plutôt orientés vers des objectifs spécifiques. Les objectifs du gouvernement actuel, je devrais dire ses préoccupations profondes, sont l'éducation et le bien-être de la population, *l'aménagement rationnel et planifié* de nos richesses et une structure administrative efficace."
***
-"Inégalités" (en parlant d'instruction)
EXTRAIT:
"Sur le plan des commissions scolaires, les problèmes sont d'un ordre totalement différent. Ils soulèvent en particulier la double question de l'insuffisance du produit dé l'imposition locale et des énormes *inégalités* de ce produit entre les diverses municipalités de la Province."
***
-"Demande des consommateurs"
(au lieu d'insister sur un manque de capital/épargne/investissement, etc, comme cause d'un ralentissement économique)
EXTRAIT:
"La plupart des indices disponibles montrent que l'année 1960 n'a pas été aussi bonne qu'on ne l'avait tout d'abord cru à la fin de l'année précédente. Il semble bien qu'une des grandes causes de cette absence marquée de hausse fut le comportement des consommateurs canadiens dont la demande ne s'accrut pas autant qu'on l'avait espéré."
***
"Sécurité sociale"
EXTRAIT (incroyable : c'est exactement la même rhétorique/démagogie utilisée par les syndicats/socialistes d'aujourd'hui !!!):
"Assurance hospitalisation
En somme, même si le gouvernement de la Province a dû assumer de nouvelles obligations à cause de l'intérêt qu'il apporte à la protection de la santé des citoyens, il faut reconnaître que celles-ci sont relativement peu étendues lorsqu'on les compare aux avantages qu'apporte désormais l'assurance hospitalisation à ces centaines de milliers de familles pour qui le séjour d'un de ses membres à l'hôpital provoquait souvent des dettes dont elles prenaient des années à se libérer, quand elles s'en libéraient. Actuellement dans le Québec, l'hospitalisation n'est plus un luxe que pouvaient se permettre seulement les gens fortunés. C'est la classe moyenne, c'est-à-dire la majorité de la population, qui bénéficie le plus de cette nouvelle mesure sociale. Pour les pères de famille, l'hospitalisation ne sera plus jamais un risque à craindre : elle est devenue au contraire un instrument efficace pour l'amélioration du niveau général de la santé et un instrument qu'on utilisera désormais plus librement. Par cette mesure qu'est *l'assurance-hospitalisation* et malgré les problèmes temporaires, d'administration et d'adaptation que pose toujours à ses débuts la mise en marche d'un programme aussi vaste, la population de la Province de Québec a accompli un pas de plus dans la voie de la sécurité sociale."
**************************************************************
Le "MÉCHANT" et "ARRIÉRÉ" DUPLESSIS disait(par exemple):
"L'économie d'une province ou d'un pays, M.l'Orateur, est le résultat de l'effort combiné du travail et du capital sous l'action bienfaisante du gouvernement. L'entreprise doit être libre et le gouvernement ne peut s'y substituer sans risquer de tomber dans le paternalisme d'état ou le socialisme."
(...)
"Nous entendons résister à toute tendance centralisatrice ou anarchique qui signifierait la disparition de l'économie libre, c'est-à-dire de l'entreprise libre."
DISCOURS SUR LE BUDGET
5 février 1953
***
Et la MEILLEURE citation:
"La mission du droit public, est de servir le droit privé, non de l'absorber. L'économie, pas plus d'ailleurs qu'aucune branche de l'activité humaine, n'est de sa nature une institution d'état : elle est à l'inverse, le produit vivant de la libre initiative des individus et de leurs groupes librement constitués. Le propriétaire des moyens de productions, quel qu'il soit... doit rester maître de ses décisions économiques..."
DISCOURS SUR LE BUDGET
1 mars 1951
***
Je comprends pourquoi il[Duplessis] a été tellement diabolisé par les étatistes, les socialistes et les adeptes de la "grande clarté"... et ce n'est pas seulement à cause du cléricalisme...
Et contrairement à la croyance populaire, le Québec a vécu un développement accéléré sous Duplessis.
Par exemple:
En 1959, au Québec, 50.9 % des logements habités l'étaient par leurs propriétaires, une augmentation de 1.5% par rapport à 1955. De tous les logements du Québec, 98.7% étaient pourvus d'électricité, 96.2% avaient l'eau chaude et froide et 77.4% étaient munis d'un bain. La même année on trouvait des réfrigérateurs électriques dans 91.5% de ces logements, des machines à laver électriques dans 87.5%, des téléphones dans 82.0% et des radios et appareils de télévision dans respectivement 97.2% et 83.6% d'entre eux. 50.7% des propriétaires ou locataires de logements possédaient une automobile."
p.s.
Il y a vraiment beaucoup de découvertes à faire dans ces discours !
http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget/archives/fr/index.asp
A+
Rédigé par : Sébas | 10 janvier 2011 à 16h32
Hummm, peut-être aussi que bien des gens qui gagnent en bas de 30 000$ par années sont des retraités et ne sont pas du tout intéressés par les nouvelles technologies? On nous parle souvent de simplicité volontaire, y doit bien y'en avoir quelques uns en quelque part qui la vivent pour de vrai.
Je ne serais pas surpris non plus qu'il y'ait plus de télé HD chez les gens qui gagnent 85 000$ et plus que chez les gens qui font moins que 30 000$. Est-ce que ça veut dire pour autant que les riches regardent plus la télé que les pauvres? Pas sûr. Donc ce n'est pas parce que quelqu'un à l'internet qu'il s'en sert. Cela ne veut pas dire non plus qu'il ne s'en sert pas uniquement pour raconter sa vie sur Facebook.
@ L'engagé
"C'est en ce sens que je dis que j'aimerais connaitre les solutions libertariennes, quels sont les moyens libertariens pour luter contre cette pauvreté «morale» ou «culturelle» et de donner justement aux gens les outils pour qu'ils développent leur autonomie?"
Il n'y a pas de réponse libertarienne à votre question parce que celle-ci part d'une approche collectiviste, à savoir qu'un membre de la société serait responsable de "la bonne éducation" de ses contemporains, et qu'il y aurait une façon de vivre "pauvre" culturellement comparitivement à une façon plus "riche".
Eh bien non, personne ne doit fournir des outils aux autres pour qu'ils développent leur autonomie. De par leur nature (ce sont des êtres humains), ces outils-là, ils les possèdent déjà tous, ils sont nés avec(c'est leur rationalité, leur tête en bon français).
Libre à eux de s'en servir ou pas et d'agir en conséquence en s'instruisant, en apprenant à compter proprement, à faire en sorte que l'internet haute vitesse soit disponible dans leur région ou de se déplacer pour aller le chercher si ils croîent que cela est nécessaire à leur bonheur, etc. Ou encore de s'en foutre et de lire des Twilight et d'écouter Virginie (ou 30 vies maintenant... peu importe).
Mais reste que selon l'approche libertarienne, ce n'est pas à moi de m'assurer de leur bonne éducance. Et, deuxièmement, ils sont libres de vivre leur vies comme ils l'entendent. Ils n'ont pas à être branchés pour vivre une vie "riche" et ils ne sont pas plus des "pauvres culturels" si ils choisissent de vivre sans passer leur lundi soir sur le blogue du QL.
Rédigé par : Frankyb | 10 janvier 2011 à 21h30
@ L'engagé
Dans la bouche d'un étatiste société et État sont synonymes. Quand il décrète que la société DOIT s'occuper d'une situation qu'il a identifié comme étant un problème, ça signifie que l'État DOIT légiférer et gaspiller encore plus l'argent des contribuables. Dans la majorité des cas le problème n'existe que dans la tête de l'étatiste.
Rédigé par : Gilles Laplante | 12 janvier 2011 à 11h01